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Passeports, fouilles, 30 minutes de visite et un goût amer : visite à Ali Aarrass, le vendredi 7 décembre à 12h

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC par

Je me dirige à la prison de Salé en fin de matinée, accompagnée de mon fils Mohamed Dahnin, 18 ans.

Nos passeports sont exigés, nous les remettons au garde qui les réceptionne tous et qui très vite va encore demander le carnet de famille, pour prouver que c’est bien de mon fils qu’il s’agit.

Je conteste en me servant de l’argument suivant :

« Vous avez déjà autorisé ma fille Sarah Dahnin à rendre visite à mon frère et cela sans aucun document en dehors du passeport. Là il s’agit de son frère Mohamed, j’ai 7 enfants et il est fort probable que je vienne avec chacun d’eux pour voir leur oncle. Vous n’allez pas m’ennuyer avec le même baratin pour chacun d’eux ?! Vérifiez votre registre des visiteurs et vous verrez bien que Sarah Dahnin, ma fille, a pu y entrer le voir et que donc il n’y a pas de raison qu’on refuse l’accès à mon fils ».

Nous allons attendre à l’extérieur, environ une demi-heure. Cela va nous laisser le temps d’observer avec peine, les proches parents d’autres détenus, qui attendent aussi mais depuis bien plus longtemps que nous. Sous la pluie… Le regard de ces gens est triste et le teint pâle. Ils sont pour la plupart mal vêtus, reflet de leur situation financière qui ne doit pas du tout être rose.

Une fois qu’on nous a autorisés à rentrer, encore une période d’attente d’une autre demi-heure dans la salle de fouilles de tout, des aliments, vêtements et autre….

J’ai ramené entre autre, une plaque réchaud électrique à Ali, afin qu’il puisse de nouveau cuisiner par lui-même, vu que l’autre plaque qu’on lui avait acheté lui a été confisquée et ensuite volée par l’adjoint du directeur de la prison. Nous lui avons ramené aussi du chocolat et des frangipanes, Ali aime beaucoup ça.

Finalement une garde m’appelle pour me fouiller à l’écart. Elle va procéder à des fouilles corporelles et m’accompagner jusque dans la salle de visites. Je réalise qu’ils ont séparé mon fils de moi…Mon sang ne fait qu’un tour. Je demande à la gardienne où se trouve mon fils et elle me répond à moitié, en marmonnant, qu’il arrive.

Je ne me gêne pas et lui demande encore une fois, il est où et pourquoi vous le laissez dehors ? Il est venu voir son oncle et je ne vois pas pourquoi vous l’éloignez de moi alors qu’il ne parle pas du tout l’arabe et que c’est bien la première fois dans sa vie qu’il rentre dans une prison ?

La gardienne m’ignore et continue à parler comme si de rien n’était au gars qui tient une sorte de petit magasin qui se trouve dans la salle des visites. Sur ce  je me lève et m’approche de la grille qui est fermée derrière moi, en vain, puisqu’elle simule bien ne pas me voir. Je m’approche d’elle et elle me dit en arabe, sur un ton impératif : « Patiente qu’est que t’as toi ? Pourquoi t’excites-tu comme ça ? »

Je lui réponds : « Si toi tu as l’habitude de ces lieux, ce n’est point le cas pour nous, je ne me sens pas du tout rassurée avec vos méthodes ! Je veux que vous laissiez rentrer mon fils ou alors je préfère sortir le rejoindre ! D’ailleurs vous allez entendre parler de tout ça ! »

La gardienne appelle de suite un garde par téléphone. Ce garde ne tarde pas à venir, mais à son tour ne réagit pas. Il prend le trousseau de clés que la gardienne lui passe et ne dis rien et reste debout, planté devant moi.

Je me rends compte que j’ai à faire à des gens plus que bizarres, l’arrogance et la malhonnêteté sont si présents en eux…. Je décide de remettre ça et de ne pas me laisser faire. Je m’adresse cette fois ci à ce garde et lui dit, que mon fils est venu rendre visite à son oncle en ma compagnie, mais que cela fait quasi 25 minutes qu’ils l’ont laissé dehors. Ce dernier sourit ironiquement et me dit que c’est tout à fait normal, que les femmes fouillent les femmes et les gardes hommes, les hommes. Sur ce je lui demande, qui va fouiller mon fils ? Là il me répond « Moi » et je lui dis alors pourquoi le laissez vous attendre plus longtemps, il doit être fort inquiet de ne pas avoir pu rentrer avec moi.

Le garde prend mes dires très à la légère et s’en va tout doucement et en esquissant un sourire diabolique revient quelques minutes plus tard avec mon fils.

Je respire enfin normalement et je m’oblige à faire semblant de rien devant lui.

Pendant ce temps, j’ai pu sentir des choses horribles, je vous jure que d’être la dedans n’est déjà pas du tout rassurant, mais quand en plus ils s’amusent avec vos nerfs avec un sang froid à vous glacer le vôtre….

Nous allons après cela attendre encore 15 minutes approximativement avant de voir arriver Ali enfin. Il entre et avance dans la salle des visites avec un air tellement amère. Un regard triste, exprimant un grand dégout et les traits qui laissent paraître une grande fatigue. Cerné et flétri comme s’il se fanait.

Mais dès qu’il nous voit, le sourire gagne tout son visage en éclat et en émotions ! Il va me serrer dans ses bras à ne plus vouloir me lâcher, et de même à mon fils.

Mon fils le serre aussi mais avec un bras et Ali lui fait la remarque tout en l’étreignant de toutes ses force…. Mais où est donc ton deuxième bras ? Et Mohamed réagit immédiatement en le levant et l’enlaçant des plus belles. Ali poursuit en lui disant, mon Dieu que ça fait du bien…. Je les observe et en écoutant Ali me rend compte à quel point il manque de chaleur humaine et d’affection dans ces lieux lugubres tenus par des diables.

D’habitude, sachant que nous venons de loin, les gardes sous les ordres de la direction, nous donnaient droit à au moins deux heures de visite. Nous nous asseyons autour d’une table et deux gardes prennent des chaises et s’asseyaient à un mètre de notre table, pour entendre ce qu’on se dit.

Nous les avons ignorés et donc commencés à discuter à notre aise, sans penser à donner priorité aux choses les plus importantes, pensant avoir le temps de tout dire. J’ai durant ce temps de discussion découvert qu’Ali avait perdu encore une dent. Il s’agit d’une canine inférieure. Elle faisait partie des dents qui bougeaient entièrement depuis la torture subie. On lui avait fracassé des bouteilles à la bouche….

J’ai pleuré et ne savait que dire, Ali me regardait d’un air qui en disait long, sans rien me dire, comme si pour lui cela ne signifiait plus rien à coté de tout ce qu’il a enduré.

Alors que nous parlions d’un peu de tout, voilà que dès la demi-heure passée, un garde est venu mettre un terme à notre visite. Ali réagit au quart de tour en disant que nous venons de très loin, qu’il ne voit jamais personne, que ce n’est pas normal qu’on veuille interrompre ainsi sa visite ! Mais le garde qui a pourtant l’air gêné insiste et simultanément s’éloigne sans savoir que répondre. 5 minutes plus tard, ce même fonctionnaire revient nous demander de quitter. Plus moyen de négocier ni d’insister lorsqu’il dit que ce n’est pas lui mais les ordres.

J’ai senti cette interruption comme une rupture terrible car je voyais bien qu’Ali avait besoin d’être en notre compagnie. Il n’était pas très bien physiquement, même si le moral semble lui plutôt bon.

Quoi qu’il en soit, Ali ne va pas bien physiquement, j’insiste pour qu’il soit vu d’urgence par des spécialistes.

Il m’a décrit le malaise qu’il a eu. Il a été pris d’une douleur extrêmement forte dans le bas ventre, douleur qui l’empêchait de respirer, jusqu’à en perdre connaissance.

Il m’a aussi dit qu’il a été pris de frayeur lorsqu’en se réveillant il a vu l’infirmier en train de le piquer au doigt. Ali le haie et se méfie de lui comme de la peste. L’histoire des résultats sanguins perdure, on refuse toujours de lui donner les résultats.

Ali est pour le moment dans l’aile B du pavillon II de Salé. Il a été seul pendant quelques jours, mais pas en isolation. Il a droit à une heure de promenade dans la cour le matin et une autre heure le soir. Il en profite pour faire du sport. Il y a peu il avait droit à 4 heures de sortie dans la cour.

J’ai du reprendre le nouveau réchaud car les gardes savaient qu’Ali avait récupéré le sien. Ce réchaud, Ali ne peut plus l’utiliser dans sa cellule, ils ont changé les fusibles et ont mis des plus faibles, ce qui fait que tout saute chaque fois qu’il le branche, et cela même alors qu’il était seul dans l’aile B. Du coup, Ali doit cuisiner au fond du Hall de l’aile B, la prise se trouve tout au fond du couloir à l’opposé de sa cellule. En somme comme il le dit, ici il faut se battre et surtout beaucoup patienter pour trouver le moyen de subsister. J’ai appris aujourd’hui que ce réchaud est en panne, ils l’ont détraqué et moi j’ai repris l’autre 🙁 De vrais ordures!

Et pourtant, malgré tout Ali semble avoir le moral, il est très réaliste et dis très clairement qu’il ne croit pas du tout en une libération proche. Il développe des moyens de résistance, mais je me sens fort inquiète pour lui malgré cela.

Ali a reçu 17 lettres d’un coup, merci à vous tous!

Ali n’a pas reçu de coups durant la dernière révolte des prisonniers mais comme je vous l’avais dit, il a été mis sérieusement sous pression. Nous pensons que c’est grâce au soutien de toutes parts qu’ils n’osent plus lui administrer des coups.

Le nouvel adjoint du directeur semble beaucoup se méfier d’Ali, vu qu’on prétend que l’ancien aurait été démis de sa fonction à cause de la plainte de mon frère. Reste à vérifier, même si c’est ce que les prisonniers ont dit à Ali. Le nouvel adjoint répond donc aux différentes demandes d’Ali par un : « va voir le directeur. »

Vous vous rendez compte, que nous avons fait plus de 2200 km, pris un avion, un train, un taxi, pour seulement une demi heure de visite ?! C’est inadmissible !

Farida Aarrass.

Un gouter pour Ali

dans ACTIONS/ARTS par

 

 

 

 

 

 

Quand?

Dimanche 13 janvier 2013 de 15 à 18 h

Où ?

Salle Vaartkapoen à Molenbeek. Rue de l’Ecole, 76

Ali Aarrass est toujours en détention arbitraire dans la prison de Salé, pavillon II au Maroc. Au mois d’octobre 2012, en appel, il est condamné à 12 ans de prison ferme et cela malgré qu’il est innocent! Les autorités belges refusent de l’aider, d’intervenir, de faire le moindre geste pour lui rendre justice. En somme il a été abandonné de la Belgique.

Sa famille a du mal à s’en sortir face aux frais juridiques et à ceux de sa prise en charge. Les honoraires des avocats, les frais de voyage lors des visites, les frais de sa prise en charge alimentaire. Car Ali ne pourrait pas manger convenablement si on n’envoyait pas d’argent à quelqu’un (une personne honnête) sur place, qui se porte garante de lui procurer, fruits, légumes, viandes,…. mais aussi des cartes téléphoniques afin qu’il puisse nous passer des coups de fil.
Nous nous voyons donc dans l’obligation de trouver les moyens qui nous permettraient de continuer à pouvoir assumer l’ensemble des frais.

Ce gouter est l’un de ces moyens!
Il s’agira d’une rencontre, autour d’un gouter.

Au programme :

La projection du tout dernier documentaire de Mohamed Ouachen : « Ali Aarrass, pour l’exemple » qui fut diffusé en novembre dernier au festival du film méditerranéen
La vente d’objets et une vente aux enchères est prévue.

Contact : 0486703215

Prévente : 10 € gouter compris.

Sur place : 15 € gouter compris.

Merci de faire vos réservations par mail à cette adresse :

fa789456@hotmail.com
et payables par compte bancaire au :
BE69 0016 7484 8678
Communication : gouter pour Ali Aarrass

Vous recevrez par retour de mail la confirmation de votre réservation.

Merci

 


Agrandir le plan

Fête de Nouvel An militant pour Ali Aarrass

dans ACTIONS/ARTS par

 

 

 

 

 

 

Quand ?

Lundi 31 décembre 2012, 20 heures

Où ?

Au Phare, 41, Rue Tenbosch 1050 Ixelles

Porte ouverte à 20h00

Prix libre

Pour le 31 décembre 2012, l’ambiance sera également à la fête pour « ALI AARRASS »

Ce Belge d’origine marocaine est injustement détenu (après avoir été innocenté par les autorités espagnoles) au Maroc, suite à des aveux obtenus sous la torture .

Les fond récoltés lors de cette soirée serviront a son aide directe, frais d’avocat, soutien sur place, etc…

Qui est Ali Aarrass

Au programme :

-concert du groupe hydra (rap-rock-oriental)

-soirée dansante disco-funk-hip-hop-reggae…..

Bar et petite restauration : Bénéfice au profit du « Comité de soutien Ali Aarrass» http://www.freeali.be/

Bar Alcool au profit du Phare

Écrire une carte de soutien

M. Ali Aarrass
Prison de Salé II
Salé
Maroc
Soutenez-nous – Steun ons – Donate now

Nous avons besoin de votre générosité!

Nous avons entamé plusieurs actions pour sauver Ali Aarrass, en Espagne, en Belgique et maintenant au Maroc. Nos moyens financiers sont très limités et les frais d’avocats augmentent sans cesse car nous avons du prendre des avocats dans les trois pays pour défendre Ali.

Tout don est le bienvenu ! Même les petits dons comptent…

Merci pour votre générosité

We hebben uw steun nodig !

Zoals u weet hebben we meerdere initiatieven ondernomen om de belangen van Ali Aarrass te verdedigen in Spanje, in België en nu in Marokko.

Wij willen u danken omdat u hierbij steeds aan onze zijde stond.

Maar onze financiële middelen zijn zeer beperkt.

Zo hebben we een ploeg advokaten nodig, in de drie landen, die kunnen werken om de vrijlating van Ali te bekomen.

Elke gift, hoe klein ook, is welkom!

Dank u voor uw vrijgevigheid

We need your support !

Please donate know !

As you well know, we have undertaken several actions to protect the interests of Ali Aarrass in Spain, in Belgium and now in Morocco.

We want to thank you for being at our side in this struggle.

But our financial resources are very limited. We need to pay a team of lawyers in the three countries in order to obtain the release of Ali.

Every donation is very welcome!

Farida Aarrass
BNP Paribas Fortis
Chée de Gand à Molenbeek
IBAN: BE69 0016 7484 8678
BIC: GEBABEBB

 

 

En cette fin d’année, je vous demande un simple geste, écrire une carte de soutien et d’amitié

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE/LA PRISON AU MAROC par

A tous mes amies et amis,

Aujourd’hui, dimanche 9 décembre 2012, j’étais au rendez-vous, sur ce lieu très symbolique, rue de Stalingrad, à Bruxelles, sous le Pasionaria.

Ce porte-voix, pour la parole publique, est dédié à tous les migrants. Il a été inauguré en 2006 à l’occasion des 40 ans de présence de l’immigration marocaine en Belgique.

C’est pourquoi, nous nous y rendrons dorénavant tous les premiers dimanche du mois pour y défendre la cause des belges, «belgo-marocains », innocents et pourtant enfermés dans les prisons marocaines !

Ali Aarrass est né en 1962, à Melilla, enclave espagnole au nord du Maroc.

En 1977, Ali a 15 ans et, avec sa mère et ses sœurs (dont mon amie Farida), vient vivre en Belgique.

En 1989, Ali obtient la nationalité belge, il a alors 27 ans.

En 1993, il effectue son service militaire pour la Belgique.

En 2005, il retourne vivre près de son père, à Melilla.

Le 1 avril 2008, Ali Aarrass est arrêté et détenu en Espagne pour un dossier vide de preuves. Il est soupçonné d’appartenir à la « cellule terroriste Belliraj ».

Le « procès Belliraj », mené au Maroc, a été une véritable mascarade. Les inculpés ont été torturés pour ensuite être condamnés sur base de leurs propres « aveux », obtenus sous la torture.

Innocent, Ali est mis en prison d’isolement complet, l’enfer !

Innocenté par le grand juge espagnol Baltazar Garzon, le haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU interdit son extradition vers le Maroc.

Et pourtant, il le sera en décembre 2010 !

En extradant Ali AARRASS malgré la mesure provisoire adoptée par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies, l’Espagne a manifestement violé ses obligations internationales.

Le Ministère des Affaires Etrangères belge s’est retranché derrière la double nationalité d’Ali AARRASS pour refuser toute intervention en sa faveur.

La Belgique, son pays, n’a rien fait car Ali est arabe, marocain et musulman.

Au cours du délai illégal de 12 jours de garde-à-vue, Ali AARRASS a été torturé, privé de sommeil et soumis à des interrogatoires incessants. Au cours de ceux-ci, il aurait fait l’objet d’injections de produits chimiques, de chocs électriques dans les parties génitales, du supplice de la bouteille (viol) et de nombreux autres sévices inqualifiables.

Sous la torture, il est contraint de signer des papiers en arabe, langue qu’il ne maîtrise pas.

Le 24/11/2011, Ali est condamné à 15 ans de prison.

Les proches de Monsieur AARRASS appellent les gouvernements espagnols et belges à se préoccuper de celui qu’ils ont livré à ses tortionnaires. Ils exigent qu’une enquête impartiale soit réalisée quant à ces allégations de torture. Ils appellent toutes les bonnes volontés à faire pression afin qu’Ali puisse bénéficier d’un procès équitable. Ils implorent les juridictions marocaines à ne pas avaliser l’usage de la torture et à rendre une justice qui puisse honorer le peuple marocain.

Octobre 2012, Ali Aarrass, condamné en appel à 12 ans de prison ferme pour « terrorisme », mais qui affirme avoir signé des aveux sous la torture, va « introduire un recours en cassation ». Les avocats d’Ali qualifient le jugement du tribunal de Salé d’ »inique » (injuste, illégal).

Avec nous, venez le dire haut et fort: « STOP aux extraditions, libérez Ali Aarrass, Bekhti, Belliraj, et les autres innocents » .

En cette fin d’année, je vous demande un simple geste, écrire une carte de soutien et d’amitié à Ali, Bekhti, Belliraj et leurs camarades, emprisonnés, le plus souvent injustement, à 16.000 dans des prisons ne pouvant contenir que 4.000 hommes!

L’adresse:

M. Ali Aarrass
Prison de Salé II
Salé
Maroc

Je sais que vous avez du coeur, vous qui êtes impliqués déjà dans différents engagements, pour les défavorisés sociaux, les malades de la sclérose ou de la leucémie, pour les pays exploités, pour les enfants dans les hôpitaux, pour les prisonniers et aussi pour la protection des animaux et de la nature en général.

D’avance je vous remercie pour votre geste et vous souhaite de passer d’agréables et chauds moments en cette fin d’année 2012 🙂

Véro

PS: et le courrier semble bien arriver dans les mains d’Ali 🙂

Jeremy Corbyn (MP) : « I write to express my deep concern at the situation of Ali Aarrass »

dans FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/LA PRISON AU MAROC/SANS CATEGORIES par

 

 

Lalla Joumala Alaoui
Ambassador of his Majesty the King of Morocco
To the Court of St James
EMBASSY OF THE KINGDOM OF MOROCCO
49 Queen’s Gate Gardens
London SW7 5NE

3 December 2012

Your Excellency,

I write to express my deep concern at the current situation of ALI AARRASS, who remains in the prison of Rabat-Salé pending his appeal to the Cour de Cassation against his unjust conviction. Ever since the visit to him in September by the UN Special Rapporteur on Torture, Juan Mendez, following which Mr Mendez reported on the routine use of torture against national security suspects, Mr Aarrass has been subjected to physical and psychological pressure from the prison authorities. His health needs are not being met and his physical and psychological health have as a result deteriorated.

These matters are clearly of grave concern.

I include below for your information a translation of part of the petition which Mr Aarrass’ lawyers have recently sent to the UN Committee Against Torture:
In order to ensure that the applicant can enjoy fully his right to petition the Committee, the applicant respectfully requests the Committee to seek, as a matter of urgency, an assurance from the Moroccan government that he is not subjected to further reprisals and that it takes all necessary measures for his protection.

In this respect the applicant wishes to suggest the following measures to ensure his security and his psychological stability:

– Request the government to permit M. Aarrass access to necessary health care, and in particular, to allow him to consult an opthamologist, a dermatologist, a dentist, a men’s health specialist and a psychiatrist (if possible Dr Benyaich, insofar as he has the applicant’s confidence, which is vital in such a delicate area)

– Request the government to give the applicant access to the results of medical tests performed, in particular blood tests already taken;

– Request the government to transfer M. Aarrass to a penal establishment closer to Melilla, where his nuclear family lives, so as on the one hand to facilitate family visits and to permit monitoring of the applicant’s physical and psychological health with a view to ameliorating it, and on the other hand to remove the applicant from the officials who have imposed pressures on him;

– Request the government to authorise visits from the applicant’s Belgian lawyers, for the same purpose;

– Request the government to authorise the members of the NGO Arab Commission for Human Rights, Mme Violatte Daguerre and/ or M Luk Vervaet to visit the applicant with the same objective, to end the applicant’s isolation;

– Invite the government to notify the applicant’s lawyers of any measures placing the applicant in solitary confinement or any other disciplinary procedure, in order to allow the exercise of rights of defence;

– Request the government to forbid the presence of third parties during interviews between the applicant and his lawyer Me Cohen;

– Request the government to authorise the applicant to correspond freely with his lawyers and eventually, with monitoring, his family, friends and supporters;

– Invite the government to restore to the applicant the items recently confiscated from him.

I wish to associate myself fully with the sentiments expressed in this letter and would respectfully ask that you urge your government to fulfil Mr Aarrass’ very modest requests as set out here.

Yours sincerely,

Jeremy Corbyn MP

Un Belgo-Marocain témoigne : « Invalide à plus de 80 % et torturé avec un cable électronique par la police marocaine»

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE/LA PRISON AU MAROC par
La Belgique et le Maroc : une coöpération de plus en plus forte..

« En date du 18 août 2011, moi, Aboubakr Khoumeili, voyageur, le chauffeur belge de car et le patron de la société de car à BXL, sommes arrivés en avion, en provenance de Bruxelles National, à Tanger.

Le lendemain, nous avons quitté tous les trois, Tanger ville en car direction la douane Maroc-Espagne (Ceuta). Arrivés à la douane, le patron du car, quitte le véhicule et nous demande de le faire avancer de 200m, jusqu’au contrôle de la police des douanes. A partir ce moment, nous n’avons plus jamais vu le patron. Après 3 heures de fouille, la police découvre que les papiers du véhicule sont faux, ainsi que la plaque d’immatriculation et, le plus important, une cachette vide a été trouvée sous le plancher du car.

Nous avons été emmenés au commissariat de police de Tetouan, afin d’y être auditionnés par la police.

Moi, Aboubakr, j’ai été torturé très violement avec un cable électrique. Lorsque j’ai été torturé, la police marocaine, n’a même pas pris conscience, que je suis invalide à plus de 80 %. Mais où est donc le respect des ‘Droits de l’Homme’ ? Voilà comment la Justice marocaine pratique honteusement ses abus de pouvoir. La police nous a forcé à signer notre procès verbal, rédigé en arabe, sans interprète, alors que nous ne savons ni lire, ni écrire l’arabe.

Nous avons été retenus, 72h en garde à vue. Ensuite, nous avons comparu devant le Juge d’instruction, qui nous a libéré 3 minutes après en nous disant qu’on devait se représenter devant lui, le 20 septembre.

A cette date nous nous représentons. Un traducteur était enfin présent. On nous accuse alors, de trafiquant de faux papiers, de fausses plaques et de trafic de drogue. Alors qu’il n’ y avait aucune drogue dans le car. Les avocats nous informent qu’ils vont demander une remise de nos passeports.

Détail important : lorsque je suis arrivé dans le hall d’attente du Tribunal, un avocat s’est dirigé vers moi, en me disant : « Bonjour monsieur, je suis votre avocat ». Je lui ai alors posé la question :  » mais par qui êtes-vous envoyé ? », il m’a répondu : « par le Consul de Belgique ». Après mon passage devant le Juge, l’avocat m’a demandé de le suivre dans son bureau, afin de discuter. Lors de notre conversation, l’avocat a demandé 3000 euros, pour ses honoraires. Il a insisté pour que ma famille les verse via Western Union. Il m’a même présenté son GSM, afin que j’appelle ma famille devant lui. Le lendemain lorsque je me suis rendu au Consulat de Belgique, j’ai parlé personnellement avec le Consul, qui m’a bien certifié, que jamais le Consulat n’envoyait un avocat afin de défendre un citoyen belge. Quelle arnaque!

En date du 6 octobre, le Procureur exige notre emprisonnement. L’avocat m’informe de cette nouvelle par téléphone, en me disant que nous devons nous rendre à la police, afin qu’elle nous conduise en prison. Nous n’avons jamais reçu de convocation écrite. Le 27 octobre, nous décidons de prendre un autre avocat, qui nous certifie que nous allons récupérer nos passeports pour le 1 décembre. A cette date, il nous informe que la décision finale est reportée au 18 décembre. Le 18 l’avocat nous informe que la justice veut toujours notre emprisonnement. Sur le rapport de la décision finale, il a été rajouté qu’il y avait de la drogue dans le car, argument erroné afin d’avoir un élément suffisament valable, pour nous enfermer. Depuis le 19 août, nous étions donc retenus au Maroc d’une façon tout à fait illégale. »

 Photo Yabiladi : Turtelboom (Justice) et Reynders (Affaires étrangères) au Maroc en avril 2012, une coopération de plus en plus forte.

Appel à l’aide des détenus européens dans les prisons marocaines ! (Liste des noms, prisons et nationalité)

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE/LA PRISON AU MAROC par

Le Comité des familles des prisonniers européens détenus dans les prisons marocaines nous demande de publier une nouvelle liste de noms des détenus (avec le nom de la prison et leur nationalité), signataires de l’appel à l’aide du 30 novembre 2012.

 

« C’est au nom du Comité des familles des prisonniers européens détenus au Maroc que nous vous envoyons ce communiqué pour dénoncer le mépris et l’abandon affichés par nos responsables en ce qui concerne le sort et les conditions de vie de nos frères , maris, fils , amis. Même leurs grèves de la faim préventives de trois jours les 22,23 et 24 octobre 2012 pour justement les alerter sur la grave situation qu’ils vivent n’ont rien changé. Certains sont innocents et ont été torturés. Pour la plupart d’entre eux les conditions carcérales sont inhumaines. Ils sont rackettés, ce qui nous coûte très cher. Et tant d’autres choses qu’ils n’ont pas cessé de dénoncer, pour beaucoup au dépens de leur intégrité physique.

Nous sommes constitués aujourd’hui de plusieurs familles espagnoles , françaises , belges , hollandaises , italiennes et portugaises, dont le premier pôle se trouve a Bruxelles et est géré par le militant Luk Vervaet (vervaetluk@gmail.com tel: 0032 478 653 378).

Nous tenons absolument a mettre en lumière les responsabilités des politiques, des gouvernements et de la communauté européenne dans ce qui devient aujourd’hui à l’évidence une complicité dans les cas de tortures et une complaisance dans leurs conditions en général. Cela fait des années pour beaucoup que le mutisme et l’indifférence de la part des responsables tue a petit feu.

Nous profitons donc de l’approche du 10 décembre, journée mondiale des droits de l’homme, pour tirer la sonnette d’alarme sur le sort que vivent ces prisonniers et nous, leurs familles. »

 

Ali Abouzid El jadida, France

Hajouli Youness Berrchid, France

Brahim Moussali Benslimane, France

Hicham Janebi, Salé1, Hollande

Ricardo Vindigni ou yindigni, Salé1, Italie

Karl Kartnaller Volker

Bernard Ameloot , Tatouan , Belgique

Jacob Freddy, Tetouan , Belgique

Philippe Salmon, Tanger , France

Antonio Espin Abellan, Tanger, Espagne

Miguel Muñoz Muñoz, Tanger, Espagne

Mohamed Oulad Ali, Salé2, Belgique

Younes Jlaydi, Tanger, France

Christopher Samir Soufi, Tanger, France

René Leprestre, Tanger, France

Mohamed Johri, Salé2, Belgique

Mohamed Azzedine Idrissi, Salé2, France

Mostapha Naïm, Salé2, France

Youness Hajouli, Berrchid, France

Rafik Guarchi, Mohammedia, France

Mohamed Bouloumat, Casa, France

William Duarte, Casa, France

Patricio Hernan Campos, Tanger, Espagne

Ricardo Molina Revilla, Tanger, Espagne

Jose Ramon Molina Revilla, Tanger, Espagne

Fernando Caoas Gonzales, Tanger, Espagne

Jorge Carmona CallaVez, Tanger, Espagne

Brahim Kamal, Tanger, France

Jafar Benkateb, Tanger, France

Amaza Kali, Tanger, France

Mohsin Abelandnen, Tanger, France

Farid Hamache, Tanger, France

Bilal Adad, Tanger, France

Zakaria Ekkorichi, Tanger, France

Amadi Amada Sal, Tanger, France

Sergi Otman Watabi, Tanger, France

Driss Bahaoui, Tanger, France

Douiheb Abduaid, Tanger, France

Enrique Pajero Mochon , Tanger, Espagne

Andrea Fioritto, Tanger, Italie

Fransisco Escobar Cespedes, Tanger, Espagne

Patrikk Baglio, Tanger, Espagne ,

Patricio Hernar Campos, Tanger, Chile

Daniel Odriguez Sanchez, Tanger, Espagne

Antonio Manuel Dominguez Ribeiro, Tanger, Portugal

Julio Rodriguez Montufo, Tanger, Espagne

Sebastien Ollos Lozano, Tanger, Espagne

Jeronimo Cara Espionosa, Tanger, Espagne

Radu Scripet, Tanger, Roumanie

Ricardo Benoliel Silva, Tanger

Jorge Tomag, Tanger, Portugal

Stefano Bertoni, Tanger, Italie

Angel Moreno, Tanger, Espagne

Adil Lamtalsi, Salé2,  France

Ossama Zeria, Berrechid, France

Kamel Zrida, Salé2, France

Amida Grari, Tanger, Pays-bas

Anis-aïssa Rnili, Tanger, Allemagne

 

 

La sœur d’Abdellatif Bekhti nous parle du procès Belliraj et du traitement de son frère.

dans ACTIONS/DOUBLE NATIONALITE/TORTURE par

Interview par Luk Vervaet

(photo :la soeur d’Abdellatif Bekhti et ses enfants)

Abdellatif Bekhti est arrivé en Belgique quand il avait l’age de 2 ans. Ils étaient 8 dans la famille. Comme beaucoup d’ouvriers immigrés de cette génération, son père, aujourd’hui décédé, travaillait dans la mine au Nord-Pas-de-Calais depuis 1960. Après il travaillait dans une usine à La Louvière qui appartenait au Baron Empain.

Abdellatif a trois enfants, dont l’aîné a 12 ans. Il a été un commerçant qui faisait les marchés. « En 2003, il a été condamné pour des faits au Luxembourg qu’il a toujours nié. Mais, quoi qu’on puisse penser sur lui : est-ce une raison pour accepter son arrestation et sa condamnation au Maroc en 2008 ? Est-ce que ça leur donne le droit de le traiter comme ils le font au Maroc ? », me demande sa sœur Chriffa, elle-même née à Bruxelles et maman de quatre enfants. « Il était une proie facile pour la sûreté marocaine, qui l’a enlevé dans le cadre du procès Belliraj. Un matin, en janvier 2008, cinq policiers en civil ont arrêté Abdellatif dans une rue à Casablanca. C’était un vrai enlèvement. Personne n’a été mis au courant. Abdellatif avait tout simplement disparu. Quand on cherchait des informations sur lui, c’est finalement le concierge du bâtiment qui a déclaré : je l’ai vu partir avec 5 hommes. La même chose est arrivée à d’autres. Comme au Belge Mustafa Tami. Lui était dans une boulangerie. Ses enfants l’attendaient dans la voiture. La police en civil l’a enlevé. Ils ont laissé les enfants seuls dans la voiture. Ce n’est que quand des passants se sont occupés de ces enfants abandonnés, qu’ils se sont réalisés que le père avait été kidnappé.

C’est grâce à un parlementaire qui a dit : « il ne faut pas que les années de plomb reviennent », que, 4 mois après sa disparition, on a su le retrouver. La police l’avait amené à la fameuse prison de Temara où il est resté du 30 janvier au 18 février 2008. Ensuite ils l’ont mis dans un bureau de police à Casablanca, en garde à vue, du 18 février au 28 février.

Ce n’était pas une surprise : quand il est sorti de là, mon frère avait signé des papiers en arabe, langue qu’il ne connaît pas. Il a été torturé, menacé qu’ils y auraient des conséquences pour sa famille s’il ne signait pas.

Mon frère ne s’est jamais occupé de la politique. Il n’avait pas d’idéologie particulière. Si nous on doit s’occuper de la politique aujourd’hui, c’est parce qu’on a été obligé à cause de ce procès. Et pourtant on accuse mon frère d’avoir été impliqué dans une affaire politique, une affaire de conspiration terroriste contre l’état marocain, l’affaire Belliraj. Mon frère n’est pas un terroriste. Le résultat de ce procès était joué d’avance. Avant que le procès commence le ministre de l’intérieur d’antan, Benmoussa, avait déjà déclaré que les inculpés étaient tous coupables. Et le tribunal, suivant les ordres politiques, a condamné tous les 35 personnes ramassées, qui avaient soi-disant tous un lien avec Belliraj. Est-ce que quelqu’un peut nous expliquer ce qui s’est passé par la suite ? Dans un procès terroriste, il y a toujours la dimension politique, il y a toujours un projet politique et idéologique, sinon on ne peut pas parler de procès antiterroriste. Or, en 2011, les cinq politiciens dans ce procès ont été tous graciés. L’idéologie a donc été blanchie. Alors en toute logique tout ce procès antiterroriste devait être annulé. Ou au moins, il aurait dû être repris à zéro.

Après une parodie de procès, mon frère a été condamné à 30 ans de prison. Aujourd’hui, ils purge sa peine à la prison d’ Oujda. J’ai lu dans un article sur Wikileaks que même l’ambassade américaine à Rabat et même l’ambassade belge à Rabat ont reconnu que ce procès était une farce. On torture les inculpés jusqu’à ce qu’ils admettent les accusations. Ils t’enlèvent, ils t’isolent, ils te mettent une cagoule, des menottes jour et nuit, ils te disent qu’ils vont s’en prendre à ta famille. Et ensuite les accusés signent un papier qu’ils ne comprennent pas. Et ça suffit pour le tribunal. Il ne faut plus présenter des preuves. Il n’y en a aucune dans ce procès ! »


 

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