Affaire Ali AARRASS : L’instruction marocaine autoriserait-elle l’espoir dans cette affaire ?

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Affaire Ali AARRASS : L’instruction marocaine autoriserait-elle l’espoir dans cette affaire ?

Ali AARRASS est belgo-marocain. Il a été extradé par l’Espagne, en violation d’une demande expresse du Comité des droits de l’homme des Nations-Unies de ne pas remettre notre concitoyen aux autorités marocaines.

Ali AARRASS est resté en garde-à-vue pendant douze jours au Maroc, période maximale autorisée par la loi marocaine relative à la lutte contre le terrorisme. Ali AARRASS allègue avoir été maltraité au cours de cette détention.

L’enquête marocaine a été clôturée le 18 janvier 2011, après une audition circonstanciée d’Ali AARRASS par le juge d’instruction marocain, Monsieur Abdelkader CHENTOUF. Au cours de cette audition, Ali AARRASS est revenu sur l’ensemble des déclarations réalisées au cours de sa garde-à-vue.

Les proches d’Ali AARRASS craignaient dès lors qu’il ne soit jugé et condamné sur base de ses seuls aveux obtenus sous la contrainte.

Toutefois, lors d’une rencontre avec les avocats marocains d’Ali AARRASS, Me Lahcen DADSI et Me Zakaria LOUSKI, il est apparu que l’instruction pourrait venir rectifier le défaut d’équité de la phase antérieure de la procédure. D’autant que les éléments ressortant de la garde-à-vue n’ont pas de caractère probant absolu mais servent uniquement à titre de renseignement.

En effet, le procureur général et le juge d’instruction marocain ont estimé qu’il était nécessaire de faire procéder à une confrontation entre Ali AARRAS et son principal « accusateur ».

Cette confrontation s’est déroulée le 28 février 2011. Elle a permis de mettre en évidence le fait qu’Ali AARRASS ne connaissait pas son soi-disant complice, et vice versa.

Cet élément de preuve, respectant les standards internationaux de validité de la preuve, permet de remettre en cause les éléments obtenus au cours de la garde-à-vue d’Ali AARRASS. D’autant que ces derniers ont été contredits au cours d’un interrogatoire devant le juge d’instruction, conforme aux normes internationales.

Il semblerait dès lors que la phase d’instruction de cette affaire tende à la recherche objective de la vérité. L’audition du 18 janvier 2011 et la confrontation du 28 février 2011 permettent d’espérer que la situation d’Ali AARRASS soit examinée à l’aune des standards internationaux du procès équitable. L’espoir est d’autant plus important qu’Ali AARRASS a déjà été blanchi par la justice espagnole.

Actuellement, le dossier est entre les mains du juge d’instruction, Monsieur Abdelkader CHENTOUF, qui doit décider du sort à réserver à cette affaire. Nous ne pouvons qu’espérer que sa décision suivra le chemin sur lequel il s’est engagé, celui de l’objectivité et de l’équité.