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DANS LA PRESSE - page 9

Baudouin Loos du journal Le Soir : « Ali Aarrass: toujours pas d’aide consulaire belge » (26 février 2014)

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photo : janvier 2014, une délégation du parlement belge en visite au Maroc

visite parlementaire belge au Maroc

Mis en ligne www.lesoir.be (payant) mercredi 26 février 2014, 18h41

Malgré une décision de la justice belge en référé datant du 3 février dernier, le ministère belge des Affaires étrangères continue à refuser l’assistance consulaire au Belgo-Marocain Ali Aarrass condamné à 12 ans de prison pour terrorisme en 2011 au Maroc. Petit rappel factuel des faits : Ali Aarrass, arrêté en Espagne en 2008 y est l’objet d’une enquête d’un an pour soupçons de terrorisme. Il bénéficie finalement d’un non-lieu l’année suivante mais Madrid l’extrade néanmoins en décembre 2010 vers le Maroc. Torturé pendant plusieurs jours (des faits actés dans un rapport de l’ONU dont un représentant a pu lui rendre visite en 2012), il signe des « aveux » rédigés en arabe, langue qu’il ne maîtrise pas. De 15 ans en première instance, sa condamnation est passée à 12 ans en appel.

Depuis lors, Ali Aarrass est incarcéré dans la prison de Salé 2, près de Rabat, où il subit divers mauvais traitements qui le poussent à faire une grève de la faim en juillet 2013. Les Affaires étrangères belges lui refusent l’assistance consulaire, mais le ministre Didier Reynders, devant l’ampleur médiatique que prend l’affaire, se décide à demander, « à titre humanitaire » et non consulaire, des éclaircissements sur son sort à son collègue marocain. Pendant quelques semaines, la condition carcérale du prisonnier s’améliore quelque peu.

Mais ses ennuis reprennent bien vite et Ali Aarrass (soutenu par sa sœur Farida à Bruxelles), qui insiste pour bénéficier de cette assistance consulaire belge, finit par porter son cas devant la justice belge. Siégeant en référé, le tribunal de première instance de Bruxelles lui donne raison le 3 février 2014 et assortit sa sentence du terme « exécutoire » (applicable sans délai). Les Affaires étrangères, défendues par Me Nicolas Angelet, professeur à l’ULB en droit international diplomatique et consulaire, décident sans surprise de faire appel de cette décision.

consular-protectionDe sa prison à Salé, Ali Aarrass écrit au consul général de Belgique à Casablanca le 17 février, une lettre qui énumère une série de mauvais traitements et de brimades qu’il dit subir au quotidien et qui lui demande l’aide consulaire (en termes concrets, une visite). Le consul général, Alain Van Gucht, ne réagit pas. Farida Aarrass et quelques amis lui écrivent pour demander d’intervenir et il répond ceci : « Je regrette de vous informer de ce que ce poste n’est en l’occurrence pas compétent. »

« Nous n’avons pas reçu notification de la décision de justice » Autrement dit, les Affaires étrangères n’ont pas notifié au consul général belge à « Casa » la décision de justice pourtant exécutoire qui leur a donné tort. Contactées par nos soins ce mercredi 26 février, un porte-parole des Affaires étrangères belges nous dit ceci : « Nous avons bien l’intention de suivre le droit, mais nous n’avons pas reçu notification de la décision de justice par huissier comme le prévoit la loi. Sur le fond, notre position n’a pas varié, nous nous opposons à l’obligation d’assistance consulaire pour deux raisons dans ce cas précis : 1. nous estimons que l’assistance consulaire n’est jamais un devoir de l’État belge mais que celui-ci jouit du pouvoir discrétionnaire de décider de l’octroyer ; 2. dans la pratique, pour les binationaux incarcérés dans l’autre pays dont ils sont porteurs de la nationalité, nous refusons dans tous les cas cette assistance. C’est ce que nous plaiderons encore en appel ».

L’un des trois avocats d’Ali Aarrass à Bruxelles, Me Dounia Alamat, s’étonne de ces explications : « Nous n’avions pas demandé au tribunal d’assortir sa décision d’astreintes en cas de non-exécution de sa décision car nous ne pensions pas qu’un ministère belge refuserait d’appliquer une décision de la justice belge. Évoquer l’absence de signification de la décision par un huissier me semble de bien mauvaise foi alors que la décision est exécutoire. Un huissier coûterait en outre cher à la famille ».

Mise au courant par nos soins de l’argument des Affaires étrangères, Farida Aarrass a décidé de faire parvenir le jugement du tribunal des référés par voie d’huissier. Quant à l’appel, toujours en référé, il débutera le 21 mars à Bruxelles par une audience introductive, nous confie Me Alamat.

Zoé GenotLes Affaires étrangères ont bien l’intention de se battre jusqu’au bout pour ne pas voir consacrer une nouvelle jurisprudence en la matière. Didier Reynders en avait donné la raison principale lors d’une interpellation de la députée Zoé Genot (Ecolo) le 29 janvier dernier en commission des Affaires étrangères : « Comptant des centaines de milliers de ressortissants ayant une double nationalité, la Belgique ne souhaite pas créer de précédent en cette matière. Les pays auxquels nos ambassades exigeraient un droit d’assistance consulaire envers des bipatrides pourraient en effet invoquer la réciprocité sur le territoire belge ».

« Abdelkader Belliraj, perpétuité en 2008 et Ali Aarrass, 12 ans en 2011 : pour justifier les activités policières marocaines en dehors Maroc ??? »

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Reynders Di Rupo accord avec le Marocphoto : www.infomediaire.ma : le 18 février 2014, signature de nouveaux accords entre la Belgique et le Maroc, notamment une nouvelle convention de coopération en matière de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme

Un article de Baudouin Loos.

 « En Belgique, Rabat veut contrôler » (Le Soir du 22 février 2014)

 Comment contrôler l’immigration? Cette question s’est posée au Maroc dès les années 1960 et le roi Hassan II, à l’époque, n’a pas hésité à investir dans cette tâche. Objectif: maintenir les immigrés dans le giron de son pouvoir, les détourner de la politique et, si possible, faire taire par l’intimidation les opposants exilés.

 Ecoutons Mustapha Halla, de Charleroi, un ancien prisonnier politique: «A l’époque, le Maroc envoie, dans toutes les nations où résident des immigrés marocains, des sortes de milices privées nommées les Amicales. Celles-ci ont pour mission d’empêcher leurs congénères de participer à toute forme d’organisation syndicale ou autre organisation de la société civile ainsi que de se faire naturaliser. Ces milices sont actives à partir des années 60 jusque dans les années 90. Ceci n’a évidemment pas favorisé l’intégration, que du contraire. Cette même stratégie se poursuit actuellement par le biais des mosquées.»

 Le royaume chérifien ne lésine pas sur les moyens et on sait que des éléments de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, soit les services de renseignement) sont également mis à contribution quand la sécurité du royaume est jugée en cause. La Belgique avait demandé en 2008 le renvoi au Maroc de trois agents du DGED en raison de leur «ingérence» et autres «activités hostiles»…

 Certaines mauvaises langues vont jusqu’à affirmer que les dossiers qui ont abouti au Maroc aux lourdes condamnations pour terrorisme de deux Belgo-Marocains, Abdelkader Belliraj (perpétuité en 2008) et Ali Aarrass (12 ans en 2011), n’avaient d’autres raisons que de justifier aux yeux des Belges les activités policières marocaines en dehors du territoire national. Ces allégations ne peuvent être prouvées, mais les deux enquêtes fondant ces procès et verdicts au Maroc ont attiré la suspicion, les deux hommes ayant notamment affirmé avoir été torturés…

 Amicales, peu amicales, mosquées sous influence, espions zélés: faut-il s’étonner, dans ces conditions, qu’une certaine peur continue à régner chez les Belges de souche marocaine? «La plupart des Marocains de Belgique, explique Radouane el-Baroudi, caméraman-réalisateur et fils d’un opposant notoire décédé en exil en Belgique en 2007, sont issus de couches immigrées peu éduquées, souvent analphabètes à l’arrivée ici. Chez eux, la peur subsiste en Belgique encore maintenant. Dans la communauté marocaine, on ne cause pas de politique. On peut parler d’omertà. La peur est dans le code génétique des Marocains de Belgique depuis Hassan II.»

 Il faut dire que les méthodes, même encore maintenant, peuvent faire réfléchir. «Moi je fais un travail d’archivage de témoignages sur vidéo, poursuit Radouane el-Baroudi. Par exemple, j’ai interrogé les frères Boureqat, victimes du terrible bagne de Tazmamart dans les années 70. Eh bien! on me conseille de me calmer. Ou on passe tout simplement aux menaces: sur YouTube en avril 2011, il y a eu diffusion de mon nom, mon adresse, mon téléphone avec ce commentaire: Ce traître veut semer la zizanie au Maroc. J’ai porté plainte et la police a pris l’affaire très au sérieux. Il y a quand même eu l’agression en 2010 en plein boulevard Lemonnier à Bruxelles d’Ahmed Marzouki, autre rescapé de Tazmamart…»

 Le comédien et metteur en scène Sam Touzani abonde dans ce sens. Il se souvient par exemple qu’en 2005, le directeur… d’origine marocaine du Mrax (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie), Raoudane Bouhlal, avait reçu une lettre officielle du consul du Maroc lui demandant de retirer du site de l’organisme une interview de l’acteur…

 Mais les moyens de contrôle se révèlent aussi plus «soft». Ainsi en est-il des efforts constants de récupération par le Palais des dizaines d’élus issus de l’immigration marocaine. «La grande majorité des élus d’origine marocaine sont courtisés par Rabat, où ils sont reçus, constate Radouane el-Baroudi. En 2011, des mosquées ont été utilisées pour le référendum sur la Constitution, ce n’est pas normal.»

 Sam Touzani confirme: «Depuis que les immigrés ont le droit de vote, le Maroc s’assure l’allégeance des élus d’origine marocaine, il n’y a que cinq d’entre eux qui refusent cette mascarade. Il y a des élus qui sont des agents marocains dans les trois grands partis traditionnels. Mais des Belges y participent aussi, comme Philippe Moureaux, qui a organisé naguère des soirées en faveur de la marocanité du Sahara occidental payées par des deniers belges!»

 L’histoire personnelle de Touzani est frappante: «En 1972, ma mère s’était rendue avec une grande sœur au consulat du Maroc à Bruxelles pour obtenir des cartes d’identité. Là, on a exigé un bakchich et ma maman, indignée, a refusé. Des gorilles ont surgi, les ont giflées devant tout le monde puis les ont traînées dans les caves pour les tabasser avant de finir par les jeter sur le trottoir. Personne n’avait levé le petit doigt pour elles. Elles ont dû aller à l’hôpital, ont porté plainte, et ensuite subi des menaces pendant des semaines de flics marocains en civil. J’avais 4 ans. J’ai été marqué à vie. C’est mon héritage.»

 BAUDOUIN LOOS

« Le Soir », des samedi 22 et dimanche 23 février 2014. »

« Ali, Bahar et les 50 ans », par Henri Goldman (16 février 2014)

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Ils sont belges tous les deux. Mais pas que, puisque Ali Aarass est aussi marocain et que Bahar Kimyongür est aussi turc. Ils ont donc deux nationalités. Pour beaucoup, cette bigamie citoyenne est une source de problèmes. Attaché à la citoyenneté de résidence (= on a des droits là où on vit), il ne m’a jamais semblé indispensable, quand on s’intéresse à un autre pays, fut-il celui de ses origines, d’en posséder le passeport. Mais surtout, ce qui est insupportable, c’est de ne pas avoir le choix et de se retrouver « génétiquement » le sujet d’un État, soumis à son Souverain et à son statut personnel rétrograde, contre son gré et sans pouvoir y échapper. Et que cette « nationalité contrainte » soit entérinée par le droit international, ou du moins par la lecture que certains en font. Comme Didier Reynders, notre ministre des Affaires étrangères.

 

 

 

 

À la suite d’une longue saga judiciaire, Ali Aarass est aujourd’hui détenu dans la prison de Salé-Rabat, dans un pays où il n’a jamais vécu. La Belgique lui refuse obstinément l’assistance consulaire, au nom de ce principe « de droit international » que les Belgo-Marocains sont seulement marocains au Maroc (et seulement belges en Belgique) et qu’on ne peut donc rien pour eux là-bas. Que les Belgo-Marocains dont il est question soient souvent marocains contre leur gré ne trouble pas notre ministre.

Autre principe de droit international : on n’extrade pas ses nationaux. Ali Aarass a été extradé en 2010 à la suite de son arrestation en Espagne en 2008. Vers le Maroc et dans l’indifférence de la Belgique, qui ne voulait pas faire obstacle à la volonté de la police de Mohamed VI d’en faire un terroriste. Avec Bahar Kimyongür, la complaisance s’est muée en complicité puisqu’en 2006, un véritable traquenard a été organisé par l’entourage de Laurette Onkelinx, alors ministre de la Justice, pour que la police néerlandaise arrête le ressortissant belgo-turc lors d’une escapade aux Pays-Bas en vue de son extradition vers la Turquie. Mais, contrairement aux autorités espagnoles vis-à-vis d’Ali Aarass, la Justice néerlandaise ne se prêta pas à ce petit jeu. Bahar Kimyongür est aujourd’hui assigné en résidence en Italie, après avoir été intercepté en Espagne, toujours sous le coup du même mandat d’arrêt international lancé par la Turquie et que la Belgique n’arrive pas à casser. Pour autant qu’elle essaie… [1]



Dans ces deux cas, les autorités belges se sont prêtées à des manœuvres douteuses pour faire plaisir à des États qui ne sont ni l’un ni l’autre des modèles en matière de respect des droits fondamentaux. Si j’y reviens aujourd’hui, c’est parce que la Belgique célèbre en ce moment les 50 ans de la convention d’immigration belgo-marocaine, comme elle le fera dans quelques mois pour la convention belgo-turque. Après 50 ans, il est bien temps de reconnaître que les citoyens issus de ces deux grandes immigrations sont des Belges à 100% et qu’il faut donc cesser de sous-traiter systématiquement leur sort à des pays d’origine qui s’octroient le droit régalien de régenter leurs vies, comme on s’apprête encore à le faire avec une énième réforme de l’exécutif des musulmans de Belgique remis sous la coupe de l’« islam des ambassades ».

•••

 

[1] Voir sur le site du Clea.

SOURCE

Le Soir 10 janvier 2014 : le journaliste Baudouin Loos sur le procès d’Ali et Farida Aarrass contre l’Etat belge

dans DANS LA PRESSE par

baudouin loos« Est-ce que tous les citoyens belges sont égaux devant la loi ? » Cette question dont la réponse devrait couler sous le sens était, selon Me Christophe Marchand, au centre des débats qui ont eu lieu ce 10 janvier devant le tribunal de première instance de Bruxelles siégeant en référé…

Lire l’article : cliquez ICI

Yabiladi : Affaire Ali Aarrass : Les avocats comptent poursuivre l’Etat belge (21 octobre 2013)

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Turtelboom Reynders MarocPar El Hadji Mamadou Gueye

Le cas Ali Aarrass risque de créer des remous. Les avocats du Belgo-marocain détenu à Salé pour terrorisme veulent poursuivre l’Etat belge pour avoir refusé l’assistance consulaire à leur client. En août dernier, le ministre belge des Affaires Etrangères avait bien fait savoir que son pays ne comptait pas, selon son habitude, intervenir au titre de l’assistance consulaire en raison de la double nationalité d’Aarrass. Un argument « juridiquement faux » selon les avocats qui se basent également sur une Convention belgo-marocaine datant de 1930.

Actuellement détenu à la prison de Salé, Ali Aarrass devient sujet de discorde entre l’Etat belge et ses avocats. Ces derniers étaient, début octobre, sur le point de lancer une citation en justice contre Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères, estimant que le détenu a droit à une assistance consulaire de la part de la Belgique. Aujourd’hui, à en croire la RTL, ils sont décidés à poursuivre en justice la Belgique qui refuse l’assistance consulaire à leur client emprisonné au Maroc pour terrorisme. Depuis son incarcération, les autorités belges refusent d’accorder l’assistance consulaire au prisonnier en raison de sa double nationalité, sur la base d’une Convention belgo-marocaine datant de 1930.

pasportSelon la même source, Aarrass, subit encore divers problèmes en prison entre tortures et mauvais traitements. Il aurait lui-même décidé de déposer une plainte auprès du tribunal de première instance, à Bruxelles, contre le ministre belge des Affaires étrangères. « Il s’agit de contraindre l’Etat belge à lui assurer l’assistance consulaire à laquelle il a droit, ou alors de le contraindre à motiver le refus autrement que par la convention de 1930 exhibée par les autorités belges à laquelle le Maroc n’est même pas partie », avaient expliqué, début octobre, sur Le Soir deux de ses avocats, Dounia Alamat et Christophe Marchand.

Remise en question de la Convention belgo-marocaine de 1930passeport Maroc

Malgré cet appel à l’aide, le ministre belge des Affaires étrangères n’a pas changé sa position d’un iota, expliquant que les binationaux emprisonnés dans leur second pays n’avaient pas droit à l’assistance consulaire. « Mais on suit son cas, on enquête, on va renvoyer une demande au Maroc sur les suites des promesses données en août », tempère toutefois son porte-parole à Bruxelles.

En 1930, le Maroc et la Belgique avait signé une Convention dans laquelle il est interdit de fournir une assistance consulaire aux détenus avec une double nationalité. C’est sur cette convention que s’appuie le ministre belge des Affaires étrangères. Seulement, les avocats du prisonnier ne sont pas du même avis. Ils rejettent l’argument des Affaires étrangères, estimant qu’il est « juridiquement faux ».

De leur avis, « un Belge rencontrant de gros problèmes à l’étranger peut s’adresser à son ambassade ou son consulat s’il y en a un. Il peut demander aux autorités belges qu’elles s’assurent qu’il ait droit à un procès équitable et qu’il se trouve dans des conditions de détention correctes lorsqu’il est emprisonné ». Leur position vient après que 34 parlementaires belges ont réclamé, le 12 août dernier, l’assistance consulaire pour le détenu. Ils estimaient que « le Maroc n’était pas signataire de cette convention et que la Belgique n’est donc nullement tenue de la respecter dans son cas précis ».

La Belgique ne souhaite pas être confrontée à d’autres dossiers de Belgo-marocains

En tout cas, d’après la dite Convention une ambassade étrangère ne peut pas intervenir pour un citoyen belge en Belgique. De ce fait, le ministère belge souhaite appliquer cette mesure dans les deux sens. Dans ce cas, l’ambassade marocaine n’interviendra pas pour un Belge en Belgique et l’ambassade belge ne pourra pas le faire pour un Marocain au Maroc.

Conférence Reynders 23 janvier 2013 Reynders himselfSelon Didier Reynders, « ce point de vue est accepté par les missions diplomatiques en Belgique et implique que notre pays ne déroge pas à ce principe lorsqu’il s’agit de Belges bipartides dans un pays dont ils ont également la nationalité ». « La réciprocité pourrait être invoquée, selon Reynders, mais ceci ne parait pas souhaitable dans un pays qui compte des centaines de milliers de ressortissants ayant une double nationalité ». Visiblement, les autorités belges ne veulent pas être obligées de traiter des dossiers de Belgo-Marocains réclamant une assistance consulaire sur le sol belge.

RTL.be sur Ali Aarrass : « Pas d’aide pour un Belgo-Marocain emprisonné au Maroc: ses avocats veulent attaquer l’Etat belge en justice » (21 octobre 2013)

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ali aarrass pasportLes avocats d’Ali Aarrass ont l’intention de citer en justice l’Etat belge qui refuse l’assistance consulaire à leur client emprisonné au Maroc pour terrorisme. Le prisonnier clame son innocence et dénonce des conditions de détention qui exigent une intervention des Affaires étrangères. L’homme aurait subi des actes de torture, tels que rapportés par les Nations Unies.

 21 Octobre 2013 06h11

 Les avocats d’Ali Aarrass, Belgo-Marocain emprisonné au Maroc pour terrorisme depuis bientôt trois ans, ont l’intention de citer en justice l’Etat belge. Ils veulent que le tribunal de première instance de Bruxelles contraigne le ministère des Affaires étrangères à apporter une assistance consulaire à leur client. Celui-ci dénonce des conditions de détention portant atteintes à son intégrité physique et psychique (il aurait subi des actes tortures en 2012). Les Affaires étrangères ont toujours refusé cette aide car celle-ci ne s’applique pas à ses ressortissants lorsqu’ils ont une double nationalité et se trouvent dans le pays de leur autre nationalité. Elles s’appuient pour cela sur une Convention signée en 1930. Les avocats d’Ali Aarrass rejettent cet argument qu’ils considèrent « juridiquement faux ». Un Belge rencontrant de gros problèmes à l’étranger peut s’adresser à son ambassade (ou son consulat s’il y en a un). S’il est emprisonné, il peut demander aux autorités belges qu’elles s’assurent qu’il ait droit à un procès équitable et qu’il se trouve dans des conditions de détention correctes. Mais comment Ali Aarrass s’es-il retrouvé en prison ?

 Condamné pour terrorisme, il clame son innocence

 Ali est né en 1962 à Melilla, la ville espagnole située sur le territoire du Maroc, avec la nationalité marocaine. Arrivé en Belgique à l’âge de 15 ans, il y a vécu pendant 28 ans, soit plus de la moitié de sa vie, obtenant la nationalité belge en 1989. Durant cette période, il travaillera comme ouvrier et tiendra une librairie. Il accomplira même son service militaire en 1993, soit la dernière année avant la disparition de cette obligation. Finalement, en 2005, il est retourné à Melilla où il est devenu tenancier de café menant, semble-t-il, une vie paisible, jusqu’en 2008, lorsque tout a basculé.

 Au mois d’avril 2008, Ali Aarrass a été arrêté sur la base d’accusations de trafic d’armes au profit du réseau islamiste dirigé par un autre Belgo-Marocain, Abdelkader Belliraj, condamné à la perpétuité pour « terrorisme » par le tribunal de Salé (ville voisine de Rabat, la capitale). Après deux ans et huit mois passés d’emprisonnement, la justice espagnole l’a extradé au Maroc en décembre 2010 où, affirme-t-il, il a été torturé pour signer des aveux sur lesquels s’est appuyé le tribunal de Salé pour le condamner à 15 ans de prison ferme, fin 2011.

 Les documents signés par Ali Aarrass étaient rédigés en arabe, langue qu’il ne sait pas lire et maitrise mal à l’oral. Né à Melilla et ayant vécu en Belgique, il ne maîtrise que l’espagnol et le français, invoque notamment Nicolas Cohen, un de ses avocats, en guise d’élément incitant à suspecter des aveux arrachés sous la contrainte. La défense a plaidé l’innocence de son client pendant trois heures d’un procès que maître Cohen qualifie de « mascarade ». En appel, la peine d’Ali Aarrass a été réduite à douze ans.

 Signes de tortures en 2012Luk Abdellah Ali

 Ali Aarrass, 51 ans, atteindra bientôt sa troisième année de captivité dans la prison de Salé II. Il y aurait subi des actes de torture. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez a pu entrer dans la cellule d’Ali Arrass le 20 septembre 2012. Il a pu constater avec un médecin indépendant, les traces de pratiques violentes sur son corps. « Le médecin légiste a conclu que la plupart des traces observées, bien que non diagnostiquées comme signes de torture, sont clairement compatibles avec les allégations présentées par M. Aarrass tels que brûlures occasionnées par une cigarette, pratique du « falanja » (coups assenés sur la plante des deux pieds), attachement intense puis suspension par les poignets et électrochocs aux testicules » peut-on lire dans le rapport de Juan E. Méndez rendu public le 31 mai 2013.

no torture Une grève de la faim d’un mois pendant cet été

 Réclamant une série d’améliorations des conditions de sa détention, Ali Aarrass a entamé une grève de la faim le 10 juillet dernier. Il l’a arrêtée presque un mois plus tard, le 8 août, en échange de la promesse de la signature d’un engagement, entre lui, la direction de la prison et le CNDH (Conseil national des droits de l’Homme), garantissant le respect de ses droits, avait expliqué sa sœur. Le détenu demandait à pouvoir téléphoner, aller dans la cour, se doucher, recevoir son courrier, que toute forme de harcèlement soit arrêtée et que les visites du vendredi puissent dépasser les 30 minutes autorisées pour sa famille de Belgique. Il avait aussi récupéré sa médaille des 20 km de Bruxelles, dont la confiscation avait été l’élément déclencheur de sa grève de la faim.

 Aider des Belgo-Marocains au Maroc: un précédent qui pourrait s’avérer problématique

 Le refus d’apporter une assistance consulaire aux Belges qui ont une double nationalité lorsqu’ils sont dans le pays de leur autre nationalité s’appuie sur une Convention signée par la Belgique en 1930, a indiqué Didier Reynders dans un courrier adressé aux avocats d’Ali Aarrass au mois de juin. Cette Convention stipule qu’une ambassade étrangère ne peut pas intervenir pour un citoyen belge en Belgique. Le ministère tient à ce que cette convention soit appliquée dans les deux sens : l’ambassade marocaine ne peut pas intervenir pour un Belge en Belgique, et de même l’ambassade belge ne peut pas intervenir pour un Marocain au Maroc. « Ce point de vue est accepté par les missions diplomatiques en Belgique et implique que notre pays ne déroge pas à ce principe lorsqu’il s’agit de Belges bipartides dans un pays dont ils ont également la nationalité » écrit le ministre Reynders. Apporter une assistance consulaire à Ali Aarrass pourrait par ailleurs constituer un précédent problématique pour la Belgique, vu le nombre de citoyens disposant de la double nationalité belgo-marocaine. « La réciprocité pourrait être invoquée. Dans un pays qui compte des centaines de milliers de ressortissants ayant une double nationalité, ceci ne paraît pas souhaitable  » affirme Monsieur Reynders qui n’a sans doute guère envie, autant que son homologue marocain d’ailleurs, de se voir obligé de traiter des dossiers de Belgo-Marocains réclamant des assistances consulaires sur le sol belge cette fois.

 Les avocats d’Ali Aarrass réfutent l’argument juridique de la Convention de 1930, avançant que le Maroc ne l’a pas signée. « Les motifs du refus sont juridiquement faux » conteste Dounia Alamat. Pour le cas d’Ali Arrass, Belgo-Marocain, il est considéré comme Marocain tant par les Autorités marocaines que belges. »

 Ecolo soutient Ali Aarrass

 Zakia Khattabi et Zoé Genot députées Ecolo ont interpellé le ministre Reynders sur la question. « Pour Ecolo, la double-nationalité ne peut en aucun cas être considérée comme une demi-citoyenneté, et donc une demi-démission face à des ressortissants belges en souffrance à l’étranger », écrivent-elles sur le site du parti écologiste. Elles accusent Didier Reynders, ministre des affaires étrangères, de considérer les Belges d’origines étrangères moins égaux que les autres.

 Didier Reynders a pris des nouvelles d’Ali Aarrass

 S’il refuse de concéder l’assistance consulaire, Didier Reynders a quand fini par faire un geste au mois d’août. Le ministre des Affaires étrangères a écrit à son homologue marocain, Saad Dine El Ohmani, pour lui demander d’informer les autorités belges de l’état de santé du Belgo-Marocain Ali Aarrass. Dans cette lettre, M. Reynders demande également aux autorités marocaines « de confirmer qu’il a accès à l’assistance médicale » et qu’il « bénéficie de conditions de détention conformes au respect de la dignité humaine et du droit humanitaire international », avait précisé le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères dans un communiqué. Didier Reynders insistait toutefois sur le fait que sa démarche ne se faisait pas au titre de l’assistance consulaire et était « justifiée par le souci permanent qu’a la Belgique que soient respectés pour tous les droits de l’homme et la dignité humaine ».

La lettre n’a pas satisfait les avocats. « Pour nous, ce n’est pas suffisant d’envoyer un courrier au ministre marocain, il faut intervenir, voir ce qu’il se passe dans la cellule d’Ali » estime l’avocate Dounia Alamat.

Latuff Ali Aarrass Ali torturé, pas le seul cas au Maroc

« Plusieurs instances internationales dénoncent une justice marocaine qui utilise la torture, qui ne fonctionne pas du tout », nous dit l’avocat Christophe Marchand, ceci malgré que le Maroc a ratifié la convention des Nations Unies contre la torture en 1993.

Dans l’arrêté du 25 septembre 2012 de la Cour Européenne des droits de l’homme, il est fait état que le Maroc soutire souvent des aveux par l’usage de la torture, surtout dans des dossiers relatifs au terrorisme.

 Des organisations humanitaires telles que Human Right Watch ont plusieurs fois constaté l’usage de la torture et le désintérêt des juges marocains. « S’ils prenaient ce devoir au sérieux, les juges porteraient un grand coup non seulement en faveur de l’équité des procès mais aussi contre la torture et les mauvais traitements, et ils enverraient aux policiers un signal : ils doivent désormais soit recueillir leurs preuves par des moyens légaux, soit prendre le risque de voir le tribunal les rejeter » écrivait Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Right Watch dans le journal indépendant marocain Lakome.

 C’est un procès politique selon l’avocat d’Ali Aarrass. Christophe Marchand justifie l’acharnement de la justice marocaine sur Ali Aarrass car pour lui, « la justice marocaine n’a pas pour objectif de juger, mais de faire comprendre aux Marocains qu’ils sont complétement dépendants du Maroc, même ayant une deuxième nationalité. »

 Safia Bihmedn

SOURCE

Revue belge de droit international (dernier numéro) : « Quelle protection pour les double-nationaux en Belgique ? Réflexions sur l’affaire Ali Aarrass », par Leila Lahssaini

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/DOUBLE NATIONALITE par

revue belge de droit international ILe numéro 2012/2 de la Revue belge de droit international est paru.

Le NUMERO 2012/2 contient un dossier spécial :

Le juge belge face au conflit entre droit interne et droit international

Pour lire l’article » Quelle protection pour les double-nationaux en Belgique ? Réflexions sur l’affaire Ali Aarrass » de Leila Lahssaini cliquez ici

El defensor de la causa Ali Aarrass en España y Marruecos, y miembro del Comité de Redacción de freeali.be, Blasco de Avellaneda, detenido y acusado injustamente..

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS par

Jesus Blasco de AvellanedaEl principal seguidor y defensor de la causa Ali Aarrass en España y Marruecos, y miembro del Comité de Redacción de Freeali.eu, fue detenido el pasado mes de julio en Melilla cuando intentaba seguir una entrada irregular de inmigrantes desde Marruecos a España.

 

 Tras estar horas incomunicado y sufrir vejaciones le quitaron su teléfono móvil y todos sus equipos fotográficos y de vídeo. Ahora, después de casi dos meses, no sólo siguen sin devolverle sus pertenencias, sino que pretenden acusarle de revelación de secretos y de un posible delito contra los ciudadanos extranjeros.

 

 Desde la familia de defensores de los derechos humanos que formamos los miembros de la Plataforma por Ali Aarrass, queremos defender la inocencia de este periodista, criminólogo y activista que se ha jugado tantas veces el tipo por la defensa de la causa de Ali; y queremos mostrar nuestro apoyo y solidaridad con un hombre que defiende siempre a los más débiles a pesar de que por ello puedan perseguirlo o acusarlo falsamente.

 

 A continuación publicamos íntegramente una carta que el propio Blasco de Avellaneda escribió hace unos días, tras cumplirse un mes y medio de su injusta detención.

 

 

Han pasado 45 días desde que, el pasado 9 de julio, agentes del Instituto Armado me sacaran brutalmente de mi coche, me cachearan de manera humillante, me insultaran y faltaran al respeto, me arrancaran el teléfono móvil de las manos, me quitaran mis equipos fotográficos y videográficos, me dejaran incomunicado en un zulo en condiciones infrahumanas durante cinco horas y aprovecharan ese tiempo para registrar mi vehículo y romper la cerradura de la puerta del conductor. Y todo ello con la única excusa de que soy periodista y, como tal, estaba intentando buscar imágenes e información acerca de un salto de inmigrantes a la valla de Melilla (es decir, que al parecer intentaba hacer mi trabajo). Un salto que se produjo una hora y veintisiete minutos antes de que a mí me parara la Guardia Civil y en una zona que distaba varios cientos de metros del olivar donde yo me encontraba, desde el que, por cierto, no se puede divisar el vallado fronterizo debido a la lejanía y a la espesura de los árboles.

 

Después de más de un mes y medio, siguen sin devolverme mi teléfono y mis equipos por lo que me es imposible realizar mi trabajo, ya que como periodista, fotoperiodista y productor de televisión freelance, o autónomo, me es indispensable estar comunicado y disponer del material que me permite ganarme la vida honradamente.

 

Como no tienen nada contra mí, y sabedores de las atrocidades e ilegalidades que han cometido conmigo, ahora pretenden confundir a las autoridades judiciales acusándome de revelación de secretos y de un posible delito contra los derechos de los ciudadanos extranjeros.

 

Pretenden utilizar mi cargo como presidente de la Asociación de Reporteros y Artistas Solidarios (AREAS) y mi amistad y colaboración con entidades defensoras de los derechos humanos y de los inmigrantes, como es el caso de la Asociación Pro Derechos de la Infancia (Prodein) o la Asociación Pro Derechos Humanos de Melilla (APDHM), para dejar entrever connivencia entre las personas que desde España arriesgamos nuestro tiempo y nuestro dinero para el bienestar de los más necesitados con las presuntas mafias que trafican con inmigrantes subsaharianos.

 

Yo sí respeto a todas y cada una de las personas como a mí mismo y me parece deplorable la actividad de las mafias; imagino que cualquiera con un mínimo de dignidad se sentiría tan dolido como yo si tratasen de vincularle con quienes se lucran y explotan la desgracia ajena, algo que nada tiene que ver con el ejercicio periodístico del que, efectivamente, trato de sacar lo necesario para pagar el alquiler y la comida, que es para lo que da. Otra cosa es que yo aproveche mi profesión para contar las historias que considero importantes y denunciar lo ilegal en lo que a mí me enseñaron como una función periodística básica. Igual de repugnante que estas mafias me parece que haya quien, teniendo que ser garantía del orden público, se salga de él y mantenga una conducta muy alejada de lo ejemplar. A mi juicio, el policía y el guardia civil, como el político y el juez, no deben ser nunca inmunes a la aplicación de la ley: es más, como defensores y garantes de los derechos del resto de ciudadanos deben ser los más sujetos a ella. No puede hacer cumplir la ley quien no la cumple, pues queda completamente deslegitimado para ese fin y además eso sí que representa un peligro para la sociedad por la que se supone que han de velar.

 

Quiero creer que las instituciones no están manchadas y que son sólo unos pocos los que dan vida a las cloacas del sistema democrático. Esa minoría intenta ahora manchar el buen nombre de los miembros de las organizaciones no gubernamentales, señalando la condición de activista como si de delincuentes se tratasen y pretenden quitarse de en medio, señalando con el dedo de la imputación, a todo aquel que les resulta incómodo porque denuncia y evidencia las irregularidades que se cometen en esta ciudad con los que más protección necesitan.

 

Si no quieren que se conozcan irregularidades, el camino no es tapar a quien, en un buen ejercicio profesional, las denuncia y hace que trasciendan: el camino es no cometerlas. Las leyes no son selectivas, nos atañen a todos por igual y ningún puesto de trabajo, menos aun en las fuerzas del orden, puede suponer una carta blanca para salirse del sistema. Si quieren cambiar las leyes y endurecerlas más, que se pongan a trabajar en ello -disponemos de armas legislativas lícitas para hacerlo en los órganos competentes, somos un Estado de derecho que, a estas alturas, debería ofrecer una solución seria- y asuman las consecuencias económicas y políticas que pueda tener a nivel europeo, internacional y electoral. Pero basta ya de juego sucio y de doble moral, en las que unos se ven obligados a saltarse las normas que nos amparan y a otros nos convierten enenemigos públicos por actuar dentro de lo que marca la ley, denunciando lo que se sale de ella.

 

Bajo el amparo de la Delegación del Gobierno en esta ciudad autónoma, se está llevando una lucha encarnizada contra la libertad de prensa, la libertad de expresión, la independencia periodística, el buen hacer de los profesionales de los medios de comunicación y los trabajadores y colaboradores de organizaciones no gubernamentales y a mí, Jesús Blasco de Avellaneda, me ha tocado ser el conejillo de indias. Es inconcebible que nos hayamos acostumbrado adecisiones aleatorias por parte de la Guardia Civil o de quien formule las instrucciones acerca de cuándo y cómo podemos informar sobre lo que ocurre en plena vía pública. No puede haber decenas de ciudadanos grabando con sus móviles la llegada de pateras y que obliguen a los fotógrafos a borrar imágenes de sus cámaras. No pueden alegar unas veces que defienden la identidad de los agentes, otras que se estorba en la operación policial y otras no decir nada y permitir la grabación… ¿Cómo puede ser? Con mi total conformidad en que su trabajo en la atención y traslado de estas personas a las dependencias españolas oportunas es lo fundamental, creo que deberíamos exigir un protocolo de actuación por el que regirnos y en el que figure por escrito cómo podemos compatibilizar, siempre de acuerdo a la ley, las labores policial y periodística para el correcto y libre ejercicio de ambas.

 

Todo esto lo digo porque se ve que en Melilla no somos capaces de alcanzar un nivel de cooperación, diálogo y libertad como el que debe haber en otras regiones españolas, en las que los periodistas informan puntualmente, con imágenes foto y videográficas de todas las llegadas de pateras a las costas. ¿Por qué en Melilla no existe esa transparencia que tan bien habla del Instituto Armado y que contribuye a que sean la institución mejor valorada entre los españoles? Preguntemos a los melillenses su opinión.

 

Las principales instituciones nacionales e internacionales defensoras de los derechos de los periodistas no me han defendido porque sólo pueden hacerlo cuando el periodista es agredido, vejado, humillado y desposeído de sus bienes cuando está expresamente en el ejercicio de su profesión. Es cierto que en el momento de mi detención ilegal yo estaba conduciendo mi vehículo, pero no menos cierto es que portaba conmigo mi equipo de trabajo y que un periodista lo es las 24 horas del día, máxime un periodista freelance que debe estar siempre buscando la noticia para poder sobrevivir y, más aún, cuando la detención se produce por mi condición de periodista.

 

Desde la Asociación de Prensa de Melilla no se me ha apoyado porque su presidente, además de ser un empresario subvencionado por los poderes públicos, es también el jefe del gabinete de comunicación de la Delegación del Gobierno, algo incompatible con la defensa libre e imparcial de los intereses de la profesión periodística.

 

A mí me está tocando pagar los platos rotos de un sistema corrompido que no quiere que se aireen las irregularidades que se dan en torno al vallado fronterizo y a las políticas de inmigración, pero todos los periodistas que ese día estuvieron realizando su labor informativa e intentando cubrir la noticia del salto a la valla han sido interrogados por miembros de la policía judicial y se les ha puesto en el punto de mira dudando de su profesionalidad e intentando relacionar la rapidez con la que llegaron al lugar de los hechos con su posible pertenencia a las supuestas mafias que trafican con inmigrantes.

 

Hoy soy yo el que está perdiendo dinero, el que está siendo acusado injustamente y al que se le está haciendo daño con el único fin de silenciarme y hacer que pierda las fuerzas y la esperanza, algo que jamás van a conseguir. Pero, mañana puede ser otro u otros y no podemos consentirlo. No podemos dejar que sigan quitando cámaras y borrando fotos a los periodistas, acusándoles de todo tipo de injurias por el simple hecho de querer dar a conocer a la población un hecho noticiable, relevante y de interés público. No debemos consentir que aquellas personas que trabajan desde las ONG por los demás, sin ganar un sólo céntimo y arriesgándolo todo por los más necesitados e indefensos, sigan siendo acusadas de delitos gravísimos, de pertenencia a grupos mafiosos y de ir en contra de los intereses de España. Basta ya de imposturas y de cortinas de humo desde las instituciones melillenses y vamos a intentar ser personas y a tratar a los demás como seres humanos, a respetar la libertad de prensa y de expresión, a defender a los que necesitan protección y a luchar contra los que verdaderamente están en nuestra contra, y vamos a impartir justicia a todos los niveles.

 

 

Dernières nouvelles ! Le Soir interviewe Farida Aarrass après sa visite à son frère ce vendredi 16 août

dans DANS LA PRESSE/DOUBLE NATIONALITE/LA PRISON AU MAROC par

contre la torture vous avez une armeFarida Aarrass: «Mon frère Ali va bien!»

SOURCE

 

Baudouin Loos

Ali Aarrass, ce Belge condamné à 12 ans de prison pour terrorisme au Maroc, va bien après sa grève de la faim qui a duré 29 jours et s’est terminée le 8 août. Sa sœur Farida a pu le rencontrer pendant une heure et demie ce vendredi dans la prison de Salé, près de Rabat.

« Il va bien, il est très pâle, blanc même, sa grève de la soif a été très dure à vivre, mais il a commencé à récupérer », nous dit-elle par téléphone. « Il prend soin de son alimentation même si le suivi médical promis est absent. »

Un point continue cependant de préoccuper le détenu.« Le Conseil national des droits de l’homme – un organisme officiel, NDRL – était venu le voir en prison pendant sa grève et lui avait promis de faire signer un texte de compromis énumérant ses droits de commun accord avec la direction de la prison ; ce texte ne semble toujours pas exister, or c’est important pour prévenir les sautes d’humeur du directeur de la prison », confie encore Farida.

Ali Aarrass, rappelons-le, avait été extradé d’Espagne vers le Maroc en 2010 bien que la justice espagnole, après un an d’enquête, l’avait blanchi des accusations de terrorisme. Il avait ensuite signé des aveux après plusieurs jours de torture confirmés par un rapport de l’ONU. D’abord condamné à 15 ans de prison, sa peine avait été réduite à 12 ans en appel. Il avait entamé une grève de la faim le 10 juillet dernier puis de la soif car ses droits de prisonnier (douche, promenade, courrier, téléphone, etc.) lui avaient été retirés sans raison.

Sa sœur se réjouit d’avoir pu le voir, même si elle n’a pu être accompagnée que par deux proches, sa sœur et la femme de son père. « Il a un moral du tonnerre. Une force write a letterincroyable émane de lui. Curieusement, juste avant de venir au parloir, on lui a donné 12 lettres pour lui qu’il n’avait jamais reçues. Il a été ému par le fait que le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, ait enfin écrit à son homologue marocain pour réclamer des informations sur le traitement qui lui était réservé. Il pense que cela signifie qu’on le considère comme belge. Il y accorde une grande importance car il n’a jamais vécu au Maroc où il n’a aucune attache. Il souhaite que la Belgique insiste pour qu’on révise son procès, qu’on tienne compte de la torture, que cesse en fin de compte ce qu’il considère comme un sort injuste subi déjà depuis cinq ans. »Free Ali Aarrass now

Ali Aarrass a demandé à sa sœur de collecter des vêtements. « Pas pour lui, il porte toujours le même jeans qu’il avait déjà quand il a été torturé – ce qui prouve la qualité du pantalon, dit-il en riant – mais il s’inquiète pour d’autres détenus qui vivent en haillons. C’est typique de son caractère. »

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