Cela dure maintenant depuis 7 ans.
Et la saga de la famille d’Oussama Atar continue.
Le 8 octobre 2010, Asma, la soeur d’Oussama, son frère et sa maman, en présence de ses avocats, maitres Lurquin et Gultaslar, la députée Zoë Genot et Omar Samadi de l’AFD, ont organisé une conférence au parlement pour alerter, à nouveau, l’opinion publique et les élus sur la situation de leur frère et fils, enfermé depuis 7 ans dans des prisons irakiennes.
« On se sent vraiment perdu devant la situation », nous dit Asma dans son introduction. « Tous nos espoirs se sont envolés. En 2009, les affaires étrangères nous avaient promis qu’Oussama serait libéré. Rien ne s’est fait. Le premier septembre 2010, un message des affaires étrangères nous informe qu’Oussama est atteint d’une tumeur aux reins. Cela fait maintenant 4 mois qu’on demande un entretien avec le ministre Vanackere. Il refuse toujours de nous recevoir. Cela fait 7 ans que mon frère n’a pas eu de visite, ni de sa maman, ni d’un autre membre de la famille. Mon frère Yassine est parti, seul, en Irak, sur ses propres frais, il a été devant la porte de la prison avant d’être expulsé sans avoir vu Oussama. J’appelle tous les jours l’ambassade de l’Irak pour obtenir une visa… »
« Existe-t-il une volonté politique pour prendre cette affaire en main ou est-ce qu’il porte le mauvais prénom ? », se demande maitre Lurquin. « Oussama est Belge. Ce n’est pas un terroriste, ni en a-t-il le profil. C’était un garçon sans problèmes. Il a été condamné en Irak sur base de la loi sur la résidence des étrangers et pour rien d’autre. Vous vous imaginez bien que s’il y avait le moindre indice qu’Oussama était impliqué dans une activité terroriste, les autorités irakiennes ne se seraient pas gênées pour le dire. Oussama a eu droit à un procès qui a duré 5 minutes, avec un avocat pour sa défense, qui n’a pas ouvert sa bouche. Pendant 7 ans, les autorités belges ont dit à la famille de ne surtout pas bouger : à Noël, il sera là… Après la manifestation en octobre, le ministre Vanackere a promis d’écrire une lettre pour demander la libération d’Oussama pour des raisons médicales. Trois mois après, on attend toujours de voir cette lettre et la réponse. Pas un mot officiel, pas une protestation, pas un seul communiqué de la part de la Belgique pour dénoncer ce qui se passe avec son citoyen… »
« On ne comprend plus rien dans cette affaire », déclare maitre Gultaslar, « la famille a suivi tous les conseils du ministère. Pendant des années il n’ont pas fait de bruit. En septembre dernier, ils nous disaient qu’Oussama avait besoin d’une intervention médicale. Après que les choses ont commencé à bouger dans les médias, ils nous ont dit que ce n’était pas un tumeur, mais une lésion légère. Mais qu’ils allaient quand même renouveller leur demande pour son repatriement en Belgique. Ils disent bien « renouveller ». Mais où est la première demande ? Et où est la deuxième ? A-t-elle été refusée ? Ou est-ce qu’on nous dit des choses pour faire baisser la pression ? Ou est-ce qu’on s’en fout qu’Oussama doit purger ces dix ans de prison jusqu’au bout ? On n’a pas entendu une seule fois une condamnation de la part de la Belgique sur ce qui s’est passé avec Oussama. »
Dans le petit débat, qui a suivi les introductions, trois questions ont été soulevées aux assistants des différents groupes parlementaires présents.
Y-a-t-il en Belgique des citoyens de seconde zone pour lesquels la Belgique ne veut pas intervenir ?
La Belgique est-elle complice dans la torture d’un de ces citoyens, quand on sait qu’elle n’a pas voulu intervenir pour Oussama qui était enfermé à Abu Graibh et Russafa, des prisons mondialement connues pour la torture ?
Au cas où le ministre ne serait pas bien informé sur le dossier, y-a-t-il moyen d’organiser une rencontre entre monsieur Vanackere et la famille, accompagnée d’une délégation parlementaire ?
A suivre.
Et surtout à continuer la mobilisation.
Soyons tous présents le 26 décembre à Bruxelles à la manifestation « Gaza, on n’oublie pas » pour demander la libération de tous les prisonniers palestiniens. Et joignons à ce mot d’ordre : « Oussama, on ne l’oublie pas ! »
Luk Vervaet, enseignant en prison.