Ali AARRASS est belgo-marocain. Il était détenu en Espagne depuis avril 2008 suite à une demande d’extradition formulée par le Maroc, malgré qu’il ait été blanchi par la justice espagnole des mêmes accusations.
Ali AARRASS s’opposait fermement à son extradition en raison de ses craintes d’être torturé. Il a fait trois grèves de la faim pour l’éviter.
Le 26 novembre 2010, le Comité des droits de l’Homme des Nations-Unies a pris une mesure provisoire et a demandé l’Espagne de ne pas extrader Ali AARRASS en raison du risque très important qu’il ne subisse des traitements inhumains et dégradants.
L’Espagne a totalement ignoré ses obligations internationales et a, envers et contre tout, extradé Ali AARRASS vers le Maroc le 14 décembre 2010.
A son arrivée au Maroc, comme tous le craignaient, Ali AARRASS a été sauvagement torturé afin de signer des « aveux ».
Le dossier marocain est ainsi uniquement constitué de ces prétendus aveux.
Malgré sa peur d’être à nouveau torturé, ALI AARASS a décidé de porter plainte du chef de torture non seulement au Parquet mais également auprès du Ministre de la Justice et du Conseil National des Droits de l’Homme. Aucune suite n’a encore été réservée à cette dernière.
Lors d’une première audience, le 21 avril 2011, devant la Cour d’appel de Rabat, la Cour a refusé la remise en liberté provisoire sollicitée par les avocats marocains d’Ali AARRASS. Depuis lors, l’affaire stagne. Le 2 juin 2011, le dossier a été reporté afin de convoquer un interprète. Le 9 juin 2011, l’affaire a une nouvelle fois été reportée ; aucun interprète n’ayant été convoqué. Lors de l’audience du 16 juin 2011, une nouvelle remise a dû intervenir dès lors qu’aucun interprète n’était présent ; il semble qu’une convocation ait été adressée à un fonctionnaire pensionné…
La famille d’Ali AARRASS vit à Melilla et en Belgique et doit, à chaque audience, faire un long voyage pour être aux côtés d’Ali AARRASS.
Nous espérons dès lors que la justice marocaine aura enfin pris les mesures nécessaires pour le bon déroulement de ce procès, dans le respect des droits de la défense de tout individu.
– Me Christophe MARCHAND (GSM: 32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be) – Me Dounia ALAMAT (GSM:32.472.40.58.02 ; da@juscogens.be) – Me Nicolas COHEN (GSM : 0032.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be)