Ali Aarrass : l’Appel pour sa libération, de Oproep voor zijn vrijlating

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(Nederlands onderaan)

Depuis le 1er avril 2008, Ali Aarrass, Belgo-Marocain, a été incarcéré dans une prison espagnole (à Madrid, puis à Badajoz et enfin à Botafuegos à Algeciras) en attendant une décision sur son extradition vers le Maroc pour “terrorisme”.

L’arrestation

En février 2008, les autorités marocaines ont arrêté 35 personnes et annoncé le démantèlement du “réseau terroriste dirigé par Abdelkader Belliraj”. Suite à cette opération, des arrestations ont eu lieu dans différents pays européens.

En Belgique, 11 personnes ont été arrêtées suite à un mandat d’arrêt international et à une demande d’extradition venant du Maroc. Sur ces arrestations, le Rapport annuel de la Sûreté d’État belge (2008) dit ceci : “ Le 27 novembre 2008, en Belgique, douze perquisitions ont été menées et onze personnes interpellées dans le cadre d’une enquête pénale ouverte par le parquet fédéral contre X pour participation, sur le territoire belge, à

des activités de la mouvance terroriste autour de Belliraj”.

En Espagne aussi, suite aux mêmes mandats d’arrêt et demandes d’extradition marocains, des arrestations ont lieu. Le 1er avril 2008, le Belgo-Marocain et Bruxellois Ali Aarrass et l’Espagnol Mohamed el Bay sont arrêtés à Melilla, l’enclave espagnole sur le territoire marocain. Sur les raisons de leur arrestation, le journal Libération du 25 avril 2008 écrit : “Les deux individus sont accusés d’introduire des armes au Maroc en provenance de Belgique ; l’un d’entre eux pourrait être en rapport avec les attentats de Casablanca du 16 mai 2003». Et Amnesty International Espagne : « Ali Aarrass et Mohamed el Bay sont tous les deux recherchés au Maroc pour des infractions liées au terrorisme et sont accusés d’appartenir à un réseau terroriste dirigé par le ressortissant belgo-marocain Abdelkader Belliraj….” (AI, déclaration du 21 avril 2009).

Les demandes d’extradition

la Belgique refuse….

Dans les mois qui suivent les arrestations en Belgique et en Espagne, des tribunaux vont se prononcer sur la demande d’extradition des personnes arrêtées. La Cour d’Appel de Bruxelles se prononce contre l’extradition en déclarant qu’il s’agit clairement d’une demande d’extradition de la part du Maroc pour des “raisons politiques”. La Sûreté de l’État belge ajoute : “Parmi les détenus, aucun ne sera finalement extradé, les éléments communiqués par les autorités marocaines n’ayant pas été jugés pertinents.” (Rapport annuel 2008)

l’Espagne accepte…

En Espagne, la même affaire prend une tout autre tournure.

La justice espagnole et le juge d’instruction Baltasar Garzon vont d’abord établir qu’il n’y a PAS de fondements pour les accusations contre Ali Aarrass. Amnesty International écrit : “Ali Aarrass a fait l’objet d’une information judiciaire ouverte en 2006 par l’Audience nationale pour des infractions liées au terrorisme mais, le 16 mars 2009, cette juridiction l’a provisoirement close en raison de l’insuffisance des éléments de preuve…(AI, 21 avril 2009).

Ensuite, coup de tonnerre. Malgré la mise hors de cause d’Ali, le tribunal espagnol accepte la demande d’extradition du Maroc. En l’attendant, il reste en prison en Espagne. Suite à ce jugement, Ali entreprend une grève de la faim de 2 mois pour clamer son innocence, contester ses conditions de détention et s’opposer à son extradition. Maître Nayim, l’avocat d’Ali Aarrass, déclare lors d’une conférence de presse le 25 mars 2009 : “La décision d’envoyer Ali Aarrass au Maroc est une contradiction. Elle rompt avec le principe juridique selon lequel on ne peut juger une personne deux fois pour le même fait. Comment peut-on extrader une personne qui a déjà été jugée en Espagne? Il faut libérer mon client.”

Très vite, un large mouvement de solidarité s’oppose à son extradition. Amnesty International (Espagne) lance l’appel suivant : « Exhortez les autorités à ne pas extrader Ali Aarrass ni Mohamed el Bay vers le Maroc, car ils risqueraient d’être détenus au secret, de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements, ainsi que d’être victimes d’un procès inique » (21 avril 2009).

Le président de Melilla, Juan José Imbroda, et son gouvernement local dirigé par le Partido Popular (PP), la Coalition pour Melilla, le parti le plus important de l’opposition, la Commission islamique, l’Association « Inter Culture »…. se sont tous unis pour s’opposer à cette extradition. Abderraman Benyahya, le porte-parole de la commission islamique déclarait que les autorités espagnoles n’auraient jamais accepté cette extradition “si l’accusé n’avait pas été musulman.». En Belgique aussi, des centaines de personnes vont se mobiliser pour son cas en participant à un rassemblement dans le centre de Bruxelles, en écrivant aux ministres espagnol et belge et en signant des pétitions.

La torture au Maroc : des preuves accablantes.

Pour les observateurs indépendants et les organisations des Droits de l’Homme, la campagne antiterroriste de la dernière décennie au Maroc a compromis les réformes démocratiques dans lesquels le Maroc s’était engagé. Certains disent que “les années de plomb”, les années les plus sombres du régime de Hassan II, sont de retour. Voici ce que note Mustafa Soulaih, membre de la Commission arabe des droits humains, : « Le Royaume du Maroc continue à être à la tête de la liste des pays dans lesquels la corruption et la répression des libertés d’expression et d’opinion sont le plus répandues et où la justice n’est pas indépendante et les fonctionnaires de l’Etat jouissent de l’impunité. Et malgré le non-respect de ses engagements, surtout dans le domaine des droits de développement social, économique, culturel et environnemental, le Maroc reste, après presque dix ans, le seul pays qui adopte encore une soi-disant loi antiterroriste et l’utilise pour la poursuite d’individus, groupes ou autres opposants pris en otage et soumis à contrôle, enquête, détention provisoire, emprisonnement, filature, ou d’autres formes de surveillance rapprochée (ce qui pourrait durer aussi longtemps que les décideurs politiques et financiers, ainsi que leurs alliés internationaux, le désirent). (Rapport d’observation du procès des « Six détenus politiques » au Maroc ( Affaire Belliraj ) 10 décembre 2009, page 10).

Torture après les attentats de Casablanca

Selon Amnesty International, après les attentats de Casablanca de 2003, “environ 1500 personnes ont été arrêtées, des centaines d’entre eux ont été sévèrement torturées, mais leurs plaintes n’ont pas été prises au sérieux par les autorités marocaines..” (Document – España. Temor de devolución/temor de tortura. Ali Aarras, Mohamed el Bay)

Torture dans le procès Belliraj

Le procès Belliraj en cours au Maroc a confirmé mot par mot les craintes d’Amnesty International . Violette Daguerre de la Commission arabe des Droits Humains : « …la Cour n’est pas parvenue, malgré un an et demi d’audiences successives, à prouver une quelconque accusation à l’encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader Belliraj,… et certains des prévenus ont fait l’objet de poursuites pour le simple fait d’avoir eu des relations avec lui… Les prévenus ont insisté devant la Cour, qu’ils ont été soumis à des interrogatoires musclés et des aveux obtenus sous la torture au centre secret de la police politique de Temara… »1

Sur le traitement qu’il a subi, Abdelkader Belliraj écrit dans une lettre du 8 février 2010: « Concernant la torture dans mon cas je souligne ce qui suit : pendaison par les pieds, tête vers le bas, pendaison pieds vers le bas, tout en étant dénudé complètement ou parfois en gardant le slip, fouetté par une cravache, ou un bâton crochu sur l’ensemble du corps. Coucher la victime sur le ventre tout en lui infligeant le fouet et le bâton sans parler des coups de pied et autres. La même opération couché sur le dos avec des décharges électriques. Ce calvaire a duré un mois et demi, les yeux bandés et les mains liées. Les PV sont rédigés par les services secrets en français, le rôle de la police judiciaire est de les traduire du français à l’arabe pour qu’ils soient soumis au juge d’instruction. Et pour fermer la boucle, elle fournit ces documents avec l’enseigne de son service et les signatures soutirées des victimes de force. Tout ce passe dans le goulag, car ce pays cache ses goulags. Il n’y pas de service de sécurité dans ce pays, il y a des chasseurs de primes et des receleurs de dossiers. » Tous les avocats dans l’affaire Belliraj (35 inculpés pour “terrorisme”) viennent de décider de se retirer du procès. Ils veulent ainsi protester contre son déroulement et contre le refus du tribunal de vérifier les plaintes sur les tortures dont leurs clients ont été victimes. Tous les inculpés entameront une grève de la faim à partir de lundi 22 mars.

Même la Sûreté d’État belge parle d’un procès non basé sur des faits : “Bien qu’elle ait eu vent de liens entre certains de ces individus, la Sûreté de l‘Etat n’a cependant jamais été en possession d’éléments attestant leur implication commune dans une quelconque activité liée au terrorisme ou permettant d’établir un lien entre l’un d’eux et les six meurtres “belges” reprochés à ce réseau. Les éléments avancés par le Maroc n’ont donc pas permis de démontrer de manière indiscutable l’existence d’un réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en Belgique”. (Rapport annuel 2008)

Torture des suspects en route pour Guantanamo.

Depuis le 11 septembre 2001, le Maroc, avec d’autres pays, (a) fait partie du réseau de détention secret mis sur pied par les Etats Unis. Le Maroc a servi incontestablement comme centre de torture pour ce pays et pour la Grande-Bretagne pour leurs suspects terroristes en route pour Guantanamo. Dans son dernier livre “The rules of the Game”, Asim Kureshi, le spécialiste juridique de Cageprisoners écrit :” Des milliers de suspects terroristes ont été mis en détention pendant les derniers sept années. Beaucoup d’entre eux ont été envoyés à des pays comme la Syrie, la Jordanie, l’Egypte, le Maroc et autres endroits inconnus… C’est un des aspects les plus inquiétants du réseau global de détention.”

Les noms de Binyam Mohammed Al Habashi (nationalité britannique), Abou Elkassim Britel (nationalité italienne), Farid Hilali (marocain, résidant en Grande Bretagne)… sont autant de témoins de l’“outsourcing de la torture” de la part des pays occidentaux vers le Maroc.

La Belgique doit protéger son ressortissant.

Devant le tribunal Ali Aarrass a invoqué sa nationalité belge pour s’opposer à son extradition mais le tribunal a rejeté son argument. Jusqu’à aujourd’hui, la Belgique n’a pris aucune initiative pour protéger son ressortissant contre la menace d’une extradition vers un pays qui pratique la torture, ni pour veiller sur ses conditions de détention.

Ali Aarrass a vécu 28 ans en Belgique, il y a fait son service militaire. A Bruxelles, il était bien connu et respecté. Yacob Mahi, membre du Conseil des théologiens de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, déclarait à son propos : “Je l’ai connu comme libraire sur la Chaussée de Gand. C’était un garçon très calme et très gentil. Il vendait des livres islamiques, mais pas des textes à commettre des actes terroristes. En plus, un libraire n’est pas responsable du contenu des livres qu’il vend.”

La Belgique viole la Convention européenne des droits de l’Homme si elle n’intervient pas.

Dans la session plénière au Sénat le 4 mars dernier, Hugo Vandenberghe, sénateur (CD&V) et professeur en droit à l’université KUL s’opposait au transfert de dossiers belges au Maroc dans le cadre du procès Belliraj : “Si l’État belge transfère des dossiers à des États dont il n’a pas la garantie qu’un procès peut s’y dérouler de manière équitable et impartiale, il est complice de violation de l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cette disposition trouve son origine dans l’affaire Söring et donc dans le débat relatif à l’extradition vers des États appliquant encore la peine capitale. La jurisprudence a encore évolué depuis lors.” Très juste, mais ce qui est vrai pour les dossiers et les papiers, n’est-ce pas encore beaucoup plus vrai pour des êtres humains ?

La Belgique doit intervenir auprès de l’Espagne.

La décision finale sur l’extradition d’Ali Aarrass est dans les mains du Conseil des ministres espagnol. Notre ministère de la Justice peut donc facilement s’adresser à son collègue espagnol. En plus, la Belgique assurera la Présidence de l’Union européenne du 1er juillet au 31 décembre 2010.

Il faut une initiative parlementaire belge.

Nous appelons les parlementaires belges à prendre une initiative pour Ali Aarrass en lui rendant visite et en exigeant sa libération, suivant ainsi l’exemple des 62 parlementaires et 12 eurodéputés italiens qui ont pris la défense de Abu Elkassim Britel , le « Ali Aarrass italien » détenu au Maroc.

Reconnu innocent… mais en prison,

ça suffit !

Ali Aarrass doit être libéré !

Premiers signataires de l’Appel pour la libération d’Ali Aarrass

Luk Vervaet, enseignant en milieu carcéral;

Violette Daguerre, présidente de la Commission arabe des Droits Humains;

Farida Aarrass, la soeur du détenu;

Michèle Save, présidente de la Fédération Internationale pour le Développement, la Paix et la Solidarité;

Cristina Gay, Une Autre Gauche;

Eric Hulsens, professeur en communication et journalisme;

Fidia Bouganzir, employée;

Ginette Bauwens, philosophe;

Souhail Chichah, économiste, ULB;

Nordine Saïdi, porte-parole Egalité, Mouvement Citoyen Palestine;

Tamimount Essaïdi, échevine de la Solidarité de la Commune de Schaerbeek;

Aurélie Verheylesonne, avocat;

Céline Caudron, porte-parole LCR-SAP;

Dounia Alamat, avocat;

Olivia Zemor, présidente europalestine Paris;

Daniel Vanhove, Observateur civil & auteur;

Nadia Boumazzoughe, citoyenne engagée Belgo-Marocaine;

Aude Boesmans, membre du CLEA;

Fouad Ahidar, parlementaire buxellois et conseiller communale;

Mireille Péromet, enseignante retraitée;

Bahar Kimyongür, ex-détenu politique belgo-turc;

Chris Den Hond, journaliste;

Lirije Hajdinaj, citoyenne militante;

R. Belliraj, épouse d’Abdelkader Belliraj;

Paul-Emile Dupret, juriste au Parlement européen, groupe GUE/NGL

Patrick Mac Manus, porte-parole Rebellion/Denmark;

Frank Roels, prof emer. Ghent University;

Michel Collon, écrivain et journaliste;

Manuel Lambert, conseiller juridique Ligue des droits de l’Homme;

Julie Kesteloot, citoyenne belge;

Mouedden Mohsin, acteur associatif;

Denise Comanne, administratrice déléguée du CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde) Belgique;

Pierre Reynaert , fonctionnaire;

Yacob Mahi, Islamologue;

Walter Bauwens, gepensioneerd;

Jan Dreezen , Coodination Boycott Israel COBI;

Denise Vindevogel, cinéaste;

Houria Bouteldja, porte-parole du PIR, France;

Herman De Ley, prof.ém. Univ. Gent;

Lydia Deveen – De Pauw, em.prof., voormalig staatssecretaris-senatrice; ancienne secrétaire d’état et sénatrice;

Daniel Dekkers, citoyen belge;

Hamsi Boubeker, artiste polyvalent;

Nadia Fadil, sociologe, KUL;

Omer Mommaerts, militant ACV-CSC Brussel;

Vinciane Cappelle , employée et militante;

Sarie Abdeslam, La revue de presse hebdomadaire Dounia News

Jean Bricmont, physicien;

Karim Hassoun, président Ligue Arabe Européenne (AEL) Belgique;

Malika Hamidi, doctorante Paris;

Van Opstal Aurore, étudiante en sciences politiques et membre d’Investig’Action;

Ludo De Brabander, stafmedewerker Vrede vzw;

Annie Goossens , traductrice retraitée;

Driss Buzzamaz, ingénieur;

Nadia Farkh, citoyenne engagée;

Ahmed Ouartassi, échevin des Sports, Affaires Sociales et Extrascolaire;

Omar Jabary Salamanca, universiteit Gent

Abdellah Boudami, étudiant en science politique,membre du collectif Investig’Action;

Nathalie Preudhomme, enseignante;

Fatima-Zohra Hdidouan, comptable;

Olivier Mukuna, journaliste et écrivain;

Dominique Waroquiez, enseignante et militante;

Franck Dozet, en recherche d’emploi;

Karima El Mouzghibati, juriste;

Yamina Bounir, acteur associatif et citoyenne Belgo-Marocaine;

Fouad Lahssaini, député fédéral Groupe Ecolo-Groen !;

Hugues Michenaud, sans profession;

Jean Flinker, membre d’Attac-Bruxelles et du CLEA;

Joris Note, schrijver/écrivain;

Claude Zylmans, libraire-conseil ( Bruxelles);

Mona Daumal, formatrice en langues ( France);

Jan Busselen, PVDA;

Faouzia Bensalem, journaliste;

Joaquim Da Fronseca, citoyen;

Lieven De Cauter, filosoof, schrijver en kunsthistoricus;

Ouardia Derriche, ex vice-présidente de la ligue des droits de l’homme;

Nadine Rosa-Rosso, enseignante;

Anja Hermans, journaliste/activiste;

Léon Gosselain,conseiller communal honoraire à Ath;

Riduan El Afaki, acteur associatif engagé;

1 Voir texte intégral de son rapport d’observation sur http://www.achr.nu/news.fr247.htm ). Voir aussi le rapport de Human Rights Watch du 29 décembre 2009 en anglais www.hrw.org/en/news/2009/12/29/morocco-address-unfair-convictions-mass-terror-trial, et en arabe à www.hrw.org/ar/news/2009/12/29

(Nederlands).

Oproep voor de vrijlating van Ali Aarrass

Op 1 april 2008 werd de Belgo-Marokkaan Ali Aarrass opgesloten in een Spaanse gevangenis (in Madrid, dan in Badajoz en tenslotte in Botafuegos in Algeciras) in afwachting van een beslissing over zijn uitwijzing naar Marokko wegens “terrorisme”.

De arrestatie

In februari 2008 hielden de Marokkaanse autoriteiten 35 personen aan en meldden ze de ontmanteling van een “terroristisch netwerk onder leiding van Abdelkader Belliraj”. In de nasleep van deze operatie hadden er arrestaties plaats in verschillende Europese landen.

In België werden 11 personen opgepakt als antwoord op een internationaal aanhoudingsmandaat en een uitleveringsverzoek vanuit Marokko. Over deze arrestaties zegt het Jaarrapport van de Belgische Staatsveiligheid (2008) hetvolgende : “ Op 27 november 2008 werden in België twaalf huiszoekingen uitgevoerd en elf mensen ondervraagd in het kader van een strafrechtelijk onderzoek uitgaande van het federaal parket tegen X voor deelame, op het Belgisch grondgebied, aan activiteiten in de terroristische kringen rond Belliraj”.

In Spanje hadden eveneens arrestaties plaats als gevolg van diezelfde aanhoudingsmandaten en uitleverinsgverzoeken. Op 1 april 2008 werden de Belgo-Marokkaan en Brusselaar Ali Aarrass en de Spanjaard Mohamed el Bay gearresteerd in Melilla, de Spaanse enclave op Marokkaans grondgebied. Over de redenen voor hun aanhouding schrijft Amnesty International (AI) Spanje : « Ali Aarrass en Mohamed el Bay worden beiden in Marokko gezocht wegens overtredingen die verband houden met terrorisme en worden ervan beschuldigd deel uit te maken van een terrorstisch netwerk dat geleid wordt door de Belgische Marokkaan Abdelkader Belliraj….” (AI, verklaring van 21 april 2009).

België weigert de uitleveringsverzoeken…

In de maanden na de arrestaties in België en Spanje spreken rechtbanken zich uit over de uitleveringsverzoeken van de aangehouden personen. Het Hof van Beroep van Brussel spreekt zich uit tegen de uitlevering en stelt dat het duidelijk gaat om een uitleveringsverzoek van Marokko om “politieke redenen”. De Belgische Staatsveiligheid voegt daaraan toe : “Van de aangehouden personen zal er uiteindelijk niemand uitgeleverd worden omdat de elementen die door de Marokkaanse autoriteiten werden aangebracht niet pertinent bevonden werden.” (Jaarrapport 2008)

Spanje gaat erop in…

In Spanje neemt dezelfde zaak een heel andere wending.

Het Spaans gerecht en de onderzoeksrechter Baltasar Garzon stellen eerst dat er GEEN gronden zijn voor de beschuldigingen tegen Ali Aarrass. Amnesty International schrijft : “Er werd een gerechtelijk onderzoek geopend tegen Ali Aarrass in 2006 door de Nationale Audiëntie voor overtredingen in verband met terrorisme maar op 16 maart 2009 werd deze jurisdictie voorlopig gesloten wegens onvoldoende elementen van bewijs…(AI, 21 april 2009).

En dan een donderslag. Hoewel Ali uit de wind is gezet, aanvaardt de Spaanse rechtbank het uitleveringsverzoek van Marokko. In afwachting blijft hij in een gevangenis in Spanje. Als reactie op dit vonnis begint Ali een hongerstaking van twee maanden om zijn onschuld te staven, om de omstandigheden waarin hij zit opgesloten aan te klagen en om zich te verzetten tegen zijn uitlevering. De advokaat van Ali Aarrass, Nayim, verklaart tijdens een persconferentie op 25 maart 2009 : “De beslissing om Ali Aarrass uit te leveren aan Marokko is een tegenstrijdigheid. Ze breekt met het juridisch principe men een persoon niet twee maal voor hetzelfde feit kan vonnissen. Hoe kan men een persoon uitleveren die in Spanje al gevonnist werd ? Mijn cliënt moet vrijgelaten worden.”

Heel snel komt een brede solidariteitsbeweging op gang tegen zijn uitlevering. Amnesty International (Spanje) lanceeert volgende oproep : « Spoor de autoriteiten aan Ali Aarrass noch Mohamed el Bay uit te leveren aan Marokko want ze riskeren er op secreet geplaatst te worden, folteringen en andere mishandelingen te moeten ondergaan en slachtoffer te worden van een onrechtmatig proces «  (21 april 2009).

De president van Melilla, Juan José Imbroda, en zijn plaatselijke regering geleid door de Partido Popular (PP), de Coalitie voor Melilla, de belangrijkste oppositiepartij, de Islamitische Commissie, de vereniging « Inter Culture »…. hebben ze zich samen verzet tegen deze uitlevering. Abderraman Benyahya, de spreekbuis van de Islamitische Commissie, verklaarde dat de Spaanse autoriteiten deze uitlevering nooit zouden hebben aanvaard “als de beschuldigde geen moslim was geweest.». Ook in België mobiliseren honderden mensen voor zijn zaak door deel te nemen aan een bijeenkomst in het centrum van Brussel, door de Spaanse en Belgische ministers aan te schrijven en door petities te tekenen.

Folteringen in Marokko : slaande bewijzen.

Voor de onafhankelijke waarnemers en de organisaties voor Mensenrechten heeft de antiterroristische campagne van de laatste tien jaar in Marokko de democratische hervormingen waar Marokko zich toe had verbonden, op de helling gezet. Sommigen zeggen dat dit een terugkeer is naar de “loden jaren”, de donkerste periode van het regime van Hassan II. Mustafa Soulaih, lid van de Arabische Commissie van de Mensenrechten, zegt : « Het koninkrijk Marokko blijft op kop van de lijst van landen waar corruptie en onderdrukking van de vrijheid van meningsuiting het weligst tieren en waar het gerecht niet onafhankelijk is en de staatsambtenaren straffeloosheid genieten. En ondanks het niet respecteren van zijn beloften, vooral op het vlak van het recht op sociale, economische, culturele en milieu- ontwikkeling, blijft Marokko, na bijna tien jaar, het enige land dat nog een zogenaamde antiterroristisch wet heeft en gebruikt om individuen, groepen of andere opposanten te vervolgen en te gijzelen en te onderwerpen aan contrôle, onderzoek, voorlopige hechtenis, opsluiting, bewaking of andere vormen van bewaking (wat zolang kan duren als de politieke en financiële beleidsmakers en hun internationale handlangers beslissen). (Waarnemersrapport van het proces van « de zes politieke gevangenen » van Marokko (Affaire Belliraj) 10 december 2009, blz. 10).

Folteringen na de aanslagen van Casablanca

Volgens Amnesty International werden na de aanslagen van Casablanca in 2003, “ongeveer 1500 mensen aangehouden, vanwie honderden zwaar gefoldert maar hun klachten werden niet au sérieux genomen door de Marokkaanse autoriteiten..” (Document – España. Temor de devolución/temor de tortura. Ali Aarras, Mohamed el Bay)

Foltering in het proces Belliraj

Het proces Belliraj in Marokko heeft de vrees van Amnesty International letterlijk bevestigd. Violette Daguerre van de Arabische Commissie voor de Mensenrechten : « …de rechtbank is er niet in geslaagd, ondanks anderhalf jaar opeenvolgende verhoren, welke beschuldiging dan ook te bewijzen tegen deze gevangenen, onder wie M. Abdelkader Belliraj,… en sommige van de beklaagden werden vervolgd alleen omdat ze een relatie met hem hadden… De beklaagden hebben er voor de rechtbank op aangedrongen dat ze onderworpen werden aan gespierde verhoren en dat bekentenissen werden afgedwongen onder foltering in het geheime centrum van de politieke politie van Temara… »1

Omtrent zijn behandeling schrijft Belliraj in een brief van 8 februari 2010: « Wat de folteringen betret waar ik slachtoffer van was, wil ik hetvolgende onderstrepen : ophanging aan de voeten, het hoofd naar beneden, ophanging met de voeten naar beneden, helemaal naakt of soms met alleen mijn onderbroek, gegeseld met een zweep of een stok met een haak over heel het lichaam. Het slachtoffer op de buik en geslagen met een zweep of een stok zonder nog te spreken over stampen en andere slagen. Hetzelfde maar op de rug en met elektrische schokken. Deze lijdensweg duurde anderhalve maand, de ogen geblindoekt en de handen gebonden. Er werden PV’s opgemaakt door de geheime politie, in het Frans, het is de rol van de gerechtelijke politie die te vertalen van het Frans naar het Arabisch om ze voor te leggen aan de onderzoeksrechter. En om de cirkel rond te maken levert zijn deze documenten met het briefhoofd van de dienst en onder dwang ondertekend door de slachtoffers. Dit gebeurt allemaal in de goelag, want er zijn wel degelijk verborgen goelags in dit land. Er is geen Veiligheidsdienst in dit land, er zijn premiejagers en dossierhelers. » Alle advokaten in de affaire Belliraj (35 mensen beschuldigd van “terrorisme”) hebben net beslist zich terug te trekken uit het proces. Zo willen ze protesteren tegen het verloop ervan en tegen de weigering van de rechtbank om de klachten over foltering waar hun cliënten slachtoffer van waren na te trekken. Alle beschuldigden gaan in hongerstaking vanaf maandag 22 maart.

Zelfs de Belgische staatsveiligheid spreekt van een proces dat niet gebaseerd is op feiten : “Hoewel ze weet heeft van banden tussen bepaalde van deze individuen beschikte de Staatsveiligheid nooit over elementen die erop wijzen dat ze samen betrokken waren bij welke terroristische activiteit ook of die een verband kunnen leggen tussen een van hen en de zes ‘Belgische’ moorden die het netwerk tenlaste worden gelegd. De elementen die Marokko naar voor schuift, hebben dus niet toegelaten om op onweerlegbare manier het bestaan van een netwerk en de betrokkenheid ervan bij de zesmoorden in België te bewijzen.”. (Jaarrapport 2008)

Foltering van beschuldigden op weg naar Guantanamo.

Sinds 11 september 2001 heeft Marokko samen met andere landen deel uit gemaakt van het netwerk van geheime gevangenhouding opgezet door de VS. Marokko heeft ontegensprekelijk gediend als foltercentrum voor dit land en voor Groot-Brittannië voor hun terrorismeverdachten op weg naar Guantanamo. In zijn jongste boek “The rules of the Game” schrijft Asim Kureshi, de juridische specialist van Cageprisoners :  » Duizenden terrorismeverdachten werden de laatste zeven jaar gevangengenomen. Velen van hen werden naar landen als Syrië, Jordanië, Egypte, Marokko en andere onbekende plekken gestuurd… Dit is een van de meest onrustwekkende aspecten van het globale detentienetwerk.”

De namen van Binyam Mohammed Al Habashi (Britse nationaliteit), Abou Elkassim Britel (Italiaanse nationaliteit), Farid Hilali (Marokkaan die in Groot-Brittannië verblijft)… zijn evenveel getuigen van “outsourcing van foltering” door Westerse landen naar Marokko.

België moet zijn onderdaan beschermen

Voor de rechtbank heeft Ali Aarrass zijn Belgische nationaliteit ingeroepen om zich te verzetten tegen zijn uitlevering maar de rechtbank heeft zijn argument verworpen. Tot op vandaag heeft België geen enkel initiatief genomen om zijn onderdaan te beschermen tegen de dreigende uitlevering naar een land waar foltering wordt toegepast, noch om te waken over de omstandigheden waarin hij gevangen wordt gehouden.

Ali Aarrass woonde 28 jaar in België, hij heeft er zijn legerdienst gedaan. In Brussel was hij goed gekend en gerespecteerd. Yacob Mahi, lid van de Raad van theologen van de Moslimexecutive van België, verklaarde : “Ik kende hem als boekhandelaar op de Gentsesteenweg. Het was een erg kalme en vriendelijke jongen. Hij verkocht islamitische boeken maar geen teksten die oproepen tot terroristische daden. Bovendien is een boekhandelaar niet verantwoordelijk voor de inhoud van de boeken die hij verkoopt.”

Als België niet optreedt overtreedt het de Europese Conventie van de Mensenrechten.

In de plenaire zitting van de Senaat van 4 maart jongstleden verzette Hugo Vandenberghe, senator (CD&V) en professor recht aan de KUL zich tegen de overdracht van Belgische dossiers naar Marokko in het kader van het proces Belliraj : “Als de Belgische Staat dossier overmaakt aan staten die geen gartantie bieden dat er een eerlijk en onpartijdig proces kan plaatsvinden, is hij medeplichtig aan de overtreding van artikel 6 van de Europese Conventie voor de vrijwaring van Mensenrechten en de fundamentele vrijheden. Deze beschikking vindt zijn oorsprong in de affaire Söring en dus in het debat omtrent de uitlevering naar landen die de doodstraf kennen. De jurisprudentie is sinds toen nog verder geëvolueerd.” Heel juist maar is wat waar is voor dossiers en papieren niet nog veel meer waar voor mensen ?

België moet optreden tegen Spanje.

De uiteindelijke beslissing omtrent de uitlevering van Ali Aarrass ligt in de handen van de Spaanse ministerraad. Ons ministerie van Justitie kan zich dus makkelijk tot zijn Spaanse collega richten. Bovendien zal België het voorzitterschap van de Euroese Unie waarnemen vanaf 1 juli tot 31 december 2010.

Er is een Belgisch parlementair initiatief nodig.

Wij roepen de Belgische parlementairen op om een initiatief te nemen voor Ali Aarrass door hem een bezoek te brengen en zijn vrijlating te eisen, naar het voorbeeld van de 62 parlementairen en 12 Italiaanse Europese afgevaardigden die de verdediging hebben genomen van Abu Elkassim Britel , de « Italiaanse Ali Aarrass » die gevangen is in Marokko.

Onschuldig bevonden maar in de gevangenis,

Genoeg !

Ali Aarrass moet vrijgelaten worden!

1 Voir texte intégral de son rapport d’observation sur http://www.achr.nu/news.fr247.htm ). Voir aussi le rapport de Human Rights Watch du 29 décembre 2009 en anglais www.hrw.org/en/news/2009/12/29/morocco-address-unfair-convictions-mass-terror-trial, et en arabe à www.hrw.org/ar/news/2009/12/29

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