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DANS LA PRESSE - page 6

La Belgique laissera-t-elle mourir Ali Aarrass dans sa prison marocaine ? par Candice Vanhecke 19 octobre 2015

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Ali Aarrass et sa fille il y a 7 ans

 

Exclusif : Une lettre adressée par Didier Reynders à son homologue marocain contredit les affirmations du ministre MR selon qui les Affaires étrangères belges feraient tout leur possible pour venir en aide à notre compatriote.

« Symbole vivant d’une injustice », voilà bien le genre d’étiquette dont tout un chacun se passerait volontiers. Surtout quand cette injustice met directement en cause l’Etat dans lequel vous êtes incarcéré. C’est le cas d’Ali Aarrass, Belgo-Marocain de 53 ans condamné à douze ans de prison fermes au Maroc, sur base de ses seuls aveux obtenus sous la torture (lire le « rappel des faits » ci-dessous). Une injustice à ce point emblématique que l’ONG Amnesty International en a fait le récent visage de sa campagne contre la torture. En Belgique, le comité de soutien à Ali Aarrass, emmené par sa sœur Farida, réclame sa libération et l’intervention des Affaires étrangères belges en sa faveur, deux revendications également soutenues par le MRAX et la Ligue des Droits de l’Homme.
Or, officiellement bien sûr, le Maroc ne pratique pas la torture. L’« affaire Ali Aarrass » et sa médiatisation mettent donc sérieusement à mal les discours chérifiens pour gagner en respectabilité. Sans doute la raison pour laquelle notre compatriote ne cesse de subir brimades, coups et humiliations diverses depuis son incarcération à la prison de Salé (Rabat). Pour preuve, la vidéo tournée clandestinement dans la cellule d’Ali et révélée en début du mois, dans laquelle on le voit amaigri, titubant, le visage et le corps tuméfiés et zébrés d’ecchymoses. Seule arme à sa disposition pour réclamer la fin de ces mauvais traitements : la grève de la faim. Ali Aarrass en est aujourd’hui à son 56e jour.

Mauvaise foi ministérielle

Que font les Affaires étrangères belges en faveur de notre concitoyen ? Interpellé par Pascal Vrebos sur le plateau de RTL dimanche 11 octobre, le ministre Didier Reynders déclarait ceci : « J’interviens régulièrement, non seulement j’en parle à mon collègue marocain – je lui ai encore écrit pour lui demander l’accès pour les avocats et pour la famille, mais aussi pour des traitements qui soient totalement humains en prison. Je pense, comme dans beaucoup d’autres cas, que c’est à travers ce type d’intervention qu’on arrive à faire progresser les choses. Et j’en reparlerai encore avec mon collègue marocain. »
Tant de bonne volonté semble pourtant difficilement coller avec la réalité. Car cela fait des années qu’Ali Aarrass réclame, en vain, l’assistance consulaire de la Belgique. En désespoir de cause, il intente, en 2014, un procès contre l’Etat belge, qu’il gagne tant en première instance qu’en appel. Toujours aussi réticentes à s’acquitter de leurs obligations, les Affaires étrangères décident de se pourvoir en cassation, en juin dernier. D’ici au procès, l’arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles les contraint à accorder des visites hebdomadaires à Ali, via le consulat au Maroc. Pour cela, il faut, bien sûr, la permission des autorités marocaines. Or, la lettre que Didier Reynders a adressée à son homologue marocain et dont il a fait référence dans l’émission de Pascal Vrebos (lire le PDF en pièce jointe) est révélatrice de son absence de volonté à intervenir dans cette affaire. Le seul argument avancé par Reynders pour obtenir un droit de visite est l’obligation à cet effet formulée par la justice belge. Et notre ministre MR de bien préciser ensuite qu’un pourvoi en cassation contre cette décision a déjà été introduit. Inutile d’ajouter que cette si peu convaincante missive est restée lettre morte et qu’Ali n’a toujours pas reçu la moindre visite consulaire.

Les Belgo-Marocains, des citoyens de seconde zone?

Comment expliquer les réticences de la Belgique à venir en aide à un de ses citoyens, alors que la protection consulaire fait pourtant partie des obligations de tout Etat de droit ? Reçue au ministère des Affaires étrangères mercredi dernier, la famille d’Ali Aarrass s’est entendue répondre que la Belgique ne s’impliquerait pas davantage dans cette affaire. Avec, en filigrane, l’idée qu’il ne faut surtout pas mettre à mal nos excellentes relations avec le Maroc. Un message déplorable envoyé à tous les Belgo-Marocains (soit l’immense majorité des Belges d’origine marocaine, puisqu’ils acquièrent automatiquement la nationalité marocaine par filiation), comme l’ont relevé tant le président du MRAX que celui de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), le 5 octobre dernier. Ainsi, pour Carlos Crespo (MRAX), « la Belgique donne des leçons de civilisation à la tribune des Nations unies, mais est incapable de protéger ses citoyens nationaux. Le désintérêt total manifesté envers le sort d’Ali Aarrass est emblématique d’une certaine xénophobie d’Etat. » Quant à Alexis Deswaef (LDH), il estime que « celui qui possède la double nationalité – même s’il ne l’a pas souhaitée, comme c’est le cas d’Ali Aarrass – sera toujours un citoyen de seconde zone, ce qui est inacceptable.»
Coïncidence : le même jour, la Belgique annonçait sa volonté de faire appel aux services de police marocains pour intervenir dans les quartiers à forte population immigrée. Comme si les jeunes d’origine marocaine étaient à ce point différents qu’il faille recourir aux services d’un Etat dans lequel ils ne sont pas nés pour s’en occuper. Pourtant, le premier pas dans la bonne direction serait, au contraire, de leur montrer qu’ils sont des citoyens à part entière, bénéficiant des mêmes droits et devoirs que n’importe quel Belge « de souche ». Avec l’« affaire Ali Aarrass », on en est loin.

PDF: lettre_Reynders_Maroc

Rappel des faits
Citoyen modèle, ayant effectué son service militaire en Belgique, avant d’ouvrir une papeterie à Bruxelles, et qui n’a jamais connu le moindre démêlé avec la justice belge, rien ne prédestinait Ali Aarrass au triste sort qui est le sien aujourd’hui. Sa vie bascule pourtant en 2006, lorsque la justice espagnole le soupçonne de trafic d’armes. Le célèbre juge antiterroriste Balthazar Garzon conduit l’enquête pendant deux ans et demi, pour finalement conclure à un non-lieu. Hélas, au mépris de toutes les règles de droit, cela n’empêche pas l’Espagne d’extrader Ali, fin 2010, vers le Maroc qui le réclame. En 2011, il y est condamné à quinze ans de prison ferme pour « terrorisme » (réduits à douze en appel), sur base de ses seuls aveux obtenus sous la torture, comme l’attestera le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, Juan Mendez. Depuis 2012, Ali Aarrass attend toujours que le Maroc réponde à sa demande de pourvoi en cassation.

SOURCE

Maître Christophe Marchand, l’avocat d’Ali Aarass, décrit l’injustice vécue par le citoyen belge. Interview par Alex Anfruns (Investig’action)

dans DANS LA PRESSE/LA PRISON AU MAROC par

9 octobre 2015

 

 

Qui est Ali Aarass ?

Ali est arrivé en Belgique lorsqu’il était un enfant, en provenance de l’Espagne, d’une enclave espagnole en territoire marocain (Melilla, NdlR) et il a vécu toute sa vie en Belgique, il travaillait depuis 25 ans en Belgique, il a fait son service militaire, enfin il est tout à fait inséré dans la société belge. Et puis, à un moment donné, Ali décide de retourner voir son papa, qui habite toujours à Melilla, et il retourne habiter là-bas. Donc, il devient un belgo-marocain vivant sur un territoire espagnol.

C’est alors qu’il a été détenu ?

Oui, il a été arrêté en Espagne, où il y a eu une instruction judiciaire menée par le juge Baltasar Garzon qui a conclu un non-lieu. Malgré cela, plusieurs mois après ces enquêtes judiciaires espagnoles, le Maroc a envoyé une demande d’extradition.

De quoi Ali Aarass a-t-il été accusé ?

Ali Aarass est poursuivi au Maroc comme étant « le membre d’un mouvement terroriste qui aurait amené des armes de la Belgique vers le Maroc dans le réservoir d’une voiture ». Des « armes qui étaient destinées à un camp d’entraînement djihadiste en Algérie ». C’est l’accusation. Elle repose sur deux déclarations. Une première déclaration qui est celle d’un monsieur qui s’apelle Mr Beliraj. Il a été établi qu’il a fait l’objet de tortures pendant une trentaine de jours, et que sous la torture il a fait des accusations très fantaisistes à l’égard d’une série de personnes qu’il connaissait de son séjour à Bruxelles, dont Ali Aarass.

L’autre accusation est faite par un certain Mr. Benitou, qui est quelqu’un qui vivait en Belgique sans papiers, qui a été arrêté en Belgique, extradé vers le Maroc pour faits de terrorisme, qui a également été torturé là-bas. Qui a fait des déclarations également sous la torture qui incriminent Ali Aarass. Voilà les accusations de base qui pèsent contre lui.

Cela suffit-il pour faire une demande d’extradition ?

Il faut savoir que, suite aux déclarations de Beliraj, qui ont été réalisées plus ou moins il y a cinq ans maintenant, il a accusé une quinzaine des personnes, dont je défends personnellement deux dans ce groupe-là. Et ces personnes ont fait l’objet d’une demande d’extradition du Maroc à la Belgique. Et la Belgique a refusé d’extrader toutes ces personnes, notamment parce que ces accusations ont eu lieu tandis que Beliraj faisait l’objet d’un procès inéquitable là-bas. C’est ce qu’on a appris sur base des révélations de cables wikileaks, des autorités diplomatiques américaines à Washington qui qualifiaient ce procès d’ »extravagant », car Mr Beliraj avait fait des déclarations sous la torture, et tout le monde est d’accord pour dire que ce monsieur subit actuellement un procès inéquitable, qui est absolument politique.

Comment les autorités espagnoles et belges ont-elles réagi à ce moment-là ? Dès qu’il y a eu cette arrestation et son risque d’extradition vers le Maroc, on a alerté les autorités belges qui ont, dans un premier temps, déclaré avoir toute confiance dans les autorités espagnoles pour ne pas l’extrader s’il y avait un risque de torture. Il faut se rappeler que le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies avait émis une injonction à l’Espagne de ne pas extrader Ali Aarass vers le Maroc parce qu’il y avait un risque de torture là-bas. Et l’Espagne n’a pas du tout respecté cette décision internationale, elle l’a extradé.

Les autorités belges ont été inmédiatement alertées de la situation d’Ali Aarass, parce qu’il est Belge. Mais c’est un élément habituel de la position de l’Etat belge que de faire confiance. Faire confiance à l’Espagne pour ne pas extrader, et il a été extradé. Faire confiance au Maroc qu’il ne soit pas torturé, et il a été torturé.

Pouvez-vous décrire comment s’est déroulé son processus d’extradition ?

D’abord, il a fait l’objet d’un enlèvement extrajudiciaire. A son arrivée sur le sol marocain, il a disparu pendant une dizaine de jours, qui correspondent à la période pendant laquelle il a été violemment torturé…On parle de tortures qui ont été attestées par des rapports, notamment d’un rapporteur spécial des Nations Unies contre la torture, Juan Méndez, qui est allé le visiter dans sa prison là-bas au Maroc, et donc on parle d’éléctrocution des parties génitales, on parle de frapper sur la plante des pieds, on parle d’être suspendu, du supplice de la bouteille, qui n’est rien d’autre qu’un viol…

Et comment régissent-elles aujourd’hui par rapport au fait que l’un de ses citoyens est torturé ? Sont-elles en contact avec les autorités marocaines ?

Aujourd’hui, la Belgique refuse d’octroyer l’assistance consulaire à un de ses ressortissants belges au Maroc, en invoquant une pratique très ancienne. C’est vrai que l’habitude de la Belgique ce n’est pas d’octroyer l’assistance consulaire, c’est à dire d’aller visiter un détenu en prison, de l’aider dans ses démarches dans un autre pays que le sien…mais la Belgique l’a fait dans certaines circonstances exceptionnelles.

Et ici, on a fait un procès avec l’Etat belge, qui s’est soldé par une décision de la Cour d’appel de Bruxelles le 9 septembre 2014, qui oblige la Belgique à rendre visite à Ali Aarass une fois par semaine dans cette prison marocaine. La Belgique a alors demandé une fois ou deux au Maroc, mais le Maroc a toujours refusé de laisser le consul belge entrer dans la prison. Mais nous avons le sentiment que la Belgique n’agit pas avec toute l’insistance qu’elle devrait, alors que c’est un ressortissant belge qui souffre, qui a été torturé et est encore torturé dans la prison, là-bas à Salé 2, près de Rabat au Maroc.

Depuis son incarcération, a-t-il pu s’entretenir avec des membres de sa famille ?

Après ces dix jours où il est réapparu complètement traumatisé, blessé, depuis ce moment-là il peut voir sa famille de temps en temps. Depuis qu’Ali Aarass est détenu au Maroc, les contacts qu’il a eu avec sa famille ont été assez irréguliers, c’est par périodes. Il y a eu des périodes où il n’y a aucun problème : il peut recevoir des visites et voir sa famille…même si toute sa famille vit en Espagne ou en Belgique. Il n’a pas de famille au Maroc, donc la famille doit faire un long voyage pour aller le rendre visite.

Quelles batailles ont été menées ces dernières années en sa défense ?

Je peux vous parler des éléments judiciaires. Nous avons obtenu trois condamnations contre des Etats. Une condamnation contre la Belgique à travers les jurisdictions belges. Une condamnation contre le Maroc par le Comité contre la torture des Nations Unies par la décision du 27 mai 2014. Et une condamnation contre l’Espagne, par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, parce que l’Espagne avait envoyé Ali Aarass vers ses bourreaux, et vers un procès inéquitable.

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Espagne a également été condamnée. Il y a donc trois organes jurisdictionnels qui ont avalisé la thèse que Mr. Ali Aarass a été condamné de manière complètement inéquitable. Par exemple, depuis le 27 mai 2014 le Comité contre la torture demande au Maroc de réouvrir le dossier, réouvrir l’enquête, ce qui n’a pas encore été fait de la part des autorités marocaines, qui laissent en défaut, à nouveau, de se soumettre aux décisions d’un organe de justice internationale.

Pouvez-vous nous donner les dernières nouvelles sur sa situation par rapport à cette grève de la faim qu’il a entamée ?

Là on était sans nouvelles depuis un certain temps, mais sa famille est partie aujourd’hui pour le voir, en urgence, parce que cela fait maintenant 45 jours qu’il est en grève de la faim et sa situation de santé se détériore constamment.

Vous qui êtes son avocat, quand est-ce que vous avez vu Ali la dernière fois ?

En tant qu’avocat belge, je collabore avec des avocats marocains, dont Maître Idrissi. Et Maître Idrissi a pu voir Ali Aarass hier, il l’a trouvé fort affaibli, dans des conditions où il est difficile de s’exprimer. Les dernières informations qu’on avait eu, il y a une semaine, c’était qu’il était très très affaibli, qu’il ne pouvait se mouvoir qu’en chaise roulante…Nous lui indiquons alors qu’il doit arrêter cette grève de la faim. Et Ali Aarass, pour que ses droits soient reconnus, a décidé de continuer.

C’est toujours le même combat qu’il a mené, que nous avons mené. Tous les procès qu’on a menés pour lui, et il y en a quatre, on les a tous gagnés. Sauf le procès au Maroc, évidemment, pour ces accusations iniques de terrorisme. Mais Ali Aarass ne désarme pas, et on espère que les autorités judiciaires marocaines vont reprendre l’affaire en main, car l’affaire est toujours en cours, parce qu’il a été condamné en 2012, on a introduit un recours en cassation qui devrait normalement être traité dans les six mois, et n’a pas toujours été traité. Cela fait trois ans qu’on attend et on espère maintenant que la Cour de Cassation marocaine va casser la décision.

Des actions en défense d’Ali Aarass sont-elles prévues prochainement ?

La défense d’Ali Aarass est très compliquée, parce qu’il y a plusieurs Etats qui sont impliqués, et donc c’est très difficile d’avoir une défense qui soit coordonnée. Alors, les prochaines actions judiciaires qui sont prévues, la première a déjà eu lieu hier mercredi : le dépôt d’une plainte pour mauvais traitement, vu qu’Ali Aarass a encore été tabassé la semaine passée, malgré son état d’importante faiblesse dû à la grève de la faim, il a fait l’objet de violences au sein de la prison. Et la deuxième chose, c’est qu’on a introduit une requête de mise en liberté afin qu’il soit immédiatement libéré. En effet, ce n’est pas normal qu’on doive attendre aussi longtemps avant que la Cour en cassation se penche sur ce dossier.

Et le Maroc, qui est un Etat de droit, prévoit des moyens judiciaires pour pallier ce genre de situations, et prévoit qu’on peut introduire une requête de mise en liberté lorsque la demande en cassation dure trop longtemps. Au niveau judiciaire, nous avons entamé ces deux procédures et on compte bien en entamer une troisième devant les instances internationales pour inaction dans ce dossier. Pour les autres actions liées aux groupes de soutien (d’Ali Aarass), il faut s’adresser au comité de soutien d’Ali Aarass.

Je vous remercie de votre attention, je vous remercie de soutenir Ali Aarass, il en a besoin !

Un appel est également lancé par le comité de soutien à un rassemblement mercredi prochain 14 octobre, de 11h30 à 13h30, devant le Ministère des Affaires étrangères (rue des Petits Carmes 15, à 1000 Bruxelles), pour dénoncer avec force l’extradition d’Ali et exiger sa libération.

Source :

Voir aussi le documentaire réalisé par Mohamed Ouachen :

 

 

Suite de la video d’Ali Aarrass : le président de Melilla interpelle le ministre des affaires étrangères espagnol sur les mauvais traitements d’Ali Aarrass

dans DANS LA PRESSE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS par

SOURCE

juan josé ImbrodaEl presidente preguntará a Exteriores por los presuntos malos tratos a Ali Aarrass

 

Por Paqui Sánchez T.

miércoles 07 de octubre del 2015, 23:48h

El presidente de Melilla, Juan José Imbroda, anunció ayer que preguntará al Ministerio de Asuntos Exteriores por el caso de Ali Aarrass, un ciudadano belga de origen melillense acusado de pertenecer a una célula terrorista y tráfico de armas, que fue condenado por un tribunal marroquí a 15 años de prisión y extraditado en 2010 a Marruecos.
Imbroda se hizo eco de las últimas informaciones sobre Ali Aarrass, publicadas por la prensa belga, en las que éste denuncia en un vídeo presuntos malos tratos recibidos en la prisión de Salé (Marruecos).Ali

« Ali Aarrass victime du racisme d’Etat », par Olivier Mukuna, mardi 6 octobre 2015

dans DANS LA PRESSE par
et

En grève de la faim depuis le 25 août. Soit plus de 40 jours… On ne déroulera pas ici l’injustice endurée par Ali Aarrass. Celle-ci reste inchangée depuis 7 ans ; elle s’empire depuis 5 ans (1). Si vous êtes Belge et que vous ne connaissez pas l’histoire de ce compatriote, c’est que vous ne voulez pas la connaître ou qu’elle vous indiffère. A l’image de notre ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, assidu à n’accorder aucun répit, aucun espoir, à ce belgo-marocain de 53 ans qui subi tortures et traitements dégradants dans une prison du Maroc. Mais Ali semble déterminé à poursuivre sa sixième grève de la faim jusqu’à ce que “le droit soit respecté”. Quitte à y perdre la vie.

Militant sans relâche pour la libération de son frère, Farida Aarrass a su mobiliser une solidarité à travers l’Europe, soutenue notamment par le britannique Jeremy Corbyn, nouveau leader des travaillistes.
Afin que l’irréparable ne survienne pas, le MRAX, la Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International et l’avocat d’Ali, Me Christophe Marchand, ont lancé ce 5 octobre un nouvel appel pour sa libération. “C’est déjà la quatrième conférence de presse conjointe que nous organisons sur son cas”, souligne Alexis Deswaef, président de La Ligue des droits de l’homme, “en espérant que ces images interpellent enfin le gouvernement belge”.
Ces images, elles sont proprement insoutenables (2). Il s’agit d’une vidéo clandestine, datant de 2012, dans laquelle Ali Aarrass demande que “Justice soit rendue”du fond de son cachot. Sa démarche titubante, son équilibre déficient, son visage tuméfié, son dos, son torse, ses jambes horriblement lacérés de traces de coups dans une cellule crasseuse dont le sordide finit de vous achever. Il fallait peut-être “ça” pour alerter certains médias. Mais c’est encore “insuffisant” pour le gouvernement belge qui possède cette vidéo terrifiante depuis 2014…

Article signé Candice Vanhecke, in Mariane Belgique, 8 juin 2013.
Ali est la preuve de l’existence d’une citoyenneté de seconde zone”, clame Alexis Deswaef. “Et cette absence de visite consulaire à l’un de nos ressortissants est inacceptable ! En fait, tous les arguments du ministre Reynders pour ne rien faire sont faux en droit”. Précisant qu’Ali Aarrass n’a pas été jugé définitivement et qu’une procédure est en cours devant la Cour de cassation marocaine, Me Marchand ajoute : “Ali ne demande même pas sa libération. Il demande que le droit soit respecté. Nous, ses avocats, avons obtenu la condamnation de l’Etat belge pour qu’Ali bénéficie d’une visite consulaire une fois par semaine en prison. Mais rien ne se passe ! C’est stupéfiant et c’est à se demander à quoi sert le droit ? Mais nous continuerons jusqu’à ce qu’Ali soit libéré ”.
En résumé, on observe 2 entrées à ce long scandale. D’une part les droits fondamentaux d’un Belgo-marocain bafoués depuis bientôt 8 ans. D’autre part, un racisme d’Etat qui ne dit pas son nom et que peu osent dénoncer ouvertement. “On ne peut accepter qu’il y ait des citoyens de seconde zone dans notre pays”, estime Carlos Crespo, président du MRAX. “La Belgique doit rétablir son honneur, en respectant les conventions internationales qu’elle a signé, et rompre avec cette xénophobie d’Etat”. Constatant aussi la surdité des Autorités belges, Zoé Spiret, d’Amnesty International, rappelle qu’Ali Aarrass a été choisi pour leur campagne “Stop torture” qui a recueilli plus de 200.000 signatures.

Parlementaires belges, justice, Nations-Unies : Didier Reynders reste sourd à tout appel pour protéger son compatriote Ali Aarrass des tortures qu’il subit au Maroc.
C’est très dur de mener ce combat, mais on ne nous aura pas à l’usure”, témoigne Farida Aarrass, la soeur d’Ali. “La grève de la faim, c’est le seul moyen pour lui de dénoncer ce qu’il vit. On attend rien du Maroc qui a torturé mon frère ! On a besoin qu’Ali soit reconnu comme Belge à part entière. Son casier judiciaire est vierge, il a fait son service militaire ici, il n’a plus à prouver qu’il est Belge. Mais sous les lois anti-terroristes, tous les coups sont permis et on condamne des innocents. Cela ne peut plus durer ! Ali en est à sa 6 ème grève en 7 ans et demi ! Que faut-il attendre de plus ?! Je n’en peux plus de ce je-m’en-foutisme de l’Etat belge, de ce deux poids deux mesures, de ce refus d’appliquer le droit”.
En écho à cette femme d’une dignité rare, le MRAX et La Ligue concluent que la binationalité d’Ali Aarrass “ne peut continuer à servir de prétexte à l’indifférence d’un Etat qui sélectionne les citoyens de sa population qui méritent son assistance et relègue les autres dans une zone de non-droit où les injustices sont tues”.

La carte d’identité de la citoyenneté de seconde zone…
Il y a 2 ans, avec une consoeur et une artiste, j’avouais ma honte de vivre dans un pays où des politiciens, tels Didier Reynders, n’en ont rien à foutre du sort d’un compatriote en danger. J’écrivais que ce scandale, dont Ali risque de ne pas sortir vivant, rappelle à chaque Belge d’origine africaine que le racisme d’Etat peut briser sa vie à tout moment. Que faudra-t-il écrire demain ? Que pour être Belge et jouir des droits protecteurs de cette nationalité en toutes circonstances, il vaut mieux être “de race blanche” ?
Olivier Mukuna
(1) Voir “Le scandale Ali Aaarrass” : https://www.youtube.com/watch?v=MDU…

ALI AARRASS : AMNISTÍA INTERNACIONAL DECLARACIÓN PÚBLICA

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Amnesty international AsturiasÍndice: MDE 29/2456/2015

15 de septiembre de 2015

Marruecos: Sobreviviente de tortura en huelga de hambre sigue en prisión dos años después de que la ONU pidiera su libertad

Las autoridades marroquíes deben implementar la decisión de la ONU, proteger a Ali Aarrass de nuevos abusos mientras permanezca en prisión y garantizar que tiene acceso efectivo a la justicia, ha declarado Amnistía Internacional. Ali Aarrass emprendió una huelga de hambre el 25 de agosto en la prisión local de Salé II, cerca de Rabat, la capital de Marruecos, dos años después de que el Grupo de Trabajo sobre la Detención Arbitraria, de la ONU, pidiera a las autoridades marroquíes que lo excarcelara. Está muy débil y tiene problemas para ponerse de pie, ha declarado su familia a Amnistía Internacional.

Ali Aarrass también inició la huelga de hambre para protestar por el nuevo trato indebido a que lo somete el jefe de la guardia de su bloque carcelario, los retrasos significativos en la investigación de las autoridades judiciales de sus denuncias de tortura, así como la falta de respuesta del Tribunal de Casación casi tres años después de que apelara contra su condena ante la máxima autoridad judicial de Marruecos.

Ali, que tiene doble nacionalidad marroquí y belga, cumple actualmente una pena de 12 años de prisión impuesta por un tribunal que lo declaró culpable de pertenecer a un grupo delictivo conocido como « red Belliraj » y proporcionarles armas. La declaración de culpabilidad se basó en una confesión que según afirma Ali se obtuvo mediante tortura.

Aarrass ha dicho a su familia que el jefe de la guardia de su bloque le impide acceder al médico de la prisión y a productos de higiene personal, y que se burlaba de él llevándole comida a la celda durante su huelga de hambre. Al parecer, otros reclusos han hecho una huelga de hambre de 48 horas para protestar por tratos similares a manos del mismo guardia.

El 21 de mayo de 2014, las autoridades judiciales marroquíes anunciaron que iban a investigar su denuncia de que había sido torturado durante 10 días tras su llegada a Marruecos, mientras estaba detenido en un centro secreto de detención dirigido por los servicios de inteligencia en Temara, cerca de Rabat. La decisión se tomó dos días después de que el Comité de las Naciones Unidas contra la Tortura declarase que Marruecos vulneraba la Convención contra la Tortura en relación con Ali Aarrass y fue muy importante, porque las autoridades negaban reiteradamente la existencia de la prisión secreta, donde se dice que decenas de detenidos en régimen de incomunicación que fueron torturados entre 2003 y 2011. Los datos indican que algunos podrían haber sido detenidos, interrogados y torturados en Marruecos dentro del programa de entregas extraordinaria de la CIA.

Sin embargo, parece que la investigación se ha paralizado casi un año después de que Ali Aarrass fuera sometido a una serie de exámenes médicos ordenados por el tribunal. Sus abogados aún no han recibido el informe del examen médico. Aarrass ya había sido objeto de un examen médico en el contexto de una investigación anterior, en 2011, que concluyó que no había sido torturado y que, según dijeron posteriormente los expertos internacionales, había sido realizado sin ningún esmero. El año siguiente fue examinado por un experto forense independiente en presencia de Juan Méndez, relator especial sobre la cuestión de la tortura y otros tratos o penas crueles, inhumanos o degradantes de la ONU, que dijo después que Ali Aarrass tenía señales compatibles con su denuncia de tortura.

Ali Aarrass sigue en prisión pese a que el Grupo de Trabajo sobre la Detención Arbitraria, de la ONU, pidió que fuera puesto en libertad incondicional y se le diera una compensación adecuada, tras declarar que había sido declarado culpable en un juicio injusto basado en una « confesión » contaminada por la tortura. Aarrass comenzó su huelga de hambre en el segundo aniversario de la decisión de este órgano de derechos humanos de la ONU.

Ali Aarrass se encuentra recluido en Marruecos desde su devolución por España el 14 de diciembre de 2010. La devolución se produjo a pesar de una medida provisional dictada por el Comité de Derechos Humanos de la ONU contra la extradición y de la petición de Amnistía Internacional de que no fuera extraditado debido al riesgo de que fuera sometido al régimen de incomunicación, torturas y un juicio sin las debidas garantías en Marruecos. El Comité declaró posteriormente que, al extraditarlo, España había incumplido sus obligaciones contraídas en virtud del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos. En 2015, el Comité contra la Tortura expresó también su preocupación por la extradición y pidió a España que investigase las torturas.

Hace un año, dentro de la campaña global de Amnistía Internacional Stop Tortura, la organización entregó al ministro de Justicia y Libertades de Marruecos una petición global con 216.500 firmas en la que se solicitaba a las autoridades que investigasen la tortura de Ali Aarrass y aplicaran la decisión del Grupo de Trabajo sobre la Detención Arbitraria. Antes de incorporarse al gobierno, el ministro era un abogado que defendía a víctimas de violaciones de derechos humanos, incluidos detenidos que denunciaban que habían sido sometidos al régimen de incomunicación y a tortura en el centro de detención de Temara. Las autoridades marroquíes dieron un paso positivo al abrir la investigación, pero 16 meses después, ésta parece haberse estancado. Las autoridades deben garantizar que la investigación prosigue sin obstrucción ni demora.

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