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« Après le rassemblement devant le Ministère … », par Julie Jaroszewski et Farida Aarrass (14 octobre)

dans ACTIONS par

Par Julie Jaroszewksi :

« Cette après midi nous étions cent face aux ministères des affaires étrangères, pour tenter de faire entendre nos voix et relayer ainsi celle d’Ali Aarrass.

Il y a l’épuisement dans la lutte, celui qui fait face à tant de racisme institutionnalisé, l’épuisement après avoir gagné deux fois devant le tribunal et arraché une décision de justice imposant à l’état belge d’apporter à Ali Aarrass une assistance consulaire. Celui de voir Reynders parader sur les plateaux de RTL, jurant qu’il fait tout son possible alors qu’au même moment il pourvoit en cassation afin de faire invalider cette décision de justice. Celui de voir le journaliste laisser passer, et continuer son show sensationnaliste plutôt que de mener à bien sa mission d’information. Il lui demande de fermer les yeux et de se souvenir sincèrement de son enfance. Reynders parle de son père. Son visage est lisse et sincère.

Il y a l’abasourdissement face à tant de cynisme.

Et puis au milieu de cette petite foule, consciente des enjeux, il y a les cris spontanés de colère d’une soeur. Sa révolte est belle, et sa gorge ne s’est pas nouée, elle crie, elle crie dignement face à tant de honte à être ainsi dépossédé de droits les plus élémentaires. Elle crie pour cent, elle crie pour mille.

Il y a Houria, la femme d’Ali. Il y a Farida, sa soeur. Il y a Luk. Alors que nous sommes là pour les soutenir, au final ce sont eux qui nous soutiennent dans la lutte. Pour ne pas lâcher. Et au final, alors que nous soutenons Ali, c’est lui qui nous soutient pour continuer et tenir bon, non pas pour lui seulement, mais pour le droit. Pour qu’un citoyen vaille un citoyen, et ce même s’il est un belgo-machin.

Il pleut, il fait froid, et nous pleurons. Parce que nous menons cette lutte depuis 7 ans et demi. Parce qu’elle fût médiatisée, parce que les associations nous ont rejoint, parce que la justice nous a donné raison et que rien ne change. Ali est toujours en prison, innocent, tabassé, malmené. En danger de mort imminente aujourd’hui.

Je vous écris aussi pour vous dire ma honte, celle d’être dans cette petite foule si peu nombreux.
La honte de n’être dans ces 100 qu’une petite dizaine de belges aux yeux bleu.

Il y a aussi une formidable parlementaire, comme il en faudrait cent.

Malgré la peine, le découragement, je vous écris pour peindre cet instant. Parce qu’il y avait sous la pluie et le silence cette après midi en bas des fenêtres de notre ministère des affaires étrangères (confisqué par le pouvoir renégat de quelques hommes cyniques) tant d’humanité.

Demain Ali entame son 52ème jour de grève de la faim. Nous ne savons pas s’il est à l’hôpital ou en prison. Cet homme a décidé d’aller jusqu’au bout, dignement car il est innocent. Il a décidé d’endosser le combat dans toutes les dimensions de ses enjeux.

Je vous écris car j’aimerais vous y retrouver. Aussi parce que je crois, comme on dit au Burkina que « notre nombre est notre force ». Et que nos forces aujourd’hui manquent cruellement de nombre.

La semaine prochaine nous entamerons une grève de la faim en solidarité. Car nous n’avons plus d’autres moyens d’action. »

 

Par Farida Aarrass :

« Je remercie infiniment toutes celles et ceux qui étaient là avec nous à ce rendez vous devant le ministère des Affaires étrangères, malgré le temps pluvieux et froid d’aujourd’hui. Merci beaucoup de nous avoir témoigné votre solidarité et votre plus qu’appréciable soutien à la cause d’Ali qui se trouve à l’heure actuelle en grand danger.
Je remercie tous ceux et celles qui voulaient être là mais qui n’ont pas pu pour les raisons qui sont les leurs et que je ne me permettrai jamais de discuter.
Le combat pour sortir cet homme innocent de cet horrible cauchemar est loin d’être gagné.
Il nous incombe de nous unir, tous et autant que nous sommes à vouloir que justice soit faite à Ali Aarrass. Tous autant que nous sommes à avoir compris qu’il s’agit d’une terrible situation dont le dénouement dépendra surtout de notre intervention et implication à tous.

Nous ne baisserons pas les bras, et continuerons à réclamer, à exiger que justice soit rendue à Ali.

Nous sommes tous belges et égaux devant la loi, et devons donc pouvoir jouir des mêmes droits.

Les prétextes utilisés par les autorités belges pour justifier leur non intervention, nous prouvent une fois de plus qu’il s’agit d’une raison bien plus grave que celle qu’on croit.
Car les autorités belges en se ventant d’avoir d’excellentes relations avec le Maroc et qu’ils ne voudraient en aucun cas les froisser en allant rendre visite à Ali Aarrass, ont été (et ça on le savait déjà) jusqu’à introduire un pourvoi en cassation ici en Belgique, ce qu’il s’est empressé d’annoncer à son homologue marocain… Oui, il s’agit de ne pas entacher leur relation qui se veut si bonne.
D’une autre part, la Cassation devrait, si elle est gagnée par l’état belge, empêcher la création d’une jurisprudence, d’un précédent juridique. Ce qui pourrait aider à tous les détenus belgo-marocains qui ont été victimes de torture. C’est du moins ce qui peut découler comme idée dans un premier temps lorsqu’on apprend cette information.

Mais en examinant le tout et si je me fie à mon instinct, il me semble que ce qui embête le plus les autorités belges, et ici en l’occurrence monsieur le ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, c’est de devoir répondre à l’ordonnance de la juge belge qui est exécutoire malgré le pourvoi en cassation. Ce qui exige qu’une visite hebdomadaire soit rendue à Ali Aarrass… au risque (je me répète) de fâcher ces excellentes relations avec le Maroc.
Et c’est là que je me pose la question suivante qui me turlupine depuis l’entrevue avec le Consul belge à Rabat, depuis l’entretien cet après midi avec le représentant du cabinet :

« Mais qu’aurait donc à perdre le ministre s’il en venait à heurter les autorités marocaines ? « 

J’ai une petite idée, mais je me la garde pour l’instant….

Ce qui est sur et certain par contre et malgré qu’on m’ait confirmé le contraire cet après midi au ministère, c’est qu’ils ne maîtrisent pas du tout le dossier d’Ali Aarrass, car ils ont été incapables de répondre à des questions clés concernant le dossier, et se sont fait piéger à plus d’une reprise.

Merci à vous de continuer à suivre cette affaire et revenons à ce qu’il y a de plus humain que tout le reste, la situation difficile que vit Ali à l’heure actuelle, dont j’ignore s’il a été amené ou pas à l’hopital pour être pris en charge.

Je ne manquerai pas de vous tenir informés de la suite quant à son état de santé dès que j’aurais des nouvelles, et vous remercie encore et encore de tenir bon à nos cotés. »

 

London Friends of Ali Aarrass : « Please circulate this shocking video to as many people as possible.. »

dans ACTIONS/COMMUNIQUES DE PRESSE/FRIENDS OF ALI AARRASS LONDON SUPPORT COMMITTEE par

AliDear Friends of Ali Aarrass,

There is a shocking video at youtube ( http://www.freeali.be/?p=5822 ) which I want you to watch, and to circulate to as many people as possible. Taken three years ago in Sale II prison, it shows all the scars and marks of torture on Ali’s body. Yet still the Moroccan authorities keep him incarcerated, and still the Belgian government fails to act to protect its national.

I’m also forwarding the AI Urgent Action for your information.

Diplomatic intervention by the Belgian government is, we believe, vital to ensure Ali’s safety and survival. We would urge you to write to Guy Trouveroy, Ambassador, the Embassy of Belgium in the UK, at 17 Grosvenor Crescent, London SW1X 7EE, email london@diplobel.fed.be, asking his government to intervene with the Moroccan government to ensure that Ali’s treatment is fully consistent with international humanitarian standards. You may remember that the Belgian government was ordered to provide diplomatic assistance to Ali by the Brussels Court last year, an order which was upheld by the Court of Appeal, but the government is pursuing a further appeal.

However, although it has always refused to acknowledge any legal duty to intervene, the Belgian government did intervene in August 2013, when Ali was at risk of death from a prolonged hunger and thirst strike.

While Ali remains at the mercy of the Moroccan prison authorities, we must do all we can.

Thanks.

Frances Webber

London Friends of Ali Aarrass

 

La Ligue des Droits de l’Homme : Ali Aarrass: le silence complice de la Belgique

dans COMMUNIQUES DE PRESSE/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par
Mardi, 06 Octobre 2015 07:17
Belgique Wallone LDH – Aujourd’hui, suite à 43 jours de grève de la faim, l’état de santé de Ali Aarrass devient de plus en plus préoccupant. LIRE LA SUITE

Ali Aarrass, citoyen belge et marocain extradé au Maroc par l’Espagne en 2010, a été torturé par les autorités marocaines en vue de lui extorquer des aveux de complicités terroristes. Condamné à 12 ans de prison en 2012, Ali Aarass a entamé sa sixième grève de la faim le 25 août dernier à la prison de Salé II, au Maroc.

Aujourd’hui, suite à 43 jours de grève de la faim, son état de santé devient de plus en plus préoccupant. Mais les conditions de détention le placent dans une situation de violence psychologique et physique telle qu’il est décidé à continuer sa grève jusqu’à ce que les autorités belges répondent à ses demandes :

Que le gouvernement belge réclame et obtienne le rapport ou les conclusions de l’enquête sur les tortures qui lui ont été infligées, incluant un examen médical conforme aux standards internationaux, exigée par la Comité contre la torture de l’ONU au Maroc le 27 mai 2014 ;

Que le gouvernement belge fasse pression sur les autorités marocaines qui, après un an, n’ont toujours pas donné suite à la demande du Ministère des Affaires étrangères d’autoriser la visite consulaire de la Belgique auprès de son ressortissant détenu. De ce fait, interdire le consul belge de rendre visite à un Belge est une violation directe du droit international et l’Etat belge se doit de réagir. Sans réaction, nos autorités ne pourront faire cesser les maltraitantes subies et rétablir le respect des droits élémentaires du détenu ;

Que le gouvernement belge exige sa mise en liberté immédiate en conformité avec les recommandations venant du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire ;

Ali Aarrass n’a toujours pas été définitivement jugé ou condamné et la détention provisoire dépasse aujourd’hui tout délai raisonnable prévu par la loi. Sa mise en liberté immédiate après bientôt 8 ans de détention provisoire est la moindre des choses en attendant la réouverture d’un procès équitable.

Les humiliations, coups, insultes, provocations et autres traitements dégradants, révélés en partie par la vidéo projetée lors de la conférence de presse, ont fait d’Ali Aarrass l’un des symboles d’une campagne internationale contre la torture. Sa binationalité ne peut continuer à servir de prétexte à l’indifférence d’un Etat qui sélectionne les citoyens de sa population qui méritent son assistance et relèguent les autres dans une zone de non-droit où les injustices sont tues.

Le MRAX et la Ligue des Droits de l’Homme se joignent au Comité de Soutien d’Ali Aarrass, appuient les demandes légitimes et urgentes du détenu et dénoncent le silence complice de la Belgique.

http://www.freeali.be/

Maître Christophe Marchand, l’avocat d’Ali Aarass, décrit l’injustice vécue par le citoyen belge. Interview par Alex Anfruns (Investig’action)

dans DANS LA PRESSE/LA PRISON AU MAROC par

9 octobre 2015

 

 

Qui est Ali Aarass ?

Ali est arrivé en Belgique lorsqu’il était un enfant, en provenance de l’Espagne, d’une enclave espagnole en territoire marocain (Melilla, NdlR) et il a vécu toute sa vie en Belgique, il travaillait depuis 25 ans en Belgique, il a fait son service militaire, enfin il est tout à fait inséré dans la société belge. Et puis, à un moment donné, Ali décide de retourner voir son papa, qui habite toujours à Melilla, et il retourne habiter là-bas. Donc, il devient un belgo-marocain vivant sur un territoire espagnol.

C’est alors qu’il a été détenu ?

Oui, il a été arrêté en Espagne, où il y a eu une instruction judiciaire menée par le juge Baltasar Garzon qui a conclu un non-lieu. Malgré cela, plusieurs mois après ces enquêtes judiciaires espagnoles, le Maroc a envoyé une demande d’extradition.

De quoi Ali Aarass a-t-il été accusé ?

Ali Aarass est poursuivi au Maroc comme étant « le membre d’un mouvement terroriste qui aurait amené des armes de la Belgique vers le Maroc dans le réservoir d’une voiture ». Des « armes qui étaient destinées à un camp d’entraînement djihadiste en Algérie ». C’est l’accusation. Elle repose sur deux déclarations. Une première déclaration qui est celle d’un monsieur qui s’apelle Mr Beliraj. Il a été établi qu’il a fait l’objet de tortures pendant une trentaine de jours, et que sous la torture il a fait des accusations très fantaisistes à l’égard d’une série de personnes qu’il connaissait de son séjour à Bruxelles, dont Ali Aarass.

L’autre accusation est faite par un certain Mr. Benitou, qui est quelqu’un qui vivait en Belgique sans papiers, qui a été arrêté en Belgique, extradé vers le Maroc pour faits de terrorisme, qui a également été torturé là-bas. Qui a fait des déclarations également sous la torture qui incriminent Ali Aarass. Voilà les accusations de base qui pèsent contre lui.

Cela suffit-il pour faire une demande d’extradition ?

Il faut savoir que, suite aux déclarations de Beliraj, qui ont été réalisées plus ou moins il y a cinq ans maintenant, il a accusé une quinzaine des personnes, dont je défends personnellement deux dans ce groupe-là. Et ces personnes ont fait l’objet d’une demande d’extradition du Maroc à la Belgique. Et la Belgique a refusé d’extrader toutes ces personnes, notamment parce que ces accusations ont eu lieu tandis que Beliraj faisait l’objet d’un procès inéquitable là-bas. C’est ce qu’on a appris sur base des révélations de cables wikileaks, des autorités diplomatiques américaines à Washington qui qualifiaient ce procès d’ »extravagant », car Mr Beliraj avait fait des déclarations sous la torture, et tout le monde est d’accord pour dire que ce monsieur subit actuellement un procès inéquitable, qui est absolument politique.

Comment les autorités espagnoles et belges ont-elles réagi à ce moment-là ? Dès qu’il y a eu cette arrestation et son risque d’extradition vers le Maroc, on a alerté les autorités belges qui ont, dans un premier temps, déclaré avoir toute confiance dans les autorités espagnoles pour ne pas l’extrader s’il y avait un risque de torture. Il faut se rappeler que le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies avait émis une injonction à l’Espagne de ne pas extrader Ali Aarass vers le Maroc parce qu’il y avait un risque de torture là-bas. Et l’Espagne n’a pas du tout respecté cette décision internationale, elle l’a extradé.

Les autorités belges ont été inmédiatement alertées de la situation d’Ali Aarass, parce qu’il est Belge. Mais c’est un élément habituel de la position de l’Etat belge que de faire confiance. Faire confiance à l’Espagne pour ne pas extrader, et il a été extradé. Faire confiance au Maroc qu’il ne soit pas torturé, et il a été torturé.

Pouvez-vous décrire comment s’est déroulé son processus d’extradition ?

D’abord, il a fait l’objet d’un enlèvement extrajudiciaire. A son arrivée sur le sol marocain, il a disparu pendant une dizaine de jours, qui correspondent à la période pendant laquelle il a été violemment torturé…On parle de tortures qui ont été attestées par des rapports, notamment d’un rapporteur spécial des Nations Unies contre la torture, Juan Méndez, qui est allé le visiter dans sa prison là-bas au Maroc, et donc on parle d’éléctrocution des parties génitales, on parle de frapper sur la plante des pieds, on parle d’être suspendu, du supplice de la bouteille, qui n’est rien d’autre qu’un viol…

Et comment régissent-elles aujourd’hui par rapport au fait que l’un de ses citoyens est torturé ? Sont-elles en contact avec les autorités marocaines ?

Aujourd’hui, la Belgique refuse d’octroyer l’assistance consulaire à un de ses ressortissants belges au Maroc, en invoquant une pratique très ancienne. C’est vrai que l’habitude de la Belgique ce n’est pas d’octroyer l’assistance consulaire, c’est à dire d’aller visiter un détenu en prison, de l’aider dans ses démarches dans un autre pays que le sien…mais la Belgique l’a fait dans certaines circonstances exceptionnelles.

Et ici, on a fait un procès avec l’Etat belge, qui s’est soldé par une décision de la Cour d’appel de Bruxelles le 9 septembre 2014, qui oblige la Belgique à rendre visite à Ali Aarass une fois par semaine dans cette prison marocaine. La Belgique a alors demandé une fois ou deux au Maroc, mais le Maroc a toujours refusé de laisser le consul belge entrer dans la prison. Mais nous avons le sentiment que la Belgique n’agit pas avec toute l’insistance qu’elle devrait, alors que c’est un ressortissant belge qui souffre, qui a été torturé et est encore torturé dans la prison, là-bas à Salé 2, près de Rabat au Maroc.

Depuis son incarcération, a-t-il pu s’entretenir avec des membres de sa famille ?

Après ces dix jours où il est réapparu complètement traumatisé, blessé, depuis ce moment-là il peut voir sa famille de temps en temps. Depuis qu’Ali Aarass est détenu au Maroc, les contacts qu’il a eu avec sa famille ont été assez irréguliers, c’est par périodes. Il y a eu des périodes où il n’y a aucun problème : il peut recevoir des visites et voir sa famille…même si toute sa famille vit en Espagne ou en Belgique. Il n’a pas de famille au Maroc, donc la famille doit faire un long voyage pour aller le rendre visite.

Quelles batailles ont été menées ces dernières années en sa défense ?

Je peux vous parler des éléments judiciaires. Nous avons obtenu trois condamnations contre des Etats. Une condamnation contre la Belgique à travers les jurisdictions belges. Une condamnation contre le Maroc par le Comité contre la torture des Nations Unies par la décision du 27 mai 2014. Et une condamnation contre l’Espagne, par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, parce que l’Espagne avait envoyé Ali Aarass vers ses bourreaux, et vers un procès inéquitable.

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Espagne a également été condamnée. Il y a donc trois organes jurisdictionnels qui ont avalisé la thèse que Mr. Ali Aarass a été condamné de manière complètement inéquitable. Par exemple, depuis le 27 mai 2014 le Comité contre la torture demande au Maroc de réouvrir le dossier, réouvrir l’enquête, ce qui n’a pas encore été fait de la part des autorités marocaines, qui laissent en défaut, à nouveau, de se soumettre aux décisions d’un organe de justice internationale.

Pouvez-vous nous donner les dernières nouvelles sur sa situation par rapport à cette grève de la faim qu’il a entamée ?

Là on était sans nouvelles depuis un certain temps, mais sa famille est partie aujourd’hui pour le voir, en urgence, parce que cela fait maintenant 45 jours qu’il est en grève de la faim et sa situation de santé se détériore constamment.

Vous qui êtes son avocat, quand est-ce que vous avez vu Ali la dernière fois ?

En tant qu’avocat belge, je collabore avec des avocats marocains, dont Maître Idrissi. Et Maître Idrissi a pu voir Ali Aarass hier, il l’a trouvé fort affaibli, dans des conditions où il est difficile de s’exprimer. Les dernières informations qu’on avait eu, il y a une semaine, c’était qu’il était très très affaibli, qu’il ne pouvait se mouvoir qu’en chaise roulante…Nous lui indiquons alors qu’il doit arrêter cette grève de la faim. Et Ali Aarass, pour que ses droits soient reconnus, a décidé de continuer.

C’est toujours le même combat qu’il a mené, que nous avons mené. Tous les procès qu’on a menés pour lui, et il y en a quatre, on les a tous gagnés. Sauf le procès au Maroc, évidemment, pour ces accusations iniques de terrorisme. Mais Ali Aarass ne désarme pas, et on espère que les autorités judiciaires marocaines vont reprendre l’affaire en main, car l’affaire est toujours en cours, parce qu’il a été condamné en 2012, on a introduit un recours en cassation qui devrait normalement être traité dans les six mois, et n’a pas toujours été traité. Cela fait trois ans qu’on attend et on espère maintenant que la Cour de Cassation marocaine va casser la décision.

Des actions en défense d’Ali Aarass sont-elles prévues prochainement ?

La défense d’Ali Aarass est très compliquée, parce qu’il y a plusieurs Etats qui sont impliqués, et donc c’est très difficile d’avoir une défense qui soit coordonnée. Alors, les prochaines actions judiciaires qui sont prévues, la première a déjà eu lieu hier mercredi : le dépôt d’une plainte pour mauvais traitement, vu qu’Ali Aarass a encore été tabassé la semaine passée, malgré son état d’importante faiblesse dû à la grève de la faim, il a fait l’objet de violences au sein de la prison. Et la deuxième chose, c’est qu’on a introduit une requête de mise en liberté afin qu’il soit immédiatement libéré. En effet, ce n’est pas normal qu’on doive attendre aussi longtemps avant que la Cour en cassation se penche sur ce dossier.

Et le Maroc, qui est un Etat de droit, prévoit des moyens judiciaires pour pallier ce genre de situations, et prévoit qu’on peut introduire une requête de mise en liberté lorsque la demande en cassation dure trop longtemps. Au niveau judiciaire, nous avons entamé ces deux procédures et on compte bien en entamer une troisième devant les instances internationales pour inaction dans ce dossier. Pour les autres actions liées aux groupes de soutien (d’Ali Aarass), il faut s’adresser au comité de soutien d’Ali Aarass.

Je vous remercie de votre attention, je vous remercie de soutenir Ali Aarass, il en a besoin !

Un appel est également lancé par le comité de soutien à un rassemblement mercredi prochain 14 octobre, de 11h30 à 13h30, devant le Ministère des Affaires étrangères (rue des Petits Carmes 15, à 1000 Bruxelles), pour dénoncer avec force l’extradition d’Ali et exiger sa libération.

Source :

Voir aussi le documentaire réalisé par Mohamed Ouachen :

 

 

Suite de la video d’Ali Aarrass : le président de Melilla interpelle le ministre des affaires étrangères espagnol sur les mauvais traitements d’Ali Aarrass

dans DANS LA PRESSE/LA PLATAFORMA POR ALI AARRASS par

SOURCE

juan josé ImbrodaEl presidente preguntará a Exteriores por los presuntos malos tratos a Ali Aarrass

 

Por Paqui Sánchez T.

miércoles 07 de octubre del 2015, 23:48h

El presidente de Melilla, Juan José Imbroda, anunció ayer que preguntará al Ministerio de Asuntos Exteriores por el caso de Ali Aarrass, un ciudadano belga de origen melillense acusado de pertenecer a una célula terrorista y tráfico de armas, que fue condenado por un tribunal marroquí a 15 años de prisión y extraditado en 2010 a Marruecos.
Imbroda se hizo eco de las últimas informaciones sobre Ali Aarrass, publicadas por la prensa belga, en las que éste denuncia en un vídeo presuntos malos tratos recibidos en la prisión de Salé (Marruecos).Ali

Jeudi 8 octobre à Rabat : l’AMDH, le Comité Free Ali Aarrass, Amnesty international, Solidarité Maroc, Antidote Editions vous invitent à une rencontre exceptionnelle

dans ACTIONS/LA PRISON AU MAROC/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

Jeudi 8 octobre 2015 à 17 heures Rabat Maroc

Au siège de l’AMDH,
Imm6, App 1, rue Akensous,  sur Avenue Hassan II,  Rabat.

Conférence/débat 

autour du livre

« Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques au Maroc » de Marie-Jo Fressard

et

autour de l’affaire Ali Aarrass

en grève de la faim depuis le 25 août à la prison de Salé II

Avec la participation de

Marie-Jo Fressard, auteure, et Ahmed Chahid, ancien prisonnier politique

Luk Vervaet et Farida Aarrass du Comité Free Ali

Khalil Idrissi et Lahcen Dadsi, avocats d’Ali Aarrass

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