Author

admin - page 41

admin has 896 articles published.

LE SOIR : Ali Aarrass contre État belge: le tribunal dira qui a raison le 11 septembre

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/DOUBLE NATIONALITE par

Ali-Aarass-electric-shocks London 26 June 2014Ali Aarrass contre État belge: le tribunal dira qui a raison le 11 septembre

(photo Amnesty International le 26 juin devant l’ambassade marocaine à Londres)

par Baudouin Loos

Un prisonnier disposant de la double nationalité, ici belgo-marocaine, peut-il bénéficier de l’assistance consulaire du premier pays quand il est incarcéré dans le second ? C’est le fond de « l’affaire Ali Aarrass », qui venait en degré d’appel ce vendredi devant le tribunal de Bruxelles des référés.

On aurait entendu une mouche voler dans la salle d’audience ce vendredi matin à Bruxelles. La courte vidéo, sans son, projetée sur le mur arrière du tribunal glaçait les sangs : l’on y voyait Ali Aarrass, dans sa misérable cellule marocaine, hébété, sans forces, montrer à la caméra les ecchymoses qui par dizaines lui lardaient tout le corps. Le résultat de coups féroces assenés par des matons. Des images difficiles, qui datent de 2012.

Le tribunal des référés de Bruxelles, siégeant en appel, entendait les plaidoiries dans « l’affaire Ali Aarrass », du nom de ce Belgo-Marocain extradé au Maroc par l’Espagne en 2010, torturé pour lui extorquer des aveux de complicités terroristes qu’il rétracta ensuite en vain : il a été condamné à 12 ans de prison en 2012. En cause ici, la volonté d’Ali Aarrass d’obtenir de la Belgique une assistance consulaire dans sa prison marocaine. En première instance, le tribunal des référés lui avait donné raison, ce qui avait constitué une surprise, mais les Affaires étrangères avaient fait appel.

La position de ces dernières a évolué. Elles ne sous-entendent plus qu’il n’y a pas de preuves qu’Ali Aarrass a été torturé (il est vrai que l’ONU en a attesté !). Elles ne contestent plus non plus l’urgence, qui justifie justement la procédure en référé. Mais elles persistent à estimer que l’assistance consulaire n’est pas une obligation des Etats, seulement un droit, qu’ils peuvent ou non exercer, selon leur bon-vouloir. Et la Belgique la refuse toujours dans les cas de double nationalité. Elles pensent aussi que l’ordonnance « provisoire » rendue en première instance risque d’avoir « des effets irréversibles » sur les relations entre la Belgique et le Maroc. La peur du précédent…

En même temps, l’Etat belge souligne qu’il s’est plié – «  en travaillant d’arrache-pied », a osé l’avocat Nicolas Angelet – à la décision de première instance du tribunal siégeant en référé, en demandant au Maroc de laisser le consul belge au Maroc téléphoner au prisonnier, démarche réitérée une fois et restée chaque fois sans réponse des autorités marocaines sollicitées.

En outre, a dit Me Angelet, le ministre belge Didier Reynders qui s’est inquiété dès l’été 2013 auprès de son homologue marocain du sort d’Ali Aarrass (à la suite d’une grève de la faim et d’articles de presse, ajoutera-t-on), s’est encore entretenu cette année du sujet en colloque singulier avec ledit alter ego marocain. « L’action diplomatique est la bonne », a insisté la défense.

Autre argument invoqué par l’Etat belge : même si l’assistance consulaire était octroyée à Ali Aarrass, celle-ci ne serait « pas à même d’assurer la protection que le prisonnier souhaite ». Autrement dit, « il aurait besoin d’une protection constante, ce que le consul belge, qui aurait juste le droit de le rencontrer, ne pourrait assurer ».

Impossible, évidemment, d’entrer dans les arcanes de tous les arguments répertoriés devant la présidente du tribunal Mireille Salmon par la défense de l’Etat belge. Qui conteste aussi par exemple l’applicabilité de l’article 1 de la Convention européenne des droits de l’homme dans ce cas car l’Etat qui exerce l’autorité et le contrôle sur Ali Aarrass n’est pas la Belgique mais le Maroc.

La défense d’Ali Aaarrass, qui a fait remarquer le caractère « fluctuant et tortueux » des moyens de défense de la Belgique, n’a eu aucun mal à montrer « la contradiction » qui existe depuis 2013 : l’Etat refuse une assistance consulaire mais exerce des pressions diplomatiques sur le Maroc en faveur du prisonnier. « Le lien juridictionnel entre l’Etat belge et Ali Aarrass que le premier nie a été pourtant bien été créé par les interventions dites ’’humanitaires’ du ministère belge des Affaires étrangères. »

Nicolas Cohen, Dounia Alamat et Christophe Marchand se sont succédé pour tenter de laminer les arguments de la partie opposée. En contestant en autres l’intention d’Ali Aarrass d’exiger une «  surveillance constante » à son profit. « Cela voudrait dire que l’assistance consulaire ne sert à rien, ce qui est faux. Ce que nous demandons, ce sont des visites plus ou moins régulières, tous les deux mois au moins. Ali ne connaît personne au Maroc (où il n’a jamais habité avant son extradition, NDLR), et les voyages sont chers pour sa famille en Belgique et en Espagne. » Et puis, les visites consulaires, mine de rien, elles ont leur poids…

Par rapport aux efforts allégués mais de toute façon vains par les Affaires étrangères pour prendre contact avec le prisonnier belgo-marocain après la décision de première instance, qui était exécutoire malgré l’appel, Me Marchand nous précise ceci : « L’assistance consulaire telle que décrite dans la convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 1963, prévoit la visite à la prison, de même la convention belgo marocaine relative à l’assistance aux personnes détenues du 7 juillet 1997. Le consul belge doit se rendre à la prison et pas demander à la prison qu’Ali puisse lui téléphoner ! ».

Jugement le 11 septembre.

SOURCE

Journée contre la torture : l’affaire Ali Aarrass dans la presse

dans DANS LA PRESSE par

Affaire Ali Aarrass : Amnesty demande à la Belgique de porter assistance au Belgo-Marocain

 

 

Lire l’article cliquez ICI

La DH :

Affaire Ali Aarrass – Amnesty rappelle à la Belgique son devoir d’assistance consulaire envers Ali Aarrass

Publié le

Lire l’article cliquez ICI

LA LIBRE (abonnés) :

Ali Aarrass, prisonnier belgo-marocain

ABONNÉS Olivier Tollet (st.) Publié le – Mis à jour le

Lire l’article cliquez ICI

 

7sur7 :

Amnesty rappelle à la Belgique son devoir d’assistance

Par: rédaction
25/06/14 – 15h49  Source: Belga
© epa.

Lire l’article cliquez ICI

 

 

 

 

On 25 and 26 June in Brussels and in London before the Moroccan embassy : Amnesty International for Ali Aarrass !

dans FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS/SANS CATEGORIES/TORTURE par

E flyer Stop Torture Ali Ali Aarrass-page-001LONDON 26 JUNE 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ali Aarrass Brussels 26 June 2014BRUXELLES 25 JUIN 2014

« Amnesty International organise une manifestation pacifique lors de laquelle les activistes vont littéralement se placer entre le tortionnaire (Maroc) et sa victime (Ali Aarrass). Nous demanderons aux autorités Marocains d’arrêter la torture et de libérer Ali Aarrass. Quand? Le Mercredi 25 juin de 10h30 à 11h45. Où? Devant l’ambassade du Maroc, Boulevard Saint-Michel, 29 – 1040 Etterbeek.Ce sera l’occasion de rendre visible notre campagne contre la torture dans les médias, mais aussi d’interpeller les autorités marocaines et belges pour qu’elles agissent en faveur d’Ali Aarrass.Ali Aarrass a été condamné au Maroc à 12 ans de prison pour faits de terrorisme qu’il a toujours niés. Il est cependant avéré par deux rapports onusiens que les aveux utilisés pour le condamner ont été obtenus sous la torture. Amnesty International se mobilise pour que les autorités marocaines agissent en faveur de leur ressortissant afin d’obtenir sa libération, suite aux recommandations du Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU, ainsi qu’une enquête sur ses plaintes de torture et une éventuelle poursuite des auteurs. Amnesty demande également au gouvernement belge de faire pression diplomatiquement sur les autorités marocaines pour qu’elles agissent en faveur d’Ali Aarrass. Le gouvernement belge lui refuse obstinément à toute assistance consulaire, sous prétexte qu’il est binational. »

Pierre Piccinin da Prata, rédacteur en Chef du « Courrier du Maghreb et de l’Orient » : « Ali Aarrass, histoire d’un Belgo-Marocain dans les geôles de Mohammed VI »

dans DANS LA PRESSE par

 le courrierSOURCE

MAROC – Ali Aarrass, histoire d’un Belgo-Marocain dans les geôles de Mohammed VI : entre désespoir et oubli… (Interview avec Farida Aarrass)

Farida AARRASS

En juin 2011, il y a trois ans, j’avais participé à une mission de soutien au Belgo-Marocain Ali Aarrass, libraire à Bruxelles, accusé à tort, de toute évidence, d’association terroriste dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Casablanca (qui avaient ébranlé le Maroc en mai 2003), puis, plus simplement, de trafic d’armes. Il avait été incarcéré par le régime marocain, après que le gouvernement espagnol avait accepté de l’extrader depuis l’enclave de Melilla, dont il était originaire et où Ali Aarrass s’était rendu pour visiter son vieux père et finalement s’établir. Une extradition qui avait eu lieu en dépit d’un dossier d’instruction vide de charges et de l’avis négatif du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU. Abandonné à son sort par le ministère des Affaires étrangères belge, torturé à plusieurs reprises (violé au moyen d’un bâton et de bouteille en verre, frappé sur tout le corps –ses jambes étaient bleues et il a perdu l’usage d’une oreille-, sur la plante des pieds ; injections de produits chimiques corrosifs, décharges électriques sur les parties génitales ; verre cassé dans la bouche…), puis condamné au terme d’une série de parodies de procès-spectacles destinés à impressionner, Ali Aarrass est aujourd’hui encore détenu au Maroc. J’ai contacté ses avocats marocains, qui n’ont pas répondu à notre sollicitation, manifestement désintéressés par la cause, à l’instar de plusieurs responsables de l’AFD International, une ONG droits-de-l’hommienne, lesquels s’étaient un temps préoccupés du « cas Aarrass », mais nous opposent aujourd’hui de vagues considérations d’agenda et se dérobent… J’ai donc rencontré Farida, la sœur d’Ali, qui vit à Bruxelles et a accepté de faire le récit, complet et détaillé, du calvaire que vivent son frère et sa famille, pour Le Courrier du Maghreb et de l’Orient. Ali Aarrass, entre désespoir et oubli…

Le Courrier du Maghreb et de l’Orient – La première demande que je voudrais vous adresser concerne l’enfance d’Ali, son arrivée en Belgique, son adolescence… La presse belge a peu parlé de son cas, puis l’a oublié. Notre public international ne le connaît pas…

Farida AARRASSJe vais vous raconter… Depuis le début… Nous sommes nés, mon frère et moi, à Melilla. C’est une petite enclave espagnole, au nord du Maroc. Ali avait cinq ans et moi deux ans, lorsque nous avons été placés par notre mère dans un internat tenu par des sœurs espagnoles, les Sœurs de la Charité, à Melilla. Ça s’appelait la Gota de Leche (la Goutte de Lait, en français). Ali a donc été élevé par les religieuses.

Parce que ma mère, qui était divorcée de mon père, a décidé de partir en Belgique où elle avait du travail.

Quand Ali a eu quinze ans, notre mère nous a fait venir en Belgique…

CMO – Ali est donc de nationalité marocaine ?

F. AARRASSOui, parce que les autorités espagnoles n’accordaient pas la nationalité aux habitants d’origine marocaine. Nous avions une carte de résidents, mais un passeport marocain.

Mais, plus tard, à sa majorité, comme on n’avait plus aucun lien avec le Maroc –nous avions été élevés en espagnol, par les sœurs, et nous ne parlions même pas l’arabe ; seulement un peu le dialecte, que nous pratiquions avec notre mère-, Ali a demandé la nationalité belge. Et il l’a obtenue rapidement, en 1989, puisqu’il vivait et travaillait en Belgique.

Il avait appris le français en Belgique, aux cours du soir, et il travaillait dans la construction : quand il a vu que notre mère travaillait beaucoup, il n’a pas voulu continuer ses études et la laisser seule gagner notre vie. En plus, ma mère avait en charge sa mère, ma grand-mère, qui vivait à Melilla, avec une autre de ses filles qui avait deux enfants et que son mari avait quittée ; elle leur envoyait donc un peu d’argent chaque mois, pour les soutenir… Ali a donc décidé de se sacrifier pour elle et pour moi et il a cherché du travail…

Il était très courageux ; c’était un bosseur ! Alors, il a été engagé sur des chantiers de construction, en région flamande. Il partait très tôt le matin, dans la nuit, en train, pour aller sur les chantiers… Il a commencé par un travail où on lui demandait d’arracher des clous des planches, pour démonter des échafaudages, à longueur de journée. Tout ça à quinze ans… Il a aussi travaillé, par exemple, à la construction du centre commercial City 2, à Bruxelles… Au temps où le Cirque Bouglione se trouvait à Bruxelles, il a réussi à avoir un boulot : c’est lui qui allait chercher la viande, dans les abattoirs, pour les tigres et les lions… il a toujours eu du travail. Après, il a travaillé dans une usine de désossement de viande de porc, pendant cinq ans. Puis il fait d’autres métiers ; il a aussi été relieur : il reliait des livres. Il acceptait tous les emplois, même mal payés.

C’est quelqu’un de très responsable, de très débrouillard… Et tout ça, avec le cœur sur la main ; parce qu’il faisait ça pour aider notre mère.

CMO – Votre mère vit toujours avec vous, en Belgique.

F. AARRASSOui, oui. Vous l’aviez rencontrée quand vous étiez venu à une audience du procès à Rabat, pour soutenir Ali…

CMO – Oui, en effet, je me souviens…

F. AARRASSPour elle, c’est très très dur de savoir son fils, qui a tant fait pour elle, dans ces conditions, là-bas… Nous avons aussi une petite sœur ; et je me rappelle, quand nous revenions de l’école, s’il était là, c’est lui qui nous préparait à manger : il ne voulait pas que notre mère travaille toute seule. Ça lui faisait mal au cœur de la voir trimer pour gagner un peu d’argent…

Et puis, comme notre mère travaillait dans une maison de retraite et n’avait qu’un week-end sur deux, c’est lui qui nous gardait le week-end ; il faisait le ménage, la lessive…

Il était devenu le pilier central de notre famille.

C’était aussi un sportif ; il faisait de la boxe, avec des amis. Il avait un très bon niveau, mais il a arrêté ; il aimait bien l’entraînement, mais pas les matchs. Il n’était pas à l’aise de devoir se donner en spectacle en frappant sur quelqu’un…

CMO – Et, plus tard, il s’est lancé dans le commerce ; il a ouvert une librairie à Bruxelles, si je ne me trompe pas…

F. AARRASSOui, il avait réussi à mettre un peu d’argent de côté et il a repris une librairie. Il l’a agrandi en ajoutant un rayon papeterie, puis informatique. Il n’y avait pas encore de commerce de ce type à Molenbeek-Saint-Jean, à Bruxelles ; c’est un quartier pas très riche, où il y a beaucoup de familles de l’immigration maghrébine.

Sa librairie se trouvait rue de l’École ; un nom prédestiné : ses rentrées des classes étaient extraordinaires… Comme il regrettait de ne pas avoir pu faire d’études, il encourageait les jeunes du quartier à bien travailler à l’école. Il leur donnait des conseils quand ils venaient s’approvisionner chez lui.

Et j’ai même appris plus tard, par des mères du quartier, qu’il faisait des prix très bas pour ceux qui avaient des difficultés d’argent et, parfois, il donnait gratuitement, des cahiers, des stylos, des crayons… Ce sont des femmes du quartier qui me l’ont dit, par la suite, lorsqu’elles ont appris qu’Ali avait été arrêté et torturé… Il voulait que les enfants du quartier aient le matériel nécessaire, pour ne pas qu’ils baissent les bras.

CMO – Et Ali déclarait ses activités commerciales ? Payait-il ses impôts, en bon citoyen ?

F. AARRASS Mais bien sûr ! Il se sentait citoyen belge à part entière !

CMO – J’ai aussi appris qu’il avait même fait son service militaire en Belgique…

F. AARRASSC’était en 1993. La dernière année du service obligatoire… Il a été appelé à se présenter et il a fait son service militaire, à Liège.

CMO – En fait, il était complètement intégré en Belgique ; et on peut même dire qu’il n’avait jamais réellement connu d’autre pays, à l’exception de l’internat des sœurs espagnoles…

F. AARRASSOui ! D’ailleurs, les rares fois où j’ai pu lui téléphoner dans sa prison au Maroc, il m’a parlé de la Belgique ; il me parle de la nourriture qu’il aimait, les moules surtout. Il me taquine avec ça pour essayer de me faire oublier qu’il souffre…

Un jour, j’ai pu aller le voir et il m’avait demandé de lui apporter des spéculoos et du chocolat… des gaufres… C’est dur de parler de tout ça…

CMO – Alors, en 2005, Ali se rend à Melilla. Plus précisément, même, il décide de s’y installer, avec sa famille, sa femme et sa petite fille… Pour quelle raison décide-t-il d’y retourner.

F. AARRASSTout simplement pour retourner auprès de notre père, qui commençait à devenir très vieux ; cela faisait des années qu’il en parlait. Il a toujours gardé une relation très profonde avec notre père. Et, Mellila, ce n’est pas le Maroc, c’est l’Espagne ; il pensait que c’était une bonne idée…

CMO – Il y avait trouvé du travail ?

F. AARRASSIl a créé son propre travail.

D’abord, il a ouvert un petit restaurant, une sandwicherie, avec l’argent qu’il avait obtenu à la remise de sa librairie en Belgique. Mais les affaires n’étaient pas très bonnes ; l’emplacement de son commerce était trop désaxé et il n’y avait pas assez de passage. Après un an, il a dû fermer, parce qu’il n’arrivait pas joindre les deux bouts…

Il a alors repris l’entreprise de vente de matériaux de constructions de notre demi-frère. Il était gravement atteint par le diabète ; et il était devenu presqu’aveugle. Ali a donc pris la direction de ses affaires. Il conduisait des camions pour approvisionner les chantiers. Comme il avait travaillé tout jeune dans la construction, il connaissait bien le secteur.

C’était une période où il vivait un réel bonheur, avec sa femme et sa petite fille.

Jusqu’en novembre 2006 ; jusqu’au 3 novembre, quand on est venu l’arrêter…

CMO – Par les autorités espagnoles ?

F. AARRASSOui, par la police espagnole…

CMO – C’est là que tout bascule… Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qu’on lui reproche ?

F. AARRASSD’abord, il est emmené à Madrid, dans un centre pénitencier ; et on l’accuse d’avoir participé à un trafic d’armes. On l’interroge pendant trois jours ; plusieurs juges l’interrogent et, finalement, ils déclarent qu’il n’y a aucune charge contre lui et qu’il peut être libéré sous caution.

La caution se montait à 26.000 euros ; mon père a vendu un de ses terrains pour la payer. Et mon frère devait rester à Melilla ; il ne pouvait pas quitter l’Espagne et devait se présenter chaque semaine aux autorités à Melilla.

Il a continué à travailler… Le 1er avril 2008, ils sont venus l’arrêter à nouveau, sur son lieu de travail. Et, là, c’est le cauchemar qui commence…

CMO – Ce sont toujours les Espagnols ?

F. AARRASSOui, et il est encore emmené à Madrid ; mais, cette fois, il est mis en isolement presque complet, 23 heures sur 24. Et, pour le peu qu’il pouvait en sortir, il nous a dit qu’il ne préférait pas… Parce que c’étaient toujours des humiliations, des brimades, des insultes…

On l’emmenait dans une petite cour où, de toute façon, il n’y avait pas de soleil ; mais, le problème, c’était quand on le ramenait en cellule : on le soumettait systématiquement à une fouille complète et très dégradante… Vous voyez… Le garde l’insultait en enfilant ses gants ; il lui disait : « Moro de mierda ! » (« Sale bougnoule ! »), « Regarde ce que tu m’obliges à devoir faire ! » Alors, il préférait ne plus aller à la cour…

CMO – Combien de temps est-il resté ainsi en isolement complet ?

F. AARRASSDeux ans et huit mois !

CMO – Mon Dieu… Toujours à Madrid ?

F. AARRASSNon… De Madrid, il a été emmené à Badajos. Il m’a dit que c’était le pire ! Puis ils l’ont déplacé à Algésiras. On le rapprochait petit à petit du Maroc…

De là, ils ont tenté de l’extrader au Maroc, secrètement. Mais ça n’a jamais été tiré au clair. C’était illégal et il y aurait eu une opposition de quelqu’un au centre pénitencier. On ne sait pas ce qui s’est passé exactement…

Durant tout son séjour en détention en Espagne, Ali a fait trois fois la grève de la faim. Les deux premières ont duré deux mois, mais c’est surtout quand il a appris la décision du Conseil des ministres de l’extrader au Maroc, décision du 19 novembre 2010, qu’il a arrêté de s’alimenter jusqu’au bout, jusqu’à son extradition, le 14 décembre 2010…

CMO – Pourtant, le 3 mars 2009, l’année précédente, le célèbre juge Baltasar Garzón avait prononcé un non lieu…

F. AARRASSOui, après une enquête qui avait commencé en 2005. Mon frère avait été mis sur écoute quand il était encore libre. Mais il n’avait rien à lui reprocher…

CMO – Sur quel motif, dès lors, vont-ils l’extrader vers le Maroc ? Il avait été question des attentats de Casablanca…

F. AARRASSC’est une chose qui a été dite… Mais jamais mise par écrit. Ils ont aussi évoqué le « réseau Belliraj », un pseudo-réseau islamiste qui aurait voulu faire des attentats au Maroc… Puis un réseau de moudjahidin en Iran, en Algérie, qui datait de 1982. Mais, à cette époque-là, Ali vivait en Belgique et bossait comme un fou ! C’était très vague, et tout ça était dit, mais jamais écrit… C’est à croire qu’ils voulaient eux-mêmes justifier l’arrestation d’Ali en inventant des liens. Mais, finalement, il n’a plus été question que de trafic d’armes…

CMO – Alors, comment ont-ils justifié l’extradition ?

F. AARRASSL’Espagne avait une demande d’extradition du Maroc, en vertu d’un mandat d’arrêt international. L’avocat nous avait dit qu’Ali était mis en détention provisoire, mais pour une période maximum de quarante jours…

Pendant ces quarante jours, le Maroc devait envoyer des preuves contre lui, pour obtenir l’extradition. Mais, les preuves, on ne les a jamais vues. Le Maroc a dit qu’il y en avait, sans les fournir, et l’Espagne a accepté l’extradition.

CMO – L’extradition a lieu alors qu’aucune preuve concrète n’est fournie et, en outre, alors que le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU a remis un avis négatif…

F. AARRASSTout à fait : le Haut Commissariat de l’ONU avait demandé de suspendre l’extradition, par crainte de mauvais traitements et de tortures.

Mais le Conseil des ministres espagnol s’est satisfait d’un compromis avec le Maroc, qui disait que le Maroc s’engageait à ce qu’Ali ne soit ni condamné à mort, ni a perpétuité. Mais l’Espagne ne s’est pas inquiétée d’en savoir plus sur les risques de torture.

CMO – Et les autorités belges, dans tout cela ?

F. AARRASSLa Belgique n’est intervenue à aucun moment ! Ce qui facilitait la tâche à l’Espagne, de savoir que la Belgique ne s’intéressait pas du tout au sort de son ressortissant.

Donc, les autorités espagnoles ont eu toutes les facilités pour livrer Ali à ses tortionnaires…

Pourtant, Ali n’a jamais cessé de réclamer l’assistance consulaire à son pays. Comme je vous ai dit, pour lui, c’était atroce, parce qu’il se sentait citoyen belge à part entière !

CMO – Quelle a été l’attitude des différents ministres belges des Affaires étrangères ? Vous les avez interpellés…

F. AARRASSLe je-m’en-foutisme total ! Reynders, c’était vraiment le je-m’en-foutisme total ! Vanackere, avant lui, avait été pareil !

Lui, on l’avait interpellé lors d’une conférence dans laquelle on avait réussi à s’introduire… Parce qu’on n’avait pas été invités… C’était juste après l’extradition, au moment où mon frère avait disparu. On ne savait pas où il était ; il était en train de se faire torturer. C’était au mois de décembre 2010… Nous, nous avons appris l’extradition d’Ali par la presse espagnole : nous étions au parlement belge, avec quelques députés qui défendaient les Droits de l’Homme et voulaient nous aider, aussi avec Montserrat Carreras, d’Amnesty International… Donc, on était en train de chercher des solutions pour éviter l’extradition, mais elle avait déjà eu lieu, la veille, le 14 décembre, sans qu’on le sache.

Le ministre, lui, il s’en foutait.

CMO – Ali disparaît…

F. AARRASSOui. Il se faisait torturer, d’abord dans le centre de Temara, bien connu au Maroc…

Puis, ils l’ont emmené à Nador, près de Melilla. Chez notre tante. C’est la seule adresse qu’Ali connaissait au Maroc. Il s’en est beaucoup voulu de la leur avoir donnée. Mais il avait été tellement torturé que, pour que ça s’arrête, il donné cette adresse.

Ils sont arrivés un matin chez notre tante, avec Ali. Et ils ont tout fouillé ; puis ils ont commencé à creuser partout dans la propriété. Mais ils n’ont rien trouvé.

Heureusement, il y avait un journaliste marocain sur place, qui a suivi l’affaire toute la journée ; et il a même voulu témoigner, par la suite, pour confirmer que la police n’avait rien trouvé.

Après les fouilles, ils ont amené Ali dans les bois, plus loin que la maison. Et ils l’ont complètement déshabillé. Puis ils l’ont attaché à un arbre et ils l’ont frappé partout sur le corps, avec des bâtons. Et Ali m’a raconté que, après ça, ils ont tiré des coups de feu autour de lui, en simulant une exécution, en disant qu’ils allaient le tuer…

A la fin, ils l’ont emmené dans un commissariat dans le rif [la campagne], où ils l’ont encore tabassé. Puis ils l’ont ramené au centre de torture de Temara ; et, là, ils ont recommencé… pendant douze jours et douze nuits…

CMO – Si c’est trop pénible pour vous, je passerai à une autre question… Êtes-vous en mesure de me décrire les tortures qu’il a subies ?

Torture - dessins Ali AarrassF. AARRASSJe peux vous les dire… J’ai appris à apprivoiser mes sentiments et mes angoisses par rapport à ça…

Ali m’a expliqué qu’il avait été pendu pendant des heures, par les poignets. Ça fait déjà très très mal, mais, en plus, ils le frappaient. Ali m’a dit qu’ils étaient seize autour de lui, à le frapper comme des fous.

Ils le frappaient aussi sur les pieds. Ils l’ont aussi écartelé en le tirant par les bras et les jambes, comme s’ils voulaient le démembrer.

Ils ont simulé des noyades, de manière répétitive : chaque fois qu’il perdait connaissance, on le réanimait pour remettre ça. Et ils lui ont injecté des produits qui lui donnaient l’impression de devenir fou… On ne sait pas de quoi il s’est agi…

C’étaient des personnes avec des blouses blanches. C’étaient des médecins ou des infirmiers, qui savaient bien comment trouver les veines pour faire les injections…

On l’a violé avec des bouteilles en verre… On lui a placé des pinces en métal sur les parties intimes, pour lui envoyer des décharges électriques…

On l’a aussi brûlé avec des cigarettes.

L’électricité, aussi, aux oreilles : ils ont placé les pinces sur les lobes des oreilles. On le frappait tellement au niveau du visage qu’il a perdu l’audition d’une oreille ; elle a dégagé beaucoup de pus, pendant assez longtemps, et il n’entend plus de cette oreille-là…Dessins Ali Aarrass'

On lui a cassé du verre dans la bouche. Il a perdu cinq dents, qui se sont déchaussées et sont tombées par la suite…

On l’a menacé de mort, en lui posant une arme sur la tempe. On l’a aussi menacé d’amener sa petite fille et de la violer devant lui… Voilà, c’est…

Voilà…

CMO – Suivront des procès… Sous la torture, Ali a signé des « aveux »…

F. AARRASSLes procès, c’était l’horreur. Le Maroc n’avait aucune charge contre Ali. Alors, tout ce qu’ils vont utiliser, ce sont ces soi-disant « aveux », qu’il a paraphé sous la torture. En fait, il ne savait même pas ce qu’il « avouait » ; lui, il n’a rien « avoué » : on lui a fait signer un bout de papier tout écrit en arabe.

Et, comme il ne sait pas l’arabe, il ne savait pas ce qu’il paraphait. D’ailleurs, il n’était plus en état de comprendre ce qui se passait…

J’insiste, quand je dis « parapher » : il n’a pas signé ; peut-être parce qu’il n’était pas en état de le faire, comme on l’avait beaucoup frappé sur les mains, je ne sais pas… Mais il a seulement apposé un paraphe. Ce sont les autorités marocaines qui ont ensuite ajouté sa signature ; En arabe. Mais Ali ne sait pas écrire en arabe…

Quand il a été un peu rétabli, il a tout de suite porté plainte ; il a dénoncé la torture. Il a déposé plainte devant plusieurs instances marocaines, cinq au total, dont le ministère de la Justice. Mais aucune suite n’a été donnée : les juges n’avaient rien d’autre que ces « aveux » pour le condamner ; et ils ont écarté tous les éléments qui plaidaient en faveur d’Ali, comme le témoignage que le journaliste a voulu déposer, que, lors de la fouille dans la maison de notre tante (où ils espéraient trouver des armes), ils n’avaient rien trouvé… Mais il a été écarté…

Il y avait aussi des vices de procédure ; à commencer par la non-signature des « aveux ». Mais les juges les ont tous écarté et n’ont conservé que les documents « signés » sous la torture.

Il n’y a pas de justice, là-bas…

Enfin, vous avez assisté à plusieurs audiences ; vous avez vu comment ça s’est passé… Vous vous rappelez, lors de la dernière séance, celle qui a précédé le verdict : les juges ont demandé à tout le monde, les avocats et la famille aussi, de quitter la salle, en disant qu’on nous enverrait chercher pour entendre le verdict. Mais, en notre absence, ils ont fait ramener Ali et ils l’ont condamné.

CMO – Je m’en souviens très bien, en effet ; les avocats marocains et la délégation d’avocats belges, venus soutenir Ali, étaient scandalisés…

F. AARRASSIls l’ont condamné à quinze ans…

CMO – Et les avocats marocains, qu’ont-ils pu faire ?

F. AARRASS Vous savez, il y a deux types d’avocats. Il y a ceux qui sont alléchés par les sous : un Belge dans cette situation-là, c’est alléchant… Et, ça, c’est terrible. Ils ne voient que ça, une opportunité de se faire de l’argent.

Puis il y a les autres, comme Maître D. [ndlr : pour raison de sécurité, nous ne diffusons pas le nom de la personne], qui est très honnête et très engagé. Mais ils sont très limités. L’honnêteté ne suffit pas ; il faut aussi beaucoup de courage et c’est très difficile dans un tel pays… Ils ont très peur. Ils ne le disent pas, mais je le ressens très bien ; ils n’osent pas s’opposer aux magistrats ou aux autorités de la prison…

L’année dernière, en 2013, Ali a commencé une grève de la faim, parce qu’on lui avait enlevé tous ses droits : il ne pouvait plus recevoir de courrier, plus recevoir d’appel, plus rien. C’est parce que le directeur de la prison est entré dans un conflit personnel avec lui, après qu’on lui avait envoyé la médaille du marathon de Bruxelles. Ses amis avaient couru pour lui et ils lui ont envoyé la médaille qu’ils avaient gagnée. Ali la portait autour du cou, avec le ruban, les couleurs du drapeau belge ; il voulait rappeler qu’il est belge… Le directeur la lui a faite enlever et il l’a mis en isolement.

J’ai demandé à notre avocat d’aller voir Ali. Il est revenue en me disant de ne pas m’inquiéter, qu’Ali mangeait en cachette et qu’il allait bien… Mais c’était faux ! On a pu le revoir quelques mois après : il avait perdu beaucoup de poids ; il avait même commencé une grève de la soif. Mais les autorités, au Maroc, elles se moquent des grèves de la faim… Ce n’est pas comme chez nous. Alors, Ali m’a dit : « J’ai dû recommencer à manger ; mon but, ce n’était pas de me tuer, c’était de protester, parce qu’ils m’avaient tout pris, il ne me restait plus rien du tout. »

L’avocat nous a menti. Il s’est mis d’accord avec le directeur de la prison. De la part de son propre avocat, ce n’est quand même pas normal !

En appel, ça a été immonde : il y avait cinq juges ; ils souriaient en se regardant, en se moquant des avocats pendant qu’ils plaidaient ; et ils faisaient semblant de s’endormir…

Puis au terme de tout ça, ils l’ont recondamné, à douze ans ; donc, ils ont réduit la peine de trois ans, mais la décision était prise à l’avance. C’est un vrai simulacre de justice.

CMO – Quel a été leur but ? Pourquoi ont-ils fait tout cela ?

F. AARRASSDe tout ce que j’ai appris, je conclus que, le pouvoir au Maroc, c’est un système qui est très lié.

La magistrature comme le reste est liée au système… Quand mon frère était torturé, il y avait une personne qui lui posait des questions. C’est après qu’Ali a appris que c’était un juge d’instruction ! Ali, pendant l’interrogatoire, il pensait que c’était le chef des tortionnaires. Jamais le juge ne s’est inquiété de ce que l’on faisait à mon frère !

Comme Ali n’arrivait plus à parler, le juge a postposé l’audition, au 18 janvier. Le temps qu’Ali aille mieux. Quand il l’a revu, Ali lui a dit : « Mais vous avez vu les tortures… Ce n’est pas normal ! » Et le juge lui a répondu qu’il avait signé des « aveux » et que c’était trop tard…

Vous comprenez : tout ça, c’est la routine pour eux. C’est habituel. Ça fonctionne tellement bien entre eux et tous y trouvent leur intérêt, que personne ne remet ça en question.

CMO – Ce « système » que vous évoquez, cela fait partie de ce qu’au Maroc on appelle le « Makhzen », tout un appareil qui tourne autour de la monarchie et s’étend dans tous les corps de l’État… Mais pourquoi le système voudrait-il impliquer Ali ?

F. AARRASSOn ne sait pas… Je crois que c’est une erreur de parcours… Ils sont probablement beaucoup dans le même cas, mais on l’ignore. Ali, on en a parlé parce qu’il est belge.

Une longue enquête avait été réalisée en Espagne ; on n’a rien trouvé contre lui. Le Maroc n’a rien pu prouver non plus avant l’extradition. Puis, il est extradé, on le torture pendant douze jours et, tout à coup, on a des preuves ! Enfin, ses prétendus « aveux » ; parce que c’est tout ce que les juges ont produit…

Je pense que le Maroc a dû réaliser, à ce stade, qu’ils ont commis une erreur. Mais, l’admettre, c’est autre chose… Après la torture, en plus…

Mais ils agissent comme ça avec beaucoup d’autres. Ali m’a parlé de beaucoup d’autres détenus, qui sont dans les mêmes conditions que lui. Il m’a parlé du cas d’un homme qu’on a aussi amené au centre de Temara, où il a été torturé : ils recherchaient un homme célibataire ; quand ils se sont rendu compte que celui-là était marié, avec un enfant, qu’il n’avait jamais quitté son village, ils ont compris l’erreur. Mais, comme il a été torturé, jugé, condamné à perpétuité, ils n’admettent pas l’erreur et ils le gardent en détention… Mettez-vous à la place de cet homme ! C’est horrible !

Ça paraît irréel, tellement c’est monstrueux. Et pourtant, tout cela est bien réel.

C’est un système que je ne connaissais pas, mais j’ai dû m’y intéresser. Une des personnes que j’ai rencontrées au Maroc m’a expliqué : « Ici, c’est le roi au-dessus de tout. Il est entouré des services secrets, qui alimentent cette peur d’attentats et de menace sur la monarchie, parce qu’ils vivent très bien de cela ; et –crois-moi-, ils ne vont pas s’en défaire. »

Et ça marche bien : quand on voit comment dans le monde entier on renforce les lois antiterroristes, le Maroc a beau jeu. Il sous-traite même…

CMO – À ce stade, où en est-on dans la procédure concernant le sort d’Ali ?

F. AARRASSIl y a encore la cour de cassation, mais ce sera la même parodie de justice que dans les autres cours. En plus, pour le moment, ils reportent sans cesse l’audience. Parce que, une fois les recours nationaux épuisés, on pourrait demander le transfert d’Ali dans une prison belge. Mais, ça, ils ne veulent pas…

En fait, comme ils nagent dans cette impunité et ont l’habitude de pouvoir faire tout ce qu’ils veulent…

Et, du côté belge, les autorités continuent à ne rien faire. C’est pire, même ! Nous avons porté plainte contre le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, pour non-assistance consulaire à personne en danger. Et nous avons gagné le procès ! Le jugement a été rendu le 3 février dernier…

Mais le ministre ne fait rien… Il a fait appel. L’audience devait avoir lieu le 26 mai, il y a quelques jours, mais il y a eu une alerte à la bombe au palais de justice, et l’audience a été reportée au 27 juin, ce mois-ci donc.

Pourtant, la juge avait déclaré que le jugement était exécutoire immédiatement. Quand on s’est retourné vers le ministère, ils nous ont répondu : « Oui, mais vous ne nous avez pas adressé le jugement par voie d’huissier… » J’ai demandé à notre avocat de le faire immédiatement. Mais ça n’a rien changé…

En fait, si : maintenant, le ministère est obligé de lui donner une assistance consulaire. Mais ils se retranchent derrière un mot du jugement, « communication »… En fait, ils disent qu’Ali a seulement droit à pouvoir communiquer avec le consul.

Et vous savez ce qu’ils ont fait ?! Ils ont remis le numéro de téléphone du consul de Belgique au directeur de la prison, en demandant qu’on le transmette à Ali, pour qu’il puisse appeler !

C’est affreux, cette mauvaise foi, car je suis certaine que si la Belgique faisait un tout petit quelque chose, le Maroc cèderait à sa demande… Mais il y a une forme de racisme institutionnel, parce qu’Ali est d’origine maghrébine…

Heureusement, les avocats belges qui nous soutiennent font un boulot énorme.

Notre plainte auprès de Comité de l’ONU contre la torture [Committee Against Torture – CAT] vient de recevoir une réponse : le CAT a déclaré que toutes les conventions sur les Droits de l’Homme ont été violées, dans le cas d’Ali.

Il y avait Juan Méndez, qui avait rendu visite à Ali en septembre 2012 : il s’était fait accompagner d’un médecin indépendant, qui avait constaté la torture et avait fait un rapport médical. Le rapport avait été envoyé aux autorités marocaines et, comme elles faisaient la sourde-oreille, le rapport avait été rendu public au mois de juin 2013. Et une mission de l’ONU a revu Ali en décembre 2013… Ali leur parlé de ce qu’il avait subi à Temara, mais il n’a pas pu être très long, parce que, devant la pièce où il se trouvait, il a reconnu ses tortionnaires, dans le couloir, et il a eu peur de parler devant eux. Mais il avait pu dessiner en cachette les tortures qu’il avait subies et il a donné les dessins aux représentants de l’ONU…

C’est très dangereux, la prison, au Maroc : régulièrement, quand un détenu essaie de dénoncer les tortures qu’il subit, un groupe de policiers spéciaux surgit et c’est le passage à tabac… On ne sait pas de qui dépend ce groupe… Pas de la direction de la prison, apparemment.

CMO – C’est effarant, quand on sait que le Maroc s’apprête à occuper la présidence du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies… Juan Méndez était d’ailleurs au Maroc, tout récemment, pour y faire un bilan de la situation : il en est revenu « sous le choc », a-t-il dit… Comment la famille d’Ali vit-elle tout cela ?

F. AARRASSAmina a neuf ans, maintenant. Elle vit chez notre père, à Melilla. Ali ne l’a plus revue depuis le début de sa détention. Sa femme prend parfois le risque de passer la frontière pour voir Ali, mais il n’a jamais voulu que sa fille vienne le voir, parce, comme ils avaient menacé de la violer devant lui…

CMO – Quand Ali pourra-t-il sortir de prison ?

F. AARRASSDu côté de la justice, je n’ai plus d’espoir. Même les autorités belges, elles n’interviendront pas… C’est seulement la pression de l’opinion publique qui pourrait peut-être faire bouger quelque chose.

Mais… Peut-être une grâce royale. Au début, Ali n’en voulait pas. Parce que cela voudrait dire qu’il reconnaitrait être coupable de quelque chose. Mais je lui ai dit : « Ne sois pas fou ! ». On s’en moque de la manière, pourvu qu’ils le libèrent !

Ali est d’accord, aujourd’hui, mais ils savent qu’il ne se tairait pas s’il sortait ; il n’arrête pas de me dire : « Ce ne sont pas des êtres humains ! Ce ne sont pas des êtres humains ! »

Mais ce n’est même pas d’actualité, en ce moment. Ali s’est mis dans la tête que rien ne se passera ; il refuse d’espérer, pour ne plus souffrir… Il essaie d’être patient. Mais ce sont déjà six ans de vie gâchée… Et pas n’importe quoi : la torture… et la peur tout le temps, sans fin.

Si rien ne bouge, Ali sortira… en 2020.

Amnesty International : Demonstratie voor Ali Aarrass

dans ACTIONS/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Op 25 juni, de dag voor wereldwijde anti-folterdag, gaan we de straat op voor Ali Aarrass.

Gefolterd in een Marokkaanse cel

Ali Aarrass heeft de dubbele Belgische-Marokkaanse nationaliteit. Sinds 2010 zit hij in de gevangenis in Marokko. Hij werd door Spanje uitgeleverd aan Marokko op verdenking van terrorisme. Ali werd al gauw het slachtoffer van meerdere mensenrechtenschendingen. Zo werd hij gefolterd, werd hij incommunicado vastgehouden en kreeg geen eerlijk proces. Zijn bekentenis werd verkregen door foltering en mishandeling.

Zowel Amnesty International als het VN-Mensenrechtencomité hadden vooraf gewaarschuwd voor mogelijke mensenrechtenschendingen ten gevolge van de uitlevering. Nu uit bezwarend materiaal blijkt dat die vrees terecht was, richten we ons opnieuw tot de Marokkaanse overheid om zijn vrijlating te vragen. De Marokkaanse autoriteiten hebben de aantijgingen van foltering nooit adequaat onderzocht.

DEMONSTREER MET ONS MEE

Wanneer?
Woensdag 25 juni om 10u30. De actie eindigt omstreeks 11u45.

Waar?
Ambassade van Marokko, Sint-Michielslaan 29 in 1040 Brussel (Etterbeek)

Wat?
Een serene demonstratie waarbij activisten letterlijk tussen de folteraar en het slachtoffer gaan staan met de oproep om foltering te stoppen en om Ali Aarrass vrij te laten.

Amnesty International roept ook de Belgische regering op om diplomatieke druk uit te voeren op Marokko om Ali vrij te laten. Daarnaast vragen we aan België om Ali Aarrass de consulaire bijstand te geven die hem, als Belg in het buitenland, toekomt. Lees meer.

Voer ook actie online: teken de petities

Ali Aarrass en dochter

Ali Aarrass zit sinds 2010 in een Marokkaanse cel. Hij werd er gefolterd en na een oneerlijk proces veroordeeld tot 12 jaar cel.

Ali Aarrass met zijn dochtertje

Ali Aarrass heeft de Belgische-Marokkaanse nationaliteit. Amnesty International roept ook de Belgische regering op om Ali Aarrass bij te staan en om helder standpunt in te nemen tegen foltering.

Wat Ali overkwam…

Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.Ali Aarrass tekende de folterpraktijken die hij moest ondergaan.

Ali Aarrass : Le Comité contre la torture des Nations Unies constate les tortures, le défaut d’enquête impartiale, la condamnation sur base d’aveux extorqués sous la torture. Le Maroc a 90 jours pour diligenter une enquête approfondie

dans AVOCATS/COMMUNIQUES DE PRESSE/DANS LA PRESSE par

AARRASS Décision CAT-page-001Communiqué de presse du CABINET D’AVOCATS JUS COGENS – Me Dounia ALAMAT (+32.470.57.59.25 ; da@juscogens.be) – Me Nicolas COHEN (+32.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be) – Me Christophe MARCHAND (+32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be)

Bruxelles, le 2 juin 2014

 Ali AARRASS est un citoyen belge.

 Arrêté le 1er avril 2008 en Espagne sur base d’un mandat d’arrêt international marocain, il est extradé vers le Maroc le 14 décembre 2010. Il disparait pendant dix jours durant lesquels ni les autorités espagnoles, qui ont procédé à l’extradition, ni les autorités belges ne chercheront à savoir ce qu’il devient. Sa famille est terriblement inquiète. Accusé d’être membre d’une organisation terroriste, Ali AARRASS est torturé pour signer les aveux qui serviront à sa condamnation.

 Après dix jours d’horreur, il réapparait devant un juge d’instruction qui ignore ses plaies et ses plaintes et expédie une enquête qu’il considère inutile puisque les aveux sont signés.

 Que les aveux soient rédigés en arabe, langue qu’Ali AARRASS ne sait ni parler, ni lire, ni écrire ne surprend pas le juge d’instruction, pas plus que le Procureur général ou la Cour d’appel de Rabat, qui va juger Ali AARRASS coupable et le condamner à 12 ans d’emprisonnement.

 Ali AARRASS dépose plainte officiellement entre les mains d’un autre juge d’instruction à Rabat pour la torture qu’il a subie. La plainte est jugée irrecevable… sous prétexte qu’il n’a pas su donner les noms de ses bourreaux.

 Mais Ali AARRASS ne va pas se taire. Il appelle à l’aide les autorités de son pays, la Belgique, pour que le consul vienne le voir et constate les souffrances subies et ses atroces conditions de détention à la prison de Salé II. Jusqu’à ce jour, le Ministre des affaires étrangères met personnellement un véto à une telle visite.

 Puisque les juges marocains sont manifestement acquis à la cause de la torture, puisque l’Etat belge se désintéresse de son citoyen, Ali AARRASS se tourne vers les Nations Unies.

 Il interpelle le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, le Rapporteur des Nations Unies sur l’indépendance des magistrats et des avocats, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et le Comité contre la torture des Nations Unies.

 Le 3 octobre 2011, Ali AARRASS saisit le Comité contre la torture des Nations Unies pour dénoncer les tortures subies et le risque d’être condamné sur base des aveux ainsi extorqués.

 Le Comité contre la torture est l’organe chargé d’examiner les plaintes des personnes victimes de violation de la Convention des Nations Unies contre la torture. Ce texte prévoit notamment que les Etats membres doivent diligenter immédiatement une enquête impartiale quand il y a des motifs raisonnables de croire qu’un acte de torture a été commis sur leur territoire, que la personne qui dépose plainte doit être protégée contre toute mesure d’intimidation en raison de sa dénonciation et qu’une déclaration obtenue sous la torture ne peut être utilisée comme preuve en justice.

 Toutes ces règles ont été violées par le Maroc.

 Le 20 septembre 2012, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, organe indépendant du Comité, rend visite à Ali AARRASS, accompagné d’un médecin légiste, spécialisé dans les séquelles de la torture. Le Rapporteur spécial écrit immédiatement aux autorités marocaines en expliquant qu’il a constaté sur le corps d’Ali AARRASS les traces des tortures et en demandant des explications.

 Il y avait donc des motifs très sérieux pour lancer une enquête, mais celle celle-ci n’a jamais eu lieu.

 Pire encore, immédiatement après la visite du Rapporteur spécial, Ali AARRASS est victime de pressions et roué de coups par les gardiens de la prison.

 Les juges marocains ne prennent pas en compte les dénonciations de torture et se satisfont des prétendus « aveux » pour fonder la condamnation d’Ali AARRASS à 12 ans d’emprisonnement. Un pourvoi en cassation est toujours à l’examen au Maroc, plus d’un an et demi après son introduction.AARRASS Décision CAT-page-004

 Le Comité contre la torture des Nations Unies n’a cependant pas eu besoin d’attendre le résultat de cette procédure pour constater, ce 27 mai 2014, que le Maroc a violé la règle absolue de l’interdiction de la torture, n’a pas mené d’enquête sérieuse à cet égard, et a condamné Ali AARRASS sur base de preuves tronquées.

 Le Comité contre la torture des Nations Unies donne 90 jours au Maroc pour commencer une enquête impartiale et approfondie incluant un examen médical conforme aux standards internationaux.

 Après six ans de détention à clamer son innocence, après la torture et les mauvais traitements, lâchement abandonné par le Belgique, Ali ARRASS, infailliblement soutenu par sa famille et un comité citoyen, est toujours debout. Il témoigne par son combat et sa ténacité en faveur de toutes les victimes de la torture.

stop tortura Le Maroc sait que le vent de la critique internationale souffle contre lui. Amnesty International vient de lancer une campagne mondiale : « La torture en 2014 : 30 ans d’engagements non tenus » (www.amnesty.org/fr/library/info/ACT40/004/2014/fr). Le Maroc y est spécifiquement visé.

 Par sa décision, le Comité contre la torture invite clairement les autorités marocaines à prendre leurs responsabilités. Sauront-elles y répondre ? Il semble que le Maroc ait initié une nouvelle enquête mais toujours sans respecter les règles en la matière.

 Et la Belgique?

 Le Ministre des affaires étrangères belge dispose des mêmes informations sur la situation d’Ali AARRASS que le Comité contre la torture des Nations Unies, sans en tirer aucune conclusion. Ali AARRASS a dès lors saisi les juridictions belges pour obtenir l’assistance à laquelle il a droit.

 Le 3 février 2014, le Ministre a été condamné en référé par le Tribunal de première instance de Bruxelles à accorder l’assistance consulaire à Ali AARRASS. Depuis lors, le Ministre n’a pris qu’une seule initiative : demander aux autorités marocaines le droit pour le consul d’avoir un entretien téléphonique avec Ali AARRASS. Le Maroc ne répond pas à cette demande et le Ministre estime avoir fait tout son possible pour notre compatriote.

 Combien de temps encore la Belgique refusera-t-elle de tendre la main à son citoyen ? Une audience est fixée devant la Cour d’appel de Bruxelles ce 27 juin 2014.

 (Le texte de la décision du Comité contre la Torture comporte 18 pages).

Article de Baudouin Loos dans Le Soir du 2 juin suite à ce communiqué : cliquez ICI

London support committee Friends of Ali Aarrass: latest news on Ali Aarrass (25 May)

dans ACTIONS/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE par
Barrister Frances Webber II picassaDear Friends of Ali Aarrass,

On 13 May, Amnesty International launched a two-year campaign against torture. It highlighted five countries – Morocco, Mexico, Nigeria, Philippines, Uzbekistan –  and five cases, of which one is that of Ali Aarrass. The AI report uses the report of UN Special Rapporteur Juan Mendez and that of the UN Working Group on Arbitrary Detention, and echoes the Working Group’s call for Ali’s immediate release. It also calls for a proper investigation of the torture allegations, the installation of video cameras in interrogation areas and for lawyers to be present during questioning.
Amnesty is calling on its supporters to write to the Moroccan minister of justice, Ramid El Mustapha, and to Ali in prison (Salé II, Salé, Morocco). Campaigning materials are available from AI’s London office, for use in schools, solidarity events etc. Ali’s sister Farida is touring Spain with AI (Spain) to publicise the campaign and Ali’s case.
A week after the launch of the campaign, on 21 May, the Moroccan authorities announced a new investigation into Ali’s complaints of torture.
In February, the Belgian state was ordered to provide Ali with consular assistance. The court held that the Hague Convention provisions against assistance of dual nationals in their second ‘home state’ did not apply since Morocco had not ratified the Convention, and that the right of states to intervene diplomatically on behalf of citizens became a duty when the citizen was alleging grave breaches of fundamental rights. The Belgian government’s appeal against this ground-breaking first-instance decision is due to be heard tomorrow, 26 May.
Meanwhile, Ali remains in prison. He has been in custody for a total of six years and nearly two months. Please continue to support him with letters.
Frances Webber

« VERGÜENZA », un artículo de Abderahman Mohamed, miembro del consejo de redacción de freeali.be

dans ACTIONS/DANS LA PRESSE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS par

 Aderahman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

El caso Aarras adquiere una dimensión internacional desconocida hasta el momento. La petición de la ONU a Marruecos para la liberación del melillense Alí Aarras y la campaña de Amnistía Internacional, refuerza a la plataforma europea Pro-Aaaras. Marruecos ha quedado en evidencia, recientemente, el ministerio de justicia marroquí ha informado de la apertura de una investigación sobre las torturas denunciadas. El actual titular de Justicia marroquí, Mustafa Ramid, denunciaba ante las Naciones Unidas, lo que consideraba detención ilegal de Ali Aarras y denunciaba también el que se le haya sometido a tortura, una participación activa como representante de la organización de DDHH, ALKARAMA, que contrasta con la pasividad que ha imperado en el mismo tema, ya como ministro.

Melilla Los gobiernos de España y Bélgica tendrán que dar explicaciones, en el caso de España se está a la espera de que la ONU se pronuncie sobre la desobediencia española por haber extraditado al melillense contra resolución del mismo organismo, momento en el que la defensa de Aarras emprenderá acciones contra el Gobierno y los responsables de una entrega en extradición que la ONU considera arbitraria, mientras, el gobierno belga ya ha sido condenado en primera instancia por un tribunal de Bruselas por inacción del gobierno en la defensa de intereses de Ali Aarras, la cónsul Belga en Madrid alegaba que no podían intervenir por estar detenido en Melilla, que consideraba territorio marroquí, una posición política que contravenía su propio Código Civil, Ali Aarras sirvió en el ejército belga, lo que no le valió para ser considerado ciudadano de aquel país.

Action de la Famille et Commission Islamique de Melilla contre l'extradition Más de 10.000 melillense solicitaron al gobierno de Rodríguez Zapatero que no fuera extraditado, a lo que ni el gobierno, ni el parlamento han dado la menor importancia: la comisión de peticiones del Congreso de los Diputados trasladó a la Comisión de Exteriores, que preside el catalanista Josep Antoni Duran i Lleida, el expediente de Aarras, sin que hasta el momento se haya dignado a informar de la recepción de dicho expediente, tampoco la presidencia del congreso, entonces presidida por José Bono, ha hecho lo propio.

Desde el gobierno de la Ciudad se han llevado diferentes actuaciones, aunque la última realizada ante el Ministro de Exteriores no ha tenido la respuesta adecuada, limitándose el titular del ministerio a informar que el expediente ha sido remitido al Ministerio de Justicia, alegando que no forma parte de sus competencias una vez extraditado, sin tener en cuenta que la violación de acuerdos o tratados corresponde a Exteriores.

El papel de CPM y de su presidente ha sido de vergüenza, el presidente cepemista se trasladaba a la prisión de botafuego para convencer a Ali Aarras a que desistiera de una huelga de hambre que durante 42 días, como condición para que el gobierno del PSOE desistiera de extraditarlo. El entonces coordinador de IU, Gaspar Llamazares aseguraba, con un SMS enviado a Mustafa Aberchan, que el ministro Camaño se había comprometido en liberar a Aarras, sin que hasta el Momento se haya pronunciado, ni IU, ni el propio Llamazares. La suerte o providencia quiso evidenciar a Aberchan, en una grabación, siendo investigado por los votos por correo, Aberchan informaba a Dionisio Muñoz de los pasos de la plataforma para que fueran boicoteados.

El Caso Aarras ha supuesto un verdadero retroceso en la confianza de los melillenses imazighen en el gobierno, generando la sensación, en éste colectivo, de indefensión y abandono por parte del gobierno español.

Aller à Top