Category archive

ARCHIVES - page 5

Il s'agit de la catégorie pour publie une nouvelle.

1555 jours de détention : où en est-on dans l’affaire Ali Aarrass ?

dans ARCHIVES par

 

Avril 2008 – juillet 2012, 1555 jours de détention : où en est-on dans l’affaire Ali Aarrass ?

 

Le 18 juin 2012, la Cour d’appel du Tribunal de Salé a été définitivement composée de 5 juges, dont une femme, pour juger l’affaire Ali Aarrass. La défense d’Ali Aarrass, Maitres Cohen, Dadsi et Jallal, ont plaidé pendant presque trois heures devant ces juges pour que des éléments complémentaires soient ajoutés au dossier de leur client. Ces éléments sont indispensables pour garantir un procès équitable. Les avocats ont ensuite déposé leurs demandes par écrit, en français et en arabe, sous forme de conclusions devant la Cour. Le résultat de semaines de travail acharné de la part de la défense, dont nous espérons qu’il convaincra la Cour d’appel.

 

Un dossier à caractère international et…incomplet

 

Les avocats ont d’abord rappelé à la Cour que si la défense d’Ali Aarrass était composée aussi bien d’avocats marocains que belges et espagnols, c’était pour être à la hauteur d’un procès à dimension internationale, qui concerne le Maroc, l’Espagne et la Belgique. En avril 2012, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a publié une résolution qui est parfaitement applicable au dossier Ali Aarrass. Le Conseil y met en garde et se dit vivement préoccupé quant aux violations des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme. Il demande un engagement clair de la part des états qu’ils agiront conforme aux droits internationaux, qui visent à protéger les libertés et les droits de l’homme dans la lutte antiterroriste. Le texte insiste à ce que tous les inculpés bénéficient d’un procès équitable. Ceci n’est manifestement pas le cas pour Ali Aarrass, tant qu’on ne dispose pas de tous les éléments qui manquent dans ce dossier et dont la défense demande à la Cour d’ordonner leur jonction au dossier. En voici les principaux.

 

Ali Aarrass a-t-il été jugé pour les faits pour lesquels il a été extradé par l’Espagne ?

 

Il s’agit d’abord du document du mandat d’arrêt international marocain et le résumé des faits reprochés. Ces documents ne se trouvent toujours pas dans le dossier, malgré la demande de la défense depuis un an d’obtenir ces documents. Il s’agit de savoir si Ali a bien été jugé pour les faits pour lesquels il a été extradé ou pour quelque chose de tout à fait différent. Cette dernière possibilité serait une violation d’un des principes clé de la législation sur l’extradition qui dit qu’une personne extradée ne peut être jugée que pour les faits pour lesquels l’extradition a été sollicitée et obtenue.

Deuxièmement, la défense demande à la Cour d’ordonner l’ajout au dossier du procès-verbal d’expertise des armes dont on accuse Ali Aarrass d’avoir été le « transporteur ».

 

« Des aveux concordants avec des déclarations »…qui ne se trouvent pas dans le dossier

 

Troisième élément : le juge d’instruction a dit que les soi-disant aveux d’Ali sont « concordants avec les déclarations de monsieur Belliraj et Benyattou ». En ce qui concerne les « aveux » d’Ali Aarrass, la défense demande une expertise graphologique contradictoire de la signature d’Ali Aarrass, qui figure sur son audition de décembre 2011. En ce qui concerne les déclarations de Belliraj et Benyattou : elles ne se trouvent même pas dans le dossier ! Or, il existe un article formidable dans le code pénal marocain, qui ne se trouve pas dans le code pénal français, disant que le dossier contre un inculpé doit avoir obligatoirement un caractère contradictoire. La défense demande dès lors que toutes les auditions réalisées avec Abdelkader Belliraj et Bin Rabeh Benjettou dans d’autres procédures et non uniquement celles qui pourraient contenir des éléments à charge contre Ali Aarrass soient ajoutées au dossier. La défense demande que monsieur Belliraj soit confronté à Ali Aarrass devant le tribunal.

 

Des armes… qui n’ont jamais été trouvées

 

Une autre épisode ne se trouve elle non plus dans le dossier, comme si elle n’avait jamais eu lieu. Pendant sa garde à vue, sous la responsabilité du procureur général, Ali Aarrass a été amené à Nador pour y trouver des armes. Pour échapper à une des sessions de torture, Ali « a avoué » qu’il y avait des armes à Nador. Ils l’amènent là-bas, creusent tout un jardin, sans rien trouver. Tout ceci ne se trouve pas dans le dossier. La défense demande à la Cour d’entendre monsieur Abdelhakim Alisbai, un journaliste qui a assisté à toute cette scène et qui y a consacré un article en première page d’un journal.

 

L’examen médical par trois médecins légistes de la plainte d’Ali Aarrass sur la torture est de la vaste blague

 

Lors de la dernière audience de 21 mai 2012, le procureur a déclaré que Ali Aarrass n’a pas été torturé et qu’un rapport de trois médecins légistes le confirme et le prouve. Or, ce rapport des trois médecins légistes, Fatima Ait Boughima, Nezzar El Fattemi et Fayçal Dlimi, qui ont examiné Ali le 8 décembre 2011 sur sa plainte sur la torture n’est pas digne de ce nom et doit être rejeté.

Maitre Cohen a présenté à la Cour un gros document, intitulé « Protocole d’Istanbul : Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Ce document des Nations Unies établit la méthode à suivre pour déterminer, même des mois après les faits, si quelqu’un a été torturé. Ce document permet aussi de juger si une enquête sérieuse a été menée. Ceci n’est manifestement pas le cas. « L’expertise » des trois médecins ne donne aucune précision sur les examens neurologiques, ostéo-articulaires, thoraciques et cutano-muqueux qui ont été réalisés sur Ali Aarrass. Où sont les résultats ? Quelles méthodes ont été utilisées ? De plus, aucun psychiatre n’a rencontré Ali Aarrass pour examiner ses séquelles psychologiques.

La lecture du rapport médical présenté par la procureur sert à disculper les tortionnaires et à prouver la culpabilité d’Ali Aarrass. Pour rejeter ce rapport il n’y a pas seulement le Protocole d’Istanbul, il y a aussi les conclusions du Docteur Beynon après sa lecture du rapport marocain. Ce docteur est un expert indépendant sur la torture pour le IRCT (International Rehabilitation Council for Torture victims, qui réunit 140 organisations indépendantes dans 70 pays). Avant, le docteur Beynon était le coordinateur sur la santé en détention pour le Comité international de la Croix Rouge à Genève. Les conclusions du Docteur Beynon sont sans équivoque : le rapport est totalement incomplet et réalisé selon une méthodologie non-conforme aux standards internationaux.

Pour conclure Maitre Cohen a appelé les juges à refuser de juger une personne qui vraisemblablement a été soumise à la torture. « Vous ne pouvez pas juger quelqu’un sans enquête véritable sur sa plainte contre la torture. Vous avez ici l’occasion de rendre un jugement qui fera jurisprudence dans la justice marocaine », a lancé Maitre Cohen à la Cour.

La prochaine audience du procès aura lieu le lundi 24 septembre.

Nous vous appelons à assister à cette audience importante.

Pour pouvoir y assister vous devez compter 3 jours : départ le samedi/dimanche, assister à l’audience le lundi, retour le mardi.

 

Luk Vervaet et Farida Aarrass

 

 

 

 

 

Fatma : « notre maison ne sera jamais renovée tant qu’Ali ne sera pas libre ! »

dans ARCHIVES par

(Photo : Fatma au centre)

 

 

Lundi 18 juin 2012

Juste après l’audience.

Je parlais avec Fatma l’épouse de mon père….

A un moment donné je n’ai pu m’empêcher de lui transmettre une réflexion qui m’avait été faite.

Fatma, tu sais il y a des gens qui sont impressionnés de voir à quel point tu t’impliques et voyages chaque fois avec la délégation dans le but de soutenir Ali.

On m’a même dit : C’est vraiment surprenant de la part d’une marâtre !
D’autres ne se donneraient pas tout ce mal pour un fils qui n’est pas vraiment le sien !

Fatma (l’épouse de mon père) : Farida tu peux dire à ceux qui te font ce genre de réflexions que s’ils les font c’est parce qu’ils n’ont pas vraiment connu Ali.
Tu ajouteras que Ali lorsqu’il venait en vacances à Melilla et qu’il passait chez nous, la première chose qu’il faisait c’était saluer son père et moi et immédiatement après, il se mettait à jouer avec mes enfants. Il se mettait à quatre pattes et les portait sur son dos. Il les chérissait, les aimait sincèrement, cela se voyait fort ! Il leur ramenait des cadeaux et mes enfants l’ont toujours aimé comme s’il était un père.

Un jour, (poursuit-elle) alors que je lui faisais remarquer qu’il était le seul parmi les grand frères à faire ce genre de jeux et à prêter autant d’attention à mes enfants (qui étaient encore tout petits à cette époque là), Ali lui rétorqua.  Ce sont mes frères et sœurs, je les aime ! S’il fallait que leur donne un rein, je le ferais sans aucune hésitation !

Ce ne sont que quelques détails parmi tant d’autres Farida, mais tu connais Ali mieux que nous tous et donc tu sais très bien que tout ce qu’on fait il le mérite amplement.  
D’ailleurs si on pouvait faire plus je le ferai.

La maison dans laquelle nous habitons se fait très vieille, nous avions mis un peu d’argent pour faire les réparations, mais la première détention d’Ali a fait que nous avions du payer la caution pour la libération. Ensuite il a de nouveau été incarcéré et nous ont restitué tout notre argent.  Ton père disait qu’il fallait qu’on fasse les travaux avant que la maison ne tombe en morceaux ! J’ai dit à ton père que rien ne serait jamais rénové tant qu’Ali ne sera pas libre !   Je ne conçois pas la mise à neuf des lieux tout en sachant Ali enfermé….. Non ! C’est pour moi impensable !

J’en ai pleuré, car même si je sais à quel point elle a toujours été bonne avec nous, je suis toujours aussi touchée par les propos qu’elle tient au sujet d’Ali.  

Mais en y réfléchissant bien, rien d’étonnant qu’ils se soient toujours aussi bien entendus, Ali et Fatma sont tous deux aussi généreux l’un que l’autre. Tous les deux ont un cœur en or !

Farida Aarrass

J’ai assistée au procès d’Ali Aarrass le 18 juin dernier….Témoignage de Hanane Loukili.

dans ARCHIVES par
Photo : la délégation de solidarité au grand complet devant le palais de justice le 18 juin à Salé (photo KB)
Voila bien deux ans que j’ai connaissance du cas d’Ali Aarrass. La première fois que j’ai assistée à un rassemblement en soutien à Ali, c’était le deux décembre 2010. J’ai eu connaissance de son histoire via sa nièce, Sarah. Mais en regardant de plus près la photo de Ali, son visage me disait quelque chose. 
Et effectivement, je me suis rendue compte que cela fesait plus de quinze ans que je connaissais Ali Aarrass. Il était mon fournisseur de matériels scolaires, j’aimais aller chez lui car il était toujours de bonne humeur et ce qui m’avait le plus marqué chez lui, c’était son sourire, sa générosité et surtout sa gentillesse.
Je me sens concernée par le cas de Ali car cela peut arriver à n’importe quel belgo-marocain. J’ai vu, via facebook, un appel lancé pour le quatorze décembre 2010, de la soeur de Ali, Farida Aarrass, pour aller à la rencontre de Steven Vanackere, ministre des affaires étrangères à l’époque, afin de dénoncer l’extradition frauduleuse qu’a subit Ali. 
J’ai été écoeurée, outrée par l’attitude de Vanackere face au cas de Ali, un vrai bloc de glace, aucune expression de symphatie, ni sentiments de compassion. Ce qui m’a le plus marquée c’est quand il a dit qu’il ne ferait rien car Ali a la double nationalité et donc le Maroc a des droits sur lui! Mais Vanackere sait très bien qu’en extradant Ali, on le mène directement vers un pays où la torture est toujours d’actualité. Depuis ce fameux jour où je me suis rendue compte que nous sommes, pour le gouvernement belge, des Belges de seconde zone! Je me suis jurée de ne jamais abandonnée Ali et de me battre, avec la famille, jour après jour, jusqu’à sa libération et que
son innocence soit clamée.
Après plusieurs « procès » kafkaiens, Farida et le comité de soutien ont appris que Ali Aarras a été condamné à quinze ans de prison! Quelle horrible nouvelle, mais malgré cela, on lâche rien et on ne baissera pas les bras. Les avocats de Ali vont en appel.
La prochaine audience aura lieu le 18 juin procès.
Le départ vers le Maroc se fait le samedi 16 juin, je suis stressée à l’idée de prendre l’avion car celà fait plus de 13 ans que je n’ai pas mis les pieds au Maroc. Mais je ne vais pas laisser cette peur trop m’envahir. On arrive à Casablanca très tard dans la nuit de samedi et on décide de loger sur place. Le lendemain, on prend le train direction Rabat afin d’assister au procès d’Ali. 
Dimanche, c’est le jour où on essaye un peu de décompresser avant le procès mais pour moi c’était très difficile, car j’appréhendais de revoir Ali. Je me demandais comment il était devenu après cette épreuve, est-ce que je pourrais le reconnaitre? Tant de question trottaient dans ma tête, j’avais hâte d’être le 18 juin afin de pouvoir enfin le revoir et d’avoir des réponses à mes questions.
Voilà le jour du procès, Farida, Sarah, Luk ainsi que Smain vont à la prison afin que Farida et sa fille aillent rendre visite à Ali. Vers 11h (heure locale), Kaoutar, Fayçal, Ali ainsi que moi-même, nous nous rendons dans un café juste en face de tribunal de Salé. Le stress commence à me gagner petit à petit. L’autre moitié de la délégation ainsi que Maître Cohen et Maître Dadsi nous rejoignent au café. Maître Cohen et Smain nous conseillent d’aller voir comment se déroule une audience. Fayçal et moi y allons et ma conclusion est que les audiences sont des mascarades. Il n’y a aucune justice au Maroc.
Quelques heures plus tard, la famille de Melila arrive après six heures de route et nous retrouvent au café. 
Je peux enfin faire la connaissance de la famille Aarrass, surtout de la femme de Ali, Houria. Elle me dit bonjour et je me présente à elle et elle me dit avec un grand sourire « Je sais qui tu es, je suis heureuse de faire ta connaissance » et je lui rétorque moi de même. 
Il est 14h, l’heure du commencement du procès de Ali, mais avant de pouvoir atteindre la salle d’audience, on se fesait contrôler par la police marocaine. Après l’inspection, je me dirige très vite vers la salle où se trouve Ali. Mon coeur battait mille à l’heure et dès que j’ai vu Ali, mon coeur a failli s’arrêter. J’avais les larmes aux yeux, Ali a vieilli, il n’est plus le même homme, l’homme que j’avais connu n’y était plus. Il nous a sourit, il était content de nous voir, on était quand même une vingtaine de personnes à être là pour lui. En le regardant, j’ai remarqué qu’il avait une sorte de psoriasis au niveau des lèvres ainsi que des ses poignets et de ses mains. Il n’a reçu aucun traitement et Farida ne pouvait pas apporter une crème. J’étais choquée qu’on le laisse dans cet état, aucun n’être humain, qui a un coeur, n’oserait faire cela. 
Farida a demandé à Luk ainsi que nous, de regarder vers Ali et on se demandait ce qu’il allait nous dire. Ali avait en dessous de sa chemise un t-shirt où il y avait écrit au feutre le mot « Egalité ». Ali nous a fait passé un message via ce t-shirt, il a voulu dire qu’il soutenait « Egalité » et qu’il fallait qu’on reste derrière le parti. Luk a affiché un beau sourire, ce que j’ai remarqué c’est entre Ali et Luk avaient crée un lien, une superbe entente et une belle amitié. C’était magnifique à voir.
Mais entre temps, on a eu un invité surprise dans le tribunal: un rat! Quelle frayeur, Sarah et moi même avons grimpées sur un banc! J’ai une peur bleue des rats, en plus celui là ressemblait à un gros lapin. Après, les policiers l’ont tué et l’audience a pu commencée.
Le juge demande qu’on apporte Ali et Maître Cohen commence sa plaidoierie et pour la première fois, il a laissé les avocats de Ali plaider jusqu’à la fin. Ensuite Ali a du retourné dans le box des accusés. Je n’arrêtais pas de regardé Ali, et Ali me regardait en souriant mais j’ai décelé dans son regard qui était vide, de l’impuissance! Ali se sentait impuissant face à la situation, impuissant de ne pas pouvoir nous aider, voyez comme c’est un grand homme, il n’a pas arrêté de nous dire, ne lâche rien, ne lâche rien. Je senti en moi un sentiment que je ne puisse expliqué. Ali m’a redonné la force de ne jamais abandonner le combat, de continuer à me battre pour sa liberté ainsi que pour tous les autres combats. Ses mots raisonnent encore dans ma tête et je ne cesse de voir l’image de Ali devant moi. 
Ce qui m’a le plus émue, c’était le lien que Ali et Farida avaient, cette complicité qu’on pouvait voir et sentir, je n’oublierai jamais cette complicité entre frère et soeur. Farida grignotait un petit truc durant l’audience, ensuite elle s’est retournée vers Ali en lui demandant avec des signes de la main si il avait manger. Ali lui a répondu que oui mais Farida a compris d’un simple regard que Ali a répondu positivement pour juste pour la rassurée. 
Vers la fin du procès, le juge demande aux policiers d’ammener Ali devant lui afin de lui dire que la suite du procès serait le 24 septembre 2012 et ces policiers n’ont pas compris ce que le juge avait demandé. Ils ont violemment poussé Ali vers la sortie, j’étais offusquée, comment ont-ils pu le pousser comme ça? N’est-il pas un être humain avant tout? Des vrais sauvages! Ce geste qu’a subit Ali m’est resté au travers de la gorge, je revois cette scène à chaque fois que je ferme les yeux.
La famille ainsi que la délégation ont dénoncé cet acte là et le juge a crié en demandant de le ramener devant lui.
Ali est revenu et on lui a expliqué ce que ses avocats ont décidé et Ali a du retourné en cellule, on a tous dit aurevoir à Ali en scandant des mots de soutien tel que ne lâche pas, on est la pour toi, Dieu est Notre Meilleur Garant. On n’a même pas pu lui dire convenable aurevoir vu que les policiers ne se sont pas gênés de le repousser une deuxième afin que Ali ne nous salue pas.
Ce 18 juin, j’ai pu enfin revoir Ali et lui montré que je suis derrière lui, que je ne l’ai pas oublié et je n’oublierai jamais.
Le lendemain matin, on a du faire nos valises car on retournait en Belgique. J’avais le coeur noué en laissant Ali derrière nous, maintenant je comprends la tristesse de Farida et de Sarah. En arrivant à l’aéroport, on passe les check-in et on arrive à la douane. Je donne mon passeport belge et ma carte d’identité belge, tout va bien jusqu’à ce que le policier me somme de faire ma carte nationale! Je lui ai dit non merci, j’ai déjà la belge et il me dit, si tu veux passer la prochaine fois, tu as intérêt à la faire! Je lui ai dit que je fais ce que je veux et si un jour je perds la tête, je ferais la carte nationale mais aujourd’hui j’en ai pas besoin! J’étais contente de quitter ce douanier!
En espérant qu’à la prochaine délégation, nous serons plus nombreux à aller voir notre frère emprisonné et malade. Il est notre frère à tous et à toutes, c’est le moment de montrer notre solidarité envers Ali ainsi qu’à sa famille. Et n’oubliez jamais que si aujourd’hui c’est Ali qui subit une injustice, qui sait demain cela peut-être moi, vous même ou un de vos proches ou une de vos ami(e).
Je dédie ce récit à Ali, à cet homme que je considère comme un oncle, qui est mon exemple de patience. Un exemple pour tous et toutes.
Qu’Allah Azzawajaal te libère de cette injustice et qu’Il te guérisse.
Free Ali Aarrass Now!
Hanane Loukili

Ali Aarrass nous adresse un message de la prison de Salé II

dans ARCHIVES par

 

 

 

Prison de Salé II, juin 2012

Chères amies, chers amis,

Par cette lettre, je tiens à vous remercier de tout coeur pour votre solidarité et pour le mouvement que vous avez réussi à créer autour de mon affaire.

Je suis très déçu dans l’attitude de la Belgique et de son absence dans tout ce que j’ai vécu en Espagne et au Maroc.

J’ai appris que ma soeur Farida va être tête de liste d’Egalité pour les élections communales à Molenbeek.

Je vous demande de la soutenir et de la protéger en vous mettant sur la liste avec elle ou en menant la campagne avec elle.

Si elle peut être élue ce ne sera non seulement un pas en avant dans la campagne pour les prisonniers politiques, mais aussi pour tous les discriminés, les sans-papiers, les sans-emplois, les sans-droits.

Je me sens parfois si impuissant de l’intérieur de la prison. Je suis entre quatre murs et dans l’incapacité de vous aider à mener ce combat.

J’avais entamé une quatrième grève de la faim pour vous assister dans vos messages de dénonciations, mais mon épouse et ma soeur m’ont fait comprendre que cela pouvait s’avérer très dangereux pour moi, vu qu’il n’y a aucun suivi médical.

Je ne peux donc que vous remercier infiniment pour tout votre soutien et vous demander comme toujours de ne pas lâcher!

Je prie Allah en notre nom à tous pour qu’il nous arme encore et encore de courage, de force et d’une foi immense, pour résister et persévérer, jusqu’à ce qu’une vraie justice règne enfin.

Ali Aarrass

Webber: “Lo de Ali es una comedia macabra, un espectáculo político”

dans ARCHIVES par

La culpable de que casi una veintena de parlamentarios de Reino Unido se hayan unido como plataforma política desde las islas europeas para defender los intereses y derechos de Ali Aarrass y que el nombre de este melillense suene en los foros sociales y por las libertades de media Inglaterra es Frances Webber.

Esta abogada jubilada especialista en Migración, Refugiados y Derechos Humanos pertenece a la Liga de Abogados Socialistas de Londres y es asesora del Comité de abogados contra la Tortura y la defensa de los Derechos Humanos de Reino Unido. Amiga de Luk Vervaet, el principal activista defensor de la ‘Causa Aarrass’ en Bélgica, es a través de él por quien conoce el tema y desde el principio no lo dudó un instante: “En este caso se están violando los derechos fundamentales de un ciudadano europeo”.

Webber es la culpable de la implicación de Reino Unido en la causa y suya es la primera carta dirigida a la embajada de Marruecos en Londres pidiendo explicaciones al Gobierno alauí sobre las torturas recibidas por Ali durante su detención y su encarcelamiento.

Ha creado junto a Vervaet una red de trabajo en defensa de los derechos de Ali por toda Europa. Incansable defensora de la verdad y la justicia, no ha dejado de actuar entre Londres, Madrid y Bruselas. Hoy, nos la encontramos en Rabat, acude como nosotros a ver a Ali y a indagar sobre los pormenores del caso.

Cuando se le pregunta sobre el proceso judicial no lo duda un instante: “Me parece un caso muy feo, sucio y viciado porque es muy clara la falta de justicia y transparencia en todo el proceso”.

Asegura que desde el comienzo de toda esta lucha en defensa de los valores fundamentales, “con la extradición ilegal por parte de España, desafiando al Comité de Derechos Humanos de las Naciones Unidas”, hasta ahora, “con la negación de las alegaciones por maltrato y torturas”, todo el proceso Aarrass le parece “una comedia macabra. Es como si viviéramos un espectáculo político en el que Ali es el cabeza de turco”.

Lo más indignante, indica Webber, es “el hecho de que esté siendo juzgado y haya sido condenado sin tener ninguna prueba contra él, ni física ni documental. Se basan en una supuesta confesión en un idioma que saben y aceptan que Ali no comprende, no se sostiene jurídicamente”.

El caso, además, se ha convertido en una pugna política en donde lo realmente judicial quedó apartado hace mucho tiempo: “Es difícil entender el proceso como un caso judicial, desvinculado de todos los intereses políticos que lo rodean y que presionan desde diferentes puntos”.

La defensora de derechos humanos comenta que cuando Ali se encuentra con alguno de sus abogados en prisión “siempre hay un policía vigilando y escuchando la conversación. Jamás se ha tenido en este proceso respeto por la confidencialidad entre letrado y cliente, ni siquiera se respetan las mínimas garantías judiciales”.

Por eso, no duda en asegurar que pase lo que pase hoy con Ali ya se ha demostrado públicamente que todo este caso y los actores intervinientes en el mismo –que van desde España hasta Marruecos pasando por Bélgica- “están corrompidos”.

Webber también es crítica consigo mismo y con el resto de activistas y juristas europeos. Insiste en que no se ha hecho todo lo posible por dar publicidad y transparencia a la ‘Causa Aarrass’ desde el continente europeo.

“Ahora no podemos hacer más que seguir poniendo un poco de presión mediática e internacional sobre el Rey de Marruecos, sobre su Gobierno y sobre sus jueces, para que hagan justicia de verdad no sólo en este caso concreto, sino en tantos otros de características similares”.

Pasa lo que pase hoy, cree que Ali debe convertirse en un icono contra la tortura y la injusticia en Europa y que para ella no habrá concluido el caso hasta que “Ali sea liberado, exculpado y declarado inocente; este es el único final posible y aceptable. El único resultado correcto y conforme al derecho y a al verdad es ver a Ali salir de Rabat como un ciudadano libre, no cabe pensar otra cosa”.

http://www.eltelegrama.es/melilla/webber_%E2%80%9Clo_de_ali_es_una_comedia_macabra_un_espectaculo_politico%E2%80%9D-20171.html

Frances Webber – “Le cas d’Ali est une comédie macabre, un spectacle politique”

dans ARCHIVES par

des Droits Humains et figure de proue pour la défense de la liberté des médias en Angleterre. Membre de la Ligue des Avocats Socialistes de Londres. Frances Webber est aussi conseillère pour le Comité des Avocats contre la Torture et pour la Défense des Droits Humains.

C’est à travers le combat mené par son ami Luk Vervaet, l’un des principaux activistes défendant la cause d’Ali Aarrass, qu’elle prit connaissance du dossier Aarrass. Pour l’avocate, « Le cas Ali Aarrass nous démontre que les Droits fondamentaux d’un citoyen européen sont clairement violés »

Mme Webber est l’initiatrice du mouvement de solidarité en Royaume-Uni. Elle a réussi à mobiliser quelques dizaines d’avocats des plus renommés. (CLICK HERE) Ensemble, prennent la défense d’Ali Aarrass et adressent une lettre à l’Ambassade du Maroc de Londres, exigeant des explications au gouvernement marocain sur les tortures infligées à Ali Aarrass pendant son arrestation et sa détention.

Elle a mit en place, conjointement avec Luk Vervaet, un réseau de travail à travers toute l’Europe, pour la défense et la protection des droits d’Ali Aarrass. Infatigable et motivée par la quête de vérité et de justice, elle ne cesse d’agir pour Ali Aarrass, de Londres, de Madrid et de Bruxelles. Aujourd’hui nous la rencontrons à Rabat. Arrivant comme nous pour rencontrer Ali, pour poursuivre sa lutte et son minutieux travail de recherche.

Lorsque nous l’interrogeons sur les procédés de la justice marocaine, elle ne doute pas un seul instant : «  C’est un cas horrible, sale et totalement corrompu. Le manque de justice et de transparence est évident de la part de la justice marocaine ». Elle affirme que les Droits fondamentaux d’Ali Aarrass ont été bafoués dès le départ : « avec l’extradition illégale de la part de l’Espagne, qui va a l’encontre du Comite des Droits Humains des Nations Unis » et jusqu’à  aujourd’hui « avec la non reconnaissance des allégations pour mauvais traitement et torture ».Toutes les procédures concernant Ali Aarrass lui parait « comme une comédie macabre. Comme si nous assistions à un spectacle politique dans lequel Ali est la tête de turc ».

Pour Frances Webber, le plus révoltant est « le fait qu’Ali soit jugé et condamné sans qu’aucune charge ne pèse contre lui. La justice marocaine se base sur un supposé témoignage dans une langue dont les juges savent pertinemment qu’Ali ne maîtrise pas. D’un point de vue juridique, c’est incohérent».

Pour l’avocate, cette affaire est si peu cohérente qu’elle n’a plus rien de juridique. Cette affaire est devenue politique : « Il est difficile de comprendre le cas Aarrass, sans prendre en compte tous les intérêts politiques et pressions de parts et autres ».

Frances Webber nous raconte que lorsqu’Ali rencontre l’un de ses avocats en prison, « il y’a toujours la présence d’un policier pour écouter la conversation et surveiller ». Il n’y a jamais eu le moindre respect pour la confidentialité entre l’avocat et son client. Les droits les plus élémentaires sont tous bafoués !

On nous montre, sans gêne aucune, qu’il n y’a pas de justice au Maroc et pour Ali Aarrass. Que les acteurs de cette triste affaire, comme l’Espagne et la Belgique sont des acteurs « corrompus », responsables de cette comédie.

Frances Webber est aussi critique envers les avocats, activistes et politiques. Elle insiste sur le fait que trop peu de choses ont été mises en œuvre pour la médiatisation du cas Aarrass à travers l’Europe.

« Maintenant, le minimum que l’on puisse faire est de continuer d’exercer une pression médiatique internationale sur le Roi du Maroc, sur son Gouvernement et les juges marocains, pour qu’un véritable travail de justice soit fait. Et non seulement pour le cas d’Ali mais pour tous les autres cas similaires ».

Pour Frances Webber, le cas Aarrass doit devenir un exemple de lutte contre la torture et les injustices. Elle ne « lachêra rien » jusqu’à ce que « Ali soit libre, disculpé et déclaré innocent. C’est l‘unique solution possible et acceptable. Le seul résultat correct et conforme au droit et à la vérité. Qu’ Ali Aarrass puisse s’en aller de Rabat en tant qu’homme libre. On ne peut tolérer autre chose. »

 

Lettre d’une citoyenne engagée à M. Elio Di Rupo

dans ARCHIVES par

Bruxelles, le 14 juin 2012

Monsieur le 1er ministre, Madame la Ministre de l‘intérieur, Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Je me permets de vous adresser ce courrier en espérant que vous y accorderez la plus grande importance. J’ai eu l’occasion d’assister le 7 juin dernier à une soirée de solidarité en faveur d’un de nos concitoyens belge, Ali Aarrass.
Ali Aarrass qui est actuellement détenu au Maroc, après une extradition de l’Espagne. Après même que les autorités espagnoles aient innocenté et blanchi Ali Aarrass. Cet homme qui, clame haut et fort son innocence est emprisonné actuellement au Maroc, où il y a subit les pires actes de tortures qu’un homme puisse endurer.

J’aimerai si vous me le permettez vous faire part de mon sentiment.

La famille d’Ali Aarrass était présente le 7 juin dernier, et entourée de personnes qui soutiennent cette cause qui porte le nom de cet homme; cet homme injustement emprisonné au Maroc.
Beaucoup de personnes ont fait le déplacement pour venir entendre les différents comités de soutien, d’ici, d’Espagne, de Londres, de voir une projection retraçant l’histoire dramatique de notre concitoyen belge Ali Aarrass, et d’apporter à leur manière leur soutien.
J’ai été ravie de voir qu’ici et ailleurs, on pense à Ali Aarrass, qu’ici et ailleurs, on ne l’oublie pas, et qu’ici et ailleurs, on dénonce surtout et ouvertement cette terrible injustice qui a frappé cet homme le 1er avril 2008.

J’ai pu apercevoir quelques personnes politiques belges, mais si peu , trop peu, ai-je envie de vous dire…..
Je me pose une question, qu’en est-il de la présence des politiques ? Qu’en est-il de la protection d’un de nos concitoyens? Qu’en est-il de cette dimension humaine que l’on prône dans vos partis respectifs? Qu’en est-il de cette volonté de justice pour tous les belges? Qu’en est-il tout simplement de vos responsabilités en tant qu’élus du peuple belge???
Aujourd’hui, moi qui est belge tout comme vous, je me donne le droit et le devoir de vous interpeller sur votre silence, sur votre manque d’intérêt à la vie d’un de nos concitoyen, et sur votre totale indifférence.

Je pense que toute personnalité politique a un devoir en faveur de ses concitoyens belges, et dans le cas contraire, devra prendre un jour ses propres responsabilités face à cette immense injustice.

Durant la soirée du 7 juin dernier, j’ai senti et remarqué autour de la famille Aarrass, beaucoup de soutien, de cœur, de la compassion et surtout une volonté de ne pas lâcher, et d’aller jusqu’au bout de cette terrible injustice. Mais j’ai senti également de la part des proches d’Ali Aarrass un appel, un appel aux autorités belges.
Ces mêmes autorités belges pour lesquelles Mr Ali Aarrass s’est battu durant son service militaire.
Aujourd’hui, ma grande déception , Mesdames et Messieurs se trouve dans ce gouvernement. Ce gouvernement qui abandonne un de leur concitoyens, ce gouvernement qui, malgré les appels au secours reste indifférent au sort d’un homme innocent et torturé dans un pays qui bafoue tous les droits humains, ce gouvernement qui ne rencontre pas la famille Aarrass pour la soutenir, l’épauler dans cette dure épreuve, ce gouvernement qui me déçoit au plus profond de moi-même, et qui nous déçoit, nous tous, qui défendons cette juste cause.

Cher(e)s Mesdames et Messieurs, je me permets au nom d’Ali Aarrass, de ses proches, et de toutes les personnes qui le soutiennent; de vous demander de prendre de votre temps et d’examiner ce dossier, de vous renseigner auprès de la famille Aarrass et des comités de soutien de Belgique, d’interpeller les personnes compétentes pour cesser immédiatement cette injustice qui dure depuis trop longtemps.

Cher(e)s Mesdames et Messieurs, je terminerai cette lettre, en vous demandant de porter avec le poids de votre fonction, le slogan de la campagne d’Ali Aarrass:

FREE ALI AARASS NOW!

F. Anissa.

Le journal de Farida – 18/06

dans ARCHIVES par

Rabat, 18 juin 2012 (01h20)

Salam! Paix à tous et toutes!

Désolée pour le retard les ami(e)s.
Je viens à vous pour vous mettre au parfum de cette journée qui fut l’une des plus pressurisés de ce procès sans fin.
Sarah (ma fille) et moi avons été rendre visite à Ali. Nous avons pu le voir durant une heure. De 12h à 13h.

Il nous attendait là souriant mais l’air inquiet pour ce qui allait se passer à l’audience prévue à 14h.

Nous avons pu lui passer tous vos messages et il vous répond toujours aussi chaudement!

« Remercie tout le monde sans oublier personne. Je suis entre quatre murs et me sens si impuissant de ne pas pouvoir faire quelque chose pour vous aider dans ce combat! J’aurais bien entrepris une grève de la faim pour protester contre le mutisme de la Belgique à mon égard, mais tu te fâches quand je te parle de grève de la faim.
Quand on m’apprend tout ce que vous entreprenez, tout ce que vous faites, que ce soit pour moi ou pour la cause qui touche de tas d’autres prisonniers arbitraires et horriblement opprimés, je ne peux qu’être fier de vous tous.
Au nom de tous ces humiliés, vous avez déclaré la guerre à ce système. Ce n’est pas n’importe qui qui oserait défier un tel régime ! Vous faites preuve d’un si grand courage que je ne peux que vous admirer dans mes plus profondes pensées.
Le chemin sera certes long mais si beau qu’il vaut la peine de s’y attarder. »

Ali m’a paru fatigué, un peu pâlot et même un peu triste.
Je devais lui poser une question cruciale de la part de l’un des avocats au sujet des séquelles, traces physique qui marquent encore son corps à l’heure actuelle.
Il a commencé à nous en parler tout en expliquant comment cela s’est passé…..
Puis à un moment donné, il a marqué un temps d’arrêt.
Ensuite il reprend en nous disant : « Il y a des traces qui ne me quittent pas ! Ce sont les séquelles psychiques »
J’ai constaté un regard qui ressemblait à celui d’un enfant apeuré !
Il n’arrive toujours pas à revenir sur la torture dont il a été victime, sans résister au besoin de pleurer. Il est donc très difficile de s’attarder à parler de ça.
J’ai observé attentivement ses yeux rougissant, son regard après qu’il ait essuyé ses larmes qui ont fait craquer ma fille et moi. Ce regard était très expressif et à la fois je me disais que vous auriez réagi comme Sarah et moi. Si vous aviez assisté à cette scène, je suis sure que nous aurions tous pleuré ensemble. Moment vraiment très dur, parce qu’il faut rapidement passer à autre chose et écraser le nœud qui nous étrangle au fond de la gorge.

Mais Ali est doué pour faire semblant que tout va bien. Il parle de patience en ajoutant avec un petit sourire : « De toutes façons je n’ai pas trop le choix ! ».

Aujourd’hui nous l’avons trouvé avec de l’herpès sur les mains et les bras. Il en fait souvent sauf qu’avant il pouvait très vite soigner ça.

A suivre…. Il est tard et je suis crevée ;-(

1 3 4 5 6 7 28
Aller à Top