Ali est à son Quinzième jour de Grève de la Faim et à son 1 et jour de grève de la Soif
Voici ce que je lui enverrai demain …
« Cher Ali, cher frère »
Cela fait trois semaines que je suis arrivé en Tunisie, mes vacances s’achèvent et depuis le début une question m’obsède : « Est-ce indécent d’écrire depuis un lieu de vacance à quelqu’un qui purge une terrible peine, une condamnation calomnieuse et inique qui le prive de sa Liberté ».
Voilà que nous entamons la seconde moitié du Mois de Ramadan, toi Ali prisonnier en « Grève » tu en es déjà à ton 16 ème Jour de la Faim et ton 2 ème jour de la soif.
Tout ce qui fait mon ordinaire comparé à ton quotidien me semble tellement dérisoire.
Et en même temps je me dis que toi qui au fond de ta cellule lorsque tu recevra cette lettre et les photos qui les accompagnent, il y aura quelque chose d’utile d’accomplie. Tu pourra enfin mettre un visage sur mon nom. Tu sera qui est Abdalouahad Bouchal, qui parmi les autres et derrière ta sœur Farida, a décidé de prendre ses responsabilités en entrant dans l’action qui au final, nous l’espérons, te permettra de recouvrer la liberté qui t’a été confisquée de façon odieuse. Tu sais ici en Tunisie pas un jours ne passe sans que tu vienne dans la conversation. Ici la population après sa révolution est curieuse de savoir comment sa se passe chez nous « Politiquement ». Je leur répond que chez nous, c’est la Belgique! (Rire) Très vite c’est le Maroc qui vient dans la conversation et sa situation,… Je leur répond que hélas je ne suis pas en mesure de leur en dire grand chose, n’y ayant pas grandi et presque jamais vécu…… Je leur dis que tout ce que je sais, c’est que à tout moment quelqu’un qui comme moi n’y a jamais vécu est susceptible de perdre la liberté pour des raisons obscures, et ce dans d’atroces souffrances. C’est bien évidement de toi que je parle lorsque je réfute avec vigueur la légende selon laquelle le Maroc traiterait désormais correctement ses citoyens. Dans quelques jours je referme mes valoches, et je rentre chez nous à Bruxelles, où je serai heureux de retrouver mes amis, mes enfants, et ta sœur. Tiens bon cher frère, tiens de toute tes forces pendant que les autres agissent à l’extérieur. Nul doute que les pressions menée par Farida et les autres sur le Ministère des affaires étrangères belge finiront par porter leur fruits. Peut-être qu’au final à défaut d’être touché par la grâce, ceux qui t’ont condamnés à cette terrible peine alors que tu es innocent, finiront par retrouver la raison. Cher Ali il faut que tu tienne bon, tu dois le faire pour toi et pour les tiens, et pour tous ceux qui connaissent le terrible sort qui t’accable. Tiens bon cher frère, dehors nous ne t’oublions pas, et nous ne lâcherons pas la pression. Je t’embrasse et je ferme les yeux en pensant au jour où nous nous étreindrons jusqu’à étouffement le jour de ta sortie Incha Allah.
Bouchal Abdalouahad.
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