Fatma : « notre maison ne sera jamais renovée tant qu’Ali ne sera pas libre ! »

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(Photo : Fatma au centre)

 

 

Lundi 18 juin 2012

Juste après l’audience.

Je parlais avec Fatma l’épouse de mon père….

A un moment donné je n’ai pu m’empêcher de lui transmettre une réflexion qui m’avait été faite.

Fatma, tu sais il y a des gens qui sont impressionnés de voir à quel point tu t’impliques et voyages chaque fois avec la délégation dans le but de soutenir Ali.

On m’a même dit : C’est vraiment surprenant de la part d’une marâtre !
D’autres ne se donneraient pas tout ce mal pour un fils qui n’est pas vraiment le sien !

Fatma (l’épouse de mon père) : Farida tu peux dire à ceux qui te font ce genre de réflexions que s’ils les font c’est parce qu’ils n’ont pas vraiment connu Ali.
Tu ajouteras que Ali lorsqu’il venait en vacances à Melilla et qu’il passait chez nous, la première chose qu’il faisait c’était saluer son père et moi et immédiatement après, il se mettait à jouer avec mes enfants. Il se mettait à quatre pattes et les portait sur son dos. Il les chérissait, les aimait sincèrement, cela se voyait fort ! Il leur ramenait des cadeaux et mes enfants l’ont toujours aimé comme s’il était un père.

Un jour, (poursuit-elle) alors que je lui faisais remarquer qu’il était le seul parmi les grand frères à faire ce genre de jeux et à prêter autant d’attention à mes enfants (qui étaient encore tout petits à cette époque là), Ali lui rétorqua.  Ce sont mes frères et sœurs, je les aime ! S’il fallait que leur donne un rein, je le ferais sans aucune hésitation !

Ce ne sont que quelques détails parmi tant d’autres Farida, mais tu connais Ali mieux que nous tous et donc tu sais très bien que tout ce qu’on fait il le mérite amplement.  
D’ailleurs si on pouvait faire plus je le ferai.

La maison dans laquelle nous habitons se fait très vieille, nous avions mis un peu d’argent pour faire les réparations, mais la première détention d’Ali a fait que nous avions du payer la caution pour la libération. Ensuite il a de nouveau été incarcéré et nous ont restitué tout notre argent.  Ton père disait qu’il fallait qu’on fasse les travaux avant que la maison ne tombe en morceaux ! J’ai dit à ton père que rien ne serait jamais rénové tant qu’Ali ne sera pas libre !   Je ne conçois pas la mise à neuf des lieux tout en sachant Ali enfermé….. Non ! C’est pour moi impensable !

J’en ai pleuré, car même si je sais à quel point elle a toujours été bonne avec nous, je suis toujours aussi touchée par les propos qu’elle tient au sujet d’Ali.  

Mais en y réfléchissant bien, rien d’étonnant qu’ils se soient toujours aussi bien entendus, Ali et Fatma sont tous deux aussi généreux l’un que l’autre. Tous les deux ont un cœur en or !

Farida Aarrass