Vidéos : la campagne pour Ali Aarrass dans les médias (RTBF, ZinTV, Egalitv, Télébruxelles, La DH..)
COMMUNIQUE DE PRESSE 28 octobre 2015
GREVE DE LA FAIM FARIDA AARRASS EN SOUTIEN A ALI AARRASS
Comme vous le savez, mon frère, Ali Aarrass, citoyen belgo-marocain, est en grève de la faim depuis le 25 août dernier dans la prison de Salé, à Rabat. Il proteste non seulement contre ses conditions de détention et les mauvais traitements depuis le début de son incarcération au Maroc en 2010, mais aussi contre l’absence de réaction de la Belgique qui lui refuse toujours l’assistance consulaire alors même que deux jugements consécutifs favorables à Ali contraignent l’état belge à lui fournir cette assistance. Enfin, il dénonce l’absence de réaction de la justice marocaine suite à sa demande de pourvoi en cassation dans le cadre de sa condamnation…Vous n’ignorez pas que mon frère clame son innocence depuis le début de son incarcération et que la cassation est son dernier espoir..
Son comité de soutien ainsi que plusieurs organisations des droits de l’homme dont Amnesty International n’ont eu de cesse d’alerter les autorités belges sur l’état de santé critique d’Ali. Il est aujourd’hui à son 64è jour de grève de la faim. A maintes reprises nous avons alerté monsieur Didier Reynders sans qu’il ne manifeste une réaction. Il se contente d’une déclaration évasive selon laquelle il « interviendrait » auprès de son homologue marocain pour s’enquérir de la situation de son ressortissant mais qu’aucune réponse n’est fournie par le Maroc. Le comité de soutien d’Ali Aarrass doute fortement de la véracité de ces propos. Comment un ministre des Affaires étrangères peut-il essuyer un tel mutisme de la part d’un pays avec lequel il entretient les meilleures relations ?! Nous doutons par ailleurs de Monsieur Reynders vu son empressement à se pourvoir en cassation suite aux deux jugements consécutifs l’invitant à porter une assistance à Ali Aarrass…. Comment ne pas douter de sa bonne foi alors qu’il met tout en œuvre pour casser deux jugements de justice favorables à une assistance pour mon frère …et que, précédemment, il prétextait ne pas pouvoir agir au motif d’une prétendue convention entre la Belgique et le Maroc concernant les binationaux.
Par conséquent,
-vu l’urgence et l’état alarmant de mon frère après 64 jours de grève de la faim
-vu le refus des autorités marocaines à le faire hospitaliser pour lui fournir une assistance médicale appropriée, vu leur refus de nous informer sur son état après son transfert en urgence à l’hôpital le 27 octobre
-vu l’absence de réaction des autorités belges
-vu le mépris de la part des autorités marocaines à répondre à la grève de la faim, par un communiqué tendant à démentir les mauvais traitements que Ali subit ainsi qu’à faire croire que cette grève est simulée.
– vu que le Maroc préfère ignorer les 5 revendications qui motivent cette grève de la faim
Le Comité Free Ali a décidé de lancer une grève de la faim tournante en Belgique en solidarité avec Ali. Je la commencerai à partir du mercredi 28 octobre 2015. Le Comité Free Ali lance un appel à tous à rejoindre cette grève de la faim tournante pour une durée d’un jour ou plus.
La grève durera tant que la Belgique ne manifestera aucune volonté pour sauver son ressortissant dans l’immédiat et, ultérieurement, lui fournir une assistance consulaire en application d’une décision de justice…
Elle durera tant que le Maroc ne mettra pas tout en œuvre pour préserver l’intégrité physique de mon frère en lui apportant dans la plus grande urgence les soins médicaux que nécessite son état de santé actuel…
Elle durera tant qu’il n’y a aucune réponse aux revendications de mon frère.
QUE DIEU PRESERVE ALI QUI SE BAT POUR LUI MAIS AUSSI POUR CHAQUE PRISONNIER EN DETRESSE INJUSTEMENT MALTRAITE DANS LES GEOLES MAROCAINES
Merci à vous,
Farida Aarrass
Ali Aarrass aurait été emmené « de toute urgence à l’hôpital Avicenne de Rabat ce mardi matin », rapporte le site du journal belge Le Soir. « Cette information a été donnée à la sœur du prisonnier, Farida Aarrass, par l’avocat qui tentait de lui rendre visite en prison. L’avocat n’a pas reçu d’autres précisions », ajoute la même source.
Aarrass « est en grève de faim depuis 64 jours », affirme ses proches. Ce que d’ailleurs a complétement nié, la semaine dernière dans un communiqué, la délégation de l’administration pénitentiaire.
Le Belgo-marocain, extradé en décembre 2010 par l’Espagne alors qu’il se trouvait à Melilla, réclame depuis trois ans que la cour de Cassation examine son dossier. En 2011, il avait été condamné en appel à douze ans de prison pour terrorisme.
Ali Aarrass, de Marokkaanse Belg die al een paar jaar in de cel zit in Marokko, is deze voormiddag naar een ziekenhuis gebracht in Rabat. Zijn gezondheidstoestand zou onrustwekkend zijn, zegt Nicolas Cohen, een van zijn advocaten. Volgens zijn omgeving is Aarras onschuldig en wordt hij gefolterd.
Source : http://www.hln.be/hln/nl/960/Buitenland/article/detail/2504687/2015/10/27/Ali-Aarrass-naar-ziekenhuis-na-53-dagen-hongerstaking-in-Marokkaanse-gevangenis.dhtml
Ali Aarrass a été condamné en 2011 à douze ans de prison au Maroc après avoir été extradé en décembre 2010 d’Espagne… où une enquête d’un an s’était pourtant soldée par un non-lieu concernant les accusations d’activités terroristes. Il avait subi une dizaine de jours de tortures à Rabat au terme desquels il avait signé des aveux en arabe, langue qu’il ne maîtrise pas. Les tortures ont été attestées par une enquête de l’ONU.
Le détenu avait poursuivi la Belgique en référé devant les tribunaux bruxellois car le ministère des Affaires étrangères lui refusait toute assistance consulaire au motif qu’il était binational et qu’une convention belgo-marocaine régissait la question. Tant en première instance qu’en appel, les tribunaux avaient cependant condamné la Belgique en 2014 à lui prodiguer cette assistance consulaire, mais les Affaires étrangères ont porté l’affaire en cassation, où les débats n’ont pas encore eu lieu. En attendant, le ministère, menacé d’astreintes par le jugement d’appel, a demandé à Rabat d’autoriser le consul belge à rendre visite à Ali Aarrass, mais les Marocains n’ont pas répondu à la requête.
Le condamné se plaint depuis le début de son incarcération de divers mauvais traitements. Il avait entamé sa sixième grève de la faim en août. Sa sœur Farida, bruxelloise, avait annoncé ce 27 octobre qu’elle entamerait elle-même une grève de la faim dès demain en soutien à son frère dont elle n’avait plus de nouvelles depuis plusieurs jours. Les autorités marocaines niaient l’existence même de la grève de la faim d’Ali Aarrass. Ce dernier réclame aussi que la Cour de cassation du Maroc, saisie depuis trois ans, se prononce sur son cas.
Et dans Metro
A Monsieur Reynders, Ministre belge des Affaires Etrangères,
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de vous faire part de ma grande préoccupation au sujet de la situation dans laquelle se trouve Ali Aarrass, en grève de la faim depuis 60 jours, et de mon indignation devant l’accusation de simulation . Peut-on simuler une perte de poids de 20 kg ?
Tout serait donc si parfait dans les prisons marocaines ? La vidéo serait-elle tournée dans un studio de cinéma avec un acteur? Vous devez connaitre les révélations sur les mauvais traitements en prison du royaume qui ont été dénoncées dans une déclaration du CNDH, qui ne peut pas être taxé d’ennemi de la monarchie ! Et les accusations de tortures dans tous les rapports des grandes ONG des droits de l’Homme, et dans celui de Juan Mendez, les avez-vous lues ?
En juillet 2013 j’avais écrit à l’ambassade de Belgique à Rabat pour, déjà, dire ma préoccupation. La réponse de M. Tom Roose est pour le moins désinvolte :
« j’attire votre attention qu’il a été condamné comme Marocain au Maroc. Dans ces cas l’ambassade de Belgique n’intervient pas dans le dossier. Il appartient dès lors à M. Aarrass de s’adresser en direct aux autorités marocaines en ce qui concerne sa situation de détention. »
Peut-on imaginer qu’ un prisonnier qui, selon Amnesty International était « toujours conscient mais ne peut se tenir debout et a du mal à parler », alors en grève de la faim et de la soif, s’adresse en direct aux autorités marocaines qui connaissent la situation dans laquelle il se trouve puisqu’ils en sont responsables ? ou aux autorités belges grâce au numéro spécialement réservé sur GMS aux Belges en situation de détresse ? Il semble que les demandes répétées d’aide consulaires, par la famille et le comité de soutien, adressées à l’ambassade, qui pourtant s’engage sur son site à “fournir assistance appropriée à (ses) compatriotes en difficultés” ne soient jamais prises en compte . Un Belgo-Marocain n’est-il pas un “compatriote” à part entière ?
Le 9 octobre dernier j’ai fait partie de la délégation qui a rencontré le Consul à l’ambassade de Belgique à Rabat. Farida, la soeur d’Ali Aarrass, a longuement décrit la situation de détresse dans laquelle elle venait de trouver son frère à la prison de Salé II. Luk Vervaet a rappelé, une fois de plus, qu’ un Belgo-Marocain, plus belge que marocain, puisqu’il n’a pas vécu au Maroc, a droit à la protection consulaire promise. Mais voilà : la Belgique ne veut pas, n’a pas le droit, de froisser le Maroc. Pas d’incident diplomatique avec un État de droit ! Un État de quels droits ? Du droit de torturer? du droit d’emprisonner arbitrairement ? du droit de traiter la moindre critique d’accusation mensongère infondée? du droit d’exercer un arbitraire abus de pouvoir ?
Monsieur le Ministre, il y a quelques jours , lors d’une “grande conférence catholique”, vous n’avez pas accepté que le comité de soutien expose la situation de détresse dans laquelle se trouve Ali Aarrass à un public qui, par conviction, devrait être généreux et compatissant . Vous les avez mis à la porte. C’est regrettable.
Veuillez recevoir mes salutations.
Marie-José Fressard
Présidente
Solidarité Maroc 05
05000 France
23/10/2015
(Belga) Les autorités marocaines disent faire l’objet d’accusations infondées du Belgo-Marocain Ali Aarrass, condamné pour terrorisme au Maroc et d’une campagne de désinformation de la part du comité de soutien de ce dernier. Elles affirment « veiller à ce que l’exécution de la peine se déroule dans les meilleures conditions possibles ». « L’administration pénitentiaire notamment ne cesse de ménager ses efforts pour améliorer concrètement les conditions de détention de M. Ali Aarrass », écrivent-elles dans un communiqué envoyé jeudi à l’agence Belga.
Les autorités marocaines considèrent que les conditions de détention actuelle du Belgo-Marocain sont conformes aux dispositions légales prévues. Ali Aarrass a « le privilège d’être incarcéré seul, malgré la contrainte d’une surpopulation carcérale, dans une cellule conçue pour détenir 8 personnes et répondant aux normes requises en matière d’hygiène, d’éclairage et d’aération », relèvent-elles. En matière de santé, Ali Aarrass a bénéficié depuis son incarcération « de nombreuses consultations médicales de différentes spécialités, aussi bien dans l’unité médicale de la prison (60 consultations, 116 diagnostics) que dans les établissements de santé publique et de médecins spécialistes hors prison (39 consultations) et de bilans biologiques et radiologiques différents (21 bilans complets) », indique le communiqué. M. Ali Aarrass se positionne systématiquement sur le registre de la ‘victime’ en portant des accusations infondées à l’encontre des autorités marocaines, dénoncent ces dernières. Le communiqué rappelle qu’Ali Aarrass s’est pourvu en cassation mais que la Cour de cassation ne s’est pas encore prononcée. Les autorités marocaines précisent qu’elles garantissent l’exercice de toutes les voies de recours jusqu’à leur épuisement. Un juge d’instruction instruit actuellement un dossier à la suite de plaintes de la part d’Ali Aarrass pour mauvais traitement. Des associations belges comme le MRAX et la Ligue des Droits de l’Homme réclament la libération d’Ali Aarras, condamné en 2012 en appel à une peine de douze années de prison, jugeant que ce dernier a été torturé par les autorités marocaines en vue de lui extorquer des aveux de complicités terroristes. (Belga)
Liste non-exhaustive…
Action pour Ali Aarrass durant une conférence de Reynders from zin tv on Vimeo.
A voir aussi sur europalestine.com et rtbf.be
La vidéo de Mohamed Ouachen cliquez ici
International
Ali Aarrass n’a plus rien à perdre. Pas même sa vie, réduite à un combat aussi inconfortable que vain pour faire reconnaître son innocence et dénoncer les mauvais traitements qu’il a endurés. Alors ce Belgo-Marocain jeûne, jusqu’à mettre son corps en détresse. L’homme, condamné au Maroc il y a quatre ans pour « appartenance à un groupe ayant l’intention de commettre des attentats terroristes », vient de passer davantage de journées en grève de la faim qu’il n’a cumulé d’années de vie : 57 jours, ce mardi, pour 53 ans. Et bien plus encore au total des six épisodes de privations de nourriture qu’il s’est infligés. C’est dire si cette nouvelle grève de la faim, entamée le 25 août à la prison de Salé II (au nord de Rabat), où il est détenu, pourrait être l’ultime.
La semaine dernière, Ali Aarrass est emmené à l’infirmerie de la prison. « Je voudrais que mon frère soit emmené de toute urgence à l’hôpital pour qu’on puisse le sauver », insiste sa sœur, Farida Aarrass, dans un entretien à « La Libre ». « Depuis plus d’une semaine, nous n’avons plus de nouvelles du tout. Avant, on l’amenait à la cabine (téléphonique) grâce à une chaise roulante afin de prendre nos appels. Mais ce n’est plus le cas puisqu’il est tout le temps allongé », explique-t-elle.
Aux dernières nouvelles, il souffrait d’intenses douleurs aux reins et au foie ainsi que maux de tête insupportables. La dernière fois qu’elle a pu le voir, il y a quinze jours, « il était fortement amaigri, il disait ne plus pouvoir uriner et n’avaler de l’eau ou des tisanes que lui préparent ses codétenus que par petites gorgées », raconte Mme Aarrass. « Le médecin qui l’avait examiné alors disait qu’il avait besoin de soins hospitaliers, mais l’administration pénitentiaire marocaine refuse. Même le ministre de la Justice avoue qu’il ne peut rien faire, que le Makhzen (les réseaux de l’entourage du Roi, NdlR) contrôle tout », ajoute-t-elle.
En fait, beaucoup de choses achoppent dans le dossier d’Ali Aarrass. A commencer par sa condamnation, prononcée sur la seule base de ses aveux, estime Amnesty, arguant des constats de plusieurs agences de l’Onu. De ses quinze ans de peine, ramenés à douze, l’homme a déjà purgé sept ans et demi, depuis son arrestation en avril 2008 à Melilla, l’enclave espagnole en territoire marocain. Depuis son extradition vers le Maroc en 2010, où il est jugé l’année suivante, c’est la sixième fois qu’il entreprend une grève de la faim pour dénoncer les tortures endurées et les lenteurs des procédures.
Une assistance consulaire bloquée
« Pas mal d’articles au Maroc disent qu’il simule sa grève de la faim. Je pense surtout que cela arrange le Maroc de le voir mourir. Il est devenu gênant parce qu’il a eu le courage de dénoncer la torture qu’il subissait », commente sa sœur. « Il a continué à subir des mauvais traitements après avoir fait état de tortures subies », ajoute Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique, qui suit le cas du Belgo-Marocain.
Si ce dernier, titulaire de la double nationalité, s’est vu reconnaître par la justice belge le droit à l’assistance consulaire (une visite par semaine) – que refusait par principe l’Etat belge -, le Maroc empêche depuis lors le consul belge à Rabat d’entrer dans la prison.
Devant cette situation, une délégation du comité de soutien d’Ali Aarrass a interpellé le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, lundi soir, en chahutant sa venue à la tribune des Grandes conférences catholiques à Bruxelles. Le cabinet du ministre a bien envoyé un courrier au Maroc au début du mois, le premier depuis un an, mais « on comprend bien qu’il s’est un peu senti obligé de le faire », résume Philippe Hensmans. Après une récente audience à son cabinet la semaine dernière, Mme Aarrass avoue qu’« on nous a clairement fait comprendre qu’il ne pouvait rien faire ».
Vincent Braun