Un message de Farida Aarrass
« Bonjour à tous,
Il était hors de lui !Ali m’a appelé aujourd’hui lundi 25 février 2013.
Il me dit qu’il a passé un weekend horrible à cause des fouilles inhabituelles sur lui et sa cellule !
Samedi matin 4 soldats et un agent en tenue d’intervention forcée, cagoule, casque et tout l’arsenal, se sont introduits chez Ali. Il était dans un état de choc. Ils étaient aussi accompagnés de 2 civiles qui les ont laissés faire sans intervenir du tout. Ali me dit qu’il n’en connaissait aucun d’eux, tous des inconnus pour lui.
Ils l’ont obligé à se déshabiller entièrement, à faire des flexions mu
Ali dit s’être plié à leur demande car ils n’avaient pas du tout l’air de plaisanter, il avoue avoir eu une peur bleue. Il craignait le pire en vrai.ltiples à poil, à faire des pompages, à tousser à maintes reprises par ordre de ces derniers. Ils l’ont malmené pendant un long moment et Ali se soumettait toujours.
Une fois qu’ils l’ont malmené, insulté, humilié, ils lui ont ordonné de se rhabiller et lui ont crié dessus en lui disant « DEHORS ! ».
Ali ayant peur refuse et leur dit je vais me plaindre de vos méthodes et ceu
x-ci de répondre : « TU N’AS RIEN A DIRE ! » Ils vont le pousser à l’extérieur de la cellule en le violentant et continuer à le pousser dans tout le hall qui mène au croisement des Ailes. Ali crie qu’il refuse de sortir, pensant qu’on veut l’amener à la torture car tout le prête à croire que….
Ali se débat et angoisse comme un fou malade, il m’a dit qu’il était prêt à perdre la vie là sur place pour éviter qu’on ne l’éloigne de là et qu’on l’amène à Temara.
Ceux-ci continuent à le bousculer jusqu’au quartier et à ce moment là le garde (roboccop) reçoit un appel sur son GSM. Il échange quelques secondes et dit aux soldats qu’il faut reconduire Ali dans sa cellule.
Ali pense qu’on va enfin le laisser tranquille mais non ! Une fois dans sa cellule, ceux-ci, toujours les cinq, se mettent à tout jeter par terre, à procéder à une fouille sauvage !
Ali regarde toutes ses affaires personnelles jetées par terre, ses vêtements sont piétinés, toutes ses affaires y compris la nourriture écrasées, tous les pots cassés, même la petite banquette y est passée, et même le lavabo, tout a été cassé ! Ils ont arraché les cartes
postales que Ali fixait au mur, ils ont prit avec eux des lettres et des cartes postales, et ces imbéciles ont volé d’autres objets personnels, Ali me dit que même le bain de bouche auquel il tenait tant ils le lui ont prit.
Une fois qu’ils en ont eu marre, ils sont sortis et l’ont enfermé dans sa cellule.
Ali s’est renseigné le lendemain et voilà qu’il découvre qu’il est le seul à avoir subi ces fouilles corporelles et de sa cellule dans toute l’aile.
Comme si on l’avertissait de quelque chose !
Ali dit avoir passé le weekend à essayer de remettre de l’ordre et de nettoyer à fond le tout avec un peu d’eau de javel qui restait dans une bouteille. Il dit qu’il en a parlé avec le chef des détentions qui lui a répondu, qu’il ne pouvait rien faire du tout parce que ces soldats, flics ou autre, ne venaient pas de leur part.
Ali a du demander sa médication en avance pour essayer de dormir et tout oublier, il dit en avoir eu trop besoin !
Je suis en pleurs lorsque je vous raconte tout ça, car je sens que tout va en s’aggravant pour lui. »