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Oui, vous pouvez nous aider à éditer la Bande Dessinée « Je m’appelle Ali Aarrass » et le livre « Lettres de Prison & Journal d’une grève de la faim » d’Ali et Farida Aarrass

dans ACTIONS/ARTS/Lettres/Letters/Brieven par

Ali Aarrass au-delà des barreaux et des frontièresUn projet Crowdfunding via Kisskissbankbank vient d’être lancé aujourd’hui. Pendant ce mois de solidarité avec Ali Aarrass nous avons comme objectif de récolter 4000 euros pour éditer la Bande Dessinée de Manu Scordia « Je m’appelle Ali Aarrass » et le livre « Lettres de prison et Journal d’une grève de la faim » par Ali Aarrass et Farida Aarrass.

Voici le lien vers la page de notre projet: 

 Ali Aarrass: Au-delà des barreaux et des frontières…

Présentation du projet

Ce 1er avril 2016 marque la 9ème année de détention arbitraire d’Ali Aarrass, belgo-marocain, injustement extradé, incarcéré et torturé au Maroc. 

Pour marquer d’une pierre blanche cette triste date, symbole de l’injustice, deux ouvrages témoignant de l’histoire d’Ali Aarrass, verront le jour: une bande dessinée réalisée par Manu Scordia et un recueil des lettres de prison d’Ali Aarrass.

Afin d’éditer ces deux livres, nous avons besoin de vous!

Pour ce faire un crowdfunding a été mis en place. 

Un crow quoi?!

Un crowdfunding est une plateforme de financement participatif permettant de récolter des dons pour un projet.

Tout ou rien? 

Pour ce projet, nous devons récolter la somme de 4000€. Oui, c’est beaucoup d’argent mais c’est à peine pour couvrir la publication des deux ouvrages.

Cependant, nous devons atteindre cet objectif endéans avant le 1er mai 2016. Dans le cas contraire, tous les dons seront remboursés intégralement aux donateurs.

Comment ça marche? 

 D’abord, vous découvrez, vous partagez et enfin, vous faites un don sur la plateforme du projet.

 Ali Aarrass: Au-delà des barreaux et des frontières…

Un petit cadeau pour dire merci

Afin de vous remercier, des cadeaux symboliques seront offerts aux donateurs.

Merci d’avance !

Insaf, pour le Comité Free Ali

Communiqué 1er avril : Pour Ali Aarrass, pour tous les victimes du terrorisme et du terrorisme d’état. (Rassemblement au Ministère des Affaires Etrangères 12 – 14 heures)

dans ACTIONS/COMMUNIQUES DE PRESSE par

Ali Aarrass torturéDemain, 1er avril 2016, Ali Aarrass commencera sa 9ème année de détention

Le Comité Free Ali, se rassemblera devant le Ministère des Affaires Etrangères, 15 rue des petites carmes, 1000 Bruxelles, de 12h à 14h.

Ce rassemblement sera pour nous l’occasion de rendre hommage à toutes les victimes du terrorisme, c’est à dire aussi à ceux qui comme Ali Aarrass sont victimes du terrorisme d’état.

Nous continuons à dénoncer avec force le caractère diffamatoire de la communication employée par Didier Reynders à l’encontre de Ali Aarrass et du comité de soutien:

Premièrement, il est totalement inexact de prétendre que Monsieur Aarrass « bénéficie de l’assistance consulaire belge ». Il n’a jamais reçu la visite du Consul belge à Rabat. Le Ministre a été condamné par la Cour d’appel de Bruxelles pour son inaction mais les autorités belges ne font rien d’efficace pour pouvoir rencontrer leur ressortissant. Le Ministre pourrait pourtant exiger du Maroc, au regard du droit international, d’exercer ses compétences consulaires.

Deuxièmement, il n’y pas de Commission marocaine pour les droits de l’homme mais bien un Conseil national des droits de l’homme au Maroc. Cet organe n’est pas indépendant. Il ne visite pas hebdomadairement Monsieur AARRASS et ne lui a été d’aucune utilité. Les promesses faites suite à ses grèves de la faim n’ont jamais été respectées !

Troisièmement, si le Ministre des Affaires étrangère fait allusion à la condamnation au Maroc, il sait pertinemment que, pour la même affaire, la justice espagnole a innocenté Ali AARRASS. Il sait également que ce dossier est une suite du « dossier BELLIRAJ », dont l’inéquité de la procédure devant les juridictions marocaines a été largement dénoncée par les ONG.

Quatrièmement et plus fondamentalement, le Ministre ment lorsqu’il dit « rien n’indique que le condamné ait été torturé par les services marocains ».

Plus d’informations, cliquez ICI 

FACEBOOK événement : cliquez ICI

Amenez une bougie ou une fleur devant le Ministère des Affaires étrangères.

bougie

Ali Aarrass : « Je ressens une énorme tristesse en apprenant ce qui est arrivé à Bruxelles… »

dans Lettres/Letters/Brieven par

attentats bruxelles

Farida, soeur d’Ali Aarrass, a reçu un appel depuis sa prison au Maroc, il l’a chargée de vous faire passer le message suivant :

 » Chers amis bruxellois, d’où que vous soyez originaires, je vous fait part de ma plus grande indignation et consternation.
Je ressens une énorme tristesse en apprenant ce qui est arrivé aujourd’hui.

J’aurais aimé pouvoir déposer une fleur, une bougie, un mot,… J’aurais aimé vous faire part de vive voix de toute ma tendresse.
A tous ceux qui ont vécu ces horreurs sur Bruxelles.

Vous traversez des moments terribles et je compatis avec vous tous.
Je ne peux que vous faire parvenir ce mot qui vient tout droit de mon coeur.
Je pense de manière générale à tous ces innocents qui périssent dans de tels drames, un peu partout dans le monde, à ces personnes qui n’ont rien fait pour mériter ça…..

Je suis tellement abattu et accablé. Je voudrais pouvoir faire plus, mais je suis aussi impuissant que vous.
Aussi, je comprends très bien le sentiment d’injustice qui doit surement vous envahir, mais veillez à ce qu’il ne se transforme pas en haine de l’autre. _ Combattez la !

Chers amis bruxellois, je tiens à présenter mes condoléances les plus sincères à toutes les familles et victimes de tous ces crimes.

J’espère que vous serez nombreux à tenter de redresser la situation et à ne pas laisser place à plus de racisme.

Unissez vous et faites tomber les peurs en multipliant vos rencontres. C’est la solution ».

Ali Aarrass

Anthologie pour la liberté d’expression : « l’affaire Ali Aarrass » par Omer Vandar

dans DANS LA PRESSE par

Anthologie pour la liberté d'expressionJ’espère que vous avez apprécié notre anthologie pour la liberté d’expression et la nouvelle que j’ai écrite malgré son style humoristique et quelque peu décalé, ce récit n’a rien de fictif.

Au 1er avril 2016, Ali Aarrass aura passé neuf années en prison en dehors de toute légalité: le juge Espagnol a prononcé un non lieu et réclamé sa libération, le CEDH s’est opposé à son extradition vers le Maroc qui a eu lieu malgré tout et un observateur de l’ONU a certifié qu’il a bel et bien été torturé. Sa condamnation se base exclusivement sur des aveux obtenus sous la torture *après* le non lieu prononcé en Espagne. Comme si tout ce procès n’était dès le départ qu’un vaste et sinistre farce.

La liberté de penser, de s’exprimer, de se déplacer, de communiquer en privé sans que nos propos ne soient transmis à un monarque ayant le pouvoir de nous faire condamner au moindre prétexte nous semblent tellement évidents aujourd’hui qu’on a presque oublié qu’il y a peu de temps encore, des hommes pouvaient être arrêtés et déportés pour le simple crime de déplaire au « prince » ou pire encore, d’appartenir à un peuple honni.

C’est ainsi qu’en 1894, le Capitaine Alfred Dreyfus fut accusé d’un crime par la justice de son pays pour la simple raison de son appartenance au peuple Juif, tout comme Ali Aarrass l’est aujourd’hui parce certains au sein du gouvernement belge ont décidé que les «binationaux belgo marocains» devaient perdre leurs droits les plus élémentaires. La condamnation de Dreyfus fut un crime due au racisme ordinaire, celle d’Ali Aarrass s’inscrit dans le cadre beaucoup plus inquiétant d’un racisme d’état qui ne recule devant aucune bassesse pour arriver à ses fins: nier ou minimiser les tortures dont il a été victime, lui refuser les droits conférés par sa nationalité et laisser encore planer un doute sur sa totale innocence qui a été constatée par le juge Garzon, un magistrat qui n’a justement pas la réputation d’être tendre ou négligent envers les criminels.

L’affaire Dreyfus a finalement été résolue, non grâce à l’intervention de la justice ou par une miraculeuse prise de conscience par les élites, aveuglées par l’antisémitisme «bien pensant» qui était la norme, mais par l’acharnement de quelques personnes courageuses qui ont usé et abusé de leur liberté d’expression, cette liberté même qui est aujourd’hui menacé, tant en France par des projets de «blocages de site internet» (avec redirection des visiteurs vers une page du ministère de l’intérieur ou leur adresse IP sera pieusement conservée) qu’en Belgique ou ceux qui osent critiquer certains ministres belges sur facebook sont ausitôt convoqués par la police en dehors de tout contrôle judiciaire.
Emile Zola a lui aussi eu des ennuis, lorsque sa voix s’est élevée pour dénoncer les crimes dont Dreyfus était victime, et non coupable, mais même à cette époque ou n’existaient ni l’ONU, ni le Conseil Européen des droits de l’homme n’étaient là pour tempérer les injustices, le gouvernement n’a osé faire taire Emile Zola sans passer par une justice qui n’était pas totalement sous leur contrôle. Or les lois qui sont votées actuellement vont toutes dans le même sens pour permettre aux chefs d’état, tant en France qu’en Belgique, de se passer du juge d’instruction pour faire taire les voix discordantes.

Si la liberté d’expression doit être préservée, ce n’est pas pour conserver le droit inaliénable des guignols de l’info à se moquer de Nicolas Sarkozy, de Charlie Hebdo à publier des caricatures islamophobes plus ou moins obscènes ou des internautes belges de dire « prout à Charles Michel » sur leur page facebook. Elle doit être préservée, à n’importe quel prix, parce que dans une société dont les dirigeants n’ont plus de contre-pouvoir, elle est l’unique recours pour ceux qui estiment que leur gouvernement n’a pas le droit de les traiter comme des serfs, susceptibles d’être privés de leurs droits les plus élémentaires et torturés pour le bon plaisir du « prince », Car Ali Aarrass a bel et bien été torturé, et il l’a été grâce à la complicité active du gouvernement belge, et ce seul fait constitue un crime contre l’humanité, même si Ali était coupable… Or il a été prouvé qu’il ne l’ést pas.

En France comme en Belgique, la lutte pour la liberté d’expression n’a rien d’un luxe de « bobo nanti ». C’est pour tous ceux qui sont visés par les « lois raciales » qui repointent le bout de leur nez d’une manière de moinsen moins discrète une simple question de vie ou de mort.

Merci d’avoir soutenu notre Anthologie.

Merci de continuer à lutter, pour la liberté d’expression, et pour toutes les luttes qui ont besoin d’elle.

OMER VANDAR

Lien vers Anthologie pour la liberté d’expression, cliquez ICI

Assez menti, Didier Reynders ! Un mois de solidarité avec Ali Aarrass (1 avril – 30 avril 2016)

dans SANS CATEGORIES par

Reynders Human RightsASSEZ MENTI, DIDIER REYNDERS !
AVRIL 2016, UN MOIS DE SOLIDARITE AVEC ALI AARRASS

« La vérité, tôt ou tard, finira par surgir », répète inlassablement ALI AARRASS qui, bien qu’INNOCENT, entrera le 1er avril prochain dans sa NEUVIEME ANNEE DE DETENTION !

Afin de renforcer la mobilisation citoyenne autour d’Ali Aarrass, devenu l’emblème héroïque de la lutte pour l’égalité de droits en faveur des binationaux, le Comité Free Ali organisera tout au long du mois d’avril plusieurs rencontres, ainsi qu’une campagne de crowdfunding.

A l’agenda de ce mois de solidarité, quatre dates importantes que nous vous appelons à réserver dès maintenant:

1. Vendredi 01/04: rassemblement de 12h à 14h devant le ministère des Affaires étrangères (rue des Petits Carmes, 15 – 1000 Bruxelles).

2. Samedi 16/04: conférence-débat « Les binationaux à la lumière d’Ali Aarrass » (15h-17h à BXL Laïque – 18 avenue Stalingrad, 1000 Bruxelles)

3. Samedi 23/04: présentation publique d’une étape de travail du Choeur Ali Arrass, vers midi à la Maison des Cultures de Saint-Gilles (rue de Belgrade, 120 – 1060 Bruxelles). Projet ouvert aux professionnels et amateurs sans distinction aucune, dont l’objectif est de porter à la scène le combat d’Ali Aarrass.

4. Samedi 30/04: campagne de crowdfunding : présentation de la BD « Je m’appelle Ali Aarrass » et du livre « Ali Aarrass, lettres de prison & Farida Aarrass, journal d’une grève de la faim (15h-17h à BXL Laïque – 18 avenue Stalingrad, 1000 Bruxelles)
Ne manquons pas ces quatre rendez-vous citoyens, soyons-y aussi nombreux que possible: pour Ali et pour nous tous !

Le Comité Free Ali

reyndersmenteurÉvénement Facebook, cliquez ICI 

 

Communiqué 9 mars : « Didier Reynders ou la realpolitik à tout prix » (par le Cabinet d’avocats Jus Cogens)

dans COMMUNIQUES DE PRESSE par

Reynders avec Saad Dine el OtmaniCABINET D’AVOCATS JUS COGENS : Me Dounia ALAMAT (GSM : 32.484.65.13.74 ;da@juscogens.be) – Me Nicolas COHEN (GSM : 32.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be) – Me Christophe MARCHAND (GSM: 32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be)

 Bruxelles, 9 mars 2016 

 Affaire Ali AARRASS : « Didier REYNDERS ou la Realpolitik à tout prix »

 Le parlement belge est actuellement en train de discuter d’une loi portant assentiment à la « Convention de coopération entre le gouvernement du royaume de Belgique et le gouvernement du Royaume du Maroc en matière de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme ».

Dans ce cadre, Monsieur REYNDERS, répondant à une interpellation du Député HELLINGS, a déclaré au sujet d’Ali AARRASS :

« Il s’agit d’une personne qui, dans le passé, a été extradée par l’Espagne vers le Maroc où il est toujours incarcéré. Il bénéficie de l’assistance consulaire belge. Les autorités marocaines répondent systématiquement aux différentes démarches belges que l’intéressé a été condamné pour diffusion de propagande islamique, pour participation à un réseau de combattants étrangers pour l’Irak et à des livraisons d’armes. Grâce aux efforts déployés par le consulat belge, la Commission marocaine pour les droits de l’homme a pu rendre visite à l’intéressé toutes les semaines. Rien n’indique que le condamné ait été torturé par les services marocains »[1].

Cette réponse est scandaleuse. Quelle honte de la part de celui-là même qui est censé assurer la protection des ressortissants belges en danger à l’étranger !

Premièrement, il est totalement inexact de prétendre que Monsieur AARRASS « bénéficie de l’assistance consulaire belge ». Il n’a jamais reçu la visite du Consul belge à Rabat. Le Ministre a été condamné par la Cour d’appel de Bruxelles pour son inaction mais les autorités belges ne font rien d’efficace pour pouvoir rencontrer leur ressortissant. Le Ministre pourrait pourtant exiger du Maroc, au regard du droit international, d’exercer ses compétences consulaires[2].

Deuxièmement, il n’y pas de Commission marocaine pour les droits de l’homme mais bien un Conseil national des droits de l’homme au Maroc. Cet organe n’est pas indépendant. Il ne visite pas hebdomadairement Monsieur AARRASS et ne lui a été d’aucune utilité. Les promesses faites suite à ses grèves de la faim n’ont jamais été respectées !

Troisièmement, si le Ministre des Affaires étrangère fait allusion à la condamnation au Maroc, il sait pertinemment que, pour la même affaire, la justice espagnole a innocenté Ali AARRASS. Il sait également que ce dossier est une suite du « dossier BELLIRAJ », dont l’inéquité de la procédure devant les juridictions marocaines a été largement dénoncée par les ONG[3].

Quatrièmement et plus fondamentalement, le Ministre ment lorsqu’il dit « rien n’indique que le condamné ait été torturé par les services marocains ».

Le Rapporteur spécial contre la torture des Nations Unis, Juan MENDEZ, a visité Monsieur AARRASS en septembre 2012, accompagné d’un médecin expert en matière d’évaluation des séquelles de la torture. Il a constaté :

« Le médecin légiste a conclu que la plupart des traces observées, bien que non diagnostiquées comme signes de torture, sont clairement compatibles avec les allégations présentées par M. Aarrass, à savoir le genre de torture et de mauvais traitements infligés, tels que brûlures occasionnées par une cigarette, pratique du «falanja » (coups assenés sur la plante des deux pieds), attachement intense puis suspension par les poignets et électrochocs aux testicules. En outre, il a constaté que la description faite par M. Aarrass des symptômes ressentis après les épisodes d’actes de torture et de mauvais traitements esttotalement compatible avec les allégations et que le genre de pratiques décrites et les méthodologies qui auraient été suivis par les agents pratiquant ces actes, coïncident avec les descriptions et les allégations présentées par d’autres témoignages que le Rapporteur spécial a reçus dans d’autres lieux de détention et qui ne sont pas connus de M. Aarrass » (nous soulignons).

Le Comité contre la torture a reconnu que le Maroc n’avait pas respecté son obligation d’enquêter de manière indépendante, approfondie et impartiale sur les allégations de torture de Monsieur AARRASS. Ce Comité a également constaté que Monsieur AARRASS avait été condamné sur base d’aveux obtenus sous la torture[4].

Enfin, une vidéo, toujours disponible sur internet, montre les multiples hématomes sur le corps de Monsieur AARRASS après son passage à tabac suite à sa dénonciation des mauvais traitements au Rapporteur spécial contre la torture[5].

Que faut-il de plus au Ministre des Affaires étrangères ?

Une reconnaissance de l’usage systématique de la torture au Maroc par une Juridiction internationale ?

Il est servi ! La Cour européenne des droits de l’homme confirme ce fait, sur base de très nombreux rapport d’ONG, depuis 2010 : affaire Boutagni c. France (18/11/2010), affaire Rafaa c. France (30/05/2013), affaire Ouabour c. Belgique (02/06/2015).

Notre Ministre ignore-t-il que la Cour européenne des droits de l’homme a constaté qu’il y avait eu déni flagrant de justice en Belgique lorsque nos juridictions ont accepté de faire usage de déclarations faites au Maroc dans des dossiers de terrorisme ?

C’est pourtant le cas[6] !

A l’heure de discuter du renforcement de la coopération judiciaire entre la Belgique et le Maroc, il n’est pas permis de fermer les yeux sur les violations flagrantes et systématiques des droits fondamentaux des personnes par cet Etat, ni de nier le calvaire d’un Belge.

Un peu de respect, s’il vous plait, pour nos institutions et nos concitoyens.

[1] Chambre des représentants, 25 février 2016, « Projet de loi portant assentiment à la Convention de coopération entre le gouvernement du Royaume de Belgique et le gouvernement du Royaume du Maroc en matière de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme, faite à Bruxelles le 18 février », 2014DOC 54 1646/002, p. 7

[2] Dès 1es années 1950, la Cour Internationale de Justice a considéré que :

« Selon la pratique des Etats, les décisions arbitrales et judiciaires et les opinions doctrinales, la nationalité est un lien juridique, ayant à sa base un fait social de rattachement, une solidarité effective d’existence, d’intérêts, de sentiments, jointe à une réciprocité de droits et devoirs… Conférés par un Etat, elle ne lui donne titre à l’exercice de la protection vis-à-vis d’un autre Etat que si elle est la traduction en termes juridiques de l’attachement de l’individu considéré à l’Etat qui en a fait son national » (Madeleine GRAWITZ, « Arrêts Nottebohm du 18 novembre 1953 (compétence) et du 6 avril 1955 (fond) », in Annuaire français de droit international, volume I, 1995, p. 26)

Dans une sentence du 10 juin 1955, la Commission de conciliation italo-américaine a également confirmé que : « le principe, fondé sur l’égalité souveraine des Etats, qui exclut la protection diplomatique en cas de double nationalité doit céder devant celui de la nationalité effective toutes les fois que cette nationalité est celle de l’Etat requérant mais il ne doit pas céder quand une telle prédominance n’est pas prouvée » (Daniel-Henri VIGNES, « Commission de conciliation italo-américaine, sentence du 10 juin 1955 : affaire Florence Mergé », in Annuaire français de droit international, volume II, 1956, p. 433).

[3] Voir notamment : Commission arabe des droits humains, « Rapport d’observation du procès des six détenus politiques au Maroc – Affaire Belliraj », 10/12/2009 ; Human Rights Watch, « Stop Looking for your Son », octobre 2010

[4] CAT, Affaire AARRASS c. Maroc, communication 477/2011

[5] https://www.rtbf.be/video/detail_ali-aarrass-malmene-et-torture?id=2048443

[6] CEDH, affaire EL HASKI c. Belgique, 25 septembre 2012, disponible sur hudoc

Solidarité avec Ali Aarrass à Grenoble et à Gap !

dans ACTIONS par

Le Maroc est-il devenu une annexe de « Guantanamo » ? 

Compte-rendu de la réunion à Grenoble par Marc Ollivier. 

L’association « Maroc Solidarités Citoyennes » a organisé le 1er mars dernier, avec le soutien de plusieurs associations (CADTM, ATTAC 38, CIIP, AFPS, Rencontre des cultures, Cercle laïque, Ligue des femmes, Iran solidarités) une rencontre à propos des prisonniers politiques au Maroc.

C’est la poursuite d’une politique répressive à l’encontre des militants de la démocratie et des défenseurs de la liberté d’expression et des droits de l’homme qui était le sujet de cette rencontre, qui a rassemblé une trentaine de représentants de ces diverses organisations. L’occasion en était fournie par la présentation du livre « Marraine » de Marie-Jo Fressard, préfacé par Gilles Perrault [1].

Dans un premier temps, Marie-Jo Fressard a raconté son expérience de marraine de deux prisonniers politiques condamnés à 25 ans de prison par des jugements iniques, malheureusement fréquents au Maroc où le système judiciaire ne dispose pas de garanties d’indépendance par rapport au pouvoir exécutif. Les deux militants ont  été arrêtés en 1983 pour avoir manifesté pour protester contre le massacre perpétré par les forces de l’ordre en juin 1981 lors des « émeutes de la faim » de Casablanca (mitraillages dans les rues : entre 200 et 1000 morts)et contre la politique de Hassan II, en particulier à l’encontre des Palestiniens.. Condamnés à mort, puis à perpétuité pour cette manif, leur peine a été transformée en 25 années de prison, ponctuées de tortures, de mauvais traitements, de grèves de la faim. Toujours soutenu par Marie-Jo et les défenseurs des droits de l’homme, il a finalement été libéré après ce calvaire de 25 ans. Mais ce cas n’est pas isolé dans la situation actuelle des droits de l’homme au Maroc. Khadija Ryadi, qui a postfacé le livre de Marie-Jo, montre l’usage répété de ces longues peines souvent accompagnées de tortures et de mauvais traitements, manifestement dans le but de faire peur à la population, et particulièrement aux syndicalistes et aux jeunes militants exigeant le respect des droits humains et de la démocratie.

L’éditeur belge  Luk Vervaet a pris ensuite la parole. Il explique avoir créé la maison d’édition « Antidote » avec quelques amis pour offrir une liberté éditoriale multilingue et transfrontalière aux « sans voix ».

Il évoque le cas d’un autre prisonnier politique belgo-marocain, Ali Aarrass. Cet homme né à Mellila (enclave espagnole au nord du Maroc) installé en Belgique depuis l’âge de 15 ans pour y rejoindre sa mère, ouvre une petite librairie à Bruxelles après son service militaire. Puis il décide de retourner à Mellila. Mais là, le Maroc demande son arrestation à l’Espagne et son extradition au Maroc sous prétexte de soutien au terrorisme. Le juge Baltazar Garçon l’arrête et l’emprisonne en 2008 sous torture blanche (isolement et silence total etc…). En 2009, constatant le vide de son dossier, et malgré une mise en garde de l’ONU, il l’extrade au Maroc où là il est pris en main par la police judiciaire pendant dix jours. Ensuite il est condamné à 15 ans de prison sur la base d’un texte d’aveu signé sous la torture. Il est devenu depuis l’un des cinq prisonniers choisis comme symboles de la lutte contre la torture par Amnesty international.

Luk Vervaet, pour conclure son intervention, rappelle que le Maroc a joué le rôle d’un sous-traitant (ainsi que quelques autres pays) pour torturer les détenus de Guantanamo. On peut craindre qu’il ne devienne un carrefour important du réseau des pratiques « sécuritaires » peu sensibles au respect des droits individuels que l’on voit se développer à l’international sous les pressions des États-Unis.

Selon lui, les autorités belges par exemple se préparent à demander au Maroc d’effectuer des patrouilles de surveillance dans les quartiers qu’elles considèrent comme « sensibles » en Belgique. Cette opinion est d’ailleurs confortée par les nombreux exemples exposés dans un autre ouvrage qu’il a édité sous le titre « Guantanamo chez nous »[2].

Le débat qui a suivi ces interventions a manifesté une forte sensibilisation aux cas individuels relatés par Marie-Jo Fressard (qui continue à être la marraine de deux jeunes détenus sahraouis arrêtés et condamnés dans les mêmes conditions) et par Luk Vervaet. La nécessité d’une vigilance accrue a été réaffirmée vis à vis des diverses manifestations des « pratiques sécuritaires » dans plusieurs pays et la question a notamment été posée « Ne faut-il pas analyser sous cet angle les velléités d’installer un « état d’urgence » permanent dans notre pays mettant en péril l’état de droit ?

 

[1]     Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques marocains, éditions Antidote 2015 Belgique. Préface de Gilles Perrault, postface de Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH -.(www.antidote.be)

[2]     Guantanamo chez nous ?,  éditions Antidote 2014 Belgique Préface de Maître Marc Nève, avocat.

Solidarité avec Ali Aarrass en Asturias ! ¡Feliz cumpleaños Ali !

dans ACTIONS/ORGANISATIONS POUR LES DROITS DE L'HOMME / FOR HUMAN RIGHTS par

El bar La LLOSA de Avilés – Asturias – Espana, se solidariza con Ali Aarrass / Le bar La LLOSA – Avilés – Asturias – Espagne, se solidarise avec Ali Aarrass / The Pub La LLOSA – Avilés – Asturias – Spain, in solidarity with Ali Aarrass.

Ali Aarrass Asturias

 

¡Feliz cumpleaños Ali !

Hoy 4 de marzo Ali Aarrass cumple 54 años. Ali es un preso adoptado por AI Asturias que está encarcelado en Marruecos desde 2010, y ha sido víctima de múltiples violaciones de derechos humanos. El pasado 26 de febrero su hermana y su madre le visitaron en la prisión de Salé y nos han contado que está mejor (después del deteriodo físico por la larga huelga de hambre que realizó en agosto 2015), contento y que se había emocionado mucho con las cartas y regalos que le habíamos enviado activistas de AI con motivo de su cumpleños. Felicidades Ali, esperemos que el año que viene puedas celebrarlo libre.

Un joyeux anniversaire à Ali ! Aujourd’hui 4 mars Ali Aarrass a 54 ans. Ali est un prisonnier adopté par Amnistía Internacional Asturias. Il est en détention au Maroc depuis 2010 et a été victime de multiples violations des droits humains. Le 26 février dernier, sa sœur, sa nièce et sa mère lui ont rendu visite dans la prison de Salé II et nous rapportent qu’il va mieux (compte tenu de son état antérieur, du à la longue grève de la faim qu’il entreprit depuis août 2015) Qu’il est content et fort ému de toutes les cartes postales reçues. Des cartes envoyées par de tas d’activistes d’Amnesty International, à l’occasion de son anniversaire. Nous te souhaitons un très joyeux anniversaire Ali et espérons que le prochain tu puisses le célébrer en liberté.

Happy Birthday Ali ! Today March 4, Ali Aarrassis is 54 years old. Ali is a prisoner adopted by Amnistía Internacional Asturias. He is in custody in Morocco since 2010 and was a victim of multiple violations of human rights. On February 26, his sister, his niece and his mother visited him in Salé II prison and they relate us, that Ali is getting better (given its previous state of the long hunger strike that began in August 2015) and that he is happy and deeply moved with all the postcards he received. Cards sent by piles from activists of Amnesty International, on the occasion of his birthday. We wish you a very happy birthday Ali, and hope that the next you could celebrate it being free.

Ali Aarrass Asturias Feliz cumpleanos Ali

Ali Aarrass et l’intensification de la coopération policière entre la Belgique et le Maroc

dans AU PARLEMENT/DANS LA PRESSE par

« … Le texte a été approuvé à l’unanimité moins l’abstention d’Ecolo. Pour justifier son inquiétude, Ecolo a avancé le cas d’Ali Aarass, un Belgo-Marocain emprisonné au Maroc pour des faits de terrorisme. L’homme dénonce ses conditions de détention et clame son innocence. Ses aveux auraient été obtenus sous la torture …  »

Source : LEVIF  24 février 2016

jambon francken michel benikraneLa Belgique et le Maroc ont franchi deux étapes supplémentaires dans leur coopération policière. La Commission des Relations extérieures de la Chambre a approuvé mercredi le projet d’assentiment à une convention relative à la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Plusieurs médias flamands ont également fait état de la conclusion d’un protocole d’accord d’échange d’empreintes digitales de personnes en séjour illégal.
Conclue en 1999, la convention n’a été finalisée qu’en février 2014. Un problème de garantie relative à la protection des données personnelles dans le chef du Maroc a longtemps empêché la signature et la ratification. Il est aujourd’hui résolu, aux yeux de la Belgique, par la ratification marocaine de certains textes internationaux.
« Le Maroc est un important pays d’origine et de transit pour le trafic de drogues et le trafic et la traite d’êtres humains. En outre, nous constatons qu’une majeure partie des personnes qui sont soupçonnées en Belgique d’activités terroristes ont un lien avec le Maroc. Il est donc crucial de construire de bonnes relations avec les services de maintien de l’ordre marocains et de pouvoir échanger rapidement des informations dans le cadre des enquêtes transfrontalières », indique l’exposé des motifs.
Outre le terrorisme et le trafic de drogue et d’êtres humains, d’autres infractions sont visées comme la falsification de moyens de paiement, le vol et le trafic de voitures.
Les deux pays échangeront des informations et des bonnes pratiques et se prêteront une assistance logistique et technique. Ils coopéreront également dans le cas des demandes d’entraide judiciaire. La convention consacrera par ailleurs le détachement d’officiers de liaison. Un policier belge se trouve à Rabat depuis 2007.
Le texte a été approuvé à l’unanimité moins l’abstention d’Ecolo. Les Verts ont exprimé leurs interrogations à propos de la définition de terrorisme, rejoints en cela par le cdH. La Belgique et le Maroc n’entendent pas ce phénomène de la même manière. « Certains Etats utilisent l’accusation de terrorisme pour museler les opposants politiques », a fait remarquer Benoît Hellings (Ecolo).
Pour justifier son inquiétude, Ecolo a avancé le cas d’Ali Aarass, un Belgo-Marocain emprisonné au Maroc pour des faits de terrorisme. L’homme dénonce ses conditions de détention et clame son innocence. Ses aveux auraient été obtenus sous la torture.
« Il y a des cas où la Belgique peut décider de ne pas transmettre des informations parce qu’on ne serait pas dans un environnement qui permet de sauvegarder les droits de l’homme ou si l’on sort du cadre de définitions acceptables pour la Belgique », a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
Le chef de la diplomatie a également rappelé l’assistance consulaire que la Belgique fournit à M. Aarrass à la suite d’une décision judiciaire. Ces efforts ont conduit à plusieurs visites de la commission marocaine des droits de l’homme au prisonnier.
Lundi et mardi, le premier ministre ainsi que le ministre de l’Intérieur et le secrétaire d’Etat à l’Asile se rendront à Rabat. A cette occasion, ils devraient signer un protocole d’accord relatif à l’échange d’empreintes digitales, négocié depuis plusieurs mois. La Belgique veut de la sorte identifier avec plus de précision les personnes qui n’ont pas de papiers et organiser plus facilement leur retour vers leur pays d’origine, selon l’hebdomadaire « Knack ».

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