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DANS LA PRESSE - page 8

Journée contre la torture : l’affaire Ali Aarrass dans la presse

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Affaire Ali Aarrass : Amnesty demande à la Belgique de porter assistance au Belgo-Marocain

 

 

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La DH :

Affaire Ali Aarrass – Amnesty rappelle à la Belgique son devoir d’assistance consulaire envers Ali Aarrass

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LA LIBRE (abonnés) :

Ali Aarrass, prisonnier belgo-marocain

ABONNÉS Olivier Tollet (st.) Publié le – Mis à jour le

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7sur7 :

Amnesty rappelle à la Belgique son devoir d’assistance

Par: rédaction
25/06/14 – 15h49  Source: Belga
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Pierre Piccinin da Prata, rédacteur en Chef du « Courrier du Maghreb et de l’Orient » : « Ali Aarrass, histoire d’un Belgo-Marocain dans les geôles de Mohammed VI »

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 le courrierSOURCE

MAROC – Ali Aarrass, histoire d’un Belgo-Marocain dans les geôles de Mohammed VI : entre désespoir et oubli… (Interview avec Farida Aarrass)

Farida AARRASS

En juin 2011, il y a trois ans, j’avais participé à une mission de soutien au Belgo-Marocain Ali Aarrass, libraire à Bruxelles, accusé à tort, de toute évidence, d’association terroriste dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Casablanca (qui avaient ébranlé le Maroc en mai 2003), puis, plus simplement, de trafic d’armes. Il avait été incarcéré par le régime marocain, après que le gouvernement espagnol avait accepté de l’extrader depuis l’enclave de Melilla, dont il était originaire et où Ali Aarrass s’était rendu pour visiter son vieux père et finalement s’établir. Une extradition qui avait eu lieu en dépit d’un dossier d’instruction vide de charges et de l’avis négatif du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU. Abandonné à son sort par le ministère des Affaires étrangères belge, torturé à plusieurs reprises (violé au moyen d’un bâton et de bouteille en verre, frappé sur tout le corps –ses jambes étaient bleues et il a perdu l’usage d’une oreille-, sur la plante des pieds ; injections de produits chimiques corrosifs, décharges électriques sur les parties génitales ; verre cassé dans la bouche…), puis condamné au terme d’une série de parodies de procès-spectacles destinés à impressionner, Ali Aarrass est aujourd’hui encore détenu au Maroc. J’ai contacté ses avocats marocains, qui n’ont pas répondu à notre sollicitation, manifestement désintéressés par la cause, à l’instar de plusieurs responsables de l’AFD International, une ONG droits-de-l’hommienne, lesquels s’étaient un temps préoccupés du « cas Aarrass », mais nous opposent aujourd’hui de vagues considérations d’agenda et se dérobent… J’ai donc rencontré Farida, la sœur d’Ali, qui vit à Bruxelles et a accepté de faire le récit, complet et détaillé, du calvaire que vivent son frère et sa famille, pour Le Courrier du Maghreb et de l’Orient. Ali Aarrass, entre désespoir et oubli…

Le Courrier du Maghreb et de l’Orient – La première demande que je voudrais vous adresser concerne l’enfance d’Ali, son arrivée en Belgique, son adolescence… La presse belge a peu parlé de son cas, puis l’a oublié. Notre public international ne le connaît pas…

Farida AARRASSJe vais vous raconter… Depuis le début… Nous sommes nés, mon frère et moi, à Melilla. C’est une petite enclave espagnole, au nord du Maroc. Ali avait cinq ans et moi deux ans, lorsque nous avons été placés par notre mère dans un internat tenu par des sœurs espagnoles, les Sœurs de la Charité, à Melilla. Ça s’appelait la Gota de Leche (la Goutte de Lait, en français). Ali a donc été élevé par les religieuses.

Parce que ma mère, qui était divorcée de mon père, a décidé de partir en Belgique où elle avait du travail.

Quand Ali a eu quinze ans, notre mère nous a fait venir en Belgique…

CMO – Ali est donc de nationalité marocaine ?

F. AARRASSOui, parce que les autorités espagnoles n’accordaient pas la nationalité aux habitants d’origine marocaine. Nous avions une carte de résidents, mais un passeport marocain.

Mais, plus tard, à sa majorité, comme on n’avait plus aucun lien avec le Maroc –nous avions été élevés en espagnol, par les sœurs, et nous ne parlions même pas l’arabe ; seulement un peu le dialecte, que nous pratiquions avec notre mère-, Ali a demandé la nationalité belge. Et il l’a obtenue rapidement, en 1989, puisqu’il vivait et travaillait en Belgique.

Il avait appris le français en Belgique, aux cours du soir, et il travaillait dans la construction : quand il a vu que notre mère travaillait beaucoup, il n’a pas voulu continuer ses études et la laisser seule gagner notre vie. En plus, ma mère avait en charge sa mère, ma grand-mère, qui vivait à Melilla, avec une autre de ses filles qui avait deux enfants et que son mari avait quittée ; elle leur envoyait donc un peu d’argent chaque mois, pour les soutenir… Ali a donc décidé de se sacrifier pour elle et pour moi et il a cherché du travail…

Il était très courageux ; c’était un bosseur ! Alors, il a été engagé sur des chantiers de construction, en région flamande. Il partait très tôt le matin, dans la nuit, en train, pour aller sur les chantiers… Il a commencé par un travail où on lui demandait d’arracher des clous des planches, pour démonter des échafaudages, à longueur de journée. Tout ça à quinze ans… Il a aussi travaillé, par exemple, à la construction du centre commercial City 2, à Bruxelles… Au temps où le Cirque Bouglione se trouvait à Bruxelles, il a réussi à avoir un boulot : c’est lui qui allait chercher la viande, dans les abattoirs, pour les tigres et les lions… il a toujours eu du travail. Après, il a travaillé dans une usine de désossement de viande de porc, pendant cinq ans. Puis il fait d’autres métiers ; il a aussi été relieur : il reliait des livres. Il acceptait tous les emplois, même mal payés.

C’est quelqu’un de très responsable, de très débrouillard… Et tout ça, avec le cœur sur la main ; parce qu’il faisait ça pour aider notre mère.

CMO – Votre mère vit toujours avec vous, en Belgique.

F. AARRASSOui, oui. Vous l’aviez rencontrée quand vous étiez venu à une audience du procès à Rabat, pour soutenir Ali…

CMO – Oui, en effet, je me souviens…

F. AARRASSPour elle, c’est très très dur de savoir son fils, qui a tant fait pour elle, dans ces conditions, là-bas… Nous avons aussi une petite sœur ; et je me rappelle, quand nous revenions de l’école, s’il était là, c’est lui qui nous préparait à manger : il ne voulait pas que notre mère travaille toute seule. Ça lui faisait mal au cœur de la voir trimer pour gagner un peu d’argent…

Et puis, comme notre mère travaillait dans une maison de retraite et n’avait qu’un week-end sur deux, c’est lui qui nous gardait le week-end ; il faisait le ménage, la lessive…

Il était devenu le pilier central de notre famille.

C’était aussi un sportif ; il faisait de la boxe, avec des amis. Il avait un très bon niveau, mais il a arrêté ; il aimait bien l’entraînement, mais pas les matchs. Il n’était pas à l’aise de devoir se donner en spectacle en frappant sur quelqu’un…

CMO – Et, plus tard, il s’est lancé dans le commerce ; il a ouvert une librairie à Bruxelles, si je ne me trompe pas…

F. AARRASSOui, il avait réussi à mettre un peu d’argent de côté et il a repris une librairie. Il l’a agrandi en ajoutant un rayon papeterie, puis informatique. Il n’y avait pas encore de commerce de ce type à Molenbeek-Saint-Jean, à Bruxelles ; c’est un quartier pas très riche, où il y a beaucoup de familles de l’immigration maghrébine.

Sa librairie se trouvait rue de l’École ; un nom prédestiné : ses rentrées des classes étaient extraordinaires… Comme il regrettait de ne pas avoir pu faire d’études, il encourageait les jeunes du quartier à bien travailler à l’école. Il leur donnait des conseils quand ils venaient s’approvisionner chez lui.

Et j’ai même appris plus tard, par des mères du quartier, qu’il faisait des prix très bas pour ceux qui avaient des difficultés d’argent et, parfois, il donnait gratuitement, des cahiers, des stylos, des crayons… Ce sont des femmes du quartier qui me l’ont dit, par la suite, lorsqu’elles ont appris qu’Ali avait été arrêté et torturé… Il voulait que les enfants du quartier aient le matériel nécessaire, pour ne pas qu’ils baissent les bras.

CMO – Et Ali déclarait ses activités commerciales ? Payait-il ses impôts, en bon citoyen ?

F. AARRASS Mais bien sûr ! Il se sentait citoyen belge à part entière !

CMO – J’ai aussi appris qu’il avait même fait son service militaire en Belgique…

F. AARRASSC’était en 1993. La dernière année du service obligatoire… Il a été appelé à se présenter et il a fait son service militaire, à Liège.

CMO – En fait, il était complètement intégré en Belgique ; et on peut même dire qu’il n’avait jamais réellement connu d’autre pays, à l’exception de l’internat des sœurs espagnoles…

F. AARRASSOui ! D’ailleurs, les rares fois où j’ai pu lui téléphoner dans sa prison au Maroc, il m’a parlé de la Belgique ; il me parle de la nourriture qu’il aimait, les moules surtout. Il me taquine avec ça pour essayer de me faire oublier qu’il souffre…

Un jour, j’ai pu aller le voir et il m’avait demandé de lui apporter des spéculoos et du chocolat… des gaufres… C’est dur de parler de tout ça…

CMO – Alors, en 2005, Ali se rend à Melilla. Plus précisément, même, il décide de s’y installer, avec sa famille, sa femme et sa petite fille… Pour quelle raison décide-t-il d’y retourner.

F. AARRASSTout simplement pour retourner auprès de notre père, qui commençait à devenir très vieux ; cela faisait des années qu’il en parlait. Il a toujours gardé une relation très profonde avec notre père. Et, Mellila, ce n’est pas le Maroc, c’est l’Espagne ; il pensait que c’était une bonne idée…

CMO – Il y avait trouvé du travail ?

F. AARRASSIl a créé son propre travail.

D’abord, il a ouvert un petit restaurant, une sandwicherie, avec l’argent qu’il avait obtenu à la remise de sa librairie en Belgique. Mais les affaires n’étaient pas très bonnes ; l’emplacement de son commerce était trop désaxé et il n’y avait pas assez de passage. Après un an, il a dû fermer, parce qu’il n’arrivait pas joindre les deux bouts…

Il a alors repris l’entreprise de vente de matériaux de constructions de notre demi-frère. Il était gravement atteint par le diabète ; et il était devenu presqu’aveugle. Ali a donc pris la direction de ses affaires. Il conduisait des camions pour approvisionner les chantiers. Comme il avait travaillé tout jeune dans la construction, il connaissait bien le secteur.

C’était une période où il vivait un réel bonheur, avec sa femme et sa petite fille.

Jusqu’en novembre 2006 ; jusqu’au 3 novembre, quand on est venu l’arrêter…

CMO – Par les autorités espagnoles ?

F. AARRASSOui, par la police espagnole…

CMO – C’est là que tout bascule… Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qu’on lui reproche ?

F. AARRASSD’abord, il est emmené à Madrid, dans un centre pénitencier ; et on l’accuse d’avoir participé à un trafic d’armes. On l’interroge pendant trois jours ; plusieurs juges l’interrogent et, finalement, ils déclarent qu’il n’y a aucune charge contre lui et qu’il peut être libéré sous caution.

La caution se montait à 26.000 euros ; mon père a vendu un de ses terrains pour la payer. Et mon frère devait rester à Melilla ; il ne pouvait pas quitter l’Espagne et devait se présenter chaque semaine aux autorités à Melilla.

Il a continué à travailler… Le 1er avril 2008, ils sont venus l’arrêter à nouveau, sur son lieu de travail. Et, là, c’est le cauchemar qui commence…

CMO – Ce sont toujours les Espagnols ?

F. AARRASSOui, et il est encore emmené à Madrid ; mais, cette fois, il est mis en isolement presque complet, 23 heures sur 24. Et, pour le peu qu’il pouvait en sortir, il nous a dit qu’il ne préférait pas… Parce que c’étaient toujours des humiliations, des brimades, des insultes…

On l’emmenait dans une petite cour où, de toute façon, il n’y avait pas de soleil ; mais, le problème, c’était quand on le ramenait en cellule : on le soumettait systématiquement à une fouille complète et très dégradante… Vous voyez… Le garde l’insultait en enfilant ses gants ; il lui disait : « Moro de mierda ! » (« Sale bougnoule ! »), « Regarde ce que tu m’obliges à devoir faire ! » Alors, il préférait ne plus aller à la cour…

CMO – Combien de temps est-il resté ainsi en isolement complet ?

F. AARRASSDeux ans et huit mois !

CMO – Mon Dieu… Toujours à Madrid ?

F. AARRASSNon… De Madrid, il a été emmené à Badajos. Il m’a dit que c’était le pire ! Puis ils l’ont déplacé à Algésiras. On le rapprochait petit à petit du Maroc…

De là, ils ont tenté de l’extrader au Maroc, secrètement. Mais ça n’a jamais été tiré au clair. C’était illégal et il y aurait eu une opposition de quelqu’un au centre pénitencier. On ne sait pas ce qui s’est passé exactement…

Durant tout son séjour en détention en Espagne, Ali a fait trois fois la grève de la faim. Les deux premières ont duré deux mois, mais c’est surtout quand il a appris la décision du Conseil des ministres de l’extrader au Maroc, décision du 19 novembre 2010, qu’il a arrêté de s’alimenter jusqu’au bout, jusqu’à son extradition, le 14 décembre 2010…

CMO – Pourtant, le 3 mars 2009, l’année précédente, le célèbre juge Baltasar Garzón avait prononcé un non lieu…

F. AARRASSOui, après une enquête qui avait commencé en 2005. Mon frère avait été mis sur écoute quand il était encore libre. Mais il n’avait rien à lui reprocher…

CMO – Sur quel motif, dès lors, vont-ils l’extrader vers le Maroc ? Il avait été question des attentats de Casablanca…

F. AARRASSC’est une chose qui a été dite… Mais jamais mise par écrit. Ils ont aussi évoqué le « réseau Belliraj », un pseudo-réseau islamiste qui aurait voulu faire des attentats au Maroc… Puis un réseau de moudjahidin en Iran, en Algérie, qui datait de 1982. Mais, à cette époque-là, Ali vivait en Belgique et bossait comme un fou ! C’était très vague, et tout ça était dit, mais jamais écrit… C’est à croire qu’ils voulaient eux-mêmes justifier l’arrestation d’Ali en inventant des liens. Mais, finalement, il n’a plus été question que de trafic d’armes…

CMO – Alors, comment ont-ils justifié l’extradition ?

F. AARRASSL’Espagne avait une demande d’extradition du Maroc, en vertu d’un mandat d’arrêt international. L’avocat nous avait dit qu’Ali était mis en détention provisoire, mais pour une période maximum de quarante jours…

Pendant ces quarante jours, le Maroc devait envoyer des preuves contre lui, pour obtenir l’extradition. Mais, les preuves, on ne les a jamais vues. Le Maroc a dit qu’il y en avait, sans les fournir, et l’Espagne a accepté l’extradition.

CMO – L’extradition a lieu alors qu’aucune preuve concrète n’est fournie et, en outre, alors que le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU a remis un avis négatif…

F. AARRASSTout à fait : le Haut Commissariat de l’ONU avait demandé de suspendre l’extradition, par crainte de mauvais traitements et de tortures.

Mais le Conseil des ministres espagnol s’est satisfait d’un compromis avec le Maroc, qui disait que le Maroc s’engageait à ce qu’Ali ne soit ni condamné à mort, ni a perpétuité. Mais l’Espagne ne s’est pas inquiétée d’en savoir plus sur les risques de torture.

CMO – Et les autorités belges, dans tout cela ?

F. AARRASSLa Belgique n’est intervenue à aucun moment ! Ce qui facilitait la tâche à l’Espagne, de savoir que la Belgique ne s’intéressait pas du tout au sort de son ressortissant.

Donc, les autorités espagnoles ont eu toutes les facilités pour livrer Ali à ses tortionnaires…

Pourtant, Ali n’a jamais cessé de réclamer l’assistance consulaire à son pays. Comme je vous ai dit, pour lui, c’était atroce, parce qu’il se sentait citoyen belge à part entière !

CMO – Quelle a été l’attitude des différents ministres belges des Affaires étrangères ? Vous les avez interpellés…

F. AARRASSLe je-m’en-foutisme total ! Reynders, c’était vraiment le je-m’en-foutisme total ! Vanackere, avant lui, avait été pareil !

Lui, on l’avait interpellé lors d’une conférence dans laquelle on avait réussi à s’introduire… Parce qu’on n’avait pas été invités… C’était juste après l’extradition, au moment où mon frère avait disparu. On ne savait pas où il était ; il était en train de se faire torturer. C’était au mois de décembre 2010… Nous, nous avons appris l’extradition d’Ali par la presse espagnole : nous étions au parlement belge, avec quelques députés qui défendaient les Droits de l’Homme et voulaient nous aider, aussi avec Montserrat Carreras, d’Amnesty International… Donc, on était en train de chercher des solutions pour éviter l’extradition, mais elle avait déjà eu lieu, la veille, le 14 décembre, sans qu’on le sache.

Le ministre, lui, il s’en foutait.

CMO – Ali disparaît…

F. AARRASSOui. Il se faisait torturer, d’abord dans le centre de Temara, bien connu au Maroc…

Puis, ils l’ont emmené à Nador, près de Melilla. Chez notre tante. C’est la seule adresse qu’Ali connaissait au Maroc. Il s’en est beaucoup voulu de la leur avoir donnée. Mais il avait été tellement torturé que, pour que ça s’arrête, il donné cette adresse.

Ils sont arrivés un matin chez notre tante, avec Ali. Et ils ont tout fouillé ; puis ils ont commencé à creuser partout dans la propriété. Mais ils n’ont rien trouvé.

Heureusement, il y avait un journaliste marocain sur place, qui a suivi l’affaire toute la journée ; et il a même voulu témoigner, par la suite, pour confirmer que la police n’avait rien trouvé.

Après les fouilles, ils ont amené Ali dans les bois, plus loin que la maison. Et ils l’ont complètement déshabillé. Puis ils l’ont attaché à un arbre et ils l’ont frappé partout sur le corps, avec des bâtons. Et Ali m’a raconté que, après ça, ils ont tiré des coups de feu autour de lui, en simulant une exécution, en disant qu’ils allaient le tuer…

A la fin, ils l’ont emmené dans un commissariat dans le rif [la campagne], où ils l’ont encore tabassé. Puis ils l’ont ramené au centre de torture de Temara ; et, là, ils ont recommencé… pendant douze jours et douze nuits…

CMO – Si c’est trop pénible pour vous, je passerai à une autre question… Êtes-vous en mesure de me décrire les tortures qu’il a subies ?

Torture - dessins Ali AarrassF. AARRASSJe peux vous les dire… J’ai appris à apprivoiser mes sentiments et mes angoisses par rapport à ça…

Ali m’a expliqué qu’il avait été pendu pendant des heures, par les poignets. Ça fait déjà très très mal, mais, en plus, ils le frappaient. Ali m’a dit qu’ils étaient seize autour de lui, à le frapper comme des fous.

Ils le frappaient aussi sur les pieds. Ils l’ont aussi écartelé en le tirant par les bras et les jambes, comme s’ils voulaient le démembrer.

Ils ont simulé des noyades, de manière répétitive : chaque fois qu’il perdait connaissance, on le réanimait pour remettre ça. Et ils lui ont injecté des produits qui lui donnaient l’impression de devenir fou… On ne sait pas de quoi il s’est agi…

C’étaient des personnes avec des blouses blanches. C’étaient des médecins ou des infirmiers, qui savaient bien comment trouver les veines pour faire les injections…

On l’a violé avec des bouteilles en verre… On lui a placé des pinces en métal sur les parties intimes, pour lui envoyer des décharges électriques…

On l’a aussi brûlé avec des cigarettes.

L’électricité, aussi, aux oreilles : ils ont placé les pinces sur les lobes des oreilles. On le frappait tellement au niveau du visage qu’il a perdu l’audition d’une oreille ; elle a dégagé beaucoup de pus, pendant assez longtemps, et il n’entend plus de cette oreille-là…Dessins Ali Aarrass'

On lui a cassé du verre dans la bouche. Il a perdu cinq dents, qui se sont déchaussées et sont tombées par la suite…

On l’a menacé de mort, en lui posant une arme sur la tempe. On l’a aussi menacé d’amener sa petite fille et de la violer devant lui… Voilà, c’est…

Voilà…

CMO – Suivront des procès… Sous la torture, Ali a signé des « aveux »…

F. AARRASSLes procès, c’était l’horreur. Le Maroc n’avait aucune charge contre Ali. Alors, tout ce qu’ils vont utiliser, ce sont ces soi-disant « aveux », qu’il a paraphé sous la torture. En fait, il ne savait même pas ce qu’il « avouait » ; lui, il n’a rien « avoué » : on lui a fait signer un bout de papier tout écrit en arabe.

Et, comme il ne sait pas l’arabe, il ne savait pas ce qu’il paraphait. D’ailleurs, il n’était plus en état de comprendre ce qui se passait…

J’insiste, quand je dis « parapher » : il n’a pas signé ; peut-être parce qu’il n’était pas en état de le faire, comme on l’avait beaucoup frappé sur les mains, je ne sais pas… Mais il a seulement apposé un paraphe. Ce sont les autorités marocaines qui ont ensuite ajouté sa signature ; En arabe. Mais Ali ne sait pas écrire en arabe…

Quand il a été un peu rétabli, il a tout de suite porté plainte ; il a dénoncé la torture. Il a déposé plainte devant plusieurs instances marocaines, cinq au total, dont le ministère de la Justice. Mais aucune suite n’a été donnée : les juges n’avaient rien d’autre que ces « aveux » pour le condamner ; et ils ont écarté tous les éléments qui plaidaient en faveur d’Ali, comme le témoignage que le journaliste a voulu déposer, que, lors de la fouille dans la maison de notre tante (où ils espéraient trouver des armes), ils n’avaient rien trouvé… Mais il a été écarté…

Il y avait aussi des vices de procédure ; à commencer par la non-signature des « aveux ». Mais les juges les ont tous écarté et n’ont conservé que les documents « signés » sous la torture.

Il n’y a pas de justice, là-bas…

Enfin, vous avez assisté à plusieurs audiences ; vous avez vu comment ça s’est passé… Vous vous rappelez, lors de la dernière séance, celle qui a précédé le verdict : les juges ont demandé à tout le monde, les avocats et la famille aussi, de quitter la salle, en disant qu’on nous enverrait chercher pour entendre le verdict. Mais, en notre absence, ils ont fait ramener Ali et ils l’ont condamné.

CMO – Je m’en souviens très bien, en effet ; les avocats marocains et la délégation d’avocats belges, venus soutenir Ali, étaient scandalisés…

F. AARRASSIls l’ont condamné à quinze ans…

CMO – Et les avocats marocains, qu’ont-ils pu faire ?

F. AARRASS Vous savez, il y a deux types d’avocats. Il y a ceux qui sont alléchés par les sous : un Belge dans cette situation-là, c’est alléchant… Et, ça, c’est terrible. Ils ne voient que ça, une opportunité de se faire de l’argent.

Puis il y a les autres, comme Maître D. [ndlr : pour raison de sécurité, nous ne diffusons pas le nom de la personne], qui est très honnête et très engagé. Mais ils sont très limités. L’honnêteté ne suffit pas ; il faut aussi beaucoup de courage et c’est très difficile dans un tel pays… Ils ont très peur. Ils ne le disent pas, mais je le ressens très bien ; ils n’osent pas s’opposer aux magistrats ou aux autorités de la prison…

L’année dernière, en 2013, Ali a commencé une grève de la faim, parce qu’on lui avait enlevé tous ses droits : il ne pouvait plus recevoir de courrier, plus recevoir d’appel, plus rien. C’est parce que le directeur de la prison est entré dans un conflit personnel avec lui, après qu’on lui avait envoyé la médaille du marathon de Bruxelles. Ses amis avaient couru pour lui et ils lui ont envoyé la médaille qu’ils avaient gagnée. Ali la portait autour du cou, avec le ruban, les couleurs du drapeau belge ; il voulait rappeler qu’il est belge… Le directeur la lui a faite enlever et il l’a mis en isolement.

J’ai demandé à notre avocat d’aller voir Ali. Il est revenue en me disant de ne pas m’inquiéter, qu’Ali mangeait en cachette et qu’il allait bien… Mais c’était faux ! On a pu le revoir quelques mois après : il avait perdu beaucoup de poids ; il avait même commencé une grève de la soif. Mais les autorités, au Maroc, elles se moquent des grèves de la faim… Ce n’est pas comme chez nous. Alors, Ali m’a dit : « J’ai dû recommencer à manger ; mon but, ce n’était pas de me tuer, c’était de protester, parce qu’ils m’avaient tout pris, il ne me restait plus rien du tout. »

L’avocat nous a menti. Il s’est mis d’accord avec le directeur de la prison. De la part de son propre avocat, ce n’est quand même pas normal !

En appel, ça a été immonde : il y avait cinq juges ; ils souriaient en se regardant, en se moquant des avocats pendant qu’ils plaidaient ; et ils faisaient semblant de s’endormir…

Puis au terme de tout ça, ils l’ont recondamné, à douze ans ; donc, ils ont réduit la peine de trois ans, mais la décision était prise à l’avance. C’est un vrai simulacre de justice.

CMO – Quel a été leur but ? Pourquoi ont-ils fait tout cela ?

F. AARRASSDe tout ce que j’ai appris, je conclus que, le pouvoir au Maroc, c’est un système qui est très lié.

La magistrature comme le reste est liée au système… Quand mon frère était torturé, il y avait une personne qui lui posait des questions. C’est après qu’Ali a appris que c’était un juge d’instruction ! Ali, pendant l’interrogatoire, il pensait que c’était le chef des tortionnaires. Jamais le juge ne s’est inquiété de ce que l’on faisait à mon frère !

Comme Ali n’arrivait plus à parler, le juge a postposé l’audition, au 18 janvier. Le temps qu’Ali aille mieux. Quand il l’a revu, Ali lui a dit : « Mais vous avez vu les tortures… Ce n’est pas normal ! » Et le juge lui a répondu qu’il avait signé des « aveux » et que c’était trop tard…

Vous comprenez : tout ça, c’est la routine pour eux. C’est habituel. Ça fonctionne tellement bien entre eux et tous y trouvent leur intérêt, que personne ne remet ça en question.

CMO – Ce « système » que vous évoquez, cela fait partie de ce qu’au Maroc on appelle le « Makhzen », tout un appareil qui tourne autour de la monarchie et s’étend dans tous les corps de l’État… Mais pourquoi le système voudrait-il impliquer Ali ?

F. AARRASSOn ne sait pas… Je crois que c’est une erreur de parcours… Ils sont probablement beaucoup dans le même cas, mais on l’ignore. Ali, on en a parlé parce qu’il est belge.

Une longue enquête avait été réalisée en Espagne ; on n’a rien trouvé contre lui. Le Maroc n’a rien pu prouver non plus avant l’extradition. Puis, il est extradé, on le torture pendant douze jours et, tout à coup, on a des preuves ! Enfin, ses prétendus « aveux » ; parce que c’est tout ce que les juges ont produit…

Je pense que le Maroc a dû réaliser, à ce stade, qu’ils ont commis une erreur. Mais, l’admettre, c’est autre chose… Après la torture, en plus…

Mais ils agissent comme ça avec beaucoup d’autres. Ali m’a parlé de beaucoup d’autres détenus, qui sont dans les mêmes conditions que lui. Il m’a parlé du cas d’un homme qu’on a aussi amené au centre de Temara, où il a été torturé : ils recherchaient un homme célibataire ; quand ils se sont rendu compte que celui-là était marié, avec un enfant, qu’il n’avait jamais quitté son village, ils ont compris l’erreur. Mais, comme il a été torturé, jugé, condamné à perpétuité, ils n’admettent pas l’erreur et ils le gardent en détention… Mettez-vous à la place de cet homme ! C’est horrible !

Ça paraît irréel, tellement c’est monstrueux. Et pourtant, tout cela est bien réel.

C’est un système que je ne connaissais pas, mais j’ai dû m’y intéresser. Une des personnes que j’ai rencontrées au Maroc m’a expliqué : « Ici, c’est le roi au-dessus de tout. Il est entouré des services secrets, qui alimentent cette peur d’attentats et de menace sur la monarchie, parce qu’ils vivent très bien de cela ; et –crois-moi-, ils ne vont pas s’en défaire. »

Et ça marche bien : quand on voit comment dans le monde entier on renforce les lois antiterroristes, le Maroc a beau jeu. Il sous-traite même…

CMO – À ce stade, où en est-on dans la procédure concernant le sort d’Ali ?

F. AARRASSIl y a encore la cour de cassation, mais ce sera la même parodie de justice que dans les autres cours. En plus, pour le moment, ils reportent sans cesse l’audience. Parce que, une fois les recours nationaux épuisés, on pourrait demander le transfert d’Ali dans une prison belge. Mais, ça, ils ne veulent pas…

En fait, comme ils nagent dans cette impunité et ont l’habitude de pouvoir faire tout ce qu’ils veulent…

Et, du côté belge, les autorités continuent à ne rien faire. C’est pire, même ! Nous avons porté plainte contre le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, pour non-assistance consulaire à personne en danger. Et nous avons gagné le procès ! Le jugement a été rendu le 3 février dernier…

Mais le ministre ne fait rien… Il a fait appel. L’audience devait avoir lieu le 26 mai, il y a quelques jours, mais il y a eu une alerte à la bombe au palais de justice, et l’audience a été reportée au 27 juin, ce mois-ci donc.

Pourtant, la juge avait déclaré que le jugement était exécutoire immédiatement. Quand on s’est retourné vers le ministère, ils nous ont répondu : « Oui, mais vous ne nous avez pas adressé le jugement par voie d’huissier… » J’ai demandé à notre avocat de le faire immédiatement. Mais ça n’a rien changé…

En fait, si : maintenant, le ministère est obligé de lui donner une assistance consulaire. Mais ils se retranchent derrière un mot du jugement, « communication »… En fait, ils disent qu’Ali a seulement droit à pouvoir communiquer avec le consul.

Et vous savez ce qu’ils ont fait ?! Ils ont remis le numéro de téléphone du consul de Belgique au directeur de la prison, en demandant qu’on le transmette à Ali, pour qu’il puisse appeler !

C’est affreux, cette mauvaise foi, car je suis certaine que si la Belgique faisait un tout petit quelque chose, le Maroc cèderait à sa demande… Mais il y a une forme de racisme institutionnel, parce qu’Ali est d’origine maghrébine…

Heureusement, les avocats belges qui nous soutiennent font un boulot énorme.

Notre plainte auprès de Comité de l’ONU contre la torture [Committee Against Torture – CAT] vient de recevoir une réponse : le CAT a déclaré que toutes les conventions sur les Droits de l’Homme ont été violées, dans le cas d’Ali.

Il y avait Juan Méndez, qui avait rendu visite à Ali en septembre 2012 : il s’était fait accompagner d’un médecin indépendant, qui avait constaté la torture et avait fait un rapport médical. Le rapport avait été envoyé aux autorités marocaines et, comme elles faisaient la sourde-oreille, le rapport avait été rendu public au mois de juin 2013. Et une mission de l’ONU a revu Ali en décembre 2013… Ali leur parlé de ce qu’il avait subi à Temara, mais il n’a pas pu être très long, parce que, devant la pièce où il se trouvait, il a reconnu ses tortionnaires, dans le couloir, et il a eu peur de parler devant eux. Mais il avait pu dessiner en cachette les tortures qu’il avait subies et il a donné les dessins aux représentants de l’ONU…

C’est très dangereux, la prison, au Maroc : régulièrement, quand un détenu essaie de dénoncer les tortures qu’il subit, un groupe de policiers spéciaux surgit et c’est le passage à tabac… On ne sait pas de qui dépend ce groupe… Pas de la direction de la prison, apparemment.

CMO – C’est effarant, quand on sait que le Maroc s’apprête à occuper la présidence du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies… Juan Méndez était d’ailleurs au Maroc, tout récemment, pour y faire un bilan de la situation : il en est revenu « sous le choc », a-t-il dit… Comment la famille d’Ali vit-elle tout cela ?

F. AARRASSAmina a neuf ans, maintenant. Elle vit chez notre père, à Melilla. Ali ne l’a plus revue depuis le début de sa détention. Sa femme prend parfois le risque de passer la frontière pour voir Ali, mais il n’a jamais voulu que sa fille vienne le voir, parce, comme ils avaient menacé de la violer devant lui…

CMO – Quand Ali pourra-t-il sortir de prison ?

F. AARRASSDu côté de la justice, je n’ai plus d’espoir. Même les autorités belges, elles n’interviendront pas… C’est seulement la pression de l’opinion publique qui pourrait peut-être faire bouger quelque chose.

Mais… Peut-être une grâce royale. Au début, Ali n’en voulait pas. Parce que cela voudrait dire qu’il reconnaitrait être coupable de quelque chose. Mais je lui ai dit : « Ne sois pas fou ! ». On s’en moque de la manière, pourvu qu’ils le libèrent !

Ali est d’accord, aujourd’hui, mais ils savent qu’il ne se tairait pas s’il sortait ; il n’arrête pas de me dire : « Ce ne sont pas des êtres humains ! Ce ne sont pas des êtres humains ! »

Mais ce n’est même pas d’actualité, en ce moment. Ali s’est mis dans la tête que rien ne se passera ; il refuse d’espérer, pour ne plus souffrir… Il essaie d’être patient. Mais ce sont déjà six ans de vie gâchée… Et pas n’importe quoi : la torture… et la peur tout le temps, sans fin.

Si rien ne bouge, Ali sortira… en 2020.

Ali Aarrass : Le Comité contre la torture des Nations Unies constate les tortures, le défaut d’enquête impartiale, la condamnation sur base d’aveux extorqués sous la torture. Le Maroc a 90 jours pour diligenter une enquête approfondie

dans AVOCATS/COMMUNIQUES DE PRESSE/DANS LA PRESSE par

AARRASS Décision CAT-page-001Communiqué de presse du CABINET D’AVOCATS JUS COGENS – Me Dounia ALAMAT (+32.470.57.59.25 ; da@juscogens.be) – Me Nicolas COHEN (+32.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be) – Me Christophe MARCHAND (+32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be)

Bruxelles, le 2 juin 2014

 Ali AARRASS est un citoyen belge.

 Arrêté le 1er avril 2008 en Espagne sur base d’un mandat d’arrêt international marocain, il est extradé vers le Maroc le 14 décembre 2010. Il disparait pendant dix jours durant lesquels ni les autorités espagnoles, qui ont procédé à l’extradition, ni les autorités belges ne chercheront à savoir ce qu’il devient. Sa famille est terriblement inquiète. Accusé d’être membre d’une organisation terroriste, Ali AARRASS est torturé pour signer les aveux qui serviront à sa condamnation.

 Après dix jours d’horreur, il réapparait devant un juge d’instruction qui ignore ses plaies et ses plaintes et expédie une enquête qu’il considère inutile puisque les aveux sont signés.

 Que les aveux soient rédigés en arabe, langue qu’Ali AARRASS ne sait ni parler, ni lire, ni écrire ne surprend pas le juge d’instruction, pas plus que le Procureur général ou la Cour d’appel de Rabat, qui va juger Ali AARRASS coupable et le condamner à 12 ans d’emprisonnement.

 Ali AARRASS dépose plainte officiellement entre les mains d’un autre juge d’instruction à Rabat pour la torture qu’il a subie. La plainte est jugée irrecevable… sous prétexte qu’il n’a pas su donner les noms de ses bourreaux.

 Mais Ali AARRASS ne va pas se taire. Il appelle à l’aide les autorités de son pays, la Belgique, pour que le consul vienne le voir et constate les souffrances subies et ses atroces conditions de détention à la prison de Salé II. Jusqu’à ce jour, le Ministre des affaires étrangères met personnellement un véto à une telle visite.

 Puisque les juges marocains sont manifestement acquis à la cause de la torture, puisque l’Etat belge se désintéresse de son citoyen, Ali AARRASS se tourne vers les Nations Unies.

 Il interpelle le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, le Rapporteur des Nations Unies sur l’indépendance des magistrats et des avocats, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et le Comité contre la torture des Nations Unies.

 Le 3 octobre 2011, Ali AARRASS saisit le Comité contre la torture des Nations Unies pour dénoncer les tortures subies et le risque d’être condamné sur base des aveux ainsi extorqués.

 Le Comité contre la torture est l’organe chargé d’examiner les plaintes des personnes victimes de violation de la Convention des Nations Unies contre la torture. Ce texte prévoit notamment que les Etats membres doivent diligenter immédiatement une enquête impartiale quand il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur leur territoire, que la personne qui dépose plainte doit être protégée contre toute mesure d’intimidation en raison de sa dénonciation et qu’une déclaration obtenue sous la torture ne peut être utilisée comme preuve en justice.

 Toutes ces règles ont été violées par le Maroc.

 Le 20 septembre 2012, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, organe indépendant du Comité, rend visite à Ali AARRASS, accompagné d’un médecin légiste, spécialisé dans les séquelles de la torture. Le Rapporteur spécial écrit immédiatement aux autorités marocaines en expliquant qu’il a constaté sur le corps d’Ali AARRASS les traces des tortures et en demandant des explications.

 Il y avait donc des motifs très sérieux pour lancer une enquête, mais celle celle-ci n’a jamais eu lieu.

 Pire encore, immédiatement après la visite du Rapporteur spécial, Ali AARRASS est victime de pressions et roué de coups par les gardiens de la prison.

 Les juges marocains ne prennent pas en compte les dénonciations de torture et se satisfont des prétendus « aveux » pour fonder la condamnation d’Ali AARRASS à 12 ans d’emprisonnement. Un pourvoi en cassation est toujours à l’examen au Maroc, plus d’un an et demi après son introduction.AARRASS Décision CAT-page-004

 Le Comité contre la torture des Nations Unies n’a cependant pas eu besoin d’attendre le résultat de cette procédure pour constater, ce 27 mai 2014, que le Maroc a violé la règle absolue de l’interdiction de la torture, n’a pas mené d’enquête sérieuse à cet égard, et a condamné Ali AARRASS sur base de preuves tronquées.

 Le Comité contre la torture des Nations Unies donne 90 jours au Maroc pour commencer une enquête impartiale et approfondie incluant un examen médical conforme aux standards internationaux.

 Après six ans de détention à clamer son innocence, après la torture et les mauvais traitements, lâchement abandonné par le Belgique, Ali ARRASS, infailliblement soutenu par sa famille et un comité citoyen, est toujours debout. Il témoigne par son combat et sa ténacité en faveur de toutes les victimes de la torture.

stop tortura Le Maroc sait que le vent de la critique internationale souffle contre lui. Amnesty International vient de lancer une campagne mondiale : « La torture en 2014 : 30 ans d’engagements non tenus » (www.amnesty.org/fr/library/info/ACT40/004/2014/fr). Le Maroc y est spécifiquement visé.

 Par sa décision, le Comité contre la torture invite clairement les autorités marocaines à prendre leurs responsabilités. Sauront-elles y répondre ? Il semble que le Maroc ait initié une nouvelle enquête mais toujours sans respecter les règles en la matière.

 Et la Belgique?

 Le Ministre des affaires étrangères belge dispose des mêmes informations sur la situation d’Ali AARRASS que le Comité contre la torture des Nations Unies, sans en tirer aucune conclusion. Ali AARRASS a dès lors saisi les juridictions belges pour obtenir l’assistance à laquelle il a droit.

 Le 3 février 2014, le Ministre a été condamné en référé par le Tribunal de première instance de Bruxelles à accorder l’assistance consulaire à Ali AARRASS. Depuis lors, le Ministre n’a pris qu’une seule initiative : demander aux autorités marocaines le droit pour le consul d’avoir un entretien téléphonique avec Ali AARRASS. Le Maroc ne répond pas à cette demande et le Ministre estime avoir fait tout son possible pour notre compatriote.

 Combien de temps encore la Belgique refusera-t-elle de tendre la main à son citoyen ? Une audience est fixée devant la Cour d’appel de Bruxelles ce 27 juin 2014.

 (Le texte de la décision du Comité contre la Torture comporte 18 pages).

Article de Baudouin Loos dans Le Soir du 2 juin suite à ce communiqué : cliquez ICI

« VERGÜENZA », un artículo de Abderahman Mohamed, miembro del consejo de redacción de freeali.be

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS par

 Aderahman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

El caso Aarras adquiere una dimensión internacional desconocida hasta el momento. La petición de la ONU a Marruecos para la liberación del melillense Alí Aarras y la campaña de Amnistía Internacional, refuerza a la plataforma europea Pro-Aaaras. Marruecos ha quedado en evidencia, recientemente, el ministerio de justicia marroquí ha informado de la apertura de una investigación sobre las torturas denunciadas. El actual titular de Justicia marroquí, Mustafa Ramid, denunciaba ante las Naciones Unidas, lo que consideraba detención ilegal de Ali Aarras y denunciaba también el que se le haya sometido a tortura, una participación activa como representante de la organización de DDHH, ALKARAMA, que contrasta con la pasividad que ha imperado en el mismo tema, ya como ministro.

Melilla Los gobiernos de España y Bélgica tendrán que dar explicaciones, en el caso de España se está a la espera de que la ONU se pronuncie sobre la desobediencia española por haber extraditado al melillense contra resolución del mismo organismo, momento en el que la defensa de Aarras emprenderá acciones contra el Gobierno y los responsables de una entrega en extradición que la ONU considera arbitraria, mientras, el gobierno belga ya ha sido condenado en primera instancia por un tribunal de Bruselas por inacción del gobierno en la defensa de intereses de Ali Aarras, la cónsul Belga en Madrid alegaba que no podían intervenir por estar detenido en Melilla, que consideraba territorio marroquí, una posición política que contravenía su propio Código Civil, Ali Aarras sirvió en el ejército belga, lo que no le valió para ser considerado ciudadano de aquel país.

Action de la Famille et Commission Islamique de Melilla contre l'extradition Más de 10.000 melillense solicitaron al gobierno de Rodríguez Zapatero que no fuera extraditado, a lo que ni el gobierno, ni el parlamento han dado la menor importancia: la comisión de peticiones del Congreso de los Diputados trasladó a la Comisión de Exteriores, que preside el catalanista Josep Antoni Duran i Lleida, el expediente de Aarras, sin que hasta el momento se haya dignado a informar de la recepción de dicho expediente, tampoco la presidencia del congreso, entonces presidida por José Bono, ha hecho lo propio.

Desde el gobierno de la Ciudad se han llevado diferentes actuaciones, aunque la última realizada ante el Ministro de Exteriores no ha tenido la respuesta adecuada, limitándose el titular del ministerio a informar que el expediente ha sido remitido al Ministerio de Justicia, alegando que no forma parte de sus competencias una vez extraditado, sin tener en cuenta que la violación de acuerdos o tratados corresponde a Exteriores.

El papel de CPM y de su presidente ha sido de vergüenza, el presidente cepemista se trasladaba a la prisión de botafuego para convencer a Ali Aarras a que desistiera de una huelga de hambre que durante 42 días, como condición para que el gobierno del PSOE desistiera de extraditarlo. El entonces coordinador de IU, Gaspar Llamazares aseguraba, con un SMS enviado a Mustafa Aberchan, que el ministro Camaño se había comprometido en liberar a Aarras, sin que hasta el Momento se haya pronunciado, ni IU, ni el propio Llamazares. La suerte o providencia quiso evidenciar a Aberchan, en una grabación, siendo investigado por los votos por correo, Aberchan informaba a Dionisio Muñoz de los pasos de la plataforma para que fueran boicoteados.

El Caso Aarras ha supuesto un verdadero retroceso en la confianza de los melillenses imazighen en el gobierno, generando la sensación, en éste colectivo, de indefensión y abandono por parte del gobierno español.

Exclusif ! 21 mai 2014 : Le Maroc annonce l’ouverture d’une nouvelle enquête sur la torture d’Ali Aarrass !

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/TORTURE par

Farida Amnesty tour EspagneSelon les informations parues sur différents sites (www.febrayer.com, www.elconfidencial.com..) le ministère de la justice du Maroc vient d’ordonner l’ouverture d’une nouvelle enquête sur la torture d’Ali Aarrass et sur l’identification des tortionnaires éventuels. Cette nouvelle enquête aurait été décidée par les autorités marocaines suite au rapport de Juan Mendez et de la campagne d’Amnesty international.

Si ces informations se confirment, ce serait un premier résultat des efforts de l’ONU (Juan Mendez et le groupe de travail sur la détention arbitraire) et de la campagne internationale d’Amnesty international (AI) contre la torture, lancée le 13 mai dernier. Sur ce point, le Maroc a devancé la Belgique, qui n’a pas encore dit un seul mot sur la torture d’un de ces citoyens.

La campagne d’AI donne une résonance mondiale à l’affaire Ali Aarrass comme jamais auparavant et nuit fortement à l’image du Maroc à l’étranger. La tournée du 12 au 23 mai d’Amnesty international-Espagne dans toutes les grandes villes espagnoles avec Farida Aarrass comme oratrice et témoin, est du jamais vu dans le combat pour la libération d’Ali, incarcéré depuis six ans. Ensuite, les plaintes pour torture au Maroc, déposées en France il y a deux mois par des ex-détenus français, et la mise en cause des plus hauts responsables de la sûreté marocaine dans ces dossiers, a provoqué un véritable tremblement de terre au plus au niveau de l’état marocain. Ajoutons les pressions de plus en plus fortes contre la torture et « les erreurs » dans le dossier Belliraj (dont Ali Aarrass est un des inculpés) aussi bien en Belgique qu’au niveau international qu’au Maroc.

Nous disons qu’une « nouvelle enquête » dans l’affaire Ali Aarrass n’est plus nécessaire. Depuis des années, les autorités judiciaires et politiques marocaines sont parfaitement au courant de tous les rapports et éléments dans ce dossier qui imposent la libération immédiate d’Ali Aarrass. Si les autorités veulent encore faire une enquête, punir les tortionnaires et ceux qui les protègent, celle-ci pourrait se faire avec Ali Aarrass en liberté.

La nouvelle enquête sera-t-elle une nouvelle opération pour gagner du temps? Pour se sauver la face au niveau international ? Enquête qui finira par la phrase habituelle que « toutes les allégations de torture sont fausses » ? Ou s’agit-il d’un réel espoir que justice sera enfin rendue ?

De notre côté, continuons le combat jusqu’à la libération d’Ali Aarrass et de tous les détenus politiques torturés. Mobilisons-nous pour le procès du 26 mai à 9 h où Reynders veut que la justice belge décide que le citoyen bi-national Ali Aarrass n’ait aucun droit à une protection de la Belgique. Signons l’appel du 25 mai pour la libération immédiate d’Ali Aarrass.

(LV)

 

في تعذيب علي عراس

فبراير.كوم

في الاربعاء 21 ماي 2014 الساعة 17:13

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انتبهوا.. وزير العدل والحريات: فتحت تحقيقا في تعذيب علي عراس
أكد بلاغ لوزارة العدل والحريات، أنها فتحت تحقيقا بشأن تعذيب الشاب علي عراس، وذلك على إثر ما تضمنه تقرير مقرر الأمم المتحدة الخاص المعني بمناهضة التعذيب، وكذا تقرير منظمة العفو الدولية بشأن حالة السيد علي عراس.إذ أكد البلاغ أن الخطوة تأتي وفي إطار تعميق الأبحاث في الشكاية التي كان قد تقدم بها دفاعه بشأن تعرضه للتعذيب، حيث تقدم الوكيل العام للملك لدى محكمة الاستئناف بالرباط، يومه الأربعاء 21 ماي 2014، بملتمس إلى قاضي التحقيق بالغرفة الرابعة بنفس المحكمة، لإجراء تحقيق في الموضوع قصد التأكد من صحة الوقائع المدعاة وتحديد المسؤولين عنها.

Rabat, 21 may (EFE).- El procurador general del Rey (fiscal) ante el Tribunal de Apelación de Rabat pidió hoy al juez de instrucción que se investiguen las alegaciones de torturas supuestamente sufridas por el ciudadano belga, nacido en Melilla, Ali Aarrás.

« Esta petición se produce después de la publicación de los informes del relator de la ONU contra la tortura (Juan Méndez, que visitó el país en 2012) y Amnistía Internacional » respecto al caso de Ali Aarrás, indica el Ministerio de Justicia de Marruecos en un comunicado, según la agencia MAP.

El 13 de mayo, Amnistía Internacional (AI) denunció que la Ley Antiterrorista en Marruecos ha permitido que Aarrás sufriera torturas en un centro secreto de un servicio de espionaje y que, aunque éste las denunció en varias ocasiones, sólo logró una investigación médica que, de acuerdo con la organización, estaba « lejos de adecuarse a las normas internacionales ».

 

13 mai 2014 : Le journal espagnol el país sur Ali Aarrass et la campagne d’Amnesty international contre la torture

dans DANS LA PRESSE/SANS CATEGORIES par

Un 45% de los españoles temen ser maltratados si son detenidos

Amnistía Internacional presenta su campaña contra las torturas de las fuerzas de seguridad

Dibujos de las torturas a las que fue sometido Ali Aarraas en Marruecos. Fueron realizados por Aarraas y la ayuda de otro detenido. / Amnistía Internacional

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Ali Aarrass pasó 12 días siendo torturado por las fuerzas marroquíes. « Lo colgaron de los puños, luego de los pies, lo violaron con botellas de vidrio hasta que lo desgarraron », cuenta su hermana Farida Aarrass entre lágrimas. Este hombre de 52 años y con doble nacionalidad, belga y marroquí, aceptó que formaba parte de un grupo terrorista después de pasar tantos días incomunicado en el centro de detención de Témara, cerca de la capital de Marruecos. La ONG Amnistía Internacional ha comenzado una campaña contra la tortura, y según la encuesta que han realizado en 21 países, el 44% de las personas temen ser torturadas si son detenidas, 45% en España.

En al menos 141 países se han registrado torturas, según ha informado Eva Suárez-Llanos, directora adjunta de Amnistía Internacional en España, durante la presentación de la campaña « Stop Tortura », este martes en Madrid. « En la UE no son sistemáticos, ni frecuentes, pero cuando se producen quedan sin castigo », denuncia Suárez. Según la organización lo más reprochable del Gobierno de España es la falta compromiso. « No han escuchado a los organismos internacionales, no han aplicado mecanismos de investigación, y no se toman en serio que es un crimen de derecho internacional, que nunca prescribe », puntualiza. 

Un ejemplo de esta crítica que le hace Amnistía Internacional a España, es la participación —o falta de implicación— del Gobierno en el caso de Ali Aarrass. El Consejo de Ministros español aprobó su extradición a Marruecos el 14 de diciembre de 2010, a pesar de las advertencias de la ONU y otras organizaciones sobre el posible riesgo de tortura. Farida Aarrass cuenta la historia de su hermano con voz firme, confiada en que su testimonio servirá de algo, con un velo en la cabeza y ojos expresivos, comienza desde el principio. Ali nació en Melilla el 4 marzo 1962. A los cinco años, (ella tenía dos) sus padres se divorciaron y los mandaron a un colegio de monjas.

El informe

La Convención de la ONU define a la tortura como: « La tortura se produce cuando una persona inflige a otra deliberadamente un dolor o sufrimientos severo con fines tales como obtener información o una confesión, o castigar, intimidar o coaccionar a alguien. El torturados debe ser un agente del Estado, o el acto debe contar al menos con un cierto grado de aprobación oficial ».  

El informe de 40 páginas que ha publicado la ONG Amnistía Internacional deja muy en claro que cualquier acto de tortura constituye un delito de derecho internacional. Esto significa que los gobiernos que han ratificado la Convención contra la Tortura, deben tipificar esta falta como delito, investigar todas las demandas y procesar a los responsables. 

En España el 86% de los encuestados considera crucial que existan normas claras contra la tortura, y un 17% piensa que estas prácticas son a veces necesarias y aceptables para obtener información que pueda proteger a la población. « Aquí no se denuncian ni tantas ni tan fuertes torturas como en Marruecos, pero el problema es que cuando los cuerpos de seguridad utilizan una fuerza desmedida, el Gobierno los defiende, en lugar de abrir una investigación inmediata », explica Eva Suárez-Llanos, directora adjunta de la organización en España. 

Para realizar la encuesta Amnistía Internacional pregunto a más de 21.000 personas en 21 países de todos los continentes. Entre los países donde el temor a la tortura es más elevado, está Basil y México (80% y 64% respectivamente). En España un 45% desconfía estar a salvo de torturas si son detenidos. « La forma en la que han concluido las últimas manifestaciones, puede ser una de las causas de este temor », subraya Suárez. 

Cuando Ali cumplió 15 años lo enviaron a Bélgica junto a su madre que se había mudado a este país. A los dos años Farida los alcanzó. « Mi hermano se puso a trabajar de inmediato, pidió la nacionalidad belga y para ello se apuntó al servicio militar. No tiene antecedentes penales », cuenta la hermana con un castellano pausado, pero comprensible. En 2005, Ali regresó a Melilla con su esposa y su hija que ahora tiene nueve años, para pasar tiempo con su padre. En noviembre de 2006 lo detuvieron por orden del Gobierno de Marruecos, sin embargo, a los tres días es puesto en libertad bajo fianza. Por esta acusación le fue imposible regresar a Bélgica. La pesadilla comenzó. 

El 28 de marzo de 2008 fue detenido en Melilla por segunda vez. « Pasó dos años y ocho meses de cárcel en cárcel. Estaba aislado y en condiciones inhumanas, solo pude hablar con él una vez, me contaba que sentía que perdía la voz porque no podía hablar con nadie. ¡Esto también es tortura. Tortura psicológica! », confiesa la hermana. Entonces  el Consejo de Ministros español aprobó su extradición. Lo dejó en manos de una justicia vulgar parecida a la muerte.

« Desde que llegó a Marruecos lo comenzaron a golpear con palos, a torturar. Lo amenazaban con que traerían a su hija para violarla enfrente de él. Después de estos malos tratos lo obligaron a firmar un documento en árabe clásico del que entendía muy poco », explica Farida. El 24 de noviembre de 2011 fue condenado a 15 años de cárcel. Actualmente sigue en la prisión de Salé II. 

El relator especial de la Comisión de la ONU de Derechos Humanos, Juan E. Méndez, visitó a Aarrass en febrero de 2011 y confirmó que había sido colgado de las muñecas, golpeado en las plantas de los pies, torturado con descargas eléctricas y quemaduras de cigarro. Después de esta visita, Ali fue golpeado otra vez, había hablado demasiado. El Gobierno marroquí ordenó un examen médico en donde se determinó que no presentaba señales de tortura. « Mi hermano asegura que no le importan las represalias, él seguirá denunciando », subraya Farida. 

15/05/2014 : Amnistía Internacional presenta su campaña contra la tortura

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/TORTURE par
Laura Castrillo y Noelia Espina (de Amnistía Internacional) junto a Farida Aarrass. Foto: L. Fraile
Laura Castrillo y Noelia Espina (de Amnistía Internacional) junto a Farida Aarrass. Foto: L. Fraile
El grupo local de este movimiento ha contado esta mañana con la visita de la defensora de derechos humanos Farida Aarrass, hermana de Ali, un ciudadano melillense que fue extraditado a Marruecos en el año 2010, lugar en el que ha sufrido graves torturas
Laura Fraile
Valladolid

Golpes, descargas de electricidad en los genitales, amenazas de muerte, violaciones con una botella… Éstas son algunas de las barbaridades que, según ha explicado este jueves por la mañana Farida Aarrass en el aula Jerónimo Zurita de la Facultad de Derecho, sufrió su hermano Ali a lo largo de doce interminables días en los sótanos del Centro de detención secreta Temara, que está situado a pocos kilómetros de Rabat. Este hombre, que en diciembre de 2010 fue extraditado a Marruecos tras haber sido acusado de pertenecer a una red terrorista, acabó firmando su declaración de culpabilidad después de haber sufrido todas estas torturas. Este documento, del que más tarde se retractó ante el tribunal, fue la única prueba presentada en su juicio. Una vez finalizado este proceso, le condenaron a quince años de los que debe cumplir un total de doce. « Le dieron treinta hojas escritas en árabe clásico, que es una lengua que él no entendía, para que las firmara », explicó Farida esta mañana durante su intervención. Actualmente Ali está en la prisión de Salé II, un centro al que ésta se refiere como el « Guantánamo de Marruecos ».

El cúmulo de irregularidades de las que ha venido acompañado este caso ha provocado que Farida Aarrass lleve años reclamando la puesta en libertad de su hermano. « Ali fue extraditado ilegalmente por parte de España pero el gobierno belga (donde éste estuvo viviendo desde los 15 años) lo ha abandonado. Estamos viviendo un caso de racismo institucional. Parece que somos importantes para votar o para pagar impuestos pero cuando pasa algo fuera de la frontera de Bélgica, es como si no fuéramos belgas », se lamentaba Farida durante su segunda intervención del día, ya que antes de acudir a la Facultad de Derecho había estado en el IES Río Duero de Tudela de Duero para contar el caso de su hermano al alumnado de este centro.

La sección española de Amnistía Internacional lleva denunciando esta situación desde el año 2009. En un primer momento lo hizo frente al Gobierno español para que evitara su extradición, ya que se preveía que éste podría ser torturado, y más tarde lo ha seguido haciendo ante el Gobierno marroquí, al que solicitan que se abra una investigación independiente e imparcial sobre las denuncias de torturas, que se revise su proceso judicial con las garantías pertinentes y que respeten sus derechos como preso.

Lamentablemente, el caso de Ali no es el único. De ahí que la última campaña global de Amnistía Internacional se haya fijado como objetivo visibilizar y denunciar todos los casos de torturas que actualmente se están produciendo a nivel internacional, tema en el que vienen trabajando desde hace 50 años. « Esta campaña la hemos lanzado aprovechando el 30 aniversario de la Convención de la ONU contra la Tortura, que fue ratificada por 155 países. Desde Amnistía hemos investigado a 142 países, y durante los últimos cinco años hemos podido comprobar que en 141 de ellos se estaban produciendo torturas« , explicaba este jueves por la mañana Noelia Espina, coordinadora de Amnistía Internacional en Castilla y León. « España tampoco está exenta de torturas, ya que también hay casos de denuncias a miembros de los cuerpos y fuerzas de seguridad. Nos parece preocupante que los sucesivos gobiernos no hayan tipificado adecuadamente lo que es la tortura o que el actual gobierno haya restringido por ley el ejercicio de la jurisdicción universal », continuó Noelia esta mañana.

La campaña #StopTortura, que se lanzó el pasado martes y que tendrá dos años de duración, incluye la publicación de un informe llamado `La tortura en 2014. 30 años de promesas incumplidas´. Este documento recoge a lo largo de medio centenar de páginas diferentes aspectos como el tipo de personas que corren mayores riesgos de ser torturadas, los momentos y los motivos que conducen a torturar a alguien o los métodos más habituales para llevar a cabo este proceso.

Las principales víctimas, según publican en este documento, son aquellas personas que pertenecen a una minoría religiosa determinada o a otro grupo minoritario, los presuntos delincuentes, los miembros de grupos armados o las personas sospechosas de haber cometido delitos relacionados con el terrorismo. « Muchas víctimas pertenecen además a grupos ya de por sí desfavorecidos: mujeres, menores de edad, miembros de minorías étnicas, lesbianas, gays, bisexuales, personas transgénero e intersexuales y, sobre todo, personas sin recursos económicos », indican en este informe.

En él también se alude a las mujeres, quienes « sufren torturas específicas de violencia de género, incluida la violación y otras formas de violencia sexual ». Tal y como señalan, « algunas formas de tortura y otros malos tratos son exclusivas de las mujeres, como el aborto forzado, la negación del aborto, la esterilización forzada y la mutilación genital femenina. Una de estas formas de tortura, que también es un crimen contra la humanidad, es la utilización cada vez más generalizada de la violencia sexual contra las mujeres como arma de guerra. Así fue en el caso de Ruanda y los Balcanes en 2009 o en la República Democrática del Congo, donde el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas reportó más de 15.000 violaciones de mujeres y niñas ».

Este informe alude también a casos concretos pertenecientes a ciudadanos de los cinco países en los que se centra esta campaña, que son Filipinas, Marruecos y el Sáhara Occidental, México, Nigeria y Uzbekistán (de todos estos países, España ha decidido centrarse en Marruecos y México). En ellos se alude a personas como la mexicana Claudia Medina, que el 7 de agosto de 2012 vio amenazada su tranquilidad cuando varios miembros de la marina irrumpieron en su casa. Allí, según escriben en este informe de Amnistía Internacional, « le ataron las manos y le vendaron los ojos antes de llevarla en una camioneta a la base naval local. Allí la torturaron mediante descargas eléctricas, la agredieron sexualmente, le propinaron golpes y patadas y la dejaron atada a una silla bajo el calor abrasador del mediodía ».

Otro de los casos expuestos es el del nigeriano Moses Akatugba, que fue detenido a los 16 años de edad acusado de ser sospechoso de robo a mano armada. Tal y como recoge este informe, « los soldados le dispararon en la mano y lo golpearon en la cabeza y en la espalda durante su detención. Pasó tres meses bajo custodia policial. Durante ese tiempo, según asegura, los policías lo golpearon con machetes y porras. También ha declarado que lo ataron y lo tuvieron colgado cabeza abajo durante varias horas. Asimismo, afirma que unos policías le arrancaron las uñas de las manos y de los pies con unos alicates, antes de obligarlo a firmar dos `confesiones´, escritas por la propia policía ».

Casos como éstos llevan a Amnistía Internacional a exigir que se apliquen unas salvaguardias efectivas contra la tortura, tendentes a que « las personas detenidas tengan acceso a un abogado desde el primer momento, que los abogados estén presentes durante los interrogatorios, que haya médicos disponibles para examinar a las personas detenidas, que las personas detenidas puedan ponerse en contacto con sus familias o que las confesiones obtenidas mediante tortura no puedan utilizarse nunca como prueba », tal y como resumen en su página web, donde se ha habilitado una ciberacción para recoger firmas contra la tortura.

Farida Aarrass, que este viernes por la mañana viajará a Oviedo para continuar denunciando el caso de su hermano, ha sido la protagonista de la primera actividad que Amnistía Internacional Valladolid ha organizado dentro de esta campaña, en la que hoy han contado con la colaboración del Observatorio de Derechos Humanos de la UVa. Este jueves tenían intención de reunirse con el delegado del Gobierno de Castilla y León y con la presidenta de las Cortes, pero ninguno de los dos les ha recibido por « motivos de agenda ». Durante el próximo mes esta campaña global continuará con dos acciones más. Una está prevista para el sábado 21 de junio, en la que los integrantes del grupo local saldrán a la calle para recoger firmas, y la otra para el viernes 27, fecha en la que varios grupos como El Lector Acróbata, Inn Vertebrados, Jamming at Fidel´s, JR & The Gang o Sin Arreglo ofrecerán un concierto gratuito a partir de las 20 horas en el exterior de la Facultad de Filosofía y Letras.

Más información:

Vídeo de apoyo a Ali Aarrass

Informe `La tortura en 2014. 30 años de promesas incumplidas´

Campaña #StopTortura

Página web sobre el caso de Ali Aarrass

 

Didier Reynders contre Ali Aarrass : le procès aura lieu le 26 mai ! Mobilisons-nous !

dans ACTIONS/AVOCATS/DANS LA PRESSE/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS/SANS CATEGORIES par

 Farida Aarrass at Belgian embassy LondonTrès chers amis !

 Le vendredi 21 mars 2014, l’audience introductive a bien eu lieu.

 Les avocats qui nous représentent ainsi que ceux du ministre des affaires étrangères Didier Reynders étaient là et alors qu’on pensait que la date de l’audience publique en appel allait être fixée aux environs du mois de septembre, voilà que la présidente demande l’objet du litige.

Nos avocats indiquent qu’il s’agit de l’appel à l’aide d’un homme torturé au Maroc et abandonné par son pays.

Alors la Présidente a demandé à se greffière de chercher une date plus proche.

Nos avocats plaideront donc le 26.5.14 en appel…

 Je compte sur vous tous, chers amis, pour bloquer la date de la dite audience à 9h du matin.

Il s’agira d’une première si l’affaire devait être remportée

Je vous tiens informés !

Farida Aarrass

 

ONUDans la presse : Afriquinfos

Maroc : L’ONU ordonne la libération d’Ali Aarrass

RABAT (© 2014 Afriquinfos) – SOURCE

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies souhaite voir le prisonnier belgo-marocain libéré par les autorités marocaines. Ali Aarrass est suspecté de faire partie de l’organisation terroriste GICM.

Ali Aarrass aurait subi, selon l’ONU, durant ses 3 années de détention des « traitements humiliants et dégradants » par les gardiens de la prison de Salé, où il était incarcéré.Ali Aarrass avait été arrêté en 2008 pour appartenance à un réseau terroriste.

Le document rédigé par l’ONU stipule que le prisonnier a été condamné injustement et illégalement par les autorités marocaines. Ce texte exige la libération du belgo-marocain ainsi qu’une indemnisation suite à son séjour en prison.

Cet écrit indique également qu’il aurait été condamné « sans aucun témoin ni aucune preuve documentaire ou légale » et « sans droit de témoigner ». L’ONU ajoute que cette condamnation s’est basée suite aux déclarations de l’homme, alors torturé, et dans une langue qu’il ne connaissait même pas (l’arabe).

L’Espagne avait blanchi Ali Aarrass, alors que le Maroc le gardait toujours prisonnier.

Afriquinfos

Ali Dans la presse :  Yabiladi

L’ONU demande au Maroc de libérer Ali Aarrass

Justice | Brève | Publié le 14.03.2014 à 16h23 | Par La rédaction SOURCE

L’affaire Ali Aarrass intéresse le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. L’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au Maroc, via une résolution dudit conseil, la « libération immédiate » du prisonnier belgo-marocain arrêté en 2008 et accusé d’appartenir au réseau terroriste GICM.

Le texte exhorte le gouvernement marocain à libérer le détenu et de l’indemniser financièrement pour les dommages subis pendant son arrestation, sa condamnation et sa détention « injuste et illégale ». Selon l’organisation, Ali Aarrass a été victime, durant ses trois années de détention, de « traitements humiliants et dégradants » dans la prison de Salé.

Le texte ajoute que le détenu a été « injustement condamné, sans aucun témoin ni aucune preuve documentaire ou légale », et aussi « sans droit de témoigner ». La condamnation a été faite en se basant sur « une confession obtenue sous la torture et dans une langue qu’il ne connaissait pas : l’arabe » souligne la résolution.

Arrêté en 2008, Ali Aarrass avait été blanchi par l’Espagne mais condamné par le Maroc après son extradition.

 

La ONU exige a Marruecos la liberación inmediata de Ali Aarrass (14 de Marzo 2014, tres articulos de prensa)

dans DANS LA PRESSE/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Nayim Mohamedphoto : Nayim Mohamed

Viernes, 14 de Marzo de 2014 13:48 , Silvia Perdiguero

SOURCE

El Comité de Derechos Humanos denuncia la vulneración de derechos fundamentales y el uso reiterado de torturas en el proceso judicial contra el ciudadano belga de origen melillense. El Comité de Derechos Humanos de la ONU exige a Marruecos la liberación inmediata del ciudadano belga de origen melillense Ali Aarrass en una resolución que hizo pública ayer su abogado en Melilla, Nayim Mohamed. En el documento, el Grupo de Trabajo sobre la Detención Arbitraria concluye que Aarrass fue sometido a un proceso judicial injusto y considera probado que ha sufrido torturas. Cabe recordar que el ciudadano belga fue condenado en 2011 por pertenencia a una célula terrorista y por tráfico de armas a 15 años de prisión, aunque luego el Tribunal de Apelación rebajó la pena a 12 años, recordó Mohamed. Según explicó, la familia de Aarrass en Melilla ha viajado a Salé para comunicarle la resolución de Naciones Unidas. La ONU considera que tras varias entrevistas con el propio Aarrass ha quedado probado que la detención y la condena al ciudadano belga vulneran los artículos 9, 10 y 11 de la Declaración Universal de los Derechos Humanos y los artículos 9 y 14 del Pacto Internacional relativo a los derechos civiles y políticos, al que según el letrado melillense, Marruecos está suscrito.

El silencio de Rabat

En la resolución de la ONU facilitada a los medios de comunicación por el propio Mohamed, el grupo de trabajo muestra su preocupación por la falta de respuesta por parte del Gobierno de Rabat a las peticiones de información sobre el proceso seguido contra Ali Aarrass. Pero el comité considera que son más preocupantes “las numerosas quejas de tortura y de malos tratos cometidos por los oficiales de Policía, los agentes penitenciarios y más particularmente los agentes de la Dirección de Vigilancia Territorial (DST) –cuerpo que ahora ha sido reconocido como policía judicial–” contra Aarrass. Además de la vulneración de textos y tratados internacionales, el Comité de Derechos Humanos afirma que se ha vulnerado la propia legislación marroquí, que contempla la asistencia de un abogado para los sospechosos y detenidos por terrorismo o los partidarios de la independencia del Sáhara Occidental. Igualmente, las autoridades marroquíes vulneraron su propio ordenamiento, según la resolución de la ONU. Concretamente, no ha respetado la Ley del 3 de marzo de 2003 contra el terrorismo, que establece un límite legal máximo de seis días para la custodia de un detenido antes de pasar a disposición judicial. Tras ser extraditado, Aarrass permaneció 10 días incomunicado. El Comité afirma en este punto que es “precisamente en estos periodos en los que los sospechosos de terrorismo no pueden comunicarse con sus familias y abogados cuando tienen más probabilidades de ser torturados”. Hechos probados Mohamed destacó que la ONU es “tajante” en su resolución al considerar probado que su defendido “fue víctima de torturas durante los 10 días que estuvo detenido secretamente, que no fue asistido de un abogado en todo ese tiempo, que la condena impuesta está basada únicamente en una declaración verbal obtenida de forma coercitiva y en lengua árabe que Aarrass no entiende, que no hay pruebas materiales que le relacionen, por tanto, con una célula terrorista y con el tráfico de armas y además, critica la negativa del tribunal de apelación de realizar un informe pericial sobre las torturas sufridas”. El letrado melillense confía en que Marruecos reciba la resolución de la ONU en las próximas dos semanas e inicie el proceso para la liberación de su cliente. Insistió en que el país vecino no puede eludir la resolución de Naciones Unidas, de hecho, aseguró que no se puede recurrir y añadió que puede que Rabat libere a Aarrass en base a una “medida de gracia enmascarada” para ejecutar esa resolución.

Primera batalla ganada de Aarrass en Bélgica

El Tribunal de Primera Instancia de Bruselas ha fallado a favor de la demanda que presentaron los abogados de Ali Aarrass contra el Gobierno y el Ministerio de Exteriores de Bélgica por “dejación de funciones”, según explicó ayer el abogado melillense, Nayim Mohamed. La resolución judicial facilitada a El Faro insta al Gobierno belga a dar asistencia consular a Aarrass, puesto que es ciudadano nacional suyo. En este sentido, el letrado melillense recordó que, durante todo el proceso judicial de Aarrass desde que fue arrestado en abril de 2008 en Melilla, el Gobierno belga “se desentendió de él, cuando tiene obligación por ser nacional suyo”. Cabe recordar igualmente que Ali Aarras nació en Melilla, pero se mudó a Bélgica años después. Allí prestó servicio militar en su juventud, lo que acredita su arraigo social.

Free Ali Aarrass now

La ONU exige a Marruecos la liberación de un melillense

Dice que fue condenado sin pruebas y bajo tortura por los mismos hechos que la Audiencia Nacional lo absolvió

blasco14.03.14 J. B. DE AVELLANEDA | MELILLA.

SOURCE

La Asamblea General de las Naciones Unidas ha exigido a Marruecos, a través de una resolución del Consejo de Derechos Humanos, la inmediata puesta en libertad del melillense, de nacionalidad belga, Ali Aarrass. La resolución insta al gobierno alauí a que saque de la cárcel a Aarrass y a que le indemnice económicamente por los daños ocasionados durante la detención, el arresto y la condena a las que tacha de «injustas e ilegales». La ONU denuncia que el joven belga, nacido y criado en Melilla, ha recibido durante estos últimos tres años un trato vejatorio y degradante en la Prisión de Salé, cerca de Rabat. La resolución dice que Ali Aarrass fue condenado de manera injusta, sin testigos, sin pruebas documentales o periciales y sin derecho a declarar, sobre la única justificación de una confesión firmada bajo torturas y en una lengua que él no conocía, como es el árabe. Ali Aarrass fue detenido en 2008 cuando comía con su familia en Melilla, acusado de pertenecer a una red de terroristas islamistas, presuntamente encabezada por Abdelkader Belliraj, que más tarde se demostró que nunca existió. Fue investigado en España por Baltasar Garzón y jamás se le encontró relación alguna con el terrorismo yihadista ni se le pudo condenar por delito alguno. Aun así, Marruecos pidió y logró de España la extradición de Ali para juzgarle por los mismos delitos por los que había sido absuelto por la Audiencia Nacional. Naciones Unidas demandó sin éxito a España que no extraditara a Aarrass a Marruecos porque corría «un riesgo muy alto de sufrir tratos inhumanos y degradantes», además de porque atentaba contra el principio ‘non bis in idem’, por el que no se puede juzgar a nadie dos veces por el mismo hecho.

liberez Ali Aarrass

La ONU exige a Marruecos la inmediata liberación de un melillense

Considera que Ali Aarrass fue condenado por terrorismo sin pruebas y con una declaración arrancada bajo tortura J. BLASCO DE AVELLANEDA 14/03/2014

SOURCE

La Asamblea General de las Naciones Unidas ha exigido a Marruecos, a través de una resolución del Consejo de Derechos Humanos, la inmediata puesta en libertad del melillense, de nacionalidad belga, Ali Aarrass. La resolución insta al gobierno alauí, como estado firmante del pacto internacional relativo a los derechos civiles y políticos, a que saque de la cárcel a Aarrass y a que le indemnice económicamente por los daños ocasionados durante la detención, el arresto y la condena a las que tacha de «injustas e ilegales». La ONU reconoce que el joven belga, nacido y criado en Melilla, ha recibido durante estos últimos tres años un trato vejatorio y degradante en la Prisión Número II de Salé, cerca de Rabat, consentido por un sistema penitenciario, judicial y policial marroquí. Del mismo modo, la resolución dice que Ali Aarrass fue condenado de manera injusta, sin testigos, sin pruebas documentales o periciales y sin derecho a declarar, sobre la única justificación de una confesión firmada bajo duras torturas y en una lengua que él no conocía, como es el árabe. Ali Aarrass fue detenido en 2008 cuando estaba comiendo con su familia en Melilla, acusado de pertenecer a una red de terroristas islamistas, presuntamente encabezada por Abdelkader Belliraj, que más tarde se demostró que nunca existió.

Absuelto en España

Fue investigado en España por Baltasar Garzón y jamás se le encontró relación alguna con el terrorismo yihadista ni se le pudo condenar por delito alguno. Aún así Marruecos pidió y logró de España la extradición de Ali para juzgarle por los mismos delitos por los que había sido absuelto por la Audiencia Nacional. El 26 de noviembre de 2010 el Comité de Derechos Humanos de Naciones Unidas demandó a España que no extraditara a Ali Aarrass a Marruecos debido a que corría «un riesgo muy alto de sufrir tratos inhumanos y degradantes», además de porque atentaba contra el principio jurídico ‘non bis in idem’, por el que no se puede juzgar a nadie dos veces por el mismo hecho. España ignoró esta petición y extraditó a Ali el 14 de diciembre de 2010. A pesar de su nacionalidad, Bélgica se desentendió en de su ciudadano que, presuntamente, fue torturado brutalmente durante semanas hasta que firmó una confesión de más de 200 páginas en una lengua que no conoce. Sobre esta única prueba, Aarrass fue finalmente condenado el 25 de noviembre de 2011 a 15 años de prisión. Una pena que rebajada a 12 años en septiembre de 2012. Desde entonces, permanece encerrado en una cárcel de máxima seguridad cerca de la capital marroquí en donde ha recibido continuas torturas y vejaciones, según el Relator Especial contra la Tortura de la ONU Juan Méndez.

Luk Farida Elena 26 juin

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