Pour Ali Aarrass : Rose et Marie-Jo écrivent à MM. Reynders et Hahhou

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carte d'identité Ali aarrassMonsieur HAHHOU
Directeur de la prison de Salé 2
Ville de Salé
Maroc

Monsieur le directeur,

C’est en tant que citoyenne belge que je me permets de vous écrire. Si je fais cette démarche, c’est pour vous dire à quel point je suis sensible à la situation de Monsieur Ali Aarrass. En effet, celui-ci se trouve détenu dans votre prison de manière injuste depuis de nombreuses années. Autant vous dire, que le fait de vous écrire me coûte énormément dans les sens où je ne connais pas du tout le milieu carcéral. J’en entend énormément de choses, et bien sûr que négatives. Je suis peut-être naïve, mais pour moi se retrouver en prison est déjà une punition peu importe les méfaits commis. C’est pour cette raison que je ne comprends pas les tortures physiques et morales ainsi que les humiliations faites aux prisonniers.
Pour en revenir à Monsieur Aarrass, tout ce qu’il subit me mets dans un état de réelle incompréhension voire même de révolte. Aucun être humain ne mérite un tel traitement. Vous n’êtes pas sans connaître l’article n°5 de la charte des Droits de l’Homme qui dit : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »
C’est pour cette raison, Monsieur le Directeur, que je vous demande de faire respecter ces droits. De plus, comme je l’ai écrit au Ministre belge des Affaires Etrangères, Monsieur Didier Reynders, je vous demande d’intervenir pour assurer une protection digne de ce nom à Monsieur Ali Aarrass.
Cette lettre est un appel à votre bonne fois et est l’occasion pour vous de démontrer un engagement sincère en faveur des droits humains.
En espérant que cette lettre attire votre attention, je vous prie d’accepter, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Rose B.

 

 

A Monsieur le Ministre des affaires extérieures,
Bruxelles
Belgique
Monsieur le Ministre,

Je viens d’apprendre qu’Ali Aarrass, en prison à Salé 2 depuis de longues années, est maltraité plus que jamais. Être incarcéré dans une prison marocaine signifie déjà en soi survivre dans des conditions inhumaines. Mais lorsqu’un prisonnier est ciblé, lorsqu’il se trouve dans “l’œil du collimateur”, on peut imaginer, ou tenter d’imaginer, quel enfer on lui fait vivre, surtout depuis que le nouveau directeur, Monsieur Hahhou, assure la “bonne marche” de cette prison. Tabassage et mise au cachot sont ses armes préférées, un réflexe, sans raison, sans justification. Et surtout lorsqu’il se trouve devant un homme intègre qui ne supporte pas les injustices faites à ses co-détenus et faites à lui-même, pour qui les dénoncer est un devoir, se taire une complicité.

Monsieur Hahhou jouit d’une impunité que lui garantit la dgapr. Il peut priver Ali Aarrass de courrier, ce qui est parfaitement illégal. Il peut même lui faire du mal physiquement en utilisant un détenu qui a besoin de sa dose journalière de drogue, donc facile à manipuler. D’autres détenus subissent les mêmes exactions et c’est pour lui insupportable.

Ali Aarrass est belgo-marocain, plus belge que marocain. Il n’a jamais vécu au Maroc et ne parle pas la langue de ce pays. La Belgique a des devoirs envers lui. Le Consul de Rabat doit veiller à ce qu’il soit traité selon les normes internationales. Il est en danger permanent et la Belgique est responsable de ce qui peut lui arriver. Merci de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que la situation de ce détenu s’améliore. D’autant plus qu’il est innocent de ce qu’il a été obligé d’avouer sous la torture, et vous le savez.

Veuillez recevoir mes salutations distinguées,

Marie-José Fressard

Présidente de l’association Solidarité Maroc 05,
17 rue Jean Eymard
05000 Gap
France

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