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Zoé Genot & Zakia Khatabbi (ECOLO) : « Pour le Ministre des Affaires Etrangères, tous les Belges sont égaux mais certains moins que d’autres… »

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Zoé GenotDétention et torture d’un citoyen belge au Maroc

Pour le Ministre des Affaires Etrangères, tous les Belges sont égaux mais certains moins que d’autres…

 Ali Aarrass, citoyen belgo-marocain, a été extradé en décembre 2010 de l’Espagne vers le Maroc contre l’avis du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU. Notre ressortissant n’a ensuite pas eu droit à un procès équitable et a été condamné à 12 ans de prison ferme, sur base d’«aveux» de participation à une cellule terroriste qui auraient été obtenus sous la torture et rédigés dans une langue qu’il ne maîtrise pas.

 Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Monsieur Juan Mendez, qui a pu visiter Ali Aarass, détenu dans la prison de Salé au Maroc, vient de déposer un rapport officiel à Genève qui conforte les allégations de torture sur notre ressortissant et dénonce tant ses conditions de détention que les mauvais traitements qu’il continue à subir actuellement. Depuis ce rapport ces conditions de détentions se sont encore dégradées et il est en grève de la faim depuis 21 jours.

 Malgré son calvaire et ce dernier rapport, ce belgo-marocain, qui a effectué son service militaire en Belgique, n’a pu et ne peut toujours pas compter sur le soutien des autorités belges et notamment sur le Ministère des Affaires Etrangères. Le Ministre Reynders se réfugie en effet derrière la Convention de La Haye pour ne pas intervenir pour un citoyen « binational » se trouvant dans son autre pays.

 Pour Ecolo, la double-nationalité ne peut en aucun cas être considérée comme une demi-citoyenneté, et donc une demi-démission face à des ressortissants belges en souffrance à l’étranger. L’attitude du Ministre Reynders est d’autant plus incompréhensible que le Maroc n’a pas signé la Convention de la Haye sur les binationaux. De plus, dans d’autres situations semblables, dont nous avons reçu copie, le Ministre Reynders assure aux personnes concernées l’assistance consulaire des autorités belges. Il y a dès lors un double discours inacceptable.

 Zakia KhattabiEcolo demande donc au ministre des Affaires Etrangères de faire respecter la Convention des Nations Unies contre la Torture, pourtant ratifiée par le Maroc et d’assurer une assistance consulaire à notre ressortissant. Pour les écologistes, il est important de garantir l’égalité de traitement entre tous les ressortissants belges à l’étranger indépendamment de leur origine, de leur religion ou de leur conviction philosophique.

 Nous voulons réaffirmer pour chacun un égal accès à la jouissance pleine et entière de ces droits – y compris celle à une assistance consulaire – et des libertés. Les parlementaires écologistes interpelleront dès la rentrée parlementaire le Ministre des Affaires étrangères afin que nos autorités diplomatiques offrent une assistance consulaire immédiate en faveur de nos concitoyens emprisonnés au mépris de leurs droits fondamentaux.

 Zoé GENOT,

Députée fédérale

 

Zakia KHATTABI,

Cheffe de groupe Ecolo au Sénat

 

_______________________________

 

Nicolas Parent

 

Attaché de presse

 

ECOLO

 

Place Flagey, 18 à 1050 Bruxelles

 

Tel. : 0497/17.20.57 – 02/218.30.35

 

nicolas.parent@ecolo.be

 

www.ecolo.be

Le professeur Christophe Oberlin (Paris) : « Je demande personnellement au ministre de la justice maitre Moustapha Ramid de se faire l’avocat d’Ali Aarrass » 31 juillet 2013

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chroniques-de-gaza-2001-2011-1Les pouvoirs autoritaires sont aujourd’hui menacés davantage par l’étalage de leur autorité et l’injustice qu’ils font peser sur leurs peuples, que par des opposants politiques vrais ou supposés. Et l’enfermement et la torture sont des mesures que l’on souhaiterait voir appartenir à un autre âge. Ali Aarrass fait partie de ces victimes martyrisées qui font honte au pouvoir marocain.

 Je demande personnellement au ministre de la justice maitre Moustapha Ramid de se faire l’avocat d’Ali Aarrass, actuellement en grève de la faim, ainsi que de tous les détenus politiques enfermés dans les prisons marocaines. La disparition de Tazmamart n’est pas tout. Une justice non corrompue et indépendante doit s’installer au Maroc. L’élection de personnalités du Parti pour la Justice et le Développement a représenté un pas en avant. La libération de Ali Aarrass et des autres détenus politiques constitue un test. Y renoncer conduirait inéluctablement à la violence.

 Christophe Oberlin, professeur à l’Université Paris 7

Alima BOUMEDIENE (France) : Message de soutien à Ali Aarrass, en grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements subis à la prison de Salé II

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Délégation 24 septembre Alima Boumediene ThieryAli Aarrass, belgo-marocain, est détenu à la prison de Salé II depuis plus de 3 ans à se battre pour faire reconnaître son innocence et l’erreur judiciaire à son égard.

Ali Aarrass est privé de ses droits élémentaires de prisonniers, y compris passer des appels téléphoniques, avoir accès à son courrier, se doucher et sortir dans la cour, ce qui s’apparente à des mauvais traitements. Sa cellule est sans cesse fouillée, saccagée, ses courriers et affaires personnelles sont confisquées, ….

Pour protester contre les mauvais traitements subis à la prison de Salé II, Ali Aarrass observe une grève de la faim. Depuis le 25 juillet, il a durci sa grève de la faim en refusant de boire. Depuis lors, il n’est pas autorisé à avoir des contacts avec sa famille ni ses avocats.

Son état de santé est de plus en plus critique : il est toujours conscient mais il ne peut se tenir debout et il a du mal à parler.

Sa famille et ses avocats ont indiqué à Amnesty International que ces mesures auraient été prises en représailles à une campagne publique de solidarité qui appelle à libérer Ali Aarrass.

Son comité de soutien et sa famille exige une enquête sur les actes de torture qu’il aurait subis lorsqu’il a été détenu 10 jours en 2010 par la Direction générale de la surveillance du territoire (DST), autrement dit les services de renseignement, dans ses locaux de Témara.

Les autorités marocaines ont rejeté la dernière requête des avocats d’Ali Aarrass, qui souhaitaient porter plainte pour torture, et ce bien qu’un examen médical effectué fin 2012 à l’occasion d’une visite du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture ait fourni des éléments supplémentaires attestant de la véracité des actes de torture, et les condamnant.

Ali Aarrass doit immédiatement pouvoir accéder à des soins médicaux adaptés et dispensés par des professionnels qui travailleront dans le respect de la déontologie et ne le contraindront pas à mettre un terme à sa grève de la faim.

En prison, Ali Aarrass reste un être humain et il doit être traité en permanence avec humanité et notamment ne pas être puni, d’une quelconque façon, à cause de sa grève de la faim ;

En tant que prisonnier, Ali Aarrass a des droits : celui de communiquer avec le monde extérieur, d’avoir des contacts avec sa famille, de consulter ses avocats, d’avoir accès à sa correspondance, d’accéder à des soins..

Lorsque ces droits fondamentaux sont privés à une personne, c’est toute l’humanité qui est bafouée, et nous nous devons de réagir car ne l’oublions jamais : le silence est complice !

En tant qu’ancienne parlementaire, je me suis toujours battue pour le respect des droits fondamentaux partout dans le monde, et notamment pour les droits des détenus dans les prisons.

Je suis convaincue qu’une démocratie se mesure à l’aune du respect des droits des personnes minoritaires, affaiblies, fragilisées, sans défense, tels que les malades, les détenus, les enfants, les handicapés, …

Il est de mon devoir aujourd’hui de rappeler aux autorités marocaines que l’Etat de Droit ne s’arrête pas aux portes des prisons et d’exiger le respect des droits fondamentaux de Ali Aarrass.

Ali Aarrass est aussi de nationalité belge, par suite nous demandons aux autorités belges une assistance consulaire. Nous attendons une prompte réponse de la Belgique qui ne peut renier un de ses enfants ….

Radouane El Baroudi, cameraman, réalisateur : « Monsieur le Ministre, j’ai 2 questions à vous poser… » 

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Redouan BaroudiMonsieur le Ministre Didier Reynders ,

Cher Ministre , mon nom est Radouane El Baroudi , né le 27 septembre 1979 à Edith Cavell . Mes 8 premières années nous habitions à la rue des sables , la fameuse rue du Meyboom dans le quartier du marais au centre de Bruxelles. Ensuite c’est à St Josse Ten Noode que mes parents achetèrent une maison. J’ai été scout (Catholique ) , la 56 ème unité de Schaerbeek, rue verte près de la place Liedts.

J’ai hissé le drapeau noir-jaune-rouge plusieurs fois dans les camps scouts et fais ma promesse et mon nom de Totem est furet.

Je portais le tablier à l’école et nous chantions la Brabançonne .

De Gatti de Gamond en passant par Adolphe Max puis Fernand Blum et le lycée de St Josse et enfin 2 années à l’internat à Charleroi .Pour amorcer mes études supérieures à L’INRACI en section cinéma .

J’ai probablement comme vous Monsieur le Ministre eu mes premiers flirts dans la cour d’école , elle s’appelait Charlotte Monsieur le Ministre.

Adolescent Monsieur le Ministre j’avais une carte jaune, je ne comprenais pas puis à 18 ans je suis devenu administrativement vraiment belge vrai de vrai …

Comme mon nom l’indique je suis d’origine marocaine et vous savez quoi Monsieur le Ministre j’ai eu ma carte d’identité marocaine (une vrai pas une jaune ) avant la belge.

Pourtant Monsieur le Ministre et malgré cette carte et ce passeport marocain on m’appelle toujours le belge au Maroc …

Je sais comme vous que mon pays d’origine , le Maroc , est une dictature ou l’on torture .

Je sais comme vous que mon pays d’origine n’est pas un Etat de Droit mais plutôt une Etat de faveur .

Echter , ik spreek en beetje Nederlands , en ik houd eten van een echt stoemp en dol op drink een verse Kriek . Mais pour être honnête je préfère le vin .

Monsieur le Ministre , je vous croise souvent vous savez … Je collabore régulièrement avec la première chaine publique francophone comme cameraman et à ce titre je vous filme et même quand vous ne le souhaitez pas … C’est marrant quand même .

Monsieur le Ministre j’ai 2 questions à vous poser : Suis-je vraiment Belge partout …?

Monsieur le Ministre m’aideriez-vous si il m’arrivait malheur au Maroc ?

La cas d’Ali Arrass devrait tous nous interpeller , car je n’étais pas le seul à être né à Edith Cavell et au scout à hissé le drapeau belge , pas le seul aussi à l’Athénée Royale Gatti de Gamond à être d’origine marocaine .

Alors Monsieur le Ministre : Qui sommes nous …?

Merci à vous de m’éclairer sur ce sujet

Monsieur le Ministre prettige Zomervakantie !

Radouane.

Faiza Hirach, Zibouda Hadj : réponse au copier/coller du Ministère des affaires étrangères

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven/SANS CATEGORIES par

FountainCher monsieur Roose,

Remarquez tout d’abord que j’ai pris la peine de copier correctement votre nom, qui ne m’est pas familier, par égard pour votre personne. (* il a estropié le mien ^^)

Je suis interloquée par cette réponse en tant que citoyenne belge, étant également dans la situation d’une double nationalité. Tout comme Ali Aarass, je ne connais que la Belgique pour laquelle j’oeuvre individuellement et collectivement pour le bien commun de ses citoyens. Tout comme Ali, en tant que travailleuse, je produis de la richesse, cotise, paie mes impôts et consomme en Belgique. Je pensais jusqu’à ce jour que ma nationalité et mon engagement pour la Belgique m’octroyait des droits identiques aux personnes que je suis bien obligée de nommer, de par votre attitude, belges de souche.

Il semble qu’il n’en est rien puisque vous invoquez sa condamnation en tant que marocain au Maroc en taisant son blanchiment en tant que belge en Espagne, et en fermant les yeux sur son transfert vers le Maroc contre l’avis du HCR.

Si les « binationaux » se retrouvent dans une situation de fait de citoyen de seconde zone, imaginez un instant quelles conséquences cela pourrait avoir lors des prochaines élections.

Cordialement,

Faiza Hibach

 

FountainMonsieur Roose,

Faisant suite à votre courriel du 30 juillet, je me permets d’attirer également votre attention sur le fait que Monsieur Ali Aarrass est un citoyen BELGO-marocain ! Il est autant belge que marocain.

Je suis sidérée de constater qu’une fois de plus, notre cher gouvernement préfère éviter de s’impliquer. Nous ne vous demandons pas de prendre les armes mais uniquement de défendre les droits de Votre citoyen !

Ali Aarrass devrait s’adresser aux autorités marocaines sur ses conditions de détention !! Serait-ce une raillerie ??? Il est vrai qu’il est coutume à une victime de s’adresser à son tortionnaire !!

Le respect à la dignité humaine devrait être une priorité dans votre politique !

Je terminerais par cette citation de Malcom X qui je trouve est très approprié dans cette situation :

« Si vous ne vous levez pas pour quelque chose, vous tomberez pour n’importe quoi » …

Le combat pour la libération d’Ali Aarrass continuera.

Bien à vous,

Zoubida Hadj.

AFD International : Lettre au président du Conseil national des Droits de l’Homme

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven par

aliaarrass2

AFD International

منظمة التحالف الدولية


Monsieur El Yazami

Nous nous permettons de prendre contact avec vous pour attirer votre attention sur les conditions de santé du citoyen belgo-marocain Ali Aarrass détenu depuis plus de 2 ans dans une prison marocaine.

Suite à un traitement considéré comme dégradant par Ali Arrass de la part de la direction. Ali à décidé d’entamer une grève de la faim. Nous sommes très inquiet au sujet de sa santé, qui se dégrade jour après jour d’après sa famille.

Nous vous demandons en votre qualité de Conseil National des droits de l’homme de bien vouloir prendre connaissance de son état de santé. Nous espérons que votre consultation poussera la direction à tout mettre en œuvre pour éviter que la vie de Ali Aarrass soit mise en danger

Je vous prie monsieur de bien vouloir accepter mes considérations les plus distinguées.

AFD international
Département MENA
Bruxelles, Belgique

Merci de partager ! Amnesty international : Action urgente Ali Aarrass (en français et espagnol)

dans ACTIONS/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Amnesty international logoAmnesty International : ACTION URGENTE Ali Aarrass (français)

http://amnesty.org/fr/library/asset/MDE29/008/2013/en/b7391d4b-0357-4b0c-a8d8-4a24c33bc782/mde290082013fr.html

AU 198/13, MDE 29/008/2013 – Maroc/Sahara occidental 29 juillet 2013

ACTION URGENTE

GRÈVE DE LA FAIM À LA SUITE DE NOUVEAUX MAUVAIS TRAITEMENTS

Ali Aarrass, un homme de nationalités belge et marocaine détenu à la prison de Salé II, près de Rabat (Maroc), observe actuellement une grève de la faim « sèche » (il refuse l’eau en plus de la nourriture) pour protester contre les mauvais traitements que la direction de la prison lui fait subir. Il est, semble-t-il, dans un état critique : il est toujours conscient mais ne peut se tenir debout et a du mal à parler.

Ali Aarrass a entamé sa grève de la faim le 10 juillet car des employés de la prison étaient entrés dans sa cellule en son absence, avaient emmené sa correspondance personnelle, notamment des lettres de sa famille et des cartes postales de personnes lui apportant leur soutien, et avaient laissé les lieux en désordre. Il a ensuite été privé des droits élémentaires des prisonniers, y compris passer des appels téléphoniques, avoir accès à son courrier, se doucher et sortir dans la cour, ce qui s’apparente à des mauvais traitements. Il a durci sa grève de la faim le 25 juillet en refusant de boire. Depuis lors, il n’est pas autorisé à avoir des contacts avec sa famille ni ses avocats.

Sa famille et ses avocats ont indiqué à Amnesty International que, selon eux, ces mesures avaient été prises en représailles à une campagne publique de solidarité qui appelle à libérer Ali Aarrass et à enquêter sur les actes de torture qu’il aurait subis lorsqu’il a été détenu 10 jours en 2010 par la Direction générale de la surveillance du territoire (DST), autrement dit les services de renseignement, dans ses locaux de Témara. Les autorités marocaines ont rejeté la dernière requête des avocats d’Ali Aarrass, qui souhaitaient porter plainte pour torture, et ce bien qu’un examen médical effectué fin 2012 à l’occasion d’une visite du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture ait fourni des éléments supplémentaires attestant des actes de torture. Ces avocats demandent aux autorités belges d’offrir à Ali Aarrass une assistance consulaire.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS (en arabe, en français ou dans votre propre langue) :

appelez les autorités marocaines à faire en sorte qu’Ali Aarrass puisse bénéficier immédiatement de soins médicaux adaptés et dispensés par des professionnels qui travailleront dans le respect de la déontologie et ne le contraindront pas à mettre un terme à sa grève de la faim, qu’il soit traité en permanence avec humanité et qu’il ne soit pas puni d’une quelconque manière à cause de sa grève ;

exhortez-les à respecter les droits de cet homme en tant que prisonnier et à lui permettre de communiquer avec le monde extérieur, notamment d’avoir des contacts avec sa famille, de consulter ses avocats et d’avoir accès à sa correspondance ;

priez-les instamment d’enquêter sur les actes de torture et les autres mauvais traitements qu’Ali Aarrass aurait subis, y compris le 10 juillet 2013 à la prison de Salé II et au cours de sa détention dans les locaux de la DST à Témara.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 9 SEPTEMBRE 2013 À :

Ministre de la Justice et des Libertés

Mustafa Ramid

Ministère de la Justice et des Libertés

Place El Mamounia – BP 1015

Rabat, Maroc

Fax : +212 537 73 47 25

Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre,

Directeur de l’administration générale chargé de la gestion des prisons et de la réinsertion

Hafid Benhachem

Avenue Ibn Sina, Agdal – PB 123

Rabat, Maroc

Fax : +212 5 37 71 26 19

Formule d’appel : Dear Sir, / Monsieur,

Copies à :

Président du Conseil national des droits de l’homme

Driss El Yazami

CNDH, Place Achouhada – BP 1341, 10 001, Rabat, Maroc

Courriel : elyazami@cndh.org.ma

Fax : +212 537 73 29 27

Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques du Maroc dans votre pays (adresse(s) à compléter) :

Nom(s), adresse(s), n° de fax ; courriel ; formule d’appel.

Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.

ACTION URGENTE

GRÈVE DE LA FAIM À LA SUITE DE NOUVEAUX MAUVAIS TRAITEMENTS

 COMPLÉMENT D’INFORMATION

 Ali Aarrass est détenu au Maroc depuis qu’il a été renvoyé de force par les autorités espagnoles le 14 décembre 2010. Ces dernières l’ont extradé vers le Maroc bien que le Comité des droits de l’homme [Nations unies] et Amnesty International leur aient demandé de ne pas le faire car cet homme risquait d’être détenu au secret, de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements et d’être jugé de façon inique dans ce pays (voir l’AU 106/09, http://www.amnesty.org/fr/library/info/EUR41/005/2010/fr).

 Ces craintes ont été malheureusement confirmées ensuite par des informations faisant état de violations des droits humains, auxquelles les autorités marocaines n’ont pas consacré d’enquête jusqu’à présent.

 Après son extradition vers le Maroc, Ali Aarrass a déclaré avoir été maintenu au secret et torturé pendant 12 jours dans un centre de détention géré par la Direction générale de la surveillance du territoire (DST) à Témara, près de Rabat, la capitale.

 Les autorités marocaines n’ont jamais enquêté sur les allégations selon lesquelles Ali Aarrass aurait été détenu au secret et torturé, malgré la législation du Maroc contre la torture et les obligations internationales de ce pays au regard de la Convention contre la torture et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Ali Aarrass a indiqué à un juge d’instruction que ses « aveux » lui avaient été extorqués sous la torture le 8 février 2011, lors d’une audition. Ses avocats ont déposé plusieurs plaintes à ce sujet auprès des autorités marocaines mais ces dernières n’ont pas ouvert d’enquête pour l’instant.

 Seule mesure prise en relation avec les allégations de torture, le procureur de Rabat a ordonné un examen médico-légal, qui a eu lieu le 8 décembre 2011. Cependant, les experts indépendants commis par la défense d’Ali Aarrass ont jugé que le rapport d’examen, qui concluait que cet homme ne portait aucune marque de torture, était loin d’être conforme aux normes internationales en matière médico-légale qui sont inscrites dans le Protocole d’Istanbul.

 Le 19 novembre 2011, l’annexe du tribunal de première instance de Rabat située à Salé a déclaré Ali Aarrass coupable d’utilisation illégale d’armes et d’appartenance à un groupe ayant l’intention de commettre des actes terroristes, en vertu de l’article 218 du Code pénal marocain. Les « aveux » d’Ali Aarrass sont, semble-t-il, l’unique élément sur lequel le parquet s’est appuyé lors du procès.

 Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez, et un médecin légiste indépendant ont rendu visite à Ali Aarrass en détention le 20 septembre 2012. Ils ont confirmé que celui-ci portait des marques de torture qui pouvaient être la conséquence du traitement qu’il disait avoir subi : coups sur la plante des pieds (pratique appelée falaqa), décharges électriques sur les testicules, suspension prolongée par les poignets et brûlures de cigarette.

 Avant de l’extrader, les autorités espagnoles avaient suspendu la procédure judiciaire engagée à l’encontre d’Ali Aarrass car Baltazar Garzon, juge anti-terroriste expérimenté, n’avait, semble-t-il, trouvé aucune preuve à charge à l’issue de trois années d’enquête.

 Nom : Ali Aarrass

 Homme

 amnesty-international-association-ong-droits-de-l-homme-logo_fsAmnesty Internacional : ACCIÓN URGENTE Ali Aarrass (Espagnol)

 

http://amnesty.org/fr/library/asset/MDE29/008/2013/en/e90ab719-b01a-4ce9-bc50-c211e92d5355/mde290082013es.html

 

AU: 198/13 Índice: MDE 29/008/2013 Marruecos y el Sáhara Occidental Fecha: 29 de julio de 2013

 

ACCIÓN URGENTE

 

huelga de hambre por más malos tratos

 

Ali Aarrass, de doble nacionalidad, belga y marroquí, detenido en la prisión de Salé II, cerca de Rabat, se ha declarado en huelga de hambre “seca” (se niega a tomar agua demás de comida) para protestar por los malos tratos a que lo someten las autoridades de la prisión. Según la información recibida, su estado es crítico, y, aunque sigue consciente, no puede tenerse de pie y le cuesta hablar.

 

Ali Aarrass comenzó la huelga de hambre el 10 de julio, tras entrar el personal de la prisión en su celda sin que estuviera él allí y llevarse su correspondencia personal, incluidas cartas de su familia y postales de partidarios suyos, y dejarlo todo en desorden. Luego se le negaron derechos básicos de las personas presas, como poder hacer llamadas telefónicas, acceder a su correo, ducharse y utilizar el patio, la privación de lo cual constituye maltrato. Ali Aarrass intensificó su huelga del hambre el 25 de julio, negándose a tomar agua. No se le permite el contacto con su familia y sus abogados desde entonces.

 

La familia y los abogados han dicho a Amnistía Internacional que creen que estas medidas se han tomado como represalia por una campaña pública de solidaridad con él en que se pide que sea puesto en libertad y se investiguen los informes sobre la tortura que sufrió durante 10 días que estuvo detenido en 2010 bajo custodia de una unidad de los servicios de inteligencia marroquíes, la Dirección General de Vigilancia del Territorio, en su sede de Témara. Las autoridades marroquíes han rechazado la última solicitud presentada por los abogados de Ali Aarrass para presentar una denuncia por tortura, a pesar que un examen médico que le realizaron este año durante una visita del relator especial de la ONU sobre la cuestión de la tortura aportó nuevos indicios de la tortura. Los letrados han pedido a las autoridades belgas que ofrezcan a Ali Aarrass asistencia consular.

 

Escriban inmediatamente, en árabe, en francés o en su propio idioma:

 

Pidiendo a las autoridades marroquíes que garanticen que Ali Aarrass tiene de inmediato acceso a la debida atención medica de profesionales que actúen de acuerdo con la ética médica, no es coaccionado para que ponga fin a su huelga de hambre, recibe un trato humano en todo momento y no es objeto de ninguna sanción por estar en huelga de hambre.

 

Instando a las autoridades marroquíes a que respeten los derechos de Ali Aarrass como preso y le proporcionen acceso al mundo exterior, incluida su familia y sus abogados, así como a su correspondencia.

 

Pidiendo a las autoridades marroquíes que investiguen los informes sobre la tortura u otros malos tratos infligidos a Ali Aarrass, especialmente el 10 de julio de 2013 en la prisión de Salé II y durante su detención en la sede de la Dirección General de Vigilancia del Territorio de Témara.

 

ENVÍEN LOS LLAMAMIENTOS, ANTES DEL 9 DE SEPTIEMBRE DE 2013, A:

 

 

Ministro de Justicia y Libertades

 

Minister of Justice and Liberties

 

Mustafa Ramid

 

Ministry of Justice and Liberties

 

Place El Mamounia – BP 1015

 

Rabat, Marruecos

 

Fax: +212 537 73 47 25

 

Tratamiento: Your Excellency/Excellence /Excelencia

 

Director de Administración General para la Administración de Prisiones y la Reinserción

 

Director of General Administration for Prison Administration and Reinsertion

 

Hafid Benhachem

 

Avenue Ibn Sina, Agdal – PB 123

 

Rabat, Marruecos

 

Fax: +212 5 37 71 26 19

 

Tratamiento: Dear Sir / Señor

 

Copia a:

 

Presidente del Consejo Nacional de Derechos Humanos

 

National Council for Human Rights

 

President Driss El Yazami

 

CNDH, Place Achouhada- BP 1341, 10 001, Rabat, Marruecos

 

Correo-e: elyazami@cndh.org.ma

 

Fax: +212 537 73 29 27

 

 

Envíen también copia a la representación diplomática acreditada en su país. Inserten a continuación las correspondientes direcciones:

 

Nombre Dirección 1 Dirección 2 Dirección 3 Fax Número de fax Correo-e. Dirección de correo electrónico Tratamiento Tratamiento

 

Consulten con la oficina de su Sección si van a enviar los llamamientos después de la fecha anteriormente indicada.

 

 

ACCIÓN URGENTE

 

huelga de hambre por más malos tratos

 

Información complementaria

 

Ali Aarrass está detenido en Marruecos desde que fue devuelto de España el 14 de diciembre de 2010. Las autoridades españolas lo extraditaron pese a que el Comité de Derechos Humanos de la ONU y Amnistía Internacional les habían pedido que no lo hicieran, pues corría riesgo de quedar detenido en régimen de incomunicación, sufrir tortura y otros malos tratos y ser sometido a un juicio injusto en Marruecos (véase AU 106/09 http://www.amnesty.org/es/library/info/EUR41/005/2010).

 

Lamentablemente, estos primeros temores se han visto confirmados por información sobre posteriores violaciones de derechos humanos que las autoridades marroquíes no han investigado hasta la fecha.

 

De acuerdo con la información disponible, tras su extradición a Marruecos, Ali Aarrass quedó recluido en régimen de incomunicación y sufrió tortura durante 12 días en un centro secreto de detención de la Dirección General de Vigilancia del Territorio en Témara, cerca de la capital marroquí, Rabat.

 

Las autoridades marroquíes no han investigado las reiteradas denuncias de reclusión en régimen de incomunicación y tortura de Ali Aarrass, a pesar de la legislación de Marruecos contra la tortura y de las obligaciones contraídas por el país en virtud de la Convención de la ONU contra la Tortura y del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos. Ali Aarrass dijo a un juez de instrucción, en una vista celebrada el 8 de febrero de 2011, que su “confesión” se había obtenido mediante tortura, y sus abogados ha presentado varias denuncias a las autoridades marroquíes, pero éstas no han abierto hasta ahora ninguna investigación.

 

La única medida adoptada en relación con las denuncias de tortura fue un examen médico forense que ordenó realizar el procurador de la Corona y que se practicó el 8 de diciembre de 2011. Sin embargo, peritos independientes llamados por la defensa de Ali Aarrass consideraron que el informe del examen médico, en el que se determinó que no había marcas de tortura, incumplía las normas internacionales sobre exámenes médico forenses de la tortura recogidas en el Protocolo de Estambul.

 

El 19 de noviembre de 2011, la sección de Salé del Tribunal de Primera Instancia de Rabat declaró a Ali Aarrass culpable de uso ilegal de armas y relación con un grupo que intenta cometer actos de terrorismo, en aplicación del artículo 218 del Código Penal de Marruecos. Según la información recibida, el fiscal presentó su “confesión” como única prueba en el juicio.

 

El relator especial de la ONU sobre la cuestión de la tortura, Juan Méndez, y un médico forense independiente visitaron a Ali Aarrass en la prisión el 20 de septiembre de 2012 y confirmaron la existencia de rastros de tortura coincidentes con su afirmación de que lo habían golpeado en las plantas de los pies (práctica conocida como falaqa), aplicado descargas eléctricas en los testículos, colgado de las muñecas durante largos periodos y quemado con cigarrillos.

 

Antes de extraditarlo, las autoridades españolas habían suspendido un procedimiento judicial abierto contra Ali Aarrass, al considerar el veterano juez antiterrorista Baltasar Garzón que no había pruebas en su contra tras una investigación de tres años.

 

Nombre: Ali Aarrass

 

Sexo: hombre

Parti des Indigènes de la République (France) : « Soutenons notre frère Ali Aarrass.. » (30 juillet)

dans ACTIONS/COMMUNIQUES DE PRESSE par

PIR

WEBSITE : Les Indigènes de la République

Soutenons notre frère Ali Aarrass, citoyen belge, victime d’une incroyable forfaiture politico-judiciaire. Celle ci, au terme d’une manigance policière, voit de supposées démocraties, l’Espagne et la Belgique, se soumettre au mépris du droit le plus élémentaire, à la paranoïa sécuritaire d’un autre Etat, pour un prétendu délit, lui-même d’un autre temps.

Plus grave encore, comment admettre qu’ Ali Aarrass pourtant citoyen européen, pourtant mis hors de cause par un juge européen, soit livré et abandonné aussi légèrement à une justice étrangère par deux Etats européens pourtant tenus de faire respecter l’Etat de droit en sa faveur même si celui-ci n’avait pas été européen ?

 

Évidemment, si Ali Aarrass avait été un « indigène » soumis, de ceux qui caressent et aiment se laisser caresser, dans le sens du poil, il y a de fortes chances pour que ces deux Etats se seraient alors mobilisés au nom de ces mêmes principes de justice qu’ils bafouent aujourd’hui.

 

Mais Ali Aarrass est un homme de parole, un homme digne. Tout le démontre dans sa vie. Et dans la société mercantiliste occidentale, il n’y a pas de place pour les hommes dignes.

 

En effet, Ali Aarrass mérite qu’on le soutienne pas seulement parce que c’est une victime innocente et qu’il faut défendre le droit à une justice indépendante pour tous mais aussi et surtout parce qu’il incarne lui-même des valeurs de solidarité, de respect des plus faibles et de fidélité à sa famille. Autant de valeurs sociétales que l’impérialisme estime superflues et qu’il entend faire disparaître comme dangereuses. Un homme respectueux des autres, mérite le respect, mérite que l’on se mobilise pour lui. C’est là tout le sens de notre engagement militant.

 

Paris, le 30 / 07/ 2013.

 

PIR

Le prêtre anglican Donald Reeves, fondateur de « Soul of Europe » : Appel pour Ali Aarrass à l’ambassade de Belgique à Londres (30 juillet)

dans ACTIONS/Lettres/Letters/Brieven/SANS CATEGORIES par

Donald Reeves II

WEBSITE : The Soul of Europe

Dear Veronique Petit,

We know that you are aware that Ali Aaarrass has been on hunger strike for almost 21 days .and on a thirst strike for 5 days.

He is now very weak. He cannot move, and it is likely he will die shortly.

As you know he embarked on this strike because a medallion with ribbon in belgian colours was removed from his cell, and the cell was ramsacked. The medallion was awarded for his performance in a Marathon.

 When he complained he was told he was a prisoner and has no rights. He has been denied access to showers, the yard, phone and personal correspondence.

 This treatment is an infringement of basic human rights.

 We would be grateful if you would convey our concern to your government’s failure to intervene with the Moroccan authorities on behalf of Ali Aarrass.

 Therefore we urge the consulate to visit Ali Aarrass. We understand there is a reluctance to intervene because such a precedent might be set for all those with dual citizenship. But just for a moment put yourself in Ali’s shoes and that of his family. Sometimes for the sake of a life regulations have to be overturned.

 We look forward to hearing from you today,and that Ali will be receiving a visit from the Consulate.

 With best wishes,

 The Revd Donald Reeves,MBE, and Peter Pelz – Directors of the Soul of Europe. (www.soulofeurope.org)

 The Revd Donald Reeves MBE,

Director the Soul of Europe,

The Coach House,

Church Street,

Crediton. EX 17 2AQ. 0044 1363 775100.

 

Salah Elayoubi : « Ali Aarrass, la Tragédie sans fin » (Lakome.com 30 juillet 2013)

dans DANS LA PRESSE/SANS CATEGORIES par

Salah elayoubiSOURCE

Ali Aarrass, condamné pour terrorisme par la justice marocaine, en est à son vingtième jour de grève de la faim et à son sixième de grève de la soif. Il se trouverait dans un état critique, encore conscient, mais grabataire et incapable de parler. Ali Aarrass a entamé sa grève de la faim le 10 Juillet, après que le personnel de pénitentiaire ait pénétré dans sa cellule, en son absence, enlevé sa correspondance personnelle, notamment les lettres de sa famille et les cartes postales de membres de son comité de soutien avant de saccager sa cellule. Il a ensuite été privé des droits élémentaires du prisonnier, comme celui de téléphoner, de se doucher, d’accéder à son courrier et à la promenade. Le détenu a intensifié sa grève de la faim le 25 Juillet en refusant de s’hydrater. Depuis lors, par mesure de rétorsion, tout contact avec sa famille et son avocat lui ont été interdits.

 

Salah Elayoubi

La famille et le groupe de soutien se démènent, pour dénoncer l’injustice dont il est la victime et tenter, encore une fois, de l’arracher aux griffes de la geôle où il croupit, depuis plus de cinq ans.
On se souvient que le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez, avait rendu visite à Ali Aarrass et à d’autres, entre le 14 et le 22 septembre. Il en était ressorti profondément bouleversé par ce qu’il avait entendu de la bouche de ces derniers.

Lundi 29 juillet, Amnesty International s’est saisie du cas, en ouvrant ses colonnes consacrées au Maroc et au sahara Occidental, à l’affaire. L’organisation de défense des Droits de l’homme s’y est faite l’écho de l’appel lancé par le comité de soutien au prisonnier, de saisir par écrit, le Ministre marocain de la justice, le Directeur de l’Administration Pénitentiaire et le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH).

 

Retour sur une tragédie :

 

Chronologie d’une injustice

 

3 novembre 2006. Ali Aarrass, citoyen belge, est arrété à Melilla. L’homme est soupçonné d’appartenance à un réseau terroriste par le Maroc. Un pays qu’il méconnaît totalement, dont il parle tout juste la langue et qu’il n’a visité qu’à deux reprises, lorsqu’il s’est agi de présenter son épouse à une tante paternelle, à Nador.
Au bout de quatre jours d’interrogatoires, l’homme est libéré sous caution. Fin du premier acte.
Le second débute le 1er avril 2008. Il tient du cauchemar.
Nouvelle arrestation. Ali est placé en isolement sensoriel, comprenez par là, qu’il est enfermé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, privé de visites, de promenade, de lecture, de nourriture à heure fixe, de colis, d’échanges avec les gardiens et les co-détenus. Une méthode que la CIA, son inventeur a surnommée la « torture blanche».
Au terme d’une longue et minutieuse enquête, en mars 2009, le juge Baltasar Garzon, qu’on peut difficilement taxer de laxiste et dont on se souvient qu’il fut le pourfendeur de l’ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, de l’organisation basque ETA ou encore du trafiquant d’armes international Monser Al Kassar, conclut à l’innocence du prévenu.
Contre toute attente, l’Espagne qui a pourtant signé maints accords internationaux, maintient Ali en détention, dans l’illégalité absolue. Beaucoup plus grave, les autorités espagnoles examinent, avec le plus grand sérieux, une demande d’extradition émanant du Maroc.
La famille constitue un comité de soutien, mobilise les consciences en Belgique, aussi bien qu’à Melillia, sollicite les politiciens de tous bords, enchaîne les réunions de sensibilisation, les cellules de veille, les interviews, interpelle le gouvernement belge, le gouvernement espagnol, l’ONU et les organisations des droits de l’homme, pour tenter d’extirper Ali, du sort qui l’attend. C’est que le Maroc a la réputation d’abriter de redoutables tortionnaires, dans les rangs de ses services de police, connus pour ne jamais s’embarrasser de scrupules, lorsqu’il s’agit de mener un interrogatoire, même si celui-ci ne concerne que du droit commun. On peut aisément, imaginer ce qu’il peut en être lorsqu’il est affaire de terrorisme.

 

Une extradition furtiveDemo London 23 June stop extraditions

 

Le 14 décembre 2010, dans le secret absolu, le « belge oublié de tous », comme le surnommera le journaliste de l’émission « INDICES » sur RTL/TVI (1), du 23 février 2011, sera extradé vers le Maroc, au mépris de la recommandation expresse du Commissariat de l’ONU de suspendre l’extradition.
Deux détails retiennent l’attention à propos du déroulement de ce second acte.
Le premier relève du déni du droit à l’information. Le consulat belge, informé par la justice espagnole, de l’extradition, ne jugera pas utile de prévenir la famille qui l’apprendra par les médias, deux jours plus tard.
Le second prête plutôt à sourire. Les autorités espagnoles se seraient contentées d’une vague promesse des marocains que Ali ne serait pas torturé.
Quelques jours avant que n’intervienne l’extradition, Abdelkader Belliraj, le chef présumé du réseau terroriste qui porte désormais son nom, celui à qui la police marocaine avait extorqué de prétendus aveux, au bout de six semaines de tortures abominables, avait, lors d’une interview donnée depuis sa cellule de la prison de Salé, donné un début d’explication et fait la chronique annoncée de ce qui attendait Ali :calicot Beliraj 26 juin wife and sister of Bekhti
« L’affaire Aarrass, tout comme l’affaire Belliraj est l’œuvre de milices hors-la-loi, dénommées services de sécurité, qui usent à la fois de tortures et de sous-traitance de la torture, comme moyen unique d’accéder à la vérité, en opposition totale avec la législation de ce pays. L’extradition de Monsieur Aarrass le mènera directement à la torture. Les tortionnaires brandiront, en fin de compte, la preuve de son inculpation, après avoir obtenu ce qu’ils ont voulu entendre, par le biais de pratiques barbares, même s’il n’y avait aucun élément à charge contre lui. »

 

Tortures, abominations & Co

 

La suite, c’est le détenu lui-même qui la raconte, lorsqu’il émerge de l’enfer où l’ont expédié les espagnols.
Le récit qu’il fait de son calvaire, rappelle, en tous points, celui de Bouchta Charef, de Zakaria Moumni et de tant d’autres. Une procédure qui semble avoir été rodée et codifiée, au service de l’une des polices les plus brutales du monde.
Conduit en voiture, encagoulé et menotté dans un lieu tenu secret, le prisonnier est, sauvagement battu, en plein air, dès sa descente de voiture. Une méthode éprouvée, pour distiller immédiatement la terreur, dans l’esprit de la victime et « l’attendrir ».
Puis les bourreaux enchaînent les abominations qui ont bâti leur réputation : gégène et coups de bâtons sur les parties génitales, viol à la bouteille, suspension au plafond des heures durant, par les poignées ou les chevilles, coups sur la plante des pieds, sur les tibias ou le fessier, simulation de noyade, simulacre d’exécution, injections de produits chimiques.
Au bout de quelques jours de ce traitement moyenâgeux, Ali avoue ce qu’on veut l’entendre avouer.
Ils veulent une cache d’armes ? Il donne la seule adresse qu’il connaît au Maroc, celle de sa malheureuse tante à Nador. Les bourreaux l’y conduisent, sous bonne escorte, saccagent la maison, terrorisent ses habitants et ravagent le terrain avoisinant. Rien. Et pour cause, il n’y a de cache ni ici, ni ailleurs.
Fous furieux, les tortionnaires traînent leur victime entravée, dans le bois tout proche, le battent comme plâtre, l’arrosent d’insultes. Ils dégainent leur arme, font ostensiblement jouer la culasse et annoncent au prisonnier qu’à défaut de révélations dignes de ce nom, il sera abattu séance tenante. Mais l’homme qui n’a rien sur la conscience, ne peut rien avouer.

 

Stop tortureAveux extorqués, procès-verbal truqué et procès inique

 

Ramené à Rabat, il est de nouveau torturé, pour lui extorquer des aveux écrits. Il paraphe les procès-verbaux, sans les lire, ni les signer. Les bourreaux les signent pour lui…….en arabe. Lourde erreur : Ali ne sait ni lire ni écrire l’arabe.
La suite est un long tissu d’absurdités et la preuve des approximations coupables des enquêteurs marocains, qui auraient, sans doute, fait l’économie de cette tragédie, s’ils avaient eu la présence d’esprit de réclamer au juge Garzon, son fond de dossier.
Jugez plutôt :
– Soupçonné de complicité dans les attentats de Casablanca de 1983, l’homme se trouvait, au mois de mai de la même année, « en plein déménagement d’un appartement à un autre », comme le souligne sa soeur.
– Accusé d’avoir financé un mouvement de « Moudjahiddines », Ali, était, à la période incriminée, en faillite, avec des difficultés notoires à faire vivre sa propre famille.
– Accusé d’avoir fait partie en 1982, des « Moudjahiddines du Maghreb », Ali était, à l’époque, intégré dans l’armée belge, pour y accomplir son service militaire.
« Il ne pouvait se diviser en deux, avec une partie en Belgique et une autre au Maroc ! » lance le père sarcastique.

 

En réalité, toute la procédure est fondée sur les prétendus aveux de Abdelkader Bellirej, enlevé à Marrakech et torturé pendant plus de six semaines par les mêmes services, ceux de la DST de Témara. Sans doute connaissait-il le nom de Ali et qu’il l’a livré pour un moment de répit !
Malgré toutes ces incohérences et la plainte pour torture déposée par Ali contre les services de police, le tribunal de l’a condamné, en première instance, à quinze ans d’emprisonnement. Rarement, la justice marocaine contredit la police et ses procès-verbaux truqués et arrachés par les moyens que l’on sait.
Tous les criminologues et les profileurs vous le confirmeront. On ne s’improvise ni terroriste, ni gangster, ni trafiquant d’armes à quarante ans passés. Les statistiques sont nulles, lorsque l’individu a, jusque là mené une vie d’honnête homme et qu’il est, de surcroît, un chef de famille exemplaire. Le portrait même d’Ali Aarrass !

 

La trilogie de l’ignominie

 

Dans cette affaire, ce qui interpelle c’est avant tout cette sorte de trilogie qui s’est mise en place, pour l’accomplissement d’une ignominie, une sorte de tri-gouvernementale de l’injustice. Une entreprise menée en totale contradiction avec les règles les plus élémentaires du droit humain universel.

 

Incriminé en premier lieu, le silence assourdissant des autorités belges, qui en aura fait les complices objectives de ce procès politique, mené par « le Maroc qui veut montrer qu’il est un Etat fort, en terrorisant ses populations » comme le résume l’un des avocat de Ali, Christophe Marchand.Christophe Marchand
Le calvaire d’Ali, est sa peine de n’être belge qu’à moitié. L’autre moitié, sa marocanité, il devra la porter comme une croix. Dire que nous sommes en présence d’un racisme d’Etat, relève de l’euphémisme.
La Belgique prétend avoir obéi à la règle qu’elle s’est imposée de ne jamais intervenir, lorsqu’un de ses citoyens à la double nationalité est aux prises avec la justice du pays de sa seconde nationalité. Je veux bien le croire, mais la tragédie qui se déroule à Salé, concerne, un citoyen belge ayant, jusque là, mené une vie exemplaire, payant ses impôts, participant à la vie de la cité et accomplissant son service militaire. Pas un chien errant !
Ni visite consulaire, ni observateur du ministère de la justice belge au procès, ni la moindre question ou protestation adressée au Maroc, pour les allégations de tortures subies par le prisonnier. Ce procès qui broie un innocent et les siens n’aurait jamais du se tenir.
Il restera celui de la honte pour la Belgique et le miroir de son indignité.

 

L’Espagne, ensuite, signataire de multiples accords sur les droits de l’homme aura extradé Ali Aarrass, alors même que le comité des droits de l’homme de l’ONU, siégeant à Genève avait émis un avis négatif et ordonné des mesures provisoires. A la même période où Ali était extradé, un certain Mohamed El Bay sur lequel pesaient les mêmes soupçons, était innocenté et rendu la liberté. L’homme doit son salut et sa liberté à la nationalité espagnole.
L’Espagne n’a pas, non plus, fini d’enterrer ses vieux démons ! Les dénonciations qui pleuvent sur son compte, en sont les témoins éloquents.

 

Le plus beau pays du monde

 

Enfin, concernant le Maroc, ce « plus beau pays du monde », comme l’appellent ceux qui y ont tout confisqué, nul article, nul livre, nulle émission et nul discours ne pourront jamais quantifier les souffrances abominables et les injustices innombrables qu’il aura infligées aux siens.
Il est, pour le moins étrange, que ce pays qui avait tout fait pour pousser les rifains à s’exiler, sous peine de mourir de misère, déploie, à présent, des trésors de diplomatie internationale et de coopération judiciaire, pour y faire revenir leur descendance, manu militari, à coups de dossiers vides et lui faire subir les traitements tels que celui qui a été réservé à Ali.
Ce dernier ne connaissait rien de son pays d’origine. Il en fait désormais partie intégrante. Cette année, il aura fêté quatre anniversaires, en prison.
Les dernières lignes de ce papier seront les siens. Il les a livrés un jour, à sa sœur Farida qui lui rendait visite. Ils sont un témoignage accablant que rien n’a véritablement changé au maroc :
– « Je côtoie des horreurs et des injustices qu’aucun homme ne pourrait jamais imaginer ! Le nombre de personnes torturées dans des centres comme celui de Temara, avant d’être amenés en prison, est impressionnant ! Nombre de prisonniers n’ont ni avocats, ni famille pour s’inquiéter de leur sort ! Certains d’entre eux ont été torturés des mois durant. Si Le Seigneur a voulu mettre l’innocent que je suis à l’épreuve, c’est, sans doute, pour que tant de mes compagnons de misère sortent un jour, de l’ombre et de l’oubli ! »

 

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