Ali Aarrass, agressé et blessé à la prison de Salé II ! La Belgique attend-t-elle l’irréparable ?

dans LA PRISON AU MAROC/Lettres/Letters/Brieven par

luk vincent Farida 6 janvier 2016Communication 8 août 2016

Farida Aarrass : « Cet après midi, vers les 15h et quelques minutes, Ali Aarrass m’a appelé et à peine il m’a saluée que je ne l’entendais plus….ne me parvenais plus qu’un bruit de fond auquel je ne comprenais rien. Je ne cessais de dire allô…en vain…la ligne fut coupée au bout d’un moment.
Il m’a rappelle plus tard.
En fait il a été agressé. Un coup violent lui a été donné au dos et alors qu’il perdait l’équilibre un second coup lui a été porté au visage, sur les lèvres. 
Ali s’est retrouvé par terre…il avait perdu connaissance
. Voici son récit : » 

 » Ce matin ils m’ont signalé que je devais aller au tribunal à 9h, juste après l’appel.

J’y ai été amené avec le détenu qui a déposé plainte contre moi. Il s’agit du prisonnier avec qui j’avais plaisanté, qui a monté tout un scénario basé sur des mensonges. Celui qui n’a pas accepté mes excuses parce que c’est autre chose qu’il voulait.

Nous avons été jusqu’au tribunal où j’ai du attendre mon tour de 9h30 à 13h45.

Une fois à moi, le vice président du procureur général m’a posé une série de questions : (j’ai eu droit à un interprète)

– Est-il vrai que tu as incité tel prisonnier à se révolter contre l’établissement ?

Non ce n’est pas vrai.

– Est ce que c’est vrai que tu as essayé de le recruter comme terroriste ?

Je ne suis pas un terroriste je ne vois donc par l’intérêt.

– Résidez vous dans le même quartier ?

Oui.

– Est ce que vous partagez la même cellule ?

Non, chacun a la sienne.

– Bon je te donne un conseil, évite le, essaie de ne plus lui adresser la parole.

Oui, mais aujourd’hui ce gars a menti contre moi éhontément. Etant donné qu’on est dans le même quartier, demain il pourrait très bien remettre ça pour me porter à nouveau, préjudice. Le problème subsiste donc.

– Tu n’as qu’à introduire une demande de changement de quartier.

Je ne vais pas faire une demande de changement de quartier alors que je n’ai rien fait. Par contre s’il y a une justice quelque part, faites la valoir.

J’ai du ensuite signer un document rédigé en arabe, et on m’a ramené de nouveau en prison.

Une fois à Salé 2, je me dépêchais de t’appeler pour t’informer de tout cela, mais voilà que surgit le détenu qui a déposé plainte contre moi, et alors que je venais à peine de te saluer, il passe par derrière et m’assène un coup très violent dans le dos. J’ai senti que je m’écroulais je n’arrivais pas à respirer, mais je tenais à voir qui avait fait ça. Je me retournais donc tant bien que mal en sentant que je tombais, mais tentant coûte que coûte de voir le coupable, le voilà qui m’assomme d’un deuxième coup porté sur la bouche. Je me suis écroulé.

Les prisonniers m’ont pris et amené à l’infirmerie où j’ai reçu les premiers soins. J’ai demandé un rapport, mais on me dit que c’est au médecin de le faire. 

L’agresseur lui, a été arrêté et amené je ne sais où.

Aucun chef de quartier sur place lors des faits, un peu comme si tous avaient déserté les lieux. Tout ça est très étrange !

Je retourne au téléphone car je savais que tu devais être morte d’inquiétude, en m’y approchant, deux détenus parmi ceux qui ont signé le pv contre moi, des faux témoins, me menacent et me narguent à la fois, me disant de me dépêcher d’appeler. « Vas-y appelle ! Vas-y ! » en me menaçant du poing et d’autres signes.

Alors, figure toi qu’il n’y avait personne dans le quartier ce qui est incroyable !

Aucun chef de quartier, ni fonctionnaire sur place. Je trouve ça plus qu’étrange et inquiétant surtout. Certainement voulu.

Je repose le cornet du téléphone et m’en vais à la recherche d’un chef de quartier ainsi que du conseiller du directeur, qui apparaissent et me disent, nous allons t’amener voir un médecin. Je leur dis que je dois passer un coup de fil d’abord, sachant que tu devais angoisser.

Que signifie toute cette histoire, une vraie mascarade !

Ils ont tout manigancé contre moi. Tout ça se passe sous les caméras de surveillance et ne semble pourtant pas inquiéter ceux qui m’agressent.

Ce n’est pas normal.

Je compte demander le rapport médical au médecin. Un constat de lésions, afin de faire suivre toute cette affaire.  

Demande aux avocats s’ils peuvent demander à avoir une copie de ce rapport. 

A part ça, je continuerai à tenir bon, ne vous inquiétez pas. « 

 

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