La réponse du Ministère des affaires étrangères (30 juillet) à Julie Jaroszewski, chanteuse et comédienne, et sa réplique..

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

Julie JaroszewskiLa réponse de Tom Roose (pour le ministre Reynders) à sa demande d’intervenir pour Ali Aarrass

 Chére Madame Jaroszewski,

 Suite à votre mail du 29 juillet concernant la situation de Monsieur Ali Aarrass, j’attire votre attention qu’il a été condamné comme Marocain au Maroc.

 Dans ces cas l’ambassade de Belgique n’intervient pas dans le dossier.

 Il appartient dès lors à M. Aarrass de s’adresser en direct aux autorités marocaines en ce qui concerne sa situation de détention.

 Bien à vous,

 Tom Roose.

C0.0./DGC

SPF Affaires étrangères et Coopération.

 

La réplique de Julie Jaroszewski

 Cher Tom Roose,

 bien qu’Ali Aarass ait été condamné au Maroc il n’en est pas moins un citoyen belge. L’accord sur lequel votre cabinet s’appuie pour ne pas intervenir date de 1930, n’a pas été signé par le Maroc et de nombreux cas de jurisprudence existent sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour intervenir.

 Les aveux d’Ali ont été obtenus sous la torture, torture constatée par un rapporteur de l’ONU. Ce rapport devait rester confidentiel mais face au silence des autorités marocaines, ce document a été rendu public.

 Et vous demandez à Ali Aarrass de contacter les autorités marocaines? J’imagine que vous plaisantez! C’est ces mêmes autorités qu’ils l’ont torturé et qui sont responsables des mauvais traitement qui l’a amené aujourd’hui à son 20ème jour de la faim et 6 ème jour de grève de la soif. Vous imaginez bien que dans ces conditions il n’est plus capable de rien, sauf de la dignité qui fait particulièrement défaut à votre cabinet.

 Je vous préviens, Monsieur, et vous demande de transmettre mes propos à vos supérieurs, en refusant d’agir, vous envoyez un signe clair à toute une communauté, le signe qu’on refusera toujours de l’intégrer, qu’elle ne sera jamais bonne qu’à remplir le rang des citoyens de seconde zone, et que jamais la Belgique ne les considérera comme faisant partie de ses enfants, dignes de droits et de devoirs. Le signe d’une exploitation à peine voilée, où l’étranger crache ses poumons dans les mines puis sert d’alibi utile à des commémorations où l’on fait sauter les bouchons. Vous n’avez pas conscience de la responsabilité que vous portez dans le fossé que vous creusez.

 Je vous demande donc de reconsidérer votre position,

 Julie Jaroszewski, Immigration polonaise 1930.

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

*